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Connaissance des peres de l'eglise n 70 - richesse et pauvrete
Collectif
- Nouvelle Cite
- 3 July 1998
- 3260050289740
Exceptionnellement, nous vous proposons un numéro regroupant deux thèmes : celui de l'Esprit Saint, que nous continuons d'approfondir , la question de la richesse et de la pauvreté dans l'Église ancienne, que nous abordons. Apparemment éloignés, ces deux thèmes sont, en fait, intrinsèquement liés.
Compte tenu de l'extension du sujet, nous n'avons pu donner toute son ampleur à la réflexion sur l'Esprit Saint, à l'époque patristique, dans le numéro précédent. C'est pourquoi, nous reprenons la question d'un double point de vue : à partir de la foi en l'Esprit Saint avec l'article de Basil Studer, spécialiste de la théologie patristique , en fonction des sacrements de l'initiation chrétienne, dans notre article. Sans doute n'aurons-nous pas encore fait le tour de la question, mais, grâce à des monographies et à des articles de synthèse, nous aurons donné des points de repère à ceux qui souhaitent savoir quelle était la place de l'Esprit Saint dans l'Église ancienne.
Ensuite, nous nous attachons à l'un des fruits de l'Esprit Saint : l'attitude des premiers chrétiens face à la richesse et à la pauvreté. Ala suite de la première communauté de Jérusalem (Ac 4,32-35), Ambroise de Milan, Basile de Césarée, Jean Chrysostome (cf. texte cité p. 4 de couverture)... ont modifié le visage de leur cité en réalisant un partage effectif des biens. Benoît Gain et Javier Querejazu rappellent quelles ont été l'action et la réflexion de saint Basile et de saint Jean Chrysostome. Andreas Kessler prolonge cette perspective, à partir d'un ouvrage moins connu : le De Divitiis d'un auteur anonyme. Puis, Jean-??Louis Feiertag envisage la réception de Proverbes 22,2 en vue de déterminer l'attitude de l'Église ancienne face aux inégalités sociales.
S'il est une question qui traverse les siècles, c'est bien celle de la richesse et de la pauvreté, à laquelle les Pères ont apporté une réponse qui ne manque pas d'intérêt aujourd'hui encore.
Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 102 - les peres et le paganisme
Collectif
- Nouvelle Cite
- 15 June 2006
- 3260050386302
Ce n'est pas sans émotion que nous présentons aujourd'hui les Actes des XVlles Rencontres nationales de patristique de Carcassonne. En effet, le fondateur de ces Rencontres, Paul Force, professeur à l'Université de Toulouse vient de nous quitter, après avoir participé, pour la dernière fois, à ces Rencontres en juin 2005. Mireille Labrousse. qui lui a succédé à l'Université de Montpellier et qui a souvent travaillé avec lui. l'évoque dans un éloge inaugural.
Le thème retenu pour ces XVlles Rencontres de patristique est central et demanderait plus qu'un numéro de Connaissance des Pères de l'Église. D'ailleurs, un certain nombre de contributions n'ont pu être publiées faute de place. C'est en effet, toute l'époque patristique qui est en jeu. dans la mesure où les persécutions du paganisme à l'encontre du christianisme ont marque les trois premiers siècles. Ces persécutions sont en même temps et ensuite devenues des attaques doctrinales. Les réponses des Pères ont été nombreuses et elles ont pris une autre forme lorsque l'Empire est devenu chrétien. Nous le voyons, d'une part. à travers les articles de Bernard Pouderon, de Jeannine Siat et de François Heim qui s'attachent aux apologistes et d'autre part, à partir de ceux de Mireille Labrouss et de Pierre Maraval qui précisent respectivement le rôle des évêques et les mesures administratives prises contre le paganisme, sans oublier la christianisation qui s'est faite du paganisme, comme on le voit chez Corippe que présente remarquablement Vincent Zarini.
Ce numéro 102 de Connaissance des Pères de l'Église intervient au moment où la collection « Sources chrétiennes » fête son cinq centième numéro. Nous ne pouvons que nous associer à l'événement d'autant que ce 500e volume est consacré à l'édition du De ecclesiae unitate de Cyprien de Carthage et que notre numéro 100 avait justement pour thème l'unité et comportait un article substantiel de Paul Mattei, qui présente le volume sur l'unité de l'Église dans « Sources chrétiennes ». C'est à l'Église indivise qui était celle des Pères que nous renvoyons. En soixante-??trois ans, la collection « Sources chrétiennes » a beaucoup oeuvré pour rendre les textes des Pères accessibles. Il est possible non seulement d'acquérir l'un ou l'autre des 450 premiers volumes à cinquante pour cent jusqu'à fin juin, mais aussi de participer à l'une ou l'autre des manifestations (en particulier le lancement de la collection « Sources chrétiennes »en russe) dont vous avez la présentation p. 11.Marie-??Anne VANNIER -
La fête de Noël a pris une telle place dans notre monde qu'elle tend à éclipser celle de Pàques, qui est pourtant la fête des fêtes, le centre de l'année liturgique. Mais si Noël apparaît fondamentalement comme la fête de la lumière, le déploiement commercial qui l'accompagne dès les premiers jours de novembre tend à estomper son sens véritable : l'avènement du Christ, notre Sauveur.
Fête populaire, avec tout un folklore qui y est associé, Noël est une fête relativement récente, liée à la mise en place de l'Empire chrétien. Le chronographe la date de 354. Mais elle existait déjà avant, dès 330. En effet, « la célébration de Noël à Rome remonte aux alentours de 330 . Contemporaine de la construction de la basilique constantinienne de Saint-??Pierre, elle semble s'être primitivement localisée au Vatican, dirigeant vers le Christ les hommages que le peuple romain venait rendre sur la même colline aux divinités de l'Orient. Le choix de la date du 25 décembre (solstice d'hiver), les allusions explicites des Pères au symbolisme du Christ soleil de justice (M/4,2) et lumière du monde (Jn 8, 12) ne nous permettent pas de douter de l'intention qui fut celle de l'Église : opposer une fête chrétienne à celle du Sol invictus, qui était le symbole de l'ultime résistance du paganisme . » Initialement, la fête de Noël était liée à celle de l'Épiphanie (à laquelle nous avons consacré le numéro 80 de CPE), où le Christ est l'épiphanie de Dieu.
Dans ce numéro de Connaissance des Pères de l'Église, nous allons suivre la genèse de la fête de Noël, en nous attachant à ceux qui en ont le mieux dégagé le sens : Éphrem le Syrien, les Cappadociens, Augustin et Léon le Grand. En un premier article, Nicolas Egender nous introduit aux Hymnes d'Éphrem qui célèbrent le mystère de Noël et qui ne sont pas sans annoncer Romanos le Mélode, qui a largement marqué toute la chrétienté occidentale.
