"Poutine est un homme qui au XXIe siècle mène une guerre du XXe pour atteindre des objectifs du XIXe."
"La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp."
J.L.
L'étude de la dictature a acquis, en Occident, une dimension presque exotique. Mais les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Ceux qui subissent arrestations arbitraires, corruption, injustice.
Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Quelles sont les conditions et les circonstances qui favorisent son épanouissement ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref essai volontiers provocateur, fruit d'une longue réflexion, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que les symptômes et les complications qu'il provoque, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d'épuisement et d'érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l'avenir ? Notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d'impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s'agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s'opposer à l'entropie démocratique reste l'éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique. Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Car si l'homme courageux est toujours solitaire, l'éthique collective du courage est seule durable. Cynthia Fleury, philosophe, professeur à l'American University of Paris, travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005).
Laffrontement entre les Républicains et les Démocrates est de plus en plus violent.
39 % des Républicains sont favorables au recours à la violence pour atteindre leurs objectifs politiques.
300 fusillades de masse sont anticipées aux USA en 2022, un nombre multiplié par 80 depuis les années 1980.
46 % des Américains pensent quune future guerre civile est probable (American Enterprise Institute).
Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles, écrits comme des nouvelles, qui sont susceptibles de provoquer létincelle dun chaos national. Dune dispute explosive où des manifestants locaux exaspérés par un shérif cynique se battent contre les bureaucrates des troupes envoyées par le gouvernement fédéral pour sauver un vieux pont, aux conséquences vertigineuses dun violent ouragan qui sabat sur New York, cinq événements qui dérapent sont romancés par Stephen Marche et sont suivis par une analyse précise de leurs impacts.
Stephen Marche a interviewé plus de 200 spécialistes, militaires, officiers de police, agents secrets, politiciens, historiens, experts agricoles écologistes. Il a interrogé aussi ceux qui, au cur de lÉtat, sont chargés dimaginer les plans de bataille en cas de guerre civile.
Un document qui se lit comme un roman et qui nous interroge avec une grande lucidité sur lavenir de la démocratie américaine.
Et si la philosophie russe nous aidait à comprendre la stratégie de Vladimir Poutine ? Cette idée n'a rien d'absurde, tant les prophètes du conservatisme, de "la voie russe" et de "l'empire eurasiatique" ont le vent en poupe au Kremlin et le soutien de toutes les extrêmes-droites européennes, le FN en tête !
Bien loin d'être une insurrection spontanée d'extrémistes galvanisés par le discours de leur candidat défait, l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021 relevait d'un plan mûrement réfléchi et sciemment mis en oeuvre par Donald Trump et ses soutiens.
C'est ce que montre de manière implacable et détaillée les travaux de la commission d'enquête de la chambre des Représentants qui, en un an et demi, a mené des centaines d'auditions et décrypté des milliers de documents. Des manipulations orchestrées dès le soir de l'élection aux messages d'adieu à leur famille des gardes du corps du vice-président Mike Pence, convaincus d'être lynchés par la foule, en passant par l'organisation militaire des milices d'extrême-droite prêtes à tout pour garder "leur" président, le rapport lève le voile sur ces quelques heures où l'Amérique s'est retrouvée au bord du gouffre par la volonté d'un seul homme, ivre de pouvoir et de ses mensonges.
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Cette phrase semble indécente alors que la guerre fait rage, que l'Ukraine est ravagée, que la Russie s'efforce de détruire toutes ses infrastructures civiles ; alors que l'on découvre de jour en jour des dizaines et des dizaines de crimes de guerre perpétrés par l'armée russe ; alors que c'est l'existence même de l'Ukraine, en tant que pays et en tant que nation, qui est mise en cause par Vladimir Poutine.
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Je veux dire, si l'électrochoc provoqué par le désastre ukrainien arrivait, en Russie, à réveiller les consciences, et à changer l'Histoire russe ?
André Markowicz est né en 1960. Il a traduit, entre autres, pour les éditions Actes Sud, toutes les oeuvres de fiction de Dostoïevski, Eugène Onéguine de Pouchkine ainsi que le théâtre complet de Tchékhov, avec Françoise Morvan et Le Maître et Marguerite de Boulgakov (aux éditions Inculte). C'est aussi avec elle qu'il anime depuis 2019 les éditions Mesures. Depuis 2013, il tient un journal en ligne sur Facebook.
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020).
Sans tabou ni a priori idéologiques, Stéphane Amar décrypte l'« exception israélienne », qui dérange autant qu'elle fascine. Nationaliste quand l'Occident tourne le dos au nationalisme, colonisateur quand l'Europe décolonise, religieux quand le Vieux Continent se déchristianise... depuis sa création, Israël est un pays à part, à contre-courant dans tous les domaines. Parti de rien, son peuple a bâti en moins d'un siècle un État puissant, craint et respecté, à la santé économique insolente. Revers de la médaille?: son expansionnisme lui coûte un prix exorbitant en termes d'image, fracturant de plus en plus la société et rendant le conflit israélo-palestinien insoluble. Jusqu'où va et peut aller Israël ? Pour comprendre ce qui s'y joue vraiment, Stéphane Amar convoque Theodor Herzl et David Ben Gourion, analyse la politique d'immigration et nous dévoile les plans des architectes de la colonisation et des exaltés du troisième Temple de Jérusalem. Entre moments clés de l'Histoire et actualité brûlante, il signe une enquête au plus près de la réalité de cet État si controversé.
Le Pen, Trump, Poutine, Bolsonaro, Modi, Duterte... Après l'internationale brune dans l'entre-deux-guerres, voici la nouvelle internationale fasciste. Ugo Palheta, l'un des meilleurs spécialistes du fascisme contemporain, analyse ici comment le poison se diffuse à l'échelle mondiale. Décortiquant les arguments xénophobes qui transcendent les frontières, il met à jour la terrible mécanique mondiale à l'oeuvre. Il ne s'arrête pas pour autant à ce constat glaçant : un nouvel internationalisme porteur de luttes profondément émancipatrices est aussi à l'oeuvre, construisant l'anti-fascisme du 21e siècle.
Je viens d'un pays qui est né à minuit.
Quand j'ai failli mourir, il était juste midi passé.Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l'ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battrre pour continuer d'aller à l'école. Son courage faillit lui coûter la vie.
Le 9 octobre 2012, alors qu'elle n'avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n'a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l'enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune candidate de l'histoire au prix Nobel de la paix.Moi, Malala est le récit bouleversant d'une famille exilée à cause du terrorisme ; d'un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l'ont encouragée à s'instruire, à écrire, à dénoncer l'insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l'accès au savoir. Elle a reçu le PRIX NOBEL DE LA PAIX le 10 octobre 2014
Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées... et toujours le silence. Jusqu'à quand ? Entre avril et juillet 1994, la République Démocratique du Congo (RDC) ex-Zaïre, a été envahie par un afflux de réfugiés rwandais et depuis lors, elle est constamment attaquée et pillée par des troupes venues du Rwanda et de l'Ouganda. Que se passe-t-il dans ce pays où les morts se comptent désormais par millions et les viols par centaines de milliers ? Charles Onana démontre que l'on assiste, depuis 1994, à l'invasion masquée du Congo par des milices et des troupes de Paul Kagame, le chef de l'Etat rwandais soutenu au départ par l'administration Clinton et ensuite par la France de Nicolas Sarkozy. A partir de témoignages exclusifs et de documents de la CIA, du Pentagone, des archives de la Maison Blanche, de l'Elysée et de l'Union Européenne, l'auteur dévoile comment les Etats-Unis ont formé cet homme sans foi ni loi, pour servir leurs intérêts en RDC, en République Centrafricaine, au CongoBrazzaville, et dans d'autres états d'Afrique Centrale où la guerre entre l'Occident, la Chine et la Russie est féroce pour le contrôle des ressources minières stratégiques. Insatiables, les prédateurs dépècent la RDC et pillent ses richesses. Après 20 années de recherches, l'auteur alerte l'opinion sur l'extermination programmée des populations locales alors que plusieurs chefs d'Etats de la région et un ambassadeur européen ont déjà été assassinés. Charles Onana explique surtout comment la mise à mort de la RDC est organisée en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minerais indispensables à l'industrie mondiale de l'armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique. Un document explosif sur les coulisses du gigantesque massacre d'êtres humains qui se déroule à quelques heures d'avion de nos pays occidentaux.
Charles ONANA est docteur en science politique, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs et des conflits armés. Auteur de plusieurs livres de référence sur cette région dont Europe crimes et censure au Congo (Duboiris), Rwanda : La vérité sur l'Opération Turquoise (L'Artilleur), Enquêtes sur un attentat : Rwanda 6 avril 1994 (L'Artilleur), il a longtemps travaillé avec l'enquêteur Pierre Péan sur le Rwanda et la RDC.
Charles Millon, ministre de la Défense de Jacques Chirac de 1995 à 1997, a vécu l'invasion du Congo-Zaïre aux avant-postes politiques et raconte son expérience personnelle dans la préface de cet ouvrage
« J'ai croisé la route de Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans ma vie. J'étais bien loin de me douter que cet homme sans envergure accéderait un jour au pouvoir suprême. »
Ancien officier supérieur du KGB, Sergueï Jirnov décrypte les enjeux cachés d'une guerre que personne n'avait vu venir. Il dévoile ce qui avait vocation à rester secret : la mécanique qui nous a menés au bord de la guerre nucléaire.
À travers ce récit vertigineux apparaît la personnalité impénétrable du tsar du Kremlin.
Des morts suspectes aux protocoles secrets de la dissuasion, de l'analyse des sanctions économiques au contentieux historique entre la Russie et l'Ukraine, Sergueï Jirnov nous fait pénétrer dans les coulisses du vrai pouvoir.
On y découvre avec stupéfaction les obsessions et les rancoeurs du despote, ses multiples fautes stratégiques, la politique provocatrice de l'OTAN et l'attitude ambivalente des Européens.
Est-il encore temps, pour sortir de ce redoutable engrenage, d'éliminer Poutine ?
Un document exceptionnel à la fois fascinant et inquiétant.
Sergueï Jirnov est un ancien officier supérieur du service des clandestins, le plus prestigieux du KGB. Il a rencontré Vladimir Poutine au sein de l'institut Andropov qui formait les futurs éléments opérationnels. Expert de la Russie, il connaît bien la France dont il parle la langue. Il est l'auteur de trois livres dont le dernier est L'Éclaireur.
Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale a reconnu le génocide du peuple ouïghour en Chine. Dilnur Reyhan redonne ici un nom et une voix aux femmes et aux hommes - écrivains, poètes, traducteurs, éditeurs, universitaires, chercheurs - qui ont été enfermés, « rééduqués », condamnés à mort ou à perpétuité. Face à la destruction à marche forcée d'une langue, d'une culture, de tout un peuple, d'une civilisation, Dilnur Reyhan nous alerte aussi sur le sort tragique des femmes ouïghoures et en appelle à la solidarité des féministes françaises. Dans la lignée de la revue Apulée, engagée dans la défense indéfectible des libertés et attachée aux voix du monde, Les Apuléennes proposent des entretiens, essais, articles et analyses en résonance directe avec les enjeux et les perspectives actuels.
En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d'une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d'une longue pratique de l'irresponsabilité... L'humanité aurait-elle atteint son « seuil d'incompétence morale » ? Dans cet essai ample, l'auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s'en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une « guerre des civilisations » qu'à l'épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l'Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d'espoir : la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
L'auteure analyse les origines du poutinisme et apporte un éclairage sur les enjeux de la mémoire du stalinisme et la contamination des rapports sociaux par le monde criminel en Russie. Le refus de reconnaître une responsabilité historique dans les crimes du stalinisme a façonné selon elle la culture postsoviétique. Cet ouvrage expose également comment cette politique s'est appuyée sur certains courants de pensée occidentaux, et sur l'empressement d'une partie des élites occidentales à se laisser entraîner dans le système russe de corruption.
Dina Khapaeva, originaire de Saint-Pétersbourg, enseigne à l'École des Langues modernes de l'Institut Technologique de Georgie (États-Unis).
Alors que 2023 commémore le centenaire de la fondation de la République de Turquie, le géopoliticien Ardan Amir-Aslani analyse les enjeux et défis qui attendent la Turquie contemporaine, en retraçant ses évolutions de la révolution d'Atatürk jusqu'aux réformes autoritaires d'Erdogan.
Devenu Premier ministre en 2003, élu président en 2014, Recep Tayyip Erdogan a dépassé la longévité au pouvoir d'Atatürk. Son projet civilisationnel n'a pas changé. Il s'est même crispé et tient en trois mots : califat, néo-ottomanisme, pantouranisme. Son parti, l'AKP, s'est ouvert à l'Europe tout en rejetant ses valeurs, pour se concentrer sur la redéfinition du nationalisme turc, en rupture avec le sécularisme kémaliste.
Le pari d'Erdogan : devenir le " nouveau père " d'une nation phare de l'islam sunnite, reconnectée avec ses racines asiatiques et sa gloire impériale. Fût-ce au détriment des minorités kurde et arménienne, et au risque de fracturer une société partagée entre modernité et tradition, modes de vie occidental et oriental.
En dépit de l'agenda islamo-conservateur de ce président autoritaire qui se rêve sultan et de ses attaques contre le fait démocratique, la Turquie - urbaine, multiculturelle, ouverte à la mondialisation - demeure le pays le plus occidentalisé du monde musulman.
Sa diplomatie du chantage, son agressivité militaire dans son ancienne sphère d'influence, de la Libye au Caucase, auront-ils raison de la patience de ses alliés et de ses voisins ? Précarisés par une crise économique sans précédent, les Turcs oseront-ils rompre avec l'hégémonie d'un parti et d'une idéologie à court d'arguments et qui n'ont pas su améliorer leurs conditions de vie ?
Autant d'enjeux ici étudiés au regard de l'Histoire, des défis énergétiques et de la géopolitique d'une Turquie au bord de l'explosion, un siècle après la fondation de la République par Mustafa Kemal.
Troisième pays le plus riche au monde derrière les États-Unis et la Chine, le Japon, plus discret sur la scène internationale, intrigue ses voisins et l'Occident.
Quelle est la culture politique et diplomatique du Japon ? Quel est son développement économique ? À quelles évolutions sociétales le pays doit-il faire face ? Quelles sont ses ambitions internationales ? L'actualité, fournie et complexe, nous dépasse bien souvent. En abordant à la fois les aspects économiques, politiques, régionaux, internationaux et sociaux du Japon, cet ouvrage précis et accessible donne des clés de lecture pour aborder ce pays et les défis auxquels il doit répondre dans un contexte régional en pleine évolution. Au-delà des clichés, il permet de comprendre l'importance de sa place sur la scène internationale et son projet diplomatique, tout en s'adaptant aux enjeux d'une société en évolution, confrontée au vieillissement et à la dénatalité
Menacé par la puissance grandissante de l'islam et de la Chine, l'Occident parviendra-t-il à conjurer son déclin ? Saurons-nous apprendre rapidement à coexister ou bien nos différences nous pousseront-elles vers un nouveau type de conflits, plus violents que ceux que nous avons connus au xxe siècle ? Pour Samuel P. Huntington, les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles. Les frontières politiques comptent moins que les barrières religieuses, ethniques, intellectuelles. Au conflit entre les blocs idéologiques de naguère succède le choc des civilisations... Devenu un classique depuis sa parution originale en 1996 (et sa traduction française aux éditions Odile Jacob, dès l'année suivante), un statut que les vingt-cinq années suivantes n'ont fait que confirmer, ce livre majeur est une clé indispensable pour comprendre le monde contemporain et ses menaces. « Le livre le plus important depuis la fin de la guerre froide. » Henry Kissinger « Un tour de force intellectuel : une oeuvre fondatrice qui va révolutionner notre vision des affaires internationales. » Zbigniew Brzezinski Samuel P. Huntington (1927-2008) a enseigné la science politique et la géopolitique pendant plus de cinquante ans à l'Université Harvard, où il a dirigé le John M. Olin Institute for Strategic Studies. Expert auprès du Conseil national américain de sécurité sous l'administration Carter, il est par ailleurs le fondateur de la prestigieuse revue Foreign Policy.
La chronique de Moscou est emplie de grandeur et de sang, de complots, de folies et de mystères. Dans ce livre riche en révélations, Vladimir Fédorovski nous dévoile les coulisses du Kremlin, de la fin du stalinisme aux années Poutine. Acteur et observateur privilégié des événements qui ont entraîné la fin du communisme, sa longue familiarité avec les arcanes politiques lui a permis de recueillir des témoignages inédits et de se plonger dans des archives confi dentielles. C'est ainsi qu'il nous conte aussi bien l'histoire de l'espionnage russe
en Occident, avec ses épisodes parfois comiques, que les secrets du pouvoir suprême où certains accédaient à la gloire, tandis que d'autres finissaient en exil ou en prison.
Vladimir Fédorovski retrace ici une épopée hors du commun où la réalité dépasse souvent la fiction, avec certains souvenirs personnels qui font parfois songer à Game of Thrones. Enfin, à la lumière de l'élection présidentielle de 2018, l'auteur nous éclaire sur la guerre de succession autour de Vladimir Poutine.
« Palmito », « Gros Cheval », « le Mythe » « Trump des tropiques », on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ?
De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ?
Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.
Les principales notions de géopolitique expliquéesDepuis la fin du XXe siècle, la géopolitique fait un retour en force. Face aux bouleversements des grands équilibres mondiaux, nul ne peut faire l'impasse sur cette discipline dont l'ambition est d'expliquer les ressorts de la puissance. Avec pédagogie et sans dogmatisme, l'auteur propose de clarifier les 50 notions qui permettent de saisir les enjeux et les défis géopolitiques de notre époque : sécurité globale, organisation des échanges, mondialisation inéluctable, circulation accélérée de l'information, quête d'un développement durable, respect des droits de l'homme...
50 notions, dont :
Le changement climatique
Les bouleversements liés au terrorisme
Le choc de la pandémie
Et bien plus encore !
Comment le Brésil est-il devenu indépendant ? Pourquoi la criminalité est-elle si élevée ? Le Brésil est-il le champion du monde des inégalités sociales ? Les églises évangéliques sont-elles devenues incontournables ? Pourquoi Lula est-il un symbole politique ? L'Amazonie est-elle en train de disparaître ? Le Brésil devient-il dépendant de la Chine ? La démocratie brésilienne est-elle en danger ?
Longtemps présenté comme la puissance montante aux côtés de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud (les Brics) - le Brésil, emmené par son président Lula (2003-2010), affichait nombre d'atouts : potentiel économique, vitalité démocratique, jeunesse, ressources naturelles, réserves de biodiversité, culture riche et métissée... Mais le rêve a tourné au cauchemar, les scandales de corruption et l'enrayement de l'économie ont conduit le peuple désenchanté à plébisciter Jair Bolsonaro. Depuis lors, ce « Trump des tropiques » a multiplié les décisions pénalisantes : non-respect des accords de Paris, déforestation, politique économique déconnectée de la réalité, gestion catastrophique de la pandémie, culte des armes... Les travers de l'autoritarisme historique et les fragilités économiques ont rattrapé le géant aux pieds d'argile. Saura-t-il se réinventer ?
En 100 questions clés, voici un panorama complet du cinquième plus grand pays du monde encore en devenir pour mieux appréhender son histoire, ses richesses, ses potentiels, ses défis et ses espoirs.
Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara... Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, au cours des trois dernières décennies, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces figures majeures de la libération africaine suscitent aujourd'hui un intérêt croissant chez les nouvelles générations, à la faveur de l'atmosphère de révolte qui monte aux quatre coins du monde.Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d'action, mais ont trop souvent été réduits à des icônes. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l'égalité n'est pas qu'une affaire de concepts et de théories : c'est aussi une guerre, où l'on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. L'auteur, pour autant, n'en fait pas des martyrs absolus : c'est pourquoi ce livre s'attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques.À l'heure où l'on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu'il a toujours été possible, hier comme aujourd'hui, de changer le cours des choses.