Folio
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Pourquoi avoir peur des sorcières, et pas de ceux qui les brûlent ? Il est vrai que, si l'on a peu de traces d'elles et de leurs rites, leur existence supposée a fait couler beaucoup d'encre. C'est grâce à cette riche documentation que Julio Caro Baroja raconte comment la figure de la sorcière fut construite, puis stigmatisée. Davantage perçue comme une magicienne dans l'Antiquité, elle est accusée de pactiser avec le diable avec la montée en puissance de l'Église. Encore faut-il attendre les Lumières pour voir des intellectuels se dresser contre la machinerie inquisitoriale et sa parodie de justice. Procès, bûchers, affaires de possession... Qu'ont de commun des comportements et des croyances parfois si différents dans le temps et dans l'espace ? Sont-ils tous imputables à la psychologie de sociétés contaminées par la peur ? D'où il ressort que l'obscurantisme est contagieux et que, lorsqu'il gagne du terrain, les procès en sorcellerie ne sont jamais bien loin...
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Le Conseil national de la Résistance : Un programme fondateur
Collectif
- Folio
- Folio Histoire
- 6 March 2025
- 9782073076823
Fondé en 1943, le Conseil national de la Résistance (CNR) réunissait l'ensemble des forces de la Résistance, de droite comme de gauche. Son programme, adopté à l'unanimité dans la clandestinité le 15 mars 1944, a jeté les bases de la démocratie politique, économique et sociale de l'après-guerre, avec notamment la Sécurité sociale. C'est sur cette période-clé que revient un collectif d'historiens réunis par Claire Andrieu. Leurs contributions permettent de mieux cerner la façon dont a émergé le compromis, de revivre par les images les journées décisives de la Libération ou encore de comparer le cas français avec celui de la Grande-Bretagne du plan Beveridge, les expériences de la République d'Ossola en Italie ou le programme de KoSice en Tchécoslovaquie. Une histoire d'autant plus marquante que le programme du CNR a refait surface dans le débat politique depuis l'essor du discours libéral et la remise en question de l'État-providence. Instrumentalisation ou héritage ? S'il n'est plus possible de prendre à la lettre le texte du CNR, son esprit demeure, et peut encore insuffler optimisme et volontarisme.
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8 août 1786. Jacques Balmat et Michel Paccard atteignent pour la première fois le sommet du mont Blanc. L'événement marque la fondation de l'alpinisme moderne. Pourtant, avant d'être découvert puis vaincu, le mont Blanc a bien dû être «inventé». C'est cette longue histoire de la haute montagne dans la sensibilité des hommes que raconte Philippe Joutard dans ce livre dont la première édition a paru à l'occasion du bicentenaire de la conquête du plus haut sommet d'Europe. Longtemps domaine maudit, la montagne entre dans l'imaginaire européen à la fin du Moyen Âge. Curiosité scientifique, goût du risque, esthétique de la démesure où se mêlent des sentiments d'horreur et de beauté... Autant d'attraits qui font d'elle, désormais, un lieu d'investissement privilégié. Des abîmes aux glaciers, des glaciers aux sommets, voici que s'invente un paysage affectif et moral qui deviendra le symbole d'une nouvelle relation de l'homme à la montagne. Symbole d'inspiration et d'exploits sportifs, mais également symbole de la fragilité d'un écosystème qu'il nous faut désormais protéger.
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«J'étais l'idole sauvage dont Paris avait besoin. Après quatre années de violence, j'ai symbolisé la liberté retrouvée, la découverte de l'art nègre, du jazz. J'ai représenté la liberté de me couper les cheveux, de me promener nue, d'envoyer tous les carcans au diable.» On ne retient souvent de celle qu'on surnomma la «Vénus d'Ébène» que son apparition fracassante au Théâtre des Champs-Élysées, dans la Revue Nègre, en octobre 1925. Tout le monde connaît sa fameuse ceinture de bananes et sa chanson fétiche J'ai deux amours. Mais il est une autre Joséphine Baker (1906-1975), égérie des cubistes, exportatrice du jazz, qui se mobilise pour la Croix-Rouge, s'engage dans les services de renseignements des Forces Françaises Libres, milite contre le racisme, adopte douze enfants de toutes origines afin de donner l'exemple de la fraternité universelle. C'est à la rencontre de cette Joséphine, «engagée chaleureuse», première femme noire à entrer au Panthéon, que ce livre nous convie.
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Figures du Palestinien : Identité des origines, identité de devenir
Elias Sanbar
- Folio
- Folio Histoire
- 28 March 2024
- 9782073070913
Cet ouvrage part du principe que les identités nationales sont toujours en devenir, distinctes en cela de celles fondées sur leurs seules origines. Ainsi approchée, toute identité nationale requiert de montrer comment nos racines sont en réalité devant nous, que nous sommes qui nous devenons. Ni chronique du conflit palestino-israélien, ni histoire séculaire de chaque camp, Figures du Palestinien propose, grâce à une approche d'anthropologie historique, des clés pour comprendre l'identité palestinienne, ici abordée comme un cas d'école. Partie du temps de l'Empire ottoman, la première figure du Palestinien renvoie aux Gens de la Terre sainte : ils se définissent par le pays où coexistent communautés et religions, et dont les paysages sont marqués par la fusion des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes. La deuxième figure est celle des Arabes de Palestine : du temps du mandat britannique, lorsque se bâtit le «Foyer» sioniste, ils sont pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, et deviennent, malgré résistance et révoltes, des étrangers sur leur propre terre. La troisième, enfin, est celle de l'Absent ou du Palestinien invisible : après l'expulsion de 1948, alors que le nouvel État d'Israël efface ou modifie progressivement toponymie et topographie, ils cultivent, parqués dans les camps de réfugiés, la mémoire des lieux et nourrissent l'idée du retour sur leur terre... La question essentielle n'est donc pas «d'où sommes-nous ?» mais «où allons-nous ?».
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Mafias et pouvoir : XIXe-XXIe siècles
Jacques de Saint Victor
- Folio
- Folio Histoire
- 9 January 2025
- 9782073098870
La mafia naît sur les décombres du «régime féodal» mais c'est avec l'avènement de la démocratie et du capitalisme qu'elle connaît son essor. En Italie, elle s'enracine très tôt et doit sa prospérité à des «pactes scélérats» passés avec une fraction de l'élite politique et sociale. Le présent livre reconstitue l'histoire de ces sociétés secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, fermiers parvenus, tueurs à la botte... Il interroge les accointances de ces «sectes criminelles» avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l'Amérique. Il révèle aussi l'échec du fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse. Avec la guerre froide, on découvre la mutation affairiste des réseaux mafieux et leurs méthodes pour parasiter l'économie libérale. C'est l'époque de l'explosion du trafic de drogue et des paradis fiscaux, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses se font jour en Europe, y compris en France, qui utiliseront ce «modèle». Le phénomène mafieux n'est pas consubstantiel à la démocratie, écrit Jacques de Saint Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l'une et de l'autre.
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Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat .Le mystère « Louise Michel » a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
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Mémoires d'une féministe intégrale
Madeleine Pelletier
- Folio
- Folio Histoire
- 7 March 2024
- 9782073056665
La doctoresse Pelletier (1874-1939) fut d'abord une féministe des plus radicales. Elle porta ce combat dans les partis de gauche, dans la franc-maçonnerie, et partout où elle put dans le débat public. Première femme admise à passer le concours des asiles d'aliénés, elle empoigna les enjeux de l'affranchissement des femmes à la lumière de sa culture scientifique, de sa pratique de la médecine et de sa grille d'analyse matérialiste. Se sentant née «trop tôt», elle batailla en première ligne, sans troupes mais pas sans courage. Elle voulait une égalité absolue, par la voie d'une virilisation des femmes que réprouvaient les féministes, trop timorées à son goût. Elle défendait la virginité militante comme moyen de résistance au patriarcat. Les antiféministes en firent une cible privilégiée. Elle paya par l'internement à l'asile son engagement concret pour la liberté de l'avortement. On la découvre ici sous un angle autobiographique pensé pour la transmission car, pour elle, «le privé est politique». Spécialiste de l'histoire des féminismes, Christine Bard partage et éclaire la transcription des manuscrits inédits de cette féministe toujours critique qui ne renonça jamais à changer le monde.
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Chronos : L'Occident aux prises avec le Temps
François Hartog
- Folio
- Folio Histoire
- 14 November 2024
- 9782073087232
«Omniprésent et inéluctable, tel est Chronos. Mais il est d'abord celui qu'on ne peut saisir. L'Insaisissable, mais, tout autant et du même coup, celui que les humains n'ont jamais renoncé à maîtriser. Innombrables ont été les stratégies déployées pour y parvenir, ou le croire, qu'on aille de l'Antiquité à nos jours, en passant par le fameux paradoxe d'Augustin : aussi longtemps que personne ne lui demande ce qu'est le temps, il le sait ; sitôt qu'on lui pose la question, il ne sait plus. Ce livre est un essai sur l'ordre des temps et les époques du temps. À l'instar de Buffon reconnaissant les «Époques» de la Nature, on peut distinguer des époques du temps. Ainsi va-t-on des manières grecques d'appréhender Chronos jusqu'aux graves incertitudes contemporaines, avec un long arrêt sur le temps des chrétiens, conçu et mis en place par l'Église naissante : un présent pris entre l'Incarnation et le Jugement dernier. Ainsi s'engage la marche du temps occidental. On suit comment l'emprise du temps chrétien s'est diffusée et imposée, avant qu'elle ne reflue de la montée en puissance du temps moderne, porté par le progrès et en marche rapide vers le futur. Aujourd'hui, l'avenir s'est obscurci et un temps inédit a surgi, vite désigné comme l'Anthropocène, soit le nom d'une nouvelle ère géologique où c'est l'espèce humaine qui est devenue la force principale : une force géologique. Que deviennent alors les anciennes façons de saisir Chronos, quelles nouvelles stratégies faudrait-il formuler pour faire face à ce futur incommensurable et menaçant, alors même que nous nous trouvons encore plus ou moins enserrés dans le temps évanescent et contraignant de ce que j'ai appelé le présentisme ?» François Hartog
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Composition française ; retour sur une enfance bretonne
Mona Ozouf
- Folio
- Folio
- 21 October 2010
- 9782070437887
La-France a toujours vécu d'une tension entre l'esprit national et le génie des pays qui la composent, entre l'universel et le particulier.
Mona Ozouf se souvient l'avoir ressentie au cours d'une enfance bretonne. Dans un territoire exigu et clos, entre école, église et maison, il fallait vivre avec trois lots de croyances disparates. A la maison, tout parlait de l'appartenance à la Bretagne. L'école, elle, professait l'indifférence aux identités locales. Quant à l'église, la foi qu'elle enseignait contredisait celle de l'école comme celle de la maison.
En faisant revivre ces croyances désaccordées, Mona Ozouf retrouve des questions qui n'ont rien perdu de leur acuité. Pourquoi la France a-t-elle toujours ressenti la pluralité comme une menace? Faut-il opposer un républicanisme attaché à l'universel et des particularismes invariablement jugés rétrogrades? Comment vivre heureusement la "composition française"?
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Pourquoi l'empire ottoman ? six siècles d'histoire
Olivier Bouquet
- Folio
- Folio Histoire
- 1 September 2022
- 9782072941436
L'Empire ottoman sombre dans les fracas de la Première Guerre mondiale, la tragédie du génocide arménien et l'instauration de la République turque en 1923. Né à la fin du XII? siècle en Anatolie, l'État ottoman absorbe les émirats installés sur les ruines du sultanat seldjoukide de Rum et implante le règne de l'islam là où il n'avait jamais pénétré, en Europe orientale et centrale. Il conquiert Constantinople, met fin aux pouvoirs byzantins, sécurise les routes des pèlerinages et renforce les grandes voies commerciales. Il adosse la loi séculière du sultan à la charia et couvre le territoire de fondations pieuses, tout en assurant une protection légale aux chrétiens et aux juifs. En quoi l'Empire ottoman fut-il exceptionnel ? Par la construction d'un État militaire et fiscal au service de la conquête ? Par une vaste implantation sur trois continents ? Comme l'expression ultime de l'universalisme musulman ? Comme la dernière formation impériale en Méditerranée orientale ? Tirée de l'historiographie la plus récente, cette synthèse inédite éclaire les projections néo-ottomanes à l'oeuvre dans la Turquie d'aujourd'hui et rend compte de la diversité des héritages de l'Empire au Proche-Orient, au Maghreb et en Europe.
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Tabac, coca, quinquina, gaïac, peyotl, poisons... De 1492 au milieu du XVIIIe siècle, les Européens s'approprient en Amérique d'innombrables plantes médicinales. Au moyen d'expéditions scientifiques et d'interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves, marchandent des drogues et élaborent les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l'usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs.
Dans cet ouvrage, l'historien montre que « l'appropriation des plantes médicinales américaines par les Européens ne se limite jamais au transfert d'un matériau végétal » et qu'elle implique toujours « des sélections et des médiations qui transforment les pratiques de soin aussi bien en Europe qu'en Amérique. »
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«Dans un récit entraînant et magistral, Peter Burke relie la naissance de l'histoire culturelle à la grande tradition germanophone, qui court de Jacob Burckhardt à Aby Warburg en passant par Johan Huizinga. Il retrace ensuite les débats suscités par la notion de culture dans les milieux marxistes orthodoxes et hétérodoxes anglais (via Eric J. Hobsbawm et Edward P. Thomson), explore la controverse européenne autour de la notion de "culture populaire", détaille les tensions occasionnées avec l'histoire sociale et économique traditionnelle, avant que naissent les jeux d'échelles de la microstoria. Il souligne aussi la façon dont l'histoire culturelle s'est nourrie de certains grands théoriciens (Bakhtine, Foucault, Elias, Bourdieu, Goffman, Certeau, etc.), puis rappelle la manière dont elle fut fécondée par l'anthropologie culturelle américaine (Clifford Geertz et Marshall Sahlins) et dont elle fut portée, enfin, par l'avènement du constructivisme en philosophie. Une fois le livre refermé, une fois ces constellations intellectuelles mieux repérées, l'histoire culturelle nous paraît soudain plus vaste et plus riche encore que nous ne l'avions imaginé au départ.» Hervé Mazurel
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Dans cet essai - qui se lit comme un roman -, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Âge, elle est l'expression du désespoir du peuple. À travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Église et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique.
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«Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste» avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les États-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans. Fasciné par les artistes, ses «héros», il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable. En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux États-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de «Un jour ils auront des peintres», nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux États-Unis, pour raconter la passionnante trajectoire du galeriste, découvrant que sa fonction ressemblait étrangement à celle de ses propres ancêtres, et de ces agents qui travaillaient auprès des Médicis, dans la Toscane de la Renaissance.
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En attendant la victoire : Message à De Gaulle et à la France libre
Collectif
- Folio
- Folio Histoire
- 4 April 2024
- 9782073056719
Diriger depuis Londres le combat de la France Libre, organiser la France combattante et s'imposer aux Alliés, n'a pas éloigné le général de Gaulle de la connaissance de la France captive. En témoignent les messages qu'on lui envoie et que les archives ont conservés. Engagements de militaires refusant la défaite, admiration d'anonymes prêts à prendre les armes, missives de résistants exposant les difficultés, parfois inextricables, pour structurer les réseaux et unifier les mouvements, avec des moyens toujours insuffisants, et jusqu'au sacrifice ultime pour que vive la France de demain... L'occupant nazi et le régime de Vichy se dévoilent dans la terreur et la répression qui les caractérisent (le massacre d'Oradour-sur-Glane raconté par un témoin), avec leur politique d'extermination des Juifs et l'efficacité meurtrière de la Milice. Avec des textes de Geneviève de Gaulle, Sartre, Camus, Jean Moulin, Simone Weil, Jean Zay, Léon Blum ou encore l'Abbé Pierre, ainsi que de citoyens inconnus.
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La Terre plate : Généalogie d'une idée fausse
Violaine Giacomotto-Charra, Sylvie Nony
- Folio
- Folio Histoire
- 7 September 2023
- 9782073010186
Cela reste un lieu commun de penser que le Moyen Âge a cru en une Terre plate, par ignorance scientifique autant que par coercition religieuse. Il aurait fallu attendre les navigateurs, Colomb ou Magellan, ou encore les astronomes modernes, Copernic ou Galilée, pour que les ténèbres se dissipent et qu'enfin la Terre devînt ronde. Or, de l'Antiquité grecque à la Renaissance européenne, on n'a pratiquement jamais défendu et encore moins enseigné, en Occident, l'idée que la Terre était plate. Violaine Giacomotto-Charra et Sylvie Nony s'attachent ici à retracer l'histoire de cette idée fausse et à essayer d'en comprendre la genèse. Elles nous proposent dans une première partie de lire avec elles les sources antiques, les Pères de l'Église mais aussi et surtout les manuels et encyclopédies rédigés tout au long du Moyen Âge et à la Renaissance et utilisés pour l'enseignement dans les écoles cathédrales puis dans les universités à partir du XIII? siècle. Une seconde partie est consacrée à l'étude du mythe lui-même et s'interroge sur sa généalogie - sa genèse et son histoire - pour éclairer les causes de sa survie. Pourquoi, contre l'évidence même, continue-t-on d'affirmer que pour le Moyen Âge la Terre était plate ?
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Aristocrate bohème, figure de la haute société des années soixante, Jacqueline de Ribes est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti, elle a été l'un des «Cygnes» de Truman Capote et de Richard Avedon. Cette reconnaissance mondiale est illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building. Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ? Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme. D. B.
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Qu'est-ce que l'esclavage ? une histoire globale
Olivier Grenouilleau
- Folio
- Folio Histoire
- 6 January 2022
- 9782072971365
L'esclavage, chacun croit savoir ce que c'est, et pourtant... Les cours pénales elles-mêmes statuent difficilement sur ses formes contemporaines, faute de définition juridique claire. Pour tenter d'en cerner les contours, Olivier Grenouilleau s'est posé trois questions:pourquoi est-il si difficile de le définir? Comment peut-on néanmoins y parvenir? Comment les systèmes esclavagistes arrivent-ils à durer? Comparant l'esclavage aux autres formes d'exploitation de l'homme, il parcourt l'espace et le temps, depuis l'invention même de l'esclavage, au néolithique, jusqu'à nos jours. Associant exemples et analyses au service d'une approche globale, il s'inscrit, au-delà même de son sujet, dans de nouvelles manières de penser l'histoire. Au terme de la démonstration, l'esclave apparaît en tout temps et en tout lieu comme une personne transformée en un autre, susceptible d'être utilisée comme une chose, et dont l'humanité est mise en sursis. Il n'en demeure pas moins un homme, mais un homme-frontière, dont l'appartenance à la société des hommes dépend de la médiation de son maître.
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Les cathédrales dans le monde : Entre religion, nation et pouvoir
Mathieu Lours
- Folio
- Folio Histoire
- 25 January 2024
- 9782072943287
Que représentent les cathédrales dans le monde d'aujourd'hui ? Quel est le rôle de ces édifices dans une Europe occidentale où la pratique religieuse s'amenuise ? Que penser de l'intense activité de construction de cathédrales dans le monde orthodoxe, en particulier en Russie ? Des monuments oecuméniques, comme il s'en érige aujourd'hui sur le continent africain, peuvent-ils aider à bâtir des identités nationales ? Impossible de répondre à ces questions sans recourir à une histoire mondiale et au long cours des cathédrales. Une histoire religieuse, mais aussi géopolitique. Fondées entre le IV? et le V? siècle dans des diocèses catholiques hérités des cités antiques, les cathédrales ont été convoitées par des pouvoirs nationaux. Si elles restent la manifestation de l'influence d'une Église sur un territoire, avec la mondialisation, elles ont prouvé leur caractère universel. Amorcée au XIX? siècle, une révolution patrimoniale s'opère, mise en évidence par le terrible incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 et l'importance des dons récoltés pour sa reconstruction : la cathédrale s'impose alors comme un objet culturel mondial, une icône touristique et médiatique.
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Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il «signalé comme anarchiste» à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période de près de dix ans ? D'où vient l'absence quasi totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ?Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso, un «étranger» en France, a paradoxalement été négligée.Cet angle inédit permet à Annie Cohen-Solal de nous entraîner dans une enquête stupéfiante sur les pas d'Un étranger nommé Picasso, artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions.
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Famine rouge ; la guerre de Staline en Ukraine
Anne Applebaum, Aude De Saint-Loup
- Folio
- Folio Histoire
- 6 October 2022
- 9782072996788
La famine meurtrière qui frappa l'Ukraine au début des années 1930 reste un des chapitres les moins explorés de l'Histoire soviétique. Anne Applebaum impressionne par la somme des connaissances rassemblées sur cette véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d'écrivaine. Son récit des faits débute par l'histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit avec les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l'Union soviétique, jusqu'à la persécution systématique de l'élite ukrainienne. La famine «organisée» fit plus de 5 millions de victimes - dont 3,9 millions d'Ukrainiens - et l'héritage de cette mémoire, que l'URSS a tenté d'éradiquer, joue un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes.Famine rouge s'impose par sa documentation incontestable et les perspectives qu'il dégage. C'est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l'Histoire du XX? siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région.
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Comment les grands orateurs de l'Antiquité parvenaient-ils à prononcer les longs discours que nous leur connaissons sans perdre le fil? En recourant aux «lieux» et aux «images», répondrait un Cicéron. La mémoire serait une sorte de musée dont les oeuvres seraient présentées dans des salles que l'orateur traverserait en imagination pendant son discours.L'histoire des systèmes et techniques de mémorisation est un sujet à la fois marginal et central pour comprendre la formation de notre culture. Elle se situe au croisement de l'histoire des religions et de la morale, de la philosophie et de l'art.Dans cet ouvrage majeur, Frances A. Yates permet de comprendre ce qui se passe entre le moment où Giordano Bruno fait de l'imagination le principe supérieur selon lequel organiser la psyché et celui où Pascal et tant d'autres en feront la «folle du logis», la «maîtresse d'erreur et de fausseté». L'historienne britannique jette ainsi les bases de ce que pourrait être une histoire de l'imagination dans le monde occidental:une faculté de l'esprit aussi bien liée à la magie et l'hermétisme qu'à la naissance de la méthode scientifique.
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L'action commence de nos jours à Chelmno-sur-Ner, Pologne. À 80 kilomètres au nord-ouest de Lodz, au coeur d'une région autrefois à fort peuplement juif, Chelmno fut en Pologne le site de la première extermination de Juifs par le gaz. Elle débuta le 7 décembre 1941. 400 000 Juifs furent assassinés à Chelmno en deux périodes distinctes : décembre 1941 - printemps 1943 ; juin 1944 - janvier 1945. Le mode d'administration de mort demeura jusqu'à la fin identique : les camions à gaz. «Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, dans notre coeur, notre chair. Elle devient la nôtre.» Simone de Beauvoir.