" On s'est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d'épreuves immenses et se faire une vie d'homme, malgré tout. Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s'en sont sortis. C'est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l'adversité. En comprenant cela, nous changerons notre regard sur le malheur et, malgré la souffrance, nous chercherons la merveille. " B. C. Boris Cyrulnik est notamment l'auteur, aux Éditions Odile Jacob, des Nourritures affectives et de L'Ensorcellement du monde qui ont été d'immenses succès.
À 2 ans, d'ordinaire, un enfant assemble deux mots. À 4 ans, il sait parler. Certains, pourtant, restent silencieux. Et lorsqu'ils s'aventurent à parler, leur usage de la langue est un peu étrange. C'est ainsi que Rachid n'ouvre la bouche que pour dicter des noms d'objets, mais ne peut exprimer ce qu'il veut. Kim, elle, nomme ce qu'on lui montre, mais communique surtout par gestes. Ni l'un ni l'autre ne sont autistes ou aphasiques. Reste qu'ils n'ont pas trouvé comment accéder au langage. C'est ce chemin que Laurent Danon-Boileau s'efforce de découvrir avec eux au cours de rencontres hebdomadaires, grâce à sa pratique de psychanalyste d'enfants et à ses connaissances de linguiste. Et c'est ce travail, patient et ténu, qu'il raconte ici. Laurent Danon-Boileau est thérapeute au Centre Alfred-Binet, professeur de linguistique à l'université Paris-V et chercheur au Laboratoire d'études sur l'acquisition et la pathologie du langage de l'enfant (CNRS). Il a notamment publié La parole est un jeu d'enfant fragile et Des enfants sans langage.
Quelle part les parents ont-ils dans le développement de leur enfant ? Dans quelle mesure sont-ils responsables de la personne qu'il devient ? De l'histoire qui le suivra tout au long de sa vie ? De l'avenir qu'il fera sien ? Aujourd'hui, les parents ne sont plus ceux qui détiennent pouvoir et autorité ; ils sont devenus ceux à qui on demande des comptes, sur tout et surtout sur leurs enfants. Au terme de plus de trente ans de responsabilisation forte, voire de culpabilisation excessive, les parents ont-ils vraiment à jouer seuls ce rôle, à assumer cette fonction écrasante ? Que sait-on de ce qu'ils transmettent et ne transmettent pas ? Des traces conscientes et inconscientes qu'ils laissent à leurs enfants ? Et peut-on, enfin, redéfinir, de manière plus précise, plus modérée, plus juste aussi, leur mission essentielle ?Professeur émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université de Caen, membre titulaire de l'Association psychanalytique de France, Didier Houzel est spécialiste de la parentalité.
Qui n'a jamais ressenti une gêne devant un SDF allongé sur le trottoir ? Pourtant, chaque jour ce sont des histoires de vie et de survie qui se jouent dans la rue. Qui sont ceux qui en arrivent là ? Quels sont leurs parcours?? Quels sont les facteurs de risque qui peuvent conduire à l'exclusion ? Comment soigner la souffrance psychique dans de telles situations ? Alain Mercuel, médecin, psychiatre engagé sur le terrain auprès des SDF, nous emmène à la rencontre de ces « habitants de nulle part », près de ceux qu'on ne veut pas voir. Un témoignage salutaire pour changer le regard, comprendre les enjeux du soin psychique dans la rue et repenser un lien qu'on peut tisser même avec les plus cassés, les plus exclus, les plus fragilisés par leurs troubles. Alain Mercuel est psychiatre, chef de service à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. Il dirige une unité d'accès aux soins psychiatriques pour les plus exclus : le SMES (santé mentale et exclusion sociale).
