Souvenirs, proposé ici dans une traduction inédite, est l'un des derniers textes publiés par Rawls. Ce petit texte atypique écrit en 1977, attachant, drôle et parfois émouvant, est sans doute l'un des textes les plus personnels de Rawls.
Au-delà du caractère autobiographique de ce livre, Souvenirs propose aussi une typologie comparative des grands intellectuels de la fin du XXe siècle et, au-delà, cherche à définir ce qui constitue une écriture proprement philosophique, une écriture dans laquelle l'entourage du philosophe et sa communauté intellectuelle jouent un rôle prépondérant.
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Les cavernes et la philosophie font bon ménage. À ses tout débuts, la philosophie occidentale s'est emparée de la caverne : elle devient métaphore de la situation humaine dans la fameuse comparaison de Platon. Depuis lors, l'objectif de l'homme semble avoir été d'échapper à son habitat troglodyte, de se libérer des ombres, de la fumée et des images qui émanent des recoins les plus reculés de la terre. Ce livre voudrait ramener la pensée et la philosophie dans les cavernes. Il voudrait traiter de ce que l'esprit peut y trouver et de ce que les cavernes peuvent apporter à l'esprit. Ce livre a ainsi pour objet l'étude de l'émergence et du développement des études sur l'art des cavernes. Il ne s'agit pas de faire un relevé détaillé ou une histoire de la discipline, mais de plaider en faveur d'un point de vue spécifique portant sur de questions philosophiques pressantes ayant trait à ce que l'on connaît, à ce que nous pouvons espérer et à la façon dont nous pouvons construire nos mondes. L'histoire de la façon dont l'art paléolithique (c'est-à-dire l'art qui a existé approximativement entre 40 000 et 10 000 ans avant notre ère) a été à la fois découvert et caché, vu et occulté, compris et ignoré, permet d'aborder des questions scientifiques et philosophiques telles que : comment réussir à voir ce qu'il y a à voir dans les grottes ?
Quel est le sens de l'État de droit (le rule of law en anglais ) ? Le fait d'assujettir les droits de propriété à des limitations résultant de réglementations environnementales ou sociales qui en restreignent l'usage constitue-t-il une violation de ce principe ? Le rôle de l'État de droit est-il de protéger la propriété possédée par les individus contre l'intrusion de telles réglementations ? Ou bien doit-on considérer que les législations environnementales et sociales sont aussi du droit et que l'État de droit doit les protéger au même titre et au même degré que les droits de propriété tout en les mettant en balance avec ces derniers ? C'est à ces questions que Jeremy Waldron tente de répondre dans ce cycle de conférences en opposant une conception substantielle qui exige la suprématie d'un droit « non fait » sur la volonté politique, à une conception qui comprend ce principe de l'État de droit en termes de garanties procédurales.
Préface de Marc de Launay Traduction d'Isabelle Kazlinowski et Marc de Launay Pourquoi pendant près de deux millénaires a-t-on pensé l'oeuvre d'art comme une imitation de la nature ? Comment la conception grecque de l'art au sens large a-t-elle pu être conciliée avec la doctrine chrétienne de la création ? La réponse à ses questions fait apparaître les arrière-plans philosophiques et théologiques des grands tournants fondateurs de la modernité esthétique. Cette dernière repose également sur la tentative sans cesse renouvelée d'articuler le sens des oeuvres et l'histoire de leur genèse, plus encore l'historicité même qui les parcourt : la critique de la tradition philosophique du concept débouche alors sur une anthropologie où la notion de métaphore permet de relire l'histoire des tentatives de définir l'homme en réhabilitant la rhétorique. La critique de la philosophie ne s'appuie pas alors sur un scepticisme finalement relativiste, mais permet au contraire d'intégrer l'historicité essentielle du langage à la compréhension des oeuvres. L'originalité de la pensée de Blumenberg est là : entrecroiser Nietzsche, Cassirer et Husserl pour dynamiser la modernité philosophique dans la perspective d'une phénoménologie de l'histoire qui ne peut plus désormais se passer de l'art.
Le principe de non-contradiction est un axiome logique fondamental, que les logiciens classiques ont érigé en loi de la pensée. Quelques paradoxes, comme ceux de l'autoréférence, suggèrent cependant que certaines contradictions seraient réelles. En travaillant sur ces énoncés incohérents ou contradictoires, les logiques paraconsistantes démontrent qu'il est parfois rationnel d'être incohérent. Et qu'il existe des énoncés qui ne sont ni-vrais-ni-faux ou d'autres qui sont à la fois vrais-et-faux. Jusqu'à quel point, dès lors, la cohérence peut-elle encore servir de critère à la vérité ?
Réunissant quelques textes phares de Graham Priest, l'une des têtes de file du mouvement paraconsistant moderne, le présent livre introduit le lectorat français aux problématiques soulevées par la paraconsistance et par la philosophie d'un des plus grands penseurs de ces cinquante dernières années.
A l'automne 1649, René Descartes se rend à Stockholm à l'invitation de la reine Christine de Suède.
Quelques mois plus tard, le philosophe y décède, d'une pneumonie, dit-on. Cette explication soulève promptement des doutes ; des rumeurs selon lesquelles il serait question de poison. Theodor Ebert vérifie les indices et rouvre le " dossier Descartes ". À l'aide de documents existants mais jusqu'alors peu pris en considération, il reconstitue en premier lieu l'évolution de la maladie. Ce faisant, de sérieux doutes s'imposent quant au caractère naturel de la mort de Descartes.
L'auteur s'attache alors à découvrir qui aurait pu avoir un mobile pour commettre un meurtre envers Descartes et si une opportunité se présenta d'empoisonner le philosophe. A l'issue de l'enquête minutieuse, l'énigme de la mort de Descartes apparaît sous un nouveau jour.
Faut-il sacrifier la vérité à la démocratie ? S'il est vrai que certaines lois sont meilleures que d'autres, c'est à celles-là que nous voulons être soumis.
Mais il est dès lors tentant, la majorité ne prenant pas toujours les bonnes décisions, de ne confier le pouvoir qu'aux plus compétents. Le gouvernement d'une élite savante soumet toutefois le peuple à une autorité illégitime, car le savoir ne confère aucun droit à commander autrui. L'épistocratie, qui réserve le pouvoir aux seuls experts, est inacceptable. Dans cette contribution majeure à la théorie démocratique contemporaine, David Estlund montre comment concilier la recherche de lois justes et le respect de l'égalité morale des citoyens.
Il ouvre ainsi une nouvelle perspective philosophique pour penser l'autorité de la démocratie. Entre le souci de la vérité et le pouvoir au peuple, il n'est pas sûr que nous devions choisir.
Mishkan ha-'Edut, La Résidence du Témoignage, est le dernier ouvrage écrit en hébreu par le kabbaliste castillan Moïse de Leon (1240-1305), et le plus important de son oeuvre. D'après les historiens, Moïse de Leon serait l'un des principaux auteurs du prestigieux Sefer ha-Zohar rédigé en araméen, alors que la tradition rabbinique et populaire l'attribue à R. Shim'one bar Yohaï, rabbin galiléen ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle de l'ère chrétienne.
Le Mishkan ha-'Edut traite de plusieurs questions fondamentales, qui sont abordées par l'auteur sous la forme d'un dialogue respectueux avec des philosophes de son époque, en particulier Maïmonide : la raison de l'existence du monde et son fondement dans la divinité ; la place de l'homme dans ce monde, ainsi que la signification théologique profonde et la raison de son parcours terrestre ; la nature de la transgression du commandement divin et la possibilité offerte à l'homme de se repentir en tant qu'être psycho-physique doté d'une âme d'origine divine ; l'eschatologie de l'âme : le sort de chacune de ses composantes après la mort, sa purification dans la Gehenne et la nature de son séjour dans le jardin de l'Eden.
Capable de les exploiter à propos pourrait s'enrichir très vite, car ils voyaient que celui qui craint et celui qui espère ont tous deux un besoin absolu et un extrême désir de connaître l'avenir. "Lucien présente ainsi, dans son pamphlet Alexandre ou le faux prophète, l'entreprise d'Alexandre et de son complice : fonder un sanctuaire et un oracle pour exploiter de futurs Fidèles.
Les personnages fictifs du Philopseudès, doctes philosophes " amoureux du mensonge ", sont eux aussi soumis à ces tyrans : ils se grisent d'histoires de miracles. Ils consultent également les oracles comme les clients du prophète, simples paysans ou hauts fonctionnaires, tel le respectable proconsul Rutilianus qui " au sujet des dieux raisonnait comme un malade et était prêt à admettre tous les prodiges ".Lucien, ami des Epicuriens, brillant conteur et redoutable polémiste, sait faire rire aux dépens de croyants fascinés par l'irrationnel, doux rêveurs du Philopseudès ou victimes enthousiastes du prophète, aveuglés par leur besoin de croire.
Les bâtisseurs de la tour Babel espéraient s'assurer une gloire éternelle, emporter l'éternité en se faisant un nom. Ils se sont toutefois montrés aussi peu maîtres du temps que du langage. Comment ce défi lancé par leur nom au Nom de Dieu se conclura-t-il ? La diaspora des langues pourra-t-elle trouver dans les temps messianiques la voie de la rédemption ?
En suivant le fil de l'herméneutique juive, ce livre reconstruit, avec le rythme fascinant du récit, les prophéties sur l'instant messianique qui signera la fin des temps. Dans l'unisson où il sera invoqué, le Nom de Dieu fera irruption dans l'histoire pour la subvertir, en inversant le temps en éternité. Dans le double futur de Dieu - « Je serai celui que je serai » (Exode 3, 14) - affleure le lien entre langage et rédemption. Vocatif absolu, Parole de la rencontre, Nom de l'espérance messianique, le Tétragramme est la possibilité de dépasser le temps dans le temps, de faire de la mémoire le commencement de la rédemption. Le Nom apposera le sceau de la fin.
« Quel sens donner au fait que toute connaissance - qu´il s´agisse de notions théoriques ou d´acquis pratiques - ne constitue que notre connaissance ? » Comment parler de Vérité, lorsque tous les « savoirs » humains se révèlent être éphémères, composites
In vivo explore des questions fondamentales et des moments cruciaux de l'existence humaine - l'entrée en interaction avec une culture étrangère, la décision de se sortir d'une condition de vie routinière ou malheureuse, une action généreuse posée dans un contexte quotidien ordinaire - en fonction de leur potentiel de transformation de l'existence. En recourant à des illustrations tirées de la vie réelle et d'oeuvres de fiction, Gabor Csepregi révèle le rôle primordial des sentiments personnels dans le façonnement de la vie humaine et démontre le pouvoir formateur de la spontanéité en dehors du contexte traditionnel de l'éducation formelle. Ces moments, et notamment la façon dont ils perturbent l'ordre temporel ordinaire constituent des expériences vécues de notre vitalité.« Recourant à un langage clair et précis, In vivo captivera les philosophes et les intellectuels. Csepregi engage un dialogue entre diverses traditions, faisant appel aux meilleurs courants de plusieurs philosophies pour développer un point de vue unique ».Gaëlle Fiasse, Université McGill
Notre monde est rempli de paradoxes, dont une bonne partie pourrait se résumer par l'idée que c'est un monde qui est à tous et à personne. Il y a de plus en plus de choses qui nous affectent tous, mais dont personne ne peut, ou ne veut, assumer la responsabilité. Quelle est la différence entre ce qui appartient à tous et ce qui n'est pas gouvernable ? Quelle est la différence entre la responsabilité partagée et l'irresponsabilité généralisée ?
Pour comprendre cette nouvelle constellation, le philosophie espagnol Daniel Innerarity propose la métaphore du retour de la piraterie à l'ère globale. Comment penser et gouverner un monde fait de menaces partagées et de souverainetés débordées ? Comment se protéger dans des espaces sans limites claires, dans un monde fait de réseaux, de flux et de connexions ?
ESSAIS Mercè Rius Le discrédit de la raison politique Bruno Cany Antonin Artaud, l'homme-théâtre venu de l'Ailleurs Traduction Neus Campillo Le féminisme comme critique philosophique Dossier : Hegel en France depuis 1945 Andrea Bellantone Présentation Gilles Marmasse Ricoeur lecteur de Hegel Lucas M. Possati Mikel Dufrenne, la phénoménologie face au défi hégélien Joaquim Hernandez-Dispaux et Grégori Jean Michel Henry lecteur de Hegel Thibault Gress Lire Hegel dans le texte : l'hégélianisme radical de Derrida Dossier : Saint-Denis à Vincennes Bruno Meziane Deleuze apprenti Études & discussions Jan-Ivar Lindén Tel mode d'expérience, telle guerre Alfred R. Gambou L'éducation : Peut-on la penser comme contemporanéité ? Lectures Mounirou Diallo De la paideia telle qu'elle nous ouvre au dialogue transculturel....