Quel est le point commun entre un livreur à vélo, une agente d'entretien, un start-upper, une aide soignante et une « curatrice de contenus » ? Tous subissent les nouvelles modalités de travail imposées par la digitalisation, la robotisation et les méthodes contemporaines de management. Partout, le « néotravail » étend son emprise : du bureau au domicile, notre open space s'est élargi, et nous ne pouvons plus échapper aux injonctions à « aller plus vite », à nous « adapter » et à « nous engager à fond dans nos projets ». Mais ce néotravail est en train de nous déposséder, non seulement de la valeur de notre travail mais aussi de nos capacités à créer, à nous lier les uns aux autres, à parler, à prendre soin de notre environnement, jusqu'à celles d'exercer notre propre jugement. Il fait de nous des « dépossédés de l'open space ».
Peut-être est-il temps de reprendre possession de notre travail pour construire des rapports harmonieux avec les autres, avec nous-mêmes et avec la nature ? En retrouvant ses vertus médiatrices, socialisantes, subjectivantes et émancipatrices, cet « écotravail » contribuerait à faire advenir une société plus juste et plus viable : une « société écologique ».
Sommaire
Introduction.
Chapitre 1 - le travail atomisé.
Le travail à la tâche.
L'extension du domaine du travail.
L'éclatement du monde.
Chapitre 2 - le sale travail.
Se décharger de la nature.
Les vies jetables.
Le travailleur : un matériau dégradable.
Chapitre 3 - le travail total.
La mise au pas.
La langue de plomb.
La déresponsabilisation généralisée.
Chapitre 4 - un autre travail est possible.
Résister.
Bricoler.
Protéger.
Conclusion- Bibliographie- Remerciements.