Comment répondre au désir d'apprendre des enfants et des adolescents qui, souffrant d'un lourd handicap ou d'une grave maladie, ne peuvent être accueillis à l'école ?Une solution existe, à condition que l'école vienne à eux, qu'elle aille les « chercher dans la souffrance, le découragement parfois, et malgré la fatigue, malgré la maladie, les conduise où ils voudraient aller, vers une culture, un savoir, des diplômes [...]. C'est ce "malgré" qui est important ; il éclaire leur scolarité d'un jour nouveau. Il change les élèves, devenus plus mûrs, plus attentifs, plus décidés à vaincre ;?il change les professeurs, tenus d'adapter leur pédagogie à chacun d'eux. Qui dira que ce n'est pas là, de la part des maîtres et des élèves, un bel exemple d'espérance, d'effort et de solidarité ? » (France Quéré.)À partir de nombreux témoignages sont abordés tous les aspects pratiques, les contraintes pédagogiques, les difficultés, mais aussi les émouvantes réussites d'un tel enseignement, pratiqué par Votre école chez vous, de sorte qu'il puisse inspirer d'autres expériences à « enseigner malgré ». Avec les contributions de :Françoise Authier, Françoise Bastide, Dominique Broussoux, Hélène de Boissieu, Yayane Conesa Alcolea, Noël Copin (+), Marie-Suzanne Dejean de la Batie, Béatrice Descamps-Latscha, Emmanuelle Deveney, Isabelle Dezier, Cécile Faucher, Valérie Grembi, Marylise Héricher, Béatrix Hermant, Huguette Hoffmann, Laure Houllier, Gérard Lenoir, Anne Leyrisset, Claire Maitrier, Elsa Papillon, France Quéré (+), Yves Quéré, Martine Rehspringer, Anne-Yvonne Ségalen, Francis Slabodsky, France Susini-Campan, Yann Vannel.
Tous les enfants sont semblables : ils veulent être aimés. Et cela seul compte. Mais, qu'ils soient adoptés ou qu'ils aient vu le jour grâce à des donneurs anonymes, bien souvent, on leur cache leur origine et les circonstances de leur naissance. Pourquoi ce silence ? De quoi a-t-on peur ? Peut-on croire, un seul instant que ces enfants parviendront à construire leur personnalité sans savoir d'où ils viennent ? Catherine Bonnet plaide ici pour qu'enfin tous les enfants puissent se dire qu'ils sont nés comme les autres !
« On peut, en France, donner la vie dans l'anonymat le plus complet. Près d'un millier de femmes accouchent ainsi chaque année « sous X », sans décliner leur identité à la maternité, et confient ensuite leur enfant à l'adoption... Qui sont ces femmes qui se séparent ainsi volontairement de leur enfant ? Jusqu'ici, le mystère, la honte et le mépris les entouraient. Pour la première fois, une femme, Catherine Bonnet, s'est intéressée de près à leur geste. Elle y a découvert de l'amour, au coeur d'un océan de solitude et de souffrance ». (Marie Chaudey, La Vie)
Lorsque l'enfant disparaît, ses parents ont d'abord le devoir de réapprendre vivre. Par quels chemins conscients ou inconscients passeront-ils ? Comment surmonteront-ils cette preuve intolérable que constitue la perte d'un enfant ? Aprés avoir analysé, dans un précédent ouvrage, l'expérience de l'enfant confronté à la mort, Ginette Raimbault a souhaité explorer l'aspect inverse de la question et comprendre l'itinéraire psychique des parents. Elle s'est appuyée sur les témoignages spontanés de ceux qui ont eu recours à l'écriture pour "intégrer" leur deuil : ainsi Victor Hugo pleurant Léopoldine ; Gustav Malher fou de douleur à la mort de Putzi ; Isadora Duncan ou Geneviève Jurgensen perdant l'une et l'autre deux enfants en même temps... Si chaque cas est unique, il illustre aussi tel ou tel aspect d'un bouleversement psychique et affectif inévitable. Car le travail du deuil, s'il n'est jamais organisé ni conscient, obéit cependant au même mouvement : celui d'une compensation, qui peut prendre des formes variées (nouvelles maternités, militantisme, retour à la religion...), et d'une symbolisation, en l'occurrence ici, grâce à la création artistique. D'autres points apparaissent récurrents, comme l'histoire subjective, et notamment familiale du père et de la mère, ou la place que l'enfant occupe dans le psychisme de ses parents. On l'a deviné, à travers la détresse de ces cas illustres qui ont su trouver les mots pour la dire, ce livre pose de façon incisive et émouvante une question universelle : qu'est-ce qu'un enfant pour son parent ? Ginette Raimbault est psychanalyste et directeur de recherche l'Inserm. Elle a notamment publié L'Enfant et la mort, Clinique du réel et, en collaboration avec Caroline Éliacheff, Les Indomptables, Figures de l'anorexie (1989, Opus 1996).