Puis, Raymond Winling dégage l'apport théologique de la prédication des Cappadociens pour Noël. Comme Augustin, ils mettent l'accent sur la dimension sotériologique du mystère de Noël et sur l'invitation à la divinisation qui est proposée. Mais il faudra attendre Léon le Grand, que présente Laurent Pidolle, pour que le mystère de Noël devienne sacramenlum dans la liturgie. Si les homélies de Léon le Grand sont de véritables joyaux, celles des Cappadociens et les Hymnes d'Éphrem ne le sont pas moins et nous invitent à entrer dans le mystère. D'une autre manière, picturale, cette fois, les moines de la Reichenau, fortement marqués par la lecture des Pères, nous ont laissé une remarquable enluminure sur Noël, que commente Louis Ridez et que nous reprenons en couverture de ce numéro.Marie-??Anne VANNIER -
La prière du Notre Père est familière à tous, et chacun pourrait y apporter son commentaire personnel, comme l'ont fait les Pères de l'Église.
Jésus a donné cette prière à ses disciples comme une « Parole abrégée » (Rm 9, 28), comme une synthèse de son enseignement et une mise en dialogue avec le Père. La Bonne Nouvelle de l'Évangile y est présentée dans ses grands axes : la demande de la venue du Règne de Dieu, de la réalisation de sa volonté, l'accueil de ses dons quotidiens, de sa miséricorde, la prise de conscience de notre responsabilité.
C'est la prière par excellence, qui est restée le centre de la vie chrétienne au cours des âges. Elle a une place centrale dans la liturgie, située qu'elle est entre la prière eucharistique et la liturgie de la communion. Elle y apparaît comme la prière de toute l'Église, elle récapitule toutes les demandes et se situe dans la dynamique de la création nouvelle, réalisée dans l'eucharistie. C'est le sommet de la prière, celle que Jésus a voulu laisser à ses disciples, comme une sorte de testament et, même plus, une manière de parler au Père. C'est pourquoi elle est appelée « Oraison dominicale », c'est-à-dire Prière du Seigneur, signifiant par là qu'elle nous a été donnée par le Christ lui-??même. Cette prière est unique, car c'est le Fils qui y reprend les Paroles que le Père lui a transmises. D'autre part, en tant que Verbe incarné, il connaît les désirs de l'être humain et y fait droit dans le Notre Père, qui est à la fois une prière individuelle et la prière de l'Église.
Dans l'Évangile, nous trouvons deux versions du Notre Père : en Mt 6, 9-??13 et en Lc II, 2-??4, comme Origène l'avait souligné dans son Traité de la prière.
Depuis les premiers temps de l'Église, le Notre Père a été largement commenté, en particulier dans le cadre de la catéchèse baptismale, car, en recevant le Notre Père, le catéchumène comprend mieux son identité de chrétien, il se situe dans la dynamique de la création nouvelle et peut appeler Dieu son Père, d'où la nécessité de le lui expliquer et les nombreux commentaires qui nous sont restés. Ces commentaires articulent les trois premières demandes qui se rapportent à Dieu et les quatre dernières qui nous concernent, mais dans les premières demandes comme dans les dernières, il est à la fois question de Dieu et de l'homme, de leur dialogue ininterrompu.Marie-??Anne VANNIER -
Connaissance des peres de l'eglise n 109 - constantin
Collectif
- Nouvelle Cite
- 17 April 2008
- 3260050386456
Les expositions « Constantin » ont attiré des milliers de visiteurs à Trèves, l'été dernier. Elles retraçaient, de manière grandiose, non seulement le séjour de l'empereur Constantin à Trèves avec les vestiges qui en restent : la Porta Nigra, les thermes, la Basilica, le plafond peint d'une maison récemment découvert sous la cathédrale de Trèves et exposé au Musée diocésain..., mais aussi les réalisations de l'empereur, en particulier les premières basiliques chrétiennes : Saint-??Jean-??de-??Latran, le Saint-??Sépulcre...
Souvent, en patristique, on mentionne l'empereur Constantin en passant. Or, son rôle a été déterminant pour le développement de la civilisation chrétienne qui a connu son âge d'or au Ive siècle. C'est pourquoi nous lui consacrons ce numéro de Connaissance des Pères de l'Église.
C'est tout d'abord Klaus Girardet qui montre que la conversion de Constantin a été effective, qu'elle est à situer assez tôt dans sa vie : entre 310 et 312 et qu'elle conditionna sa politique ultérieure. Dans son article, il propose une étude détaillée de cette conversion, en relisant les sources anciennes et en revisitant l'iconographie correspondante.
Puis, Michael Fiedrowicz, notre collègue patrologue de l'Université de Trèves, reprend la question à partir de la liberté religieuse, du principe de tolérance que Constantin a introduit à la suite de Lactance et qui montre qu'effectivement il entendait établir les valeurs chrétiennes dans l'Empire romain. Pierre Maraval adopte une autre perspective : il part des Louanges de Constantin qu'il a traduites 3 pour faire ressortir qu'Eusèbe de Césarée n'entendait pas seulement faire le panégyrique de l'empereur pour ses trente ans de règne, mais qu'il brossait surtout le portrait idéal du basileus chrétien, tout en développant une théologie du pouvoir qui repose sur une théologie du Logos à l'oeuvre dans l'Empire romain, sans identifier pour autant Constantin avec le Christ, mais en en faisant un nouvel apôtre du christianisme. Josef Rist s'attache ensuite à ce « tournant constantinien » afin d'en préciser la nature et le rapport entre Église et État qui en résulte. En finale, Winfried Weber, directeur du Musée diocésain de Trèves, rappelle l'objectif et l'originalité des expositions qui ont eu lieu dans la ville et qui invitent à mieux connaître l'empereur Constantin et son apport au christianisme.Marie-??Anne VANNIER -
Le thème de la beauté n'est pas le premier qui vient à l'esprit quand on envisage les écrits des Pères et des médiévaux. Il n'en demeure pas moins que ce thème est important dans leurs écrits comme l'a montré Umberto Eco, et comme en témoigne aussi Augustin avec son hymne : « Bien tard, je t'ai aimée,ô beauté si ancienne et si nouvelle ». On a aussi un recueil d'écrits d'Origène, publié par les Cappadociens sous le titre exceptionnel de Philocalie, ou amour de la beauté, même si cet ouvrage traite plus d'herméneutique que d'esthétique. Marqués par l'héritage grec, les Pères ont mis l'accent sur la beauté, même si c'est parfois une beauté paradoxale. C'est, alors, la vue, la vision qui l'emporte sur l'écoute, une vision grecque plus qu'hébraïque. Dans leur conception de la beauté, les Pères ont été, en effet, fortement marqués par le Banquet de Platon et par l'Ennéade I, 6 de Plotin, consacrée au Beau, à tel point qu'il est juste de parler du « platonisme des Pères » ou, avec Endre von Ivanka, de Plato christianus Cependant, ce platonisme n'est que formel. Les Pères reprennent les cadres de pensée de leur époque. mais ils repensent l'apport platonicien à partir de l'expérience centrale de la Transfiguration où le Christ apparaît véritablement comme « le