Depuis les analyses célèbres de Karl Marx, l'histoire de la Commune de Paris a été placée au centre de notre compréhension de l'événement révolutionnaire. Et l'espérance de "faire commune" fait aujourd'hui retour dans notre imaginaire politique.
Cet ouvrage se propose de mener l'archéologie de cette puissance d'actualisation, mais en revenant d'abord sur la force de l'événement lui-même. Le récit prend appui sur une enquête archivistique minutieuse qui permet de reconstituer, par le bas, les stratégies des acteurs, leurs luttes comme l'ouverture des possibles qui marque ces journées. L'événement dépasse dès ses débuts le cadre parisien. De la rue Julien-Lacroix aux concessions de Shanghai en passant par l'insurrection kabyle, la Croix-Rousse à Lyon ou la république des cultivateurs aux Caraïbes, le livre propose une histoire à différentes échelles, du local au global, en décrivant des interconnections multiples.
De là un essai vif et original sur l'histoire transnationale des échos entre l'espérance révolutionnaire française et les trajectoires insurrectionnelles mondiales, doublé d'une réflexion renouvelée sur les rapports entre ordre social et révolution.
La Révolution française fut d'abord un changement de société. En sortent ruinés la noblesse d'Ancien Régime, le clergé et les bourgeois qui avaient prêté à l'État. À l'aristocratie succède la ploutocratie. Ce n'est plus la naissance mais la fortune qui devient le critère de la distinction sociale.
L'argent joue désormais un rôle essentiel. Comment s'enrichir sous Napoléon ? Par les donations impériales,par le pillage à la faveur de la guerre, par la corruption ou par la spéculation. La France a désormais le regard fixé sur la Bourse, baromètre de l'opinion. C'est l'envers
oublié de l'épopée impériale mais qui ne ternit en rien l'éclat des institutions créées et des victoires remportées par Napoléon.
Et si le Premier Empire avait été l'empire du crime ?
Car derrière une apparence d'ordre et de puissance, le régime napoléonien fut en fait le théâtre de l'éclosion d'une criminalité nouvelle : les soldats démobilisés alimentent les bandes de brigands, les contrebandiers prospèrent grâce au blocus continental, la fabrication de fausse monnaie est utilisée pour déstabiliser le nouveau régime...
En nous faisant pénétrer dans les arcanes les plus sombres du monde du crime entre 1799 et 1815, Jean Tulard nous dévoile un univers méconnu. Sous sa plume, aussi vivante que précise, les faits divers s'enchaînent et les personnages historiques défilent dans toute leur truculence.
Fantastique récit d'une période de peur et de sang, Le monde du crime sous Napoléon donne à lire l'histoire ignorée mais pourtant capitale de ceux que l'Histoire voudrait oublier.
Membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, Jean Tulard est l'un des plus grands historiens de l'époque napoléonienne.
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Époque" qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
L'IRA n'existerait pas sans la politique britannique, faite de manipulations, de répressions et de ruptures. Ce livre allie un traitement exhaustif et compréhensif des sources, et l'auteur soumet son sujet à la distance de l'objectivité. Axée sur la relation entre activité politique et guérilla, entre tradition républicaine et socialisme et sur les mouvements politiques qui se sont constitués autour de l'IRA, l'analyse offre un point de vue original, riche en témoignages et en analyses, qui éclaire des décennies sombres et foisonnantes.
l'Irlande du Nord a été le théâtre d'une guerre sans batailles, ni sièges, ni bombardements. Les pertes peuvent sembler assez peu élevées. Mais rapportées à la population, elles représentent la moitié des victimes britanniques de la Seconde Guerre mondiale. Et ce conflit dévastateur s'est déroulé sur un territoire d'Europe occidentale riche et réputé pour sa stabilité politique.
Ce livre revient sur la longue durée de l'histoire du républicanisme, et sur les questions auxquelles il eut à répondre : la lutte pour l'indépendance se confond-elle avec la lutte pour le socialisme ? Les ouvriers et ouvrières protestants sont-ils des frères et des soeurs prolétaires ou des colons ? Ces questions ont conservé beaucoup de leur pertinence. L'histoire de l'Irlande n'était et n'est toujours pas écrite d'avance. De la genèse des « Troubles » à l'histoire récente de l'Irlande, du mouvement des droits civiques et l'influence des thèses marxistes sur le Sinn Féin à la montée des violences et la scission du mouvement, de l'administration londonienne et les alternatives à la lutte armée aux premiers pourparlers de paix, l'auteur ne laisse rien de côté pour fonder sa démonstration.
À travers son récit, on saisit l'évolution des mentalités, profondément bouleversée par une guerre interminable à laquelle manquait une histoire. Un manque désormais comblé.
