Calmann-Lévy
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La réédition d'une oeuvre majeure de la philosophie du XXe siècle Hannah Arendt est un des grands noms du catalogue Calmann-Lévy, et Condition de l'homme moderne , incontestablement, son livre le plus fondamental.
Ce livre rappelle avec force que la vraie liberté politique n'est pas la retraite paisible dans la sphère de la vie privée, si précieuse soit-elle, mais aussi et d'abord l'action publique menée avec des égaux et reposant sur des choix individuels. Examinant les concepts de travail, d'oeuvre et d'action, Hannah Arendt nous parle du règne de la nécessité, de la capacité de création et de la révélation de l'homme dans la parole et dans l'action. Se fondant sur la philosophie grecque, elle étudie les questions majeures de notre temps : la réhabilitation de l'action politique individuelle, les limites de toute souveraineté, les périls mortels du déterminisme historique et social, la fragilité de la liberté, le caractère imprévisible de l'histoire des hommes.
Cette réédition de l'oeuvre philosophique phare d'Hannah Arendt est précédée d'une importante préface de Paul Ricoeur, immense figure intellectuelle française qui a marqué les esprits avec cette préface datant de 1986.
Et pour raccrocher Condition de l'homme moderne à notre époque, et démontrer à quel point les questions de l'engagement politique et de la fragilité de la liberté sont toujours tout autant d'actualité, Laure Adler, auteur de Dans les pas de Hannah Arendt (Gallimard, 2005) et experte de Arendt, nous proposera un avant-propos inédit.
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Noires origines : L'Afrique et la création du monde moderne, 1471-1945
Howard W. French
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines
- 9 October 2024
- 9782702190517
LE RÔLE ESSENTIEL DE L'AFRIQUE DANS L'HISTOIRE DU MONDE MODERNE
L'essor de l'ère moderne, avec les grandes découvertes et l'établissement de nos sociétés telles que nous les connaissons, prend traditionnellement l'Europe comme point de départ et centre de ce phénomène. Or, c'est en Afrique que l'on trouve les origines de ces profonds changements, une vérité encore largement ignorée.
Cet essai captivant couvre près de six siècles d'histoire et redonne une place centrale au continent africain dans le récit du monde moderne. Il nous emmène à la rencontre de figures historiques méconnues - empereurs ayant tenu tête aux puissances européennes du XVIIème siècle, riches marchands commerçant avec l'Asie, héros de la libération des esclaves haïtiens - et nous fait comprendre les bouleversements socio-économiques liés au commerce de l'or, du sucre, du tabac et du coton, et surtout à la traite de millions d'Africains.
Mais plus que des éléments inédits, c'est un changement nécessaire de paradigme sur notre histoire que nous propose Howard W. French au travers de cet ouvrage riche, documenté et passionnant.
« French offre une vision plus large de comment et pourquoi l'Afrique et l'histoire de ses peuples ont été ignorées. »Peter Frankopan, auteur des Routes de la soie -
Paris libéré, Paris retrouvé : 1944-1949
Antony Beevor, Artemis Cooper
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines
- 21 August 2024
- 9782702188309
80e ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION
Cette histoire s'ouvre dans l'enthousiasme et le sang versé lors de la libération de Paris, à la fin du mois d'août 1944. Elle mêle les attentes des premiers « beaux jours » après quatre années terribles, la fureur des règlements de comptes annonçant l'épuration, les arrangements pour survivre au quotidien dans une économie dévastée et les débuts d'une âpre lutte idéologique pour le pouvoir entre Français, sous l'influence permanente quand ce n'est pas l'ingérence des Britanniques, des Américains et des Soviétiques via le PCF.
L'économie renaît de ses cendres grâce au plan Marshall, et la Rive gauche devient la Mecque d'une nouvelle génération d'intellectuels de gauche, tandis que les milieux conservateurs renouent avec la vie mondaine, ses salons, ses bals, ses dîners diplomatiques.
Avec leur flair pour dénicher des archives inédites et faire parler les témoins-clés, Antony Beevor et son épouse Artemis Cooper nous font vivre ces années compliquées et grisantes à l'aide d'un luxe d'anecdotes qui surprendront plus d'un lecteur français. Le tout avec un recul très « british » qui apporte une fraîcheur inédite à cet exceptionnel travail d'historien. -
Comment devient-on Staline ? Né pauvre, ce garçon séducteur et dangereux s'essaye à la poésie romantique, se prépare à entrer dans les ordres, mais trouve sa vocation dans l'action révolutionnaire. À la fois intellectuel, gangster et terroriste, le jeune Staline avait tout pour se forger un destin hors du commun dans la Russie de 1917 : peu de scrupules et un énorme appétit de vie et de pouvoir.
En s'appuyant sur dix ans de recherches, en particulier dans des fonds d'archives récemment ouverts en Géorgie et à Moscou, ainsi que sur les Mémoires de nombreux acteurs et témoins de l'époque, Simon Sebag Montefiore décape le vernis de la mythologie révolutionnaire. Il montre comment la rencontre, chez le jeune Staline, du banditisme caucasien, d'une paranoïa extrême et d'une idéologie impitoyable lui permit de conquérir le Kremlin et l'URSS et fit de lui un des dictateurs les plus sanguinaires de l'histoire.
Sont exposés ici ses liens ambigus avec la police secrète tsariste, ses nombreuses conquêtes féminines, ses innombrables crimes et délits, mais aussi le rôle qu'il joua dans la naissance du parti bolchevique et dans la révolution d'Octobre. On comprend mieux la question des nationalités, les luttes d'influence et la guerre idéologique, puis exterminatrice, entre bolcheviks et mencheviks avant et pendant la Révolution de 1917. Se trouvent aussi éclairées d'un jour nouveau ses relations avec Lénine, qu'il impressionna tant que celui-ci en fit, avec Trotski, son principal homme de main, avant de mesurer, trop tard, le danger qu'il représentait.
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Gustave Flaubert et Michel Lévy, un couple explosif
Yvan Leclerc, Jean-Yves Mollier
- Calmann-Lévy
- 10 November 2021
- 9782702183656
Entre l'éditeur le plus novateur de son temps et le romancier qui devient célèbre du jour au lendemain par le scandale d'un procès, la relation dure pendantquinze ans et elle produit trois romans : Madame Bovary, véritable coup de tonnerre et immense succès, Salammbô, puis L'Éducation sentimentale, un échec public et commercial.
Comme beaucoup d'histoires de couples, celle-ci commence par un coup de foudre, se prolonge en lune de miel, traverse des tensions et se termine en rupture définitive.
Les deux hommes, tous deux nés en 1821, tous deux passionnés de théâtre avant d'écrire et de publier des livres, avaient de nombreux points communs, mais aussi des conceptions différentes de la littérature : Michel Lévy est un éditeur avisé qui ne sépare pas la qualité artistique de la valeur commerciale ; en esthète aristocratique, Flaubert méprise les « épiciers », du haut de sa conception d'un art autonome que la publication ne peut que prostituer.
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« Rester éveillé. Le plus longtemps possible. Lutter contre le sommeil. Le calcul est simple. En une heure, je fabrique trente faux papiers. Si je dors une heure, trente personnes mourront... » Quand, à 17 ans, Adolfo Kaminsky devient l'expert en faux papiers de la Résistance à Paris, il ne sait pas encore qu'il est pris dans un engrenage infernal, dans une course contre la montre, contre la mort, où chaque minute a la valeur d'une vie. Durant trente ans, il exécutera ce méticuleux travail de faussaire pour de nombreuses causes, mais jamais pour son propre intérêt.
À travers son destin romanesque, et sous la plume de sa fille Sarah, on plonge au coeur d'une histoire de clandestinité, d'engagement, de traque et de peur. En arrière-plan du récit de sa vie se dessine le spectre d'un siècle où s'affrontent sans merci pouvoirs politiques, haines raciales, idéologies et luttes des peuples pour leur liberté et la dignité humaine. La Résistance, l'émigration clandestine des rescapés des camps avant la création d'Israël, le soutien au FLN, les luttes révolutionnaires d'Amérique du Sud, les guerres de décolonisation d'Afrique, l'opposition aux dictateurs d'Espagne, du Portugal et de Grèce, sont autant de combats pour lesquels il s'est engagé, au risque de sa vie et au prix de nombreux sacrifices. S'il a rejoint des causes en apparence contradictoires, Adolfo Kaminsky est toujours resté fidèle à ses convictions humanistes, à sa volonté de bâtir un monde de justice et de liberté. -
« Qu'il vienne donc, ce Spartacus, ce chef des barbares, qu'il mette tout sens dessus dessous et détruise tout, les maisons, les dauphins et le tribunal du marché, car les dieux ne regretteront pas ce monde. »
En 73 avant notre ère, en plein coeur de la République romaine, une troupe de soixante-dix gladiateurs conduits par le Thrace Spartacus s'échappe d'un cirque de Capoue. Semant la terreur sur leur passage, ils sont en quelques mois rejoints par une foule d'esclaves et de laissés-pour-compte, jusqu'à former une armée de cent mille hommes revendiquant leur liberté.
Scrupuleuse reconstitution historique d'une révolution tragique, métaphore de la dérive du communisme et réflexion sur l'éthique en politique, ce roman est l'histoire d'un homme et de son combat, vaincu car il n'a pas su être impitoyable. -
L'écriture de ce livre se confond avec la découverte d'une incroyable imposture. Tout débute en 1995 par la demande de l'ambassadeur de France en Estonie au reporter Olivier Truc de les aider à retrouver des documents pour remettre à jour le passeport français d'un vieux sous-officier, rescapé du goulag, relégué et oublié. Né à Paris en 1908, d'origine polonaise par sa mère, ayant reçu une éducation catholique, architecte diplômé des Beaux-Arts, Richard Douchenique-Blostin a été fait prisonnier sous l'uniforme français pendant la Seconde Guerre mondiale avant de pouvoir s'évader en Lituanie où il a rejoint la résistance polonaise, liée à Londres. Dénoncé, il est arrêté pour espionnage par les Soviétiques en 1945 et interné au sinistre camp de Tambov durant sept ans puis piégé un demi-siècle derrière le rideau de fer. Il s?'st alors remarié à une Lituanienne après avoir perdu toute trace de sa femme, ex-Miss France et de son fils émigrés aux Etats-Unis.
Le journaliste se prend de passion pour cet homme au destin brisé et entreprend une enquête minutieuse de plusieurs années en Russie, dans les pays Baltes, en Pologne et en France. Peu à peu, comme le lecteur soeen rendra compte, loeidentité de Richard se fissure. Aidé par sa connaissance de plusieurs langues, il a abusé plusieurs services secrets dont le terrible KGB et mystifié de nombreux diplomates mais aussi tout son entourage amical et familial. Richard s'appelle en fait Alfredovitch Dusznik-Blaustein et il est juif, né à Olkusz, en Pologne, en 1917. Sa première femme était polonaise comme lui, tout comme son fils. Pour ne pas être broyé par le nazisme et le communisme, il soeest enfermé dans un grand mensonge jusqu?à sa mort, peut-être anticipée par la révélation de la vérité.
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Tous les marins sont des chanteurs ; vie et mort d'Yves-Marie Le Guilvinec (1870-1900), poète et marin breton
Gérard Mordillat, François Morel, Antoine Sahler
- Calmann-Lévy
- 14 October 2020
- 9782702180099
« Il n'y a pas de hasard ou il n'y a que des hasards », comme disait Rimbaud, et c'est dans un vide-greniers à Saint-Lunaire que François Morel a trouvé un vieil exemplaire défraîchi de La Cancalaise. Dans cette revue, endommagée par le temps, étaient reproduites une douzaine de chansons d'un poète et marin breton, Yves-Marie Le Guilvinec. Intrigué par l'originalité, la singularité de ce qu'il lisait, François Morel, avec l'aide de Gérard Mordillat, a voulu enquêter sur l'auteur oublié de ces textes et établir sa biographie.
Yves-Marie Le Guilvinec, né en 1870 à Trigavou, pêcheur sur les grands bancs de Terre-Neuve, cadet d'une famille nombreuse, est mort en mer en 1900. Il vécut sans autre horizon que la pêche à la morue et disparut au moment où la gloire lui tendait les bras.
La biographie d'Yves-Marie Le Guilvinec complétée par l'intégrale du texte de ses chansons est accompagnée de plusieurs lettres émouvantes à sa mère et d'une étude sur sa mort que nous devons à l'amabilité du Dr Patrick Pelloux, ainsi que de portraits par Ernest Pignon-Ernest. -
Ce livre est consacré aux relations entre l'Islam et les Juifs du viie au xxe siècle. Plus égalitaire au départ que l'Europe, l'Islam exclut toutefois trois catégories de personnes : les esclaves, les femmes et les non-musulmans. Les Juifs font partie, comme les chrétiens, des « gens du Livre ». Bernard Lewis étudie les différents aspects des relations entre Juifs et musulmans : perception d'autrui, attitudes collectives, doctrines religieuses et pratiques des souverains. Il y a eu une culture judéo-arabe, comme l'attestent certains dialectes, la littérature, l'art et la musique.
L'Empire ottoman comprend d'importantes minorités juives dans les Balkans, en Asie Mineure, au Levant, et en Afrique du Nord. A partir du milieu du xixe siècle, son déclin progressif entraîne celui de ces communautés. L'éclatement de l'Empire turc, l'apparition du nationalisme arabe, la naissance du sionisme et l'intervention des puissances européennes bouleversent définitivement la situation. Les Juifs émigrent, volontairement ou non. Ceux qui demeurent dans les pays musulmans y ont un statut très précaire.
Historien et islamiste réputé, Bernard Lewis a su restituer ce que furent, au fil des siècles, la vie et le destin des communautés juives en pays d'Islam : Afrique du Nord, Moyen-Orient, Perse, Espagne arabe. Utilisant des sources telles que les récits de voyageurs, la correspondance des diplomates, les documents officiels ou les textes religieux, ce livre fait revivre dans sa variété et sa richesse un chapitre désormais clos de l'histoire des relations entre Juifs et musulmans. -
Raymond Gurême est l´un des rares survivants d´une page occultée de l´histoire de France : celle de l´internement de familles « nomades » de 1940 à 1946.
Né dans une caravane, Raymond marche dans les pas de ses ancêtres sur la piste du cirque familial. Tout disparait brutalement lorsque sa famille est enfermée, sur ordre de la police française dans les camps de Darnétal, près de Rouen, puis de Linas-Monthéry, dans l'Essonne. Là, la famille Gurême vit coupée du monde, sans nourriture, sans hygiène, sans chauffage. Mais Raymond réussit à s'en échapper et entre dans la Résistance. Il ne retrouvera les siens que neuf ans plus tard.Aujourd'hui, ce patriarche d'une famille de 15 enfants et de 150 descendants brise soixante-dix ans de silence pour dénoncer les discriminations toujours vives à l'égard des nomades.Un témoignage exceptionnel pour comprendre la tragédie des tsiganes de France.
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En Pologne, après la libération ; l'impossible survie des rescapés juifs
Turkov-J
- Calmann-Lévy
- 1 October 2008
- 9782702139134
En pologne, après la libération, les rares juifs, " survivants par miracle " (turkov) qui ont échappé à la shoah, espèrent commencer une vie nouvelle.
Leur désillusion est terrible, marquée par le retour d'un antisémitisme virulent, ponctué d'assassinats et de pogroms, et par la montée en puissance des communistes dans l'appareil d'état, au milieu de compatriotes dont beaucoup tentent de " terminer le travail " des nazis. telle est la réalité dont témoigne ici ionas turkov. celui que la presse juive considérait en 1944 avec son épouse diana blumenfeld, chanteuse de music-hall, comme " les seuls représentants du monde culturel juif à s'être sauvés du ghetto de varsovie ", fait le tableau de la difficile reconstruction de la pologne.
Ionas turkov raconte son quotidien à lublin, l'angoisse de ne pas retrouver sa fille et la nécessité, constante, de dissimuler sa judéité. il décrit ses tentatives pour faire connaître au monde la véritable situation des juifs polonais et pour déconseiller aux expatriés de rentrer en pologne. il évoque les enfants juifs rescapés et les tançons exigées pour leur restitution. ce triste constat, cette " décevante liberté " vont le conduire à s'exiler définitivement.
Tout d'abord aux états-unis, puis en israël oú il s'installe en 1966 et oú il meurt en 1982. cet ouvrage constitue le dernier opus de son journal.
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3 carnets de croquis réalisés par le jeune illustrateur Hors Rosenthal dans le camp de concentration de Gurs. L'auteur, mort à Auschwitz en 1942, présente la vie au camp avec ironie, en reprenant le personnage de Mickey Mouse qu'il met en scène en déportation, ou en réalisant une fausse brochure touristique des camps de la mort.
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La souffrance des animaux, leur sensibilité d'êtres vivants, est un des plus vieux tabous de l'homme. Dans ce livre iconoclaste - que certains considéreront même comme scandaleux -, mais courageux et novateur, l'historien américain Charles Patterson s'intéresse au douloureux rapport entre l'homme et l'animal depuis la création du monde. Il soutient la thèse selon laquelle l'oppression des animaux sert de modèle à toute forme d'oppression et la 'bestialisation' de l'opprimé obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit l'adoption du travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s'en inspira pour la fabrication de ses automobiles. Ce dernier, antisémite virulent et gros contributeur au parti nazi dans les années 30, fut même remercié par Hitler dans Mein Kampf. Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du 'travail' dans les camps d'extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en oeuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins. Un tel rapprochement est lui-même tabou, étant entendu une fois pour toutes que la Shoah est unique. Pourtant, l'auteur yiddish et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer (qui a écrit, dans une nouvelle dont le titre de ce livre est tiré, 'pour ces créatures, tous les humains sont des nazis') fut le premier à oser la comparaison entre le sort réservé aux animaux d'élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah. S'inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l'homme s'est imposé comme 'l'espèce des seigneurs', s'arrogeant le droit d'exterminer ou de réduire à l'esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale, dont Isaac Bashevis Singer lui-même.
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Les lettres qui ont changé le monde
Simon sebag Montefiore
- Calmann-Lévy
- 22 September 2021
- 9782702168875
En une centaine de lettres poétiques, scandaleuses, inspirantes, drôles, érotiques ou déchirantes, signées de personnages illustres de l'Égypte antique à nos jours, Simon Sebag Montefiore, émérite historien britannique, nous raconte l'histoire du monde et célèbre le pouvoir des mots.
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Prier pour l'Etat ; les Juifs, l'alliance royale et la démocratie
Pierre Birnbaum
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines
- 5 October 2005
- 9782702136256
Priez pour le roi, l'empereur, l'Etat, c'est à chaque fois le bénir en espérant sa protection. C'est estimer que seule cette alliance peut protéger de la vindicte populaire qui verserait aisément dans l'antisémitisme. Contre les pogroms, les exactions constantes, bien des Juifs s'en remettent ainsi traditionnellement à l'alliance royale, en dépit de sa dimension mythique puisque le roi, l'empereur ou même l'Etat s'associent parfois, en réalité, aux menées antisémites. Dans ce livre, Pierre Birnbaum publie un grand nombre de ces prières inédites, de ces odes, de ces hymnes récités avec ferveur, de Louis XIV à nos jours. Les prières en faveur des Bourbons surprennent pas la passion qui s'en dégage de même que celles, innombrables, en faveur de Napoléon Bonaparte, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe ou de Napoléon III. L'avènement de la Révolution française, la révolution de 1848 et surtout, de la IIIe République remettent pourtant en question l'alliance royale : dorénavant, c'est pour la nation, le peuple et la république que l'on prie, en dépit, à nouveau, de bien des désillusions.Dans le difficile contexte contemporain où ressurgissent les menaces, nombre de Juifs s'engagent dans la recherche d'une alliance horizontale malaisée et cependant indispensable du fait du recul contemporain de l'Etat-Nation, à l'heure aussi de la construction européenne.
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Léon Poliakov, qui a consacré avec une exceptionnelle objectivité, son oeuvre à l'histoire de l'antisémitisme, aborde dans ce nouveau volume le vaste problème de la formation et de l'évolution du mythe aryen, une des sources les plus fallacieuses du racisme.
Au lendemain de l'émancipation des Juifs en Europe occidentale au début du XIXe siècle, divers auteurs introduisirent une distinction entre une race « aryenne » prétendue d'origine indienne, douée de tous les dons, et une race sémite, de moindre valeur et originaire de la Judée.
Cette notion, longtemps accueillie dans les milieux intellectuels commença à être révoquée en doute par ceux-ci à la fin du siècle précédent, alors même qu'elle se répandait dans les masses à la faveur de l'agitation antisémite. On sait quel prétexte cette discrimination fournit aux hécatombes pendant la seconde guerre mondiale.
Il convient donc de savoir notamment dans quelles conditions exactes s'accréditèrent ces spéculations généalogiques ou anthropologiques, comment elles gagnèrent le monde savant puis les populations de l'Europe, dans le contexte de la montée des nationalismes ; pourquoi la théorie aryenne trouva en Allemagne un terrain d'élection.
Telles sont les principales questions traitées dans ce livre d'un historien qui est aussi un philosophe et un moraliste. -
Winnie Mandela ; l'âme noire de l'Afrique du Sud
Sabine Cessou, Stephen Smith
- Calmann-Lévy
- 7 November 2007
- 9782702135594
L'Afrique du Sud passe pour « le pays de Mandela ». Mais l'homme qui incarne le « miracle » politique en Afrique du Sud est si exceptionnel qu'il ne peut être représentatif d'un pays couturé des plaies de l'apartheid. Ce privilège ambigu revient à son ex-épouse, la « mère de la Nation » durant les décennies de combat, mais qui n'est finalement pas devenue la Première dame de la « nouvelle » Afrique du Sud, parce qu'elle s'est rendue coupable de crimes de sang à la tête du Mandela United Football Club, sa milice personnelle.
Peut-on combattre un système hideux comme l'apartheid, sans en emprunter des traits, sans embrasser la violence et la haine ? Voilà le fil conducteur de cette enquête biographique, riche en épisodes inédits, qui est aussi un retour sur le passé et une interrogation sur l'avenir de l'Afrique du Sud. Il s'agit ici de retracer une histoire extraordinaire, celle d'une fille du Transkei qui « monte » à Johannesburg, la Cité de l'or, où elle épouse en même temps que l'étoile montante de l'ANC, une lutte sans merci qu'elle devra mener seule. Durant les vingt-sept années que Nelson passera debout en prison, Winnie affronte l'apartheid au quotidien : elle est harcelée jour et nuit par la police, séparée de ses deux filles, torturée en prison, trahie par des « amis », assignée à résidence puis « bannie » au coeur du pays afrikaner, totalement isolée dans la « petite Sibérie » qu'est son exil intérieur. En dépit de toutes ses blessures intimes, c'est Winnie qui inspire la résistance contre l'ordre ségrégationniste, c'est elle - bien plus que l'ANC - qui est en phase avec les townships rebelles, d'abord avec la jeunesse de Soweto, en 1976, puis avec les ghettos du pays tout entier au milieu des années 1980. Cependant, à l'heure de la « libération » négociée, elle perd, outre ses postes dans le mouvement anti-apartheid arrivé au pouvoir, à la fois son mari et son honneur. Elle n'est plus qu'une icône abîmée. Et si c'était cela la vraie image de l'Afrique du Sud, le « pays de Mandela » qui se révèlera après la mort de Nelson ? -
Qui ne se souvient du retentissement qu'obtint le précédent livre de Jules Isaac, Jésus et Israël, livre bouleversant dont on a pu dire qu'il marquait une date dans l'histoire confrontée du judaïsme et du christianisme.
Ce livre appelait une suite. La voici, sous un titre qui indique qu'il s'agit avant tout d'une enquête historique, mais dont la probité scrupuleuse s'allie à une émotion contenue, en même temps qu'à un combat sans merci contre tous ceux qui s'accommodent trop facilement soit des déformations de la vérité historique, soit de certaines thèses traditionnelles génératrices de haine et de meurtres.La première partie du livre fait justice du thème de l'"éternel antisémitisme", thème trop facilement accepté et propagé par les théologiens. Elle donne la mesure et fixe les limites de ce qu'a été l'antisémitisme dans l'Antiquité païenne.La deuxième partie, qui va de l'Empire chrétien jusqu'aux abords de l'an mil, montre la nocivité infiniment plus grande de l'antisémitisme chrétien. Elle met en pleine lumière ses deux traits essentiels et complémentaires : l'enseignement du mépris et le système d'avilissement. Ainsi se trouve dévoilée la source majeure des sentiments, des préjugés dont la mentalité chrétienne s'est progressivement imprégnée de siècle en siècle jusqu'à nos jours, et dont elle n'a pas fini de se libérer.Cette histoire passionnante et pathétique se lit comme un roman. Elle a beau nous reporter aux temps anciens du monde grec et romain, du haut moyen âge : elle est d'une étrange actualité. -
Roma Ligocka est la petite fille au manteau rouge de La Liste de Schindler de Spielberg, l'unique tache de couleur dans un paysage dévasté rendu en noir et blanc. C'est au lendemain de la projection de ce film dans lequel elle s'est reconnue qu'elle s'attelle à la rédaction de La Petite Fille au manteau rouge, ébranlée par cette évocation brutale de son passé. Son récit de survivante du ghetto de Cracovie est publié dans douze pays et rencontre un succès public et critique considérable.
Une fois que l'on a raconté, est-on libéré ? Oui, mais le sentiment d'être peu faite pour le bonheur demeure, malgré les rencontres décisives - celle de David notamment, autre rescapé de la Shoah dont Roma tombe amoureuse. C'est un frère de destin, un infirme de la vie, comme elle. Ne peut-elle finalement aimer que ses semblables, ceux qui portent en eux une douleur d'enfance jamais vraiment guérie ? La sienne va être ravivée par un coup de poignard inattendu.
Alors que Roma Ligocka mène à travers le monde une tournée de lectures pour la promotion de son best-seller, elle reçoit un appel téléphonique mystérieux qui fait basculer sa vie. Un journaliste prétend que, en déportation, son père était un traître au service des nazis, un kapo.
Comment vivre avec l'image de ce père, un héros dans sa mémoire, peut-être un traître dans la réalité ? Comment vivre avec le passé et vivre tout court, puisqu'une histoire d'amour se noue avec David, qu'elle ne peut mettre dans la confidence ?
Plus d'une année s'écoulera avant que Roma Ligocka ne réponde à ces questions, sache si David tient toujours à elle et qui son père était vraiment.
Un récit de vie très personnel qui met à jour ce qui restait tu dans La Petite Fille au manteau rouge et qui révèle combien le succès rend vulnérable, fait s'exposer aux coups et aiguise la tentation d'un repli sur soi finalement mortifère. Roma Ligocka se défend, cherche et trouve, et sa rage de vivre l'emporte sur tout le reste. -
Ni travail, ni famille, ni patrie ; journal d'une brigade ftp-moi ; Toulouse, 1942-1944
Verbizier Gerard
- Calmann-Lévy
- 4 May 1994
- 9782702123225
NI TRAVAIL, NI FAMILLE, NI PATRIE Ils étaient lycéens, étudiants, fils de paysans, ouvriers.
Parmi eux, il y avait des juifs et des communistes. Certains étaient nés en France, d'autres en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Espagne ou au Brésil.
En 1939, ils ne se connaissaient pas.
En 1943, ils prenaient ensemble les armes à Toulouse pour combattre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Les uns parce qu'ils avaient fait la guerre d'Espagne et avaient un compte à régler avec le fascisme. Les autres parce qu'ils étaient persécutés.
Ils ont formé à Toulouse la 35e brigade FTP-MOI (Francs-tireurs partisans de la main-d'oeuvre immigrée). Ils ont risqué leur vie pour libérer le sol de France, leur terre d'asile.
Dix-huit des leurs ont été arrêtés par la police de Vichy et livrés aux Allemands.
Deux sont morts dans le train qui les emmenait en déportation.
Quatre ont été fusillés, Marcel Langer, le fondateur de leur brigade, a été guillotiné.
Les autres, par miracle, ont survécu. Ils témoignent.
Gérard de Verbizier est né en 1942. Il a été producteur pour la télévision et est l'auteur de nombreux documentaires (notamment Les Révolutionnaires du Yiddishland). Ni travail, ni famille, ni patrie est tiré du film de Mosco diffusé sur Arte, auquel a également participé Gérard de Verbizier.
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Ils portent robes et cagoules, treillis et rangers, uniformes nazis... Ils ont délaissé le goudron et les plumes pour le pistolet-mitrailleur et la dynamite.
Ils croient que les Etats-Unis sont dirigés par le ZOG, Gouvernement d'occupation sioniste ; que Martin Luther King, Henry Kissinger, Bill Clinton sont communistes. Ils dénoncent pêle-mêle les ennemis de l'Amérique : Juifs, Noirs, Hispaniques, Asiatiques, communistes, libéraux, progressistes, darwinistes, humanistes, athées, homosexuels et avorteurs...
Ils publient des dizaines de journaux, des milliers de brochures, des millions de tracts.
Ils ont recours aux moyens de communication et de propagande les plus modernes : ordinateurs, radios, télévisions câblées...
Ils se considèrent comme des soldats, ceux de la « Guerre des races », et ils ont été ces dernières années à l'origine de plus de 5 000 actes de violence, dont au moins 150 meurtres.
Ils s'appellent Invisible Empire des Chevaliers du Ku Klux Klan, Résistance blanche aryenne, Parti national-socialiste des travailleurs blancs, Armée révolutionnaire des fermiers...
Klanistes, nazis, skinheads, survivalistes militaro-religieux, ils constituent l'ultra-droite américaine et étendent progressivement leur empire sur le Canada, l'Afrique du Sud, l'Allemagne et la France.
« En nous éclairant sur le passé et le présent, le livre de Roger Martin, fascinant roman noir de la réalité, nous aidera à ne pas subir un avenir qui serait sinistre. » (Gilles Perrault.) Roger Martin est enseignant de lettres à Carpentras et spécialiste du roman noir. Il a écrit plusieurs romans chez Calmann-Lévy, ainsi qu'une biographie de Georges Arnaud.
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Alberto Diaz Gutierrez, plus connu sous le nom de Korda, naît à La Havane en 1928, la même année qu'Ernesto « Che » Guevara en Argentine. D'origine modeste, il commence sa carrière en faisant du porte à porte pour une entreprise de caisses enregistreuses, malgré une licence de journalisme. C'est en essayant de vendre une machine à un photographe qu'il découvre sa vocation. En 1956, il crée le studio « Korda ». Les plus belles femmes de La Havane posent pour lui. Dans les premiers jours de 1959, quand les « Barbudos » déboulent dans la capitale cubaine, il devient photographe au nouveau quotidien Revolución.Une année plus tard, le 4 mars 1960, un cargo français, La Coubre, avec à son bord un chargement d'armes en provenance de Belgique, explose dans le port de la Havane. Le bilan est terrible : 75 morts et 200 blessés. Le lendemain, un meeting de protestation est organisé. A la tribune, brandissant un explosif, le Premier ministre Fidel Castro dénonce l'attentat et son auteur présumé, la CIA. « Au pied de la tribune, l'oeil vissé au viseur de mon vieux Leica, moi je mitraille Fidel et tous ceux qui l'entourent. Soudain, au bout de mon objectif de 90 mm surgit le Che. Il a une expression farouche. Par réflexe, j'ai appuyé deux fois sur le déclic : une prise verticale, une autre horizontale. Je n'ai pas eu le temps d'en faire une troisième, il était déjà reparti. J'ai continué à photographier l'assistance. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir étaient là... »La photo du Che n'est finalement pas publiée mais Korda en tire un agrandissement 30 x 40 et l'accroche dans son studio. Sept ans plus tard, en juin 1967, le monde entier se demande où est passé Guevara. Personne ne sait encore qu'il est en train d'allumer un foyer de guérilla en Bolivie. Un éditeur italien proche des dirigeants cubains, Giangiacomo Feltrinelli, est à la recherche d'une bonne photo du Che. « Je lui ai donné deux tirages. Dès que la mort du Che a été annoncée, Feltrinelli a sorti une affiche. » Publié à des millions d'exemplaires, le fameux poster est devenu l'image la plus diffusée sur la planète mais le photographe n'a pas touché un centime de droits d'auteur. Alberto Korda n'est pas amer, seulement fier que son nom soit associé à la légende du Che. Il vit toujours à Cuba et ses photos sont exposées dans le monde entier.
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Revue d'histoire de la Shoah n.171 : sonderkommando
Collectif
- Calmann-Lévy
- Revue D'histoire De La Shoah
- 11 April 2001
- 9782850564581