plus beau des enfants des hommes » (Ps 44, 3) dans une lumière éclatante qui manifeste sa divinité. Si les Pères sont passés comme dans le Banquet, des beaux corps aux belles âmes, ce n'est pas pour en venir à l'Idée du Beau, mais pour rencontrer le Créateur, qui est à l'origine de toute beauté. De mène, s'ils se sont inspirés des fines analyses de Plotin relatives au Beau, ce n'est pas pour en venir à une quelconque fusion avec l'Un, mais pour reconnaître l'ouvrier à travers son oeuvre et pour passer à la création nouvelle avec le Christ, qui est l'épiphanie de toute beauté. D'ailleurs, le thème de la beauté n'est pas sans rejoindre le thème hébraïque de la gloire de Dieu (kâbôd) que l'on trouve, en particulier, dans le livre de l'Exode, quand Moïse doit se cacher le visage tace au rayonnement de la gloire de Dieu. Lors des Rencontres annuelles de patristique de Carcassonne de juillet dernier, que Patrick Laurence présente dans le Liminaire, il n'était pas possible de réaliser un travail aussi vaste que celui d'Hans Urs von Balthasar dans La Gloire et la Croix, dont le titre original est justement Herrlirchkeit : splendeur, théologie de la beauté. Mais les différents intervenants n'en ont pas moins montré comment l'un ou l'autre des Pères envisageait la beauté, ce qui occupera deux numéros de notre revue. Ces rencontres de patristique ont été marquées par la disparition brutale de Jean-??Pierre Weiss, qui y est venu depuis leur création et qui donnait toujours de la saveur à ses conférences, sans oublier l'humour. Cette année, il est venu à Carcassonne, mais il a été terrassé avant de pouvoir prononcer sa conférence : « La beauté dans les Confessions de S. Augustin ». Il est parti rejoindre la beauté éternelle de la Trinité, dont il pourrait parler mieux que nous. François Hem lui consacre un ln memoriam à la page suivante.Marie-??Anne VANNIER
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Thème de la beauté n'est pas le premier qui vient à l'esprit quand on envisage les écrits des Pères et des médiévaux. Il n'en demeure pas moins que ce thème est important dans leurs écrits comme l'a montré Umberto Eco, et comme en témoigne aussi Augustin avec son hymne : « Bien tard, je t'ai aimée,ô beauté si ancienne et si nouvelle ». On a aussi un recueil d'écrits d'Origène, publié par les Cappadociens sous le titre exceptionnel de Philocalie, ou amour de la beauté, même si cet ouvrage traite plus d'herméneutique que d'esthétique. Marqués par l'héritage grec, les Pères ont mis l'accent sur la beauté, même si c'est parfois une beauté paradoxale. C'est, alors, la vue, la vision qui l'emporte sur l'écoute, une vision grecque plus qu'hébraïque. Dans leur conception de la beauté, les Pères ont été, en effet, fortement marqués par le Banquet de Platon et par l'Ennéade I, 6 de Plotin, consacrée au Beau, à tel point qu'il est juste de parler du « platonisme des Pères » ou, avec Endre von Ivanka, de Plato christianus. Cependant, ce platonisme n'est que formel.
Les Pères reprennent les cadres de pensée de leur époque. mais ils repensent l'apport platonicien à partir de l'expérience centrale de la Transfiguration où le Christ apparaît véritablement comme « le plus beau des enfants des hommes » (Ps 44, 3) dans une lumière éclatante qui manifeste sa divinité. Si les Pères sont passés comme dans le Banquet, des beaux corps aux belles âmes, ce n'est pas pour en venir à l'Idée du Beau, mais pour rencontrer le Créateur, qui est à l'origine de toute beauté. De mène, s'ils se sont inspirés des fines analyses de Plotin relatives au Beau, ce n'est pas pour en venir à une quelconque fusion avec l'Un, mais pour reconnaître l'ouvrier à travers son oeuvre et pour passer à la création nouvelle avec le Christ, qui est l'épiphanie de toute beauté. D'ailleurs, le thème de la beauté n'est pas sans rejoindre le thème hébraïque de la gloire de Dieu (kâbôd) que l'on trouve, en particulier, dans le livre de l'Exode, quand Moïse doit se cacher le visage tace au rayonnement de la gloire de Dieu.
Lors des Rencontres annuelles de patristique de Carcassonne de juillet dernier, que Patrick Laurence présente dans le Liminaire, il n'était pas possible de réaliser un travail aussi vaste que celui d'Hans Urs von Balthasar dans La Gloire et la Croix, dont le titre original est justement Herrlirchkeit : splendeur, théologie de la beauté. Mais les différents intervenants n'en ont pas moins montré comment l'un ou l'autre des Pères envisageait la beauté, ce qui occupera deux numéros de notre revue. Ces rencontres de patristique ont été marquées par la disparition brutale de Jean-??Pierre Weiss, qui y est venu depuis leur création et qui donnait toujours de la saveur à ses conférences, sans oublier l'humour. Cette année, il est venu à Carcassonne, mais il a été terrassé avant de pouvoir prononcer sa conférence : « La beauté dans les Confessions de S. Augustin ». Il est parti rejoindre la beauté éternelle de la Trinité, dont il pourrait parler mieux que nous. François Hem lui consacre un ln memoriam à la page suivante. -
Premiers parmi les Pères, Irénée (voir CPE n° 82) et Justin nous ont laissé une oeuvre théologique importante. Irénée en réaction contre la gnose. Justin pour défendre les chrétiens devant le Sénat, l'empereur et les Juifs, afin de montrer qu'ils étaient des citoyens loyaux, même s'ils refusaient de sacrifier aux dieux de l'Empire.
Par ses plaidoyers successifs, Justin est le plus illustre représentant de ce genre littéraire qu'on appelle les Apologies (voir CPE n° 41) ou défense des premiers chrétiens. Son oeuvre en constitue l'apogée. Justin était rompu à l'art de l'argumentation, lui qui a traversé toutes les philosophies existant à son époque et qui, après sa conversion, a choisi de garder le manteau de philosophe. -
Connaissance des peres de l'eglise n 66 - canons des ecritures
Collectif
- Nouvelle Cite
- 12 June 1997
- 3260050289672
Si le texte de la Bible est fixé depuis le IVe siècle, il a connu, auparavant, un certain nombre de variantes. Il a fallu plusieurs siècles pour que le Canon des Ecritures soit établi.
C'est cette histoire complexe de la réception, par les communautés, des livres inspirés que retracent Dominique Barthélemy, pour cet ensemble d'écrits que depuis 175, nous appelons avec Méliton de Sardes, l'Ancien Testament et Roland Minnerath, pour le Nouveau Testament.
Loïc Corlay, que nous remercions, par ailleurs, pour avoir largement contribué à réaliser ce numéro de CPE, rappelle les difficultés que certains livres : l'Ecclésiastique, l'Apocalypse ont connues avant d'être reconnus.
Philippe Henne explique que certains des Pères Apostoliques ont, un moment, fait partie du Canon, puis en ont été retirés.
Jacques-??Noël Pérès aborde la question du rapport entre le Canon et les apocryphes. A l'heure où l'on retrouve beaucoup de textes apocryphes, il propose de les lire comme « des expressions de la foi aux origines du christianisme » à côté du témoignage des Apôtres.
Finalement, Charles Renoux souligne la spécificité du canon arménien.
A travers cette question du canon des Écritures, c'est à l'histoire de la réception de la Parole de Dieu par les différentes communautés que nous sommes renvoyés, ainsi qu'à l'universalité du canon qui se substitue alla options de chaque église particulière.
Une fois que le Canon a été fixé, une autre question est intervenue, nous ne ferons que l'évoquer ici : celle du rapport entre l'Écriture et la Tradition. Cette question est au centre du Commonitorium de Vincent de Lérins. Face aux diverses hérésies, les Pères ont été les pierres vivantes de la Tradition, en explicitant l'Écriture, en précisant les principales orientations dogmatiques... Dans ce domaine, comme par l'établissement du canon des Ecritures, saint Irénée a joué un rôle de premier plan et réalisé, pour une part, la transition entre le temps des Apôtres et celui de l'Église.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 69 - l'esprit saint
Collectif
- Nouvelle Cite
- 13 March 1998
- 3260050289726
Pour ouvrir cette année 1998, Connaissance des Pères de l'Église a choisi de s'inscrire dans la préparation du Grand Jubilé de l'an 2000 et de consacrer ce numéro à l'Esprit Saint. En exhortant à « la redécouverte de la présence et de l'action de l'Esprit Saint » le Jubilé donne, en effet, une impulsion nouvelle à la théologie de l'Esprit Saint, à la pneumatologie. II invite également à en redécouvrir les sources dans la pensée des Pères. Or, il y a là de véritables trésors qu'il est bon de revisiter et de recevoir à nouveau, sur le plan théologique et spirituel, comme nous le propose Jean-??Robert Pouchet pour ce texte fondamental qu'est le Traité du Saint-??Esprit de saint Basile qui, entre autres, a infléchi les décisions du Concile de Constantinople.
C'est à travers l'étude de quelques Pères que nous vous proposons de suivre la genèse de la théologie de l'Esprit Saint. En une étude originale des textes de Tertullien, Charles Munier fait, tout d'abord, ressortir le rôle décisif du Traité contre Praxéas, où Tertullien affirme la divinité de l'Esprit Saint et montre, avant saint Augustin, à quel point l'Esprit Saint est l'âme de l'Église. Puis, Luis F.Ladaria s'attache à la pneumatologie d'Hilaire, où ce dernier définit l'Esprit Saint comme le don de Dieu et comme l'un de la Trinité. Jacques Lison adopte une autre perspective. II recherche si Grégoire Palamas n'a pas été influencé par saint Augustin lorsqu'il a présenté l'Esprit Saint comme amour. C'est, ensuite, l'affirmation progressive de la divinité de l'Esprit Saint que retrace Jacques Fantino.
En une synthèse remarquable, Boris Bobrinskoy évoque le lien entre la pneumatologie, la christologie, la liturgie et la théologie spirituelle, dans l'Église orthodoxe.
Ce numéro ne suffit pas à lui seul à regrouper toutes les contributions. Nous publierons, dans le prochain numéro, l'article de Basil Studer, qui explique, de manière magistrale, comment la théologie de l'Esprit Saint s'est peu à peu développée à l'époque patristique, par une lecture ininterrompue de l'Écriture et par la pratique liturgique, ainsi que notre article relatif à la place de l'Esprit Saint dans les sacrements de l'initiation chrétienne.
Ces différentes approches témoignent de l'importance et de la diversité de la contribution des Pères à la théologie de l'Esprit Saint et invitent à relire leurs textes qui sont, pour certains, de véritables joyaux et qui nous appellent à vivre dans le souffle de cette « Pentecôte permanente » comme disait Jean Chrysostome.
Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 64 - la vie d'antoine
Collectif
- Nouvelle Cite
- 13 December 1996
- 3260050289658
L'agrégation de Lettres classiques, qui compte cette année à son programme la Vie d'Antoine, nous donne l'occasion de revisiter ce classique par excellence de la vie spirituelle, cet « archétype de toute expression littéraire du monachisme ».
Gérard Bartelink, spécialiste de la Vie d'Antoine, dont il a réalisé une édition magistrale dans le volume 400 des Sources Chrétiennes, propose, tout d'abord, une introduction à la lecture de l' oeuvre , donnant ainsi les points de repère essentiels à toute étude ultérieure. Puis, la figure d'Antoine se dégage de plus en plus nettement, à partir de la relecture des Apophtegmes, de ses Lettres et de la christologie d'Athanase. Ainsi Laurence Brottier, après avoir souligné la place centrale d'Antoine dans les Apophtegmes, fait-??elle ressortir que la figure d'Antoine a beaucoup plus de densité humaine dans les Apophtegmes que dans la Vita. Puis, Georges Matthieu de Durand présente une étude nouvelle des Lettres d'Antoine qui avaient été laissées pour compte jusqu'ici, en raison de l'édition médiocre et fragmentaire qui en avait été donnée et il explique qu'à partir de ces Lettres, on obtient l'image d'un homme qui, loin de fuir toute spéculation théologique, présente à ses correspondants au moins l'esquisse d'un véritable système (...). Antoine serait le premier écrivain original de langue copte (...). On peut même reconnaître dans le saint Antoine des Lettres « un chaînon manquant » important et combien influent sur la ligne doctrinale qui conduit d'Origène à Evagre le Pontique ». Il précise également que si Athanase a écrit la Vita, c'est certainement en vue d'intégrer l'anachorétisme dans l' Église et de consolider sa polémique contre l'arianisme. En prolongement, j'ai précisé comment la Vie d'Antoine reprend et illustre la christologie d'Athanase.
Après ces différentes contributions qui éclairent la figure d'Antoine, tant par la Vita que par les textes complémentaires, Laurence Brottier rappelle, en un article de synthèse, quelle a été la postérité d'Antoine dans la littérature et dans l'art, tout en situant les déplacements de sens qui ont été effectués.
Finalement, Luis A. Sanchez Navarro donne un aperçu de l'anthropologie d'Athanase, élargissant ainsi l'enquête de la Vie d'Antoine à l'auteur de l'ouvrage : saint Athanase.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 49 - le monde celte, la bretagne
Collectif
- Nouvelle Cite
- 1 January 1995
- 3260050289467
Sans doute l'expression 'monde celte' évoque-??t-??elle, et plus encore dans l'ésotérisme ambiant de notre fin de siècle, une terre de légendes et de croyances antérieures au christianisme. Pays où la christianisation fut relativement tardive, et de celle-??ci nous connaissons souvent moins bien les chemins et les témoins que dans le pourtour méditerranéen. Mais, loin de Jérusalem, Constantinople ou Rome, un christianisme original s'y développe, surtout à partir du Ve siècle. Qu'il s'agisse de l'organisation de l'Église ou de la littérature chrétienne qui y naît, ses formes sont étroitement dépendantes de l'histoire et des modes de fonctionnement de la société dans ces régions septentrionales , c'est ce que montre dans ces pages l'étude des pratiques pénitentielles dans l'Église irlandaise. Surtout, l'empreinte monastique y est dominante, et nous devons aux moines voyageurs, pèlerins, que furent Colomban et ses compatriotes, connus ou inconnus, un grand nombre de fondations monastiques , mais, les historiens nous le rappellent, les voyages et les influences ont lieu dans les deux sens, et c'est le monachisme occidental dans son ensemble qui prend forme progressivement.
Nous voici donc encore invités à préférer la riche complexité et la vérité de l'histoire, si fragmentaire-??ment qu'elles nous soient accessibles, au charme des légendes.Françoise VINEL -
Connaissance des peres de l'eglise n 52 - sante et maladie chez les peres
Collectif
- Nouvelle Cite
- 1 January 1995
- 3260050289481
On sait les questions et les débats que suscitent aujourd'hui les progrès, les perspectives d'avenir de la science et des techniques médicales. Avec quelque quinze siècles d'écart, les textes des Pères ne sont pas là pour nous fournir des réponses toutes prêtes. Mais les connaissances ou au moins les informations médicales de plusieurs d'entre eux sont avérées : quelle place alors accordent-??ils à la médecine, et quelle définition donnent-??ils, comme théologiens et prédicateurs, de la santé et de la maladie ?
Nommer le Christ médecin?-?et lui-??même se présente bien comme tel?-?n'est pas sans effet sur ce qu'il convient d'entendre par « santé » , et la cohérence de la réflexion des Pères associe étroitement des domaines que la modernité nous a habitués à séparer : médecine, anthropologie (qu'en est-??il de la notion d'âme et de l'union de l'âme et du corps ?), spiritualité. Qu'il s'agisse de l'embryon humain, des problèmes de bioéthique, ou encore de ce que nous englobons sous l'expression maladie mentale, les controverses scientifiques, les hésitations du savoir ne sont-??elles pas sans fin ? Avant même les Pères, c'est la pensée antique dans son ensemble qui nous convie à ne pas cesser de poser la question du sens que nous donnons aux maladies du corps et de l'âme. Et cela n'est pas dissociable des institutions qui les entourent et les gèrent : le médecin et le système hospitalier?-?lieux d'hospitalité ?
Se familiariser avec le mode de réflexion patristique, ce n'est alors ni passéisme ni méconnaissance de la complexité contemporaine , mais les Pères nous affirment que santé et maladie, loin d'être seulement affaire de spécialistes, font appel à l'exercice de la pensée, de la liberté et de la foi de tout homme.Françoise Vine -
Connaissance des peres de l'eglise n 56 - les vies de saints
Collectif
- Nouvelle Cite
- 1 January 1995
- 3260050289528
Certaines images, pour ne pas dire des clichés, habitent nos mémoires et ont inspiré peintres et écrivains : un doux lion aux pieds de saint Jérôme, les colonnes qui servent de résidence à Syméon et à quelques autres, ou le manteau que saint Martin partage. Et à lire de plus près les nombreux récits de ces vies, nous trouvons bien des traits communs, orchestrés dans le but d'édifier : ascèse, vertus et assiduité à la prière y tiennent une grande place, et plus encore peut-??être les miracles qui authentifient la sainteté de ces personnages pendant leur vie et après leur mort.
Mais ces vies de saints portent aussi la marque des époques et des milieux dans lesquels elles sont rédigées et diffusées. Moines pour la plupart, souvent fondateurs de monastères, les saints des premiers siècles offrent des modèles pour la vie monastique en Orient et en Occident, mais à travers ces récits de vie, la sainteté est aussi présentée dans son enracinement politique et social : Mélanie et son mari Pinien sont proches du pouvoir impérial et se démarquent de leur classe en vendant leurs biens , saint Séverin, lui, est présent à la frontière Nord-??Est de l'Empire alors que les Barbares se font de plus en plus pressants, et c'est en véritable prophète qu'il intervient pour essayer de préserver la paix et soutenir les populations du Norique, aujourd'hui partie de l'Autriche.
Grâce à cette diversité des lieux et des temps, on ne saurait réduire de tels récits à une littérature de stéréotypes et à leur permanence s'ajoute aujourd'hui l'intérêt des historiens du christianisme.Françoise Vinel -
Connaissance des peres de l'eglise n 58 - les ecrits apocryphes
Collectif
- Nouvelle Cite
- 1 January 1995
- 3260050289542
Apocryphes : le terme demande à être défini, et, d'abord, dégagé des interprétations dépréciatives qui en ont parfois été données. Il n'est pas aisé non plus de déterminer les textes, oeuvres anonymes à la tradition manuscrite souvent complexe, qui peuvent être regroupés sous ce nom. Ce numéro privilégie les Actes apocryphes. Comme le texte canonique des Actes des Apôtres, ces oeuvres attestent la nécessité pour les premières communautés chrétiennes de raconter les événements fondateurs de leur foi. Les récits des miracles et des guérisons opérés par les apôtres abondent dans les Actes apocryphes de Pierre, d'André ou de Thomas, datés de la fin du Ile ou du Ille siècle. Mais ils font place aussi à des éléments liturgiques et la réflexion théologique qu'ils proposent, sur le pouvoir des apôtres ou sur les exigences de la vie chrétienne, apporte un éclairage important sur les traits propres de la communauté qui fait usage de tel ou tel de ces récits.
Les parallèles possibles avec des textes juifs ou païens de la même période nous introduisent en outre dans cet univers antique où merveilleux, magie et pouvoir de guérison tiennent une grande place.
Les études sur les apocryphes connaissent aujourd'hui un grand renouveau et leur diffusion à un public plus large est également assurée - signe d'un intérêt toujours présent pour les origines du christianisme. -
Connaissance des peres de l'eglise n 65 - les cappadociens
Collectif
- Nouvelle Cite
- 21 March 1997
- 3260050289665
Par le nom de Cappadociens, on désigne trois hommes unis par la famille et par l'amitié, deux frères : Basile de Césarée et Grégoire de Nysse et leur ami commun : Grégoire de Nazianze. Leurs différences n'en sont pas moins importantes : pasteur infatigable, personnalité exceptionnelle, saint Basile (330?379) a marqué le monde oriental, tant par la liturgie qui lui doit son nom, par sa correspondance (que nous présente ici Benoît Gain), par l'implantation du monachisme en Cappadoce (voir l'article de Vincent Desprez) que par la vigueur de sa pensée qui a infléchi le Concile de Constantinople de 381 et dont on trouve encore des échos dans la définition de l'icône, au Concile de Nicée II, en 787. A la différence de son ami, saint Grégoire de Nazianze (330?390) est peu sensible à l'activité ecclésiastique qu'il subit parfois avec souffrance. Il est essentiellement rhéteur, théologien, poète, comme saint Grégoire de Nysse (335?394) qui finit par se consacrer à la vie contemplative, mais qui eut, en revanche, une activité pastorale importante, comme l'explique Pierre Maraval, en un article qui renouvelle la question.
Différents dans leurs options, les Cappadociens ont, en fait, en commun leur amour de l'Église et de la vie monastique. Leur idéal est celui du moine-??évêque qui a renoncé à tout sauf à l'art de bien parler et de bien écrire, comme le montre Marie-??Ange Calvet à propos de Grégoire de Nazianze. Leur modèle est Moïse et ce n'est pas un hasard si Grégoire de Nysse a écrit sa célèbre Vie de Moïse. En effet, les Cappadociens suivent en quelque sorte le cheminement de Moïse : après avoir acquis la culture profane, « la sagesse des Egyptiens », ils optent pour l'expérience monastique qui correspond au départ de Moïse au désert et à l'expérience du Buisson Ardent, avant de connaître la charge épiscopale, qui est l'écho de la mission que Moise avait reçue de conduire son peuple dans la terre de la non-??connaissance de Dieu et qui avait fait de lui un théologien, avant la lettre. Théologiens, les Cappadociens le sont à bien des titres, et en particulier en raison de leur apport à la théologie trinitaire, comme nous avons essayé de le montrer. Grégoire de Nazianze est d'ailleurs, avec l'Apôtre Jean et Syméon le Nouveau Théologien l'un des rares personnages de l'histoire de l'Église à porter ce titre. Basile et Grégoire de Nysse durent s'opposer à Eunome pour maintenir la cohésion de l'Église de Cappadoce, ce qui donna lieu au fort long Contre Eunome de Grégoire de Nysse que présente ici Bernard Pottier.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 75 - la penitence
Collectif
- Nouvelle Cite
- 19 October 1999
- 3260050289825
À chaque année du Jubilé est lié un sacrement , à l'année du Père est associée la pénitence. La parabole de l'enfant prodigue, largement commentée par les Pères, comme l'a montré Jaime Garcia dans le numéro 73 de CPE, en donne le sens, en manifestant quelle est la miséricorde de Dieu. Ainsi la pénitence est-??elle là pour suppléer à nos ruptures d'alliance et pour renouer toujours cette alliance avec Dieu, notre Père.
Dans les premiers siècles, le baptême, fruit d'une longue démarche de conversion et d'une pénitence authentique, exprimait un réel changement de vie par l'entrée dans la communauté chrétienne. Cependant, la relation à Dieu n'en est pas moins constamment à reprendre, ce qui a amené, ensuite, à donner une place de plus en plus importante à la pénitence.
C'est ce mystère du sacrement de réconciliation que Gilbert Kongs nous invite à approfondir dans l'article d'ouverture.
Puis, Philippe Rouillard en retrace l'historique et rappelle les interrogations qui subsistent pour la période patristique.
Allan Fitzgerald, maître d'oeuvre de ce numéro, précise les différents sens du terme de pardon et plus précisément celui de pardon des péchés. Il replace la pénitence dans le cadre qui était le sien au cours des premiers siècles : le Carême où elle s'exprime alors par le jeûne, l'aumône et la prière. Puis, il donne des exemples de la pénitence et aborde les catalogues des péchés qui, esquissés par Evagre et repris par les Pères du désert, seront ensuite développés dans les pénitentiels médiévaux.
Comme la cinquième demande du Notre Père traite du pardon des péchés, Allan Fitzgerald propose, ensuite, un petit dossier rappelant comment les Pères l'ont comprise. Finalement, George Lawless développe l'interprétation qu'en donne Augustin.Marie-??Anne Vannier -
En choisissant de prendre Rome comme référence, nous nous situons toujours dans la dynamique du Jubilé, où Rome a une place essentielle et nous reprenons, en même temps, la série des numéros consacrés à une ville, et pas n'importe quelle ville : « la ville éternelle » !
Nous innovons également, dans la mesure où l'archéologie a une place importante dans ce dossier. La couverture le manifeste déjà, avec la photo du Colisée, où tant de chrétiens sont morts martyrs en confessant leur foi au Christ. En fait, le sujet appelle cet approfondissement archéologique, comme le montre Alexandre Faivre à propos des fouilles au Vatican. De plus, même si Constantinople était la capitale de l'empire chrétien, Rome n'en est pas moins restée une plaque tournante et elle a bénéficié, comme Jérusalem et Constantinople, des premières basiliques chrétiennes. La vie de ces basiliques nous est retracée par les inscriptions qui en ont été conservées et Jeannine Siat nous fait parcourir celles de la basilique constantinienne, avant qu'Élisabeth Paoli ne dégage les grandes orientations de la Prosopographie de l'Italie chrétienne, dont elle est la cheville ouvrière, et dont le premier tome vient de sortir.
Si Alexandrie, Carthage, puis Jérusalem, Antioche, la Cappadoce... ont été des centres importants à l'époque patristique, Rome n'en a pas moins été, comme le souligne Jacques Fantino, « un centre théologique et ecclésial », où ont eu lieu de multiples débats au cours des trois premiers siècles. Au V° siècle, le pape Léon le Grand a aussi marqué la Ville et orienté le développement christologique ultérieur avec le Tome à Flavien, qui servira de référence au Concile de Chalcédoine.
C'est également à Rome que s'est effectuée l'émergence de la papauté. En un article de synthèse, Roland Minnerath s'attache à en situer le moment à partir des listes d'évêques de Rome dont nous disposons.
La christianisation de Rome, la capitale de l'empire romain, n'a pas été sans difficulté, mais elle a provoqué une transformation en profondeur de l'art, de la culture, des mentalités.
Marie-Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 77 - l'eucharistie
Collectif
- Nouvelle Cite
- 3 March 2000
- 3260050289863
Au seuil de ce troisième millénaire, où nous commémorons la naissance de Jésus (en nous en tenant au calendrier et non à la chronologie exacte qui nous ferait remonter quatre à six années en arrière), nous proposons à nos lecteurs un dossier sur l'eucharistie. Ce sacrement nous amène justement à approfondir le sens du mystère de l'Incarnation, ce mystère du salut, qui est au coeur de l'année jubilaire.
Instituée par Jésus, au soir du Jeudi Saint, l'eucharistie constitue l'Église. Mais sa célébration et sa théologie, telles que nous les connaissons, ont nécessité des années et même des siècles d'élaboration. Les Pères de l'Église ont joué un rôle de premier plan dans ce processus.
Dans un article de synthèse, Gilbert Kongs souligne à quel point l'eucharistie est la source de la vie du chrétien et de l'Église. Il explique comment l'eucharistie est, non seulement action de grâces, mais aussi anamnèse : mémorial, actualisé par l'épiclèse et comment elle est présence du Christ dans la communauté.
Comme nous ne pouvions pas présenter l'apport de l'ensemble des Pères, nous avons dû faire des choix. Aussi nous sommes-??nous limités à des auteurs représentatifs : les Pères syriaques, pour lesquels Irénée Henri Dalmais nous partage ses découvertes, et S. Augustin, qui a abordé les différentes manières de comprendre l'eucharistie. Ainsi Martin KIôckener et Jaime Garcia abordent-??ils deux aspects complémentaires de l'eucharistie : la prière eucharistique et la communauté, l'une et l'autre étant animées par l'Esprit Saint pour actualiser la présence du Christ.
Il est également un auteur qui a laissé son nom à une liturgie : Jean Chrysostome, même s'il ne l'a pas rédigée, et qui a mis l'accent sur le mystère de l'eucharistie et sa dimension sacrée, comme le fait ressortir le texte que Laurence Brottier a judicieusement choisi.
Notre enquête resterait incomplète si nous n'envisagions pas la manière dont les moines ont vécu l'eucharistie. C'est ce que nous explique Adalbert de Vogué, spécialiste du monachisme des premiers siècles.
Comme nous n'avions pas pu publier l'ensemble de l'article de Basil Studer dans le numéro précédent, faute de place, nous en publions ici la seconde partie, où il étudie comment les Pères peuvent aujourd'hui encore contribuer au renouvellement de la théologie trinitaire. Comme l'eucharistie et la Trinité sont liées en cette année jubilaire, cet article prolongera la réflexion sur l'eucharistie.
Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des Pères de l'Église n°83 : Mani et le Manichéisme
Collectif
- Nouvelle Cite
- 3 October 2001
- 3260050289887
Si le dialogue interreligieux connaît aujourd'hui un essor remarquable, il avait également une place importante dans l'Antiquité, mais il prenait plutôt la forme de polémiques. Parmi les controverses patristiques restées célèbres, il y a celle de St Augustin avec le manichéisme.
D'ailleurs, jusqu'au début du XXe siècle, le manichéisme n'était connu que par les écrits polémiques des Pères et, principalement, de St. Augustin. Ayant adhéré au manichéisme pendant dix ans en tant qu'auditeur, certes, et non en tant qu'élu, il connaissait cette doctrine de l'intérieur et malgré les critiques qu'il lui adressa après sa conversion, il constitue une source sûre, en citant fidèlement les textes, comme l'ont fait ressortir les découvertes récentes du Turfân (au début du siècle), de Tébesse en 1918, de Medinet Mâdi en 1929 et d'Oxyrynchos en 1979.
Ces trois séries de découvertes ont confirmé le changement d'image que l'on avait du manichéisme. Jusqu'au XVIIe siècle, en effet, il apparaissait comme une hérésie chrétienne que les Pères ont combattue. C'est en 1728 seulement, avec Isaac de Beausobre, que les sources manichéennes ont été étudiées de manière critique et que la figure de Mani n'a plus été définie comme celle de l'hérétique, mais du fondateur de religion. Un siècle plus tard. F.C. Baur montra que la source principale du dualisme manichéen est à rechercher dans la religion de l'Inde. proche du bouddhisme. Ainsi le manichéisme prend place dans l'histoire des religions. L'assyriologie apporte des éléments complémentaires, en soulignant l'origine babylonienne de la pensée de Mani. Mais le changement décisif vient de la découverte récente des textes manichéens qui montrent que le manichéisme n'était pas tant une secte qu'une grande religion orientale, reposant, d'une part, sur des textes, consignés dans le Shabuhragan (dédié au roi Shabuhr I), les Kephalaïa , retrouvés à Medinet Mâdi et reprenant les révélations reçues par Mani, ainsi qu'une partie du Codex Mani, contenant trois fragments de l'évangile de Mani (découvert dans une tombe d'Oxyrynchos au sud du Caire), disposant, d'autre part. d'une organisation liturgique et communautaire et ayant des missionnaires qui enseignent un catéchisme, analogue à celui que l'on a retrouvé dans le Turfân.
Des spécialistes du manichéisme : Jean-??Daniel Dubois, Johannes van Oort, Gregor Wurst et Madeleine Scopello rendent compte de ces découvertes. Après une présentation d'ensemble par Jean-??Daniel Dubois, Johannes van Oort s'attache plus précisément au Codex Mani, qui relate la vie de Mani. Gregor Wurst étudie le psautier manichéen et Madeleine Scopello précise un point peu connu : la place des femmes dans l'expansion du manichéisme.
Puis, John Kevin Coyle traite de la polémique d'Augustin avec le manichéisme à partir de la comparaison entre les moeurs des manichéens et celles des chrétiens. En prolongement de ce dossier sur le manichéisme, dont Otto Wermelinger a été le maître d'oeuvre, Marie-??Noëlle Vignal aborde le personnage de Moïse, envisagé par Fauste, mais cette fois en fonction de Cyrille d'Alexandrie.
Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 81 - l'armenie
Collectif
- Nouvelle Cite
- 25 April 2001
- 3260050289931
L' année 2001 est marquée par le XVII° centenaire du baptême de l'Arménie, comme vient de le rappeler la visite récente du Catholicos Karékine Il à Rome. Évangélisée par Grégoire l'llluminateur (v. 240-??326), l'Arménie a été proclamée la première nation chrétienne par le tsar Tradt. C'est l'une des plus anciennes chrétientés. Comme les églises coptes. melchites..., elle a gardé les traditions des origines.
C'est dans cette église arménienne des origines que ce numéro de Connaissance des Pères va nous faire pénétrer. Il y a quelques années, nous avions déjà envisagé la liturgie arménienne, les anciennes traductions patristiques arméniennes ainsi que quelques traits de la littérature arménienne.
Cette fois, et toujours en raison de leur importance. nous considérerons de nouveau les textes patristiques qui, comme certaines parties de l'Adversus Haereses de S. Irénée, ont subsisté grâce à des traductions arméniennes. Ainsi Bernard Ouiller. maître d' oeuvre de ce numéro, présente-??t-??il un état de la question et une homélie d'Antipater de Bostra pour la Nativité qui aurait été à jamais perdue s'il n'y avait pas eu sa traduction arménienne.
Nous évoquerons également l'histoire douloureuse de l'Église arménienne, grâce à l'article de Boghos Levon Zekiyan, avant d'aborder la langue arménienne, la mise en place de son alphabet et la traduction de la Bible qui s'ensuivit, comme le montre Valentina Calzolari.
En finale, Charles Renoux, qui a édité les Rituels arméniens du baptême et onze volumes de littérature arménienne dans la Patrologie Orientale, explique comment les documents liturgiques arméniens éclairent la célébration de la Pâque à Jérusalem, connue, par ailleurs, par le témoignage d'Égérie. C'est là un exemple qui fait ressortir l'importance des sources arméniennes qu'il importe encore d'étudier.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 80 - l'epiphanie
Collectif
- Nouvelle Cite
- 10 January 2001
- 3260050289924
Le Jubilé de l'an 2000 nous invite à revisiter les écrits des Pères qui ont été les premiers à approfondir le mystère trinitaire, à mettre en évidence la divinité du Fils et de l'Esprit Saint, à les faire reconnaître lors des premiers Conciles oecuméniques, à exprimer le mystère trinitaire de manière toujours parlante pour aujourd'hui. Désormais, le Jubilé touche à son terme avec la fête de l'Épiphanie. Mais cette fête, qui a été introduite à l'époque patristique, a été largement célébrée par les Pères.
De plus, en manifestant le sens de l'Incarnation et du salut, elle ouvre sur un « Jubilé continué », comme le dit Gilbert Kongs en un article inaugural, où il dégage le sens de la fête de l'Épiphanie. II reprend également les origines de cette fête, montrant qu'en Orient, c'est le Baptême du Christ qui est célébré à l'Épiphanie, alors qu'en Occident, c'est sa manifestation à tous les peuples.
Pierre Maraval explique, alors, à partir des écrits des Cappadociens que « Noël commémorait la naissance du Christ et son adoration par les bergers et par les mages, pendant que le 6 janvier était une fête commémorant le Baptême du Christ », une fête de lumière.
À partir des écrits des Pères syriaques, qui sont généralement peu connus, Colette Pasquet fait également ressortir que c'est le Baptême du Christ qui est célébré à l'Épiphanie.
Relisant cette fois les textes des Pères latins, en particulier ceux de S. Augustin et de S. Léon le Grand, je montre qu'il en va différemment en Occident, que l'accent est mis sur le salut apporté par le Christ.
Voilà donc deux aspects complémentaires du mystère de l'Incarnation qui sont mis en évidence en Orient et en Occident.
En un dernier article. Dom André Louf précise le motif de l'Incarnation et sa manifestation progressive au cours de l'économie du salut d'après S. Isaac le Syrien, un auteur peu connu, mais qu'il contribue à faire connaître par sa récente traduction.
Une fois n'est pas coutume. Nous avons introduit, dans ce numéro, beaucoup de recensions, les unes informant sur les traductions des oeuvres des Pères de l'Église en Espagne, les autres s'attachant aux livres consacrés à Jésus, au moment du Jubilé, sans oublier les nouveautés dans les études patristiques.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 88 - quelle vision de l'homme apres constantin
Collectif
- Nouvelle Cite
- 2 January 2003
- 3260050386098
Tout en constituant une unité en lui-??même, ce numéro prolonge le précédent et précise les grandes orientations de I'anthropologie patristique en cet âge d'or que sont les IV e et V e siècles. L'article de Laurence Brottier réalise la transition entre les deux numéros. Il montre que, si le martyre n 'est plus le lot quotidien des chrétiens, son idéal, qui n'est autre que l'identification à la mort et à la résurrection du Christ, ne s'est pas perdu. Mais il a pris une autre forme : on le retrouve à la fois dans le monachisme, comme en témoigne Antoine, communément appelé « le père des moines » et dans la vie chrétienne, en raison du combat spirituel qu'elle suppose. comme le met en évidence Jean Chrysostome.
Cet article, comme aussi les autres dans leur ensemble, manifeste à quel point l'anthropologie, la christologie et la sotériologie sont liées, l'être humain trouvant son accomplissement par et dans le Christ, dont il porte l'image et qui lui donne d'avoir part à la vie trinitaire.
Cela apparaît clairement à propos de Grégoire de Nysse, dont Raymond Winling présente l'anthropologie de manière synthétique, en mettant l'accent sur cette notion originale qu'il introduit : l'épectase, le progrès continuel.
Il en va de même chez Augustin qui fait de la conversion l'axe de son anthropologie, soulignant par là comment on passe de la création à la création nouvelle, comment l'être humain s'accomplit, trouve sa forma véritable par la médiation de la '' forma omnium'' qu'est le Christ.
On retrouve une idée analogue chez Isaac le Syrien, qui développe à sa manière le thème de '' l'assumptus homo'', comme l'explique Dom Louf.
En une synthèse finale, Gilbert Kongs dégage l'apport de l'anthropologie patristique et son lien avec l'ecclésiologie naissante. II rappelle que l'homme est fondamentalement en relation avec Dieu, qu'il est peu à peu configuré au Christ et il souligne à quel point il est bon de revisiter aujourd'hui ces textes où les Pères ont présenté leur vision de l'être humain.Marie-??Anne Vannier -
Connaissance des peres de l'eglise n 89 - le culte des reliques
Collectif
- Nouvelle Cite
- 27 March 2003
- 3260050386104
Les Rencontres Nationales de Patristique de Carcassonne, fondées en 1988 par l'ADREUC (le Conseil général de l'Aude) avec André Bonnery de l'Université de Provence qui les anime toujours et qui a fait appel à Paul Force de l'Université de Toulouse et à Mgr Victor Saxer de l'Institut archéologique pontifical, auxquels s'est joint François Heim, ancien doyen de la Faculté de Lettres classiques de l'Université Marc Bloch de Strasbourg, ont été et sont l'un des hauts lieux de la patristique. Or elles ne sont pas toujours assez connues. Elles rassemblent, au début de chaque été, dans le majestueux cadre médiéval de l'ancienne cité de Carcassonne, bon nombre de patrologues et de personnes qui apprécient les Pères, dont la parole retentit jusqu'à nous.
Chaque année, un thème différent sert de base de travail à la session , au colloque, qui est à la fois un lieu de formation et d'échanges, dans une grande liberté et convivialité, à laquelle contribue largement Maïté Pellizzari, cheville ouvrière de ces rencontres. L'été dernier, le thème retenu était : Le culte des reliques au Iv e siècle. Si le lien avec la patristique n'apparaît pas d'emblée, il n'en est pas moins important, dans la mesure où le IV e siècle a justement été un tournant avec la découverte de la Croix par Hélène, la mère de l'empereur Constantin, comme le montre magistralement Pierre Maraval. Le temps des martyrs est terminé, nais le témoignage de foi qu'ils ont donné, en étant en quelque sorte assimilés à la Passion du Christ, en attendant de l'être à sa Résurrection, demeure et, c'est sur leurs reliques que les églises et les villes sont construites, comme l'expliquent François Heim, André Bonnery et Jean-??Pierre Weiss. On en trouve également un écho dans l'iconographie avec l'article de Mireille Mentré et dans le martyrologe, avec Matthieu Smyth. C'est la communion des saints qui est, alors, mise en évidence. Le pape Damase a organisé le culte des martyrs, comme l'explique Jeannine Siat, à partir des inscriptions qu'elle a largement étudiées et qui sont autant de chants de Résurrection.
C'est, en effet, toute une théologie de la Résurrection qui se dessine à travers le culte des reliques. Cette théologie de la Résurrection. S. Augustin l'a remarquablement développée à la fin de sa vie, ce que nous nous sommes attachés à montrer. Immédiatement, il était assez réticent face au culte des reliques. Il lui a fallu différents témoignages, dont celui des martyrs scillitains que Paul-??Irénée Fransen nous fait découvrir, pour reconnaître, un peu comme Vigilance de Calagurris que Paul Force étudie avec finesse, le bien-??fondé du culte des reliques des martyrs et proposer, à partir de là, une théologie de la Résurrection.
II est bon de redécouvrir aujourd'hui cette théologie dans son contexte. Aussi sommes-??nous heureux de publier les Actes de ces Rencontres, qui se font l'écho d'une partie de l'approfondissement patristique qui se réalise en France. en attendant la session de juin prochain qui sera consacrée aux biographies.Marie-??Anne Vannier