Que l'oppresseur fabrique une figure repoussoir pour justifier son oppression et créer une cible, c'est chose courante. Que l'opprimé ait le malheur de s'y conformer, avec une efficacité parfois remarquable, demande que la rigueur intellectuelle prenne le relai, pour traiter le sujet avec toute la délicatesse nécessaire.
Ce livre s'attache à faire revivre un bref XIXe siècle, aujourd'hui bien oublié. Des années qui séparent la Révolution française et l'Empire de la Troisième République, c'est la littérature et plus généralement la culture qui nous restent en mémoire. Ainsi, les noms de Balzac, Chateaubriand, Hugo, Degas ou Haussmann sont plus familiers que ceux de Villèle, Ledru-Rollin, Persigny ou Pereire.
Sylvie Aprile interroge les grandes inflexions et ruptures traditionnelles qui dissocient le premier et le second XIXe siècle, les césures de la monarchie parlementaire, la libéralisation du Second Empire. Alors que le vote s'institutionnalise et que la fonction publique se développe, comment comprendre que la liberté, revendication de 1789 la mieux ancrée dans la société, ne s'impose pas comme le soubassement politique majeur des régimes qui se succèdent, déclenchant deux révolutions ? Tout cela est souvent considéré comme constitutif de "l'exception française". La France est bien cependant connectée à un monde où l'expansion de la colonisation, les rivalités entre puissances, les enjeux économiques tissent une histoire globale qu'on doit affranchir du regard franco-français.
La fête impériale.Paris, 1er juillet 1867. Dans le palais de l'Industrie et des Beaux-Arts, gigantesque bâtiment construit en 1855 sur les Champs-Élysées, l'empereur des Français Napoléon III, entouré de sa famille, des hauts dignitaires de l'État, de chefs d'État et membres des familles souveraines, ainsi que du corps diplomatique, remet les récompenses décernées par le jury international de l'Exposition universelle, en présence d'un public nombreux.
Ouverte le 1er avril, cette manifestation réunit une trentaine de pays (y compris le Siam et le Japon), 52 000 exposants, et voit chaque jour plusieurs milliers de visiteurs arpenter le Champ-de-Mars où l'Exposition est installée. La fête impériale bat son plein dans un Paris en pleine transformation sous l'égide du préfet Georges Haussmann, entre les visites de souverains étrangers (Guillaume Ier de Prusse, Alexandre II de Russie, le sultan Abdulaziz, le vice-roi d'Égypte Ismaïl Pacha), les multiples réceptions offertes par les ministres et les ambassadeurs et les spectacles donnés par les opéras et théâtres parisiens, sur des musiques de Giuseppe Verdi, Charles Gounod et surtout Jacques Offenbach.
Et pourtant, ce même 1er juillet, la capitale bruisse d'une rumeur insistante : l'empereur du Mexique, Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche François-Joseph, aurait été exécuté par les troupes républicaines. Confirmée trois jours ensuite, la nouvelle interrompt temporairement les festivités. Un an après la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa, et alors que les difficultés politiques économiques et sociales se multiplient, le temps semble se charger de " nuages noirs ", comme l'avouera quelques semaines plus tard l'empereur lui-même lors d'un discours à Lille. La " plus belle pensée du règne " de Napoléon III, à savoir la constitution d'un empire catholique au Mexique, a vécu.
Pour tous ceux qui connaîtront ensuite l'" année terrible " (Victor Hugo) de 1870-1871, 1867 restera à jamais celle de l'Exposition, la dernière période de joie et d'insouciance avant les difficultés.
C'est à la découverte de cette " flèche d'or du Second Empire " que nous invite cet ouvrage particulièrement vivant, sur les pas de ceux qui l'ont organisée et de ceux qui l'ont visitée, George Sand, Gustave Flaubert, Jules Verne, Jules Michelet, Ferdinand de Lesseps, Frédéric Le Play ou le futur Édouard VII.
Un grand classique d'une brûlante actualité !
Au coeur de l'Asie centrale, le fascinant jeu de l'ombre qui opposa les Empires britannique et russe au dix-neuvième siècle.
Un passionnant récit d'aventure, de guerre et d'espionnage sur l'un des épisodes les plus romanesques de l'histoire moderne Au coeur des montagnes isolées et des déserts brûlants d'Asie centrale, une lutte épique opposa au dix-neuvième siècle l'Empire britannique et la Russie tsariste. Cet affrontement fut connu sous le nom de « Grand Jeu » - et ses répercussions se font encore sentir de nos jours. Le vaste échiquier où se déploya cette rivalité s'étendait du Caucase à l'ouest jusqu'au Tibet à l'est. Lorsque le jeu débuta, les frontières de la Russie et des Indes étaient distantes de plus de trois mille kilomètres. À la fin, moins de trente kilomètres les séparaient par endroits. Les Britanniques étaient convaincus que les Russes ne s'arrêteraient pas avant de s'emparer des Indes, le joyau de l'Empire britannique. La guerre semblait inévitable. Ce livre raconte l'histoire du « Grand Jeu », l'un des chapitres les plus romanesques de l'histoire moderne, à travers les aventures de ses acteurs. De jeunes officiers des deux camps, pour qui participer au « Grand Jeu » était le sel de leurs rêves, l'occasion d'échapper à la monotonie de la vie de garnison et de se couvrir de gloire.
Un essai historique d'aventures militaires à classer dans les incontournables du genre
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ce fascinant récit d'aventures, peuplé de personnages extravagants et fabuleux, est aussi un livre d'histoire. - Le Figaro
Le livre de Hopkirk, d'ailleurs pillé tant et plus par tous ceux qui écrivent sur l'Afghanistan, est irremplaçable. - Libération
Un livre passionnant ! - Les Inrockuptibles
Un ouvrage éblouissant, vitaminé et iodé. Vous ne voulez qu'un livre cet été ? Vous le tenez ! - Le Soir
Un passionnant récit d'aventure et d'espionnage. - Métro
Le livre de Hopkirk, c'est tout cela, de l'aventure vécue, de l'extrapolation, un roman-récit de guerres passées ou à venir, un carnet de route impressionniste et impressionnant, qu'il faut lire par bribes pour mieux en savourer la portée, et s'imaginer juché sur un cheval lancé au galop ! - Olivier Weber
Totalement captivant et remarquablement écrit. Un récit de guerre et d'aventure haletant et impressionnant ! - Financial Times
Il y a peu de sujets aussi passionnants et peu d'auteurs mieux à même d'en parler. - The Independent
À PROPOS DE L'AUTEUR
Grand reporter et voyageur passionné par l'Asie centrale, Peter Hopkirk (né en 1930) a travaillé pendant de nombreuses années comme journaliste, puis directeur au grand quotidien londonien The Times. Ses ouvrages ont été traduits en de nombreuses langues et Le Grand Jeu est incontestablement son chef d'oeuvre.
Courant entre 1808 et 1825, le temps des indépendances apparaît encore aujourd'hui comme le véritable mythe fondateur des nations issues de la désintégration de l'Amérique espagnole. Ces révolutions restent pourtant méconnues - si ce n'est les figures écrasantes des Libertadores que sont Simón Bolívar ou José de San Martín. La compréhension de ces indépendances n'est possible que dans une perspective globale et atlantique, la crise et l'effondrement de l'empire procédant directement du tumulte politique du Vieux Continent. Quand Napoléon force les Bourbons d'Espagne à abdiquer à Bayonne en 1808 pour les remplacer par son frère Joseph, les réactions dans l'empire sont d'abord unanimes : le Nouveau Monde réaffirme sa loyauté à la nation espagnole et à son souverain légitime, Ferdinand VII. Mais l'incertitude de la situation et les grandes distances que doivent parcourir les nouvelles à l'époque de la marine à voile finissent par faire le jeu des revendications émancipatrices, qui se transforment en véritables guerres d'indépendance. Maîtrisant la complexité des contextes sociaux et politiques de chaque côté de l'Atlantique, Gonzague Espinosa-Dassonneville déconstruit les « romans nationaux » locaux (l'historia patria) et montre comment ces indépendances, qui étaient loin d'être prévisibles, sont la conséquence du chaos politique qui boulerverse la péninsule Ibérique.
Le 18 mars 1871, Paris, écrasé d'humiliation par la défaite devant les Prussiens, exténué par un siège de quatre mois, se révolte contre une Assemblée nationale monarchiste. La capitale va vivre pendant dix semaines une étrange, une impossible aventure, celle d'une république indépendante, la Commune. Adossée à la mémoire de la Grande Révolution, elle ne durera que soixante-douze jours. La
dernière insurrection sociale du XIXe siècle sera sauvagement écrasée au cours d'une longue et sanglante semaine. Jacques Rougerie narre cette aventure héroïque et utopique dans la première partie de ce livre, "Paris insurgé".
Puis, dans la deuxième partie, "Le procès des Communards", il fait entendre les héros, grands ou anonymes, de ces semaines dont nous gardons le souvenir tragique. Devant le conseil de guerre, ils sont là, Louise Michel, Courbet, Rossel, Ferré et tant d'autