La globalisation a entraîné la mise en relation de différentes aires de civilisations. Ce processus est parfois perçu de façon réductrice comme une européanisation du monde par la conquête coloniale. Un modèle occidental de la guerre s'imposerait, facteur d'uniformisation des pratiques militaires. Les différentes contributions mettent en lumière les évolutions du combat et les formes de violences qui s'y associent, des révolutions atlantiques de la fin du XVIIIe siècle à l'Afghanistan du XXIe siècle. La confrontation de modèles guerriers entre technologie croissante des grandes armées, théâtres non européens et/ou guerres asymétriques est ainsi interrogée.
Cet ouvrage propose également d'observer la complexité des transferts croisés auxquels donnent lieu la globalisation. Du premier Empire à l'Afrique post-coloniale, les armées sont des vecteurs majeurs des transmissions et des hybridations culturelles. Par ailleurs, les circulations de combattants et de modèles passent par des canaux que l'on ne peut résumer au seul cadre colonial, comme le montrent les guerres d'indépendances sud-américaines ou grecque du début du XIXe siècle.
Observée comme un facteur de domination (Indochine française), l'administration par les militaires peut parfois être perçue comme moins idéologique que par les civils (Italie fasciste par exemple). Elle donne également lieu à des formes précoces de normalisation et de régulation internationale face à des crises ou par la gestion de flux humains importants.
Walter Bruyère-Ostells est maître de conférences à Sciences-Po Aix. Il a déjà publié plusieurs ouvrages chez Tallandier dont La Grande Armée de la Liberté (2009) et Histoire des mercenaires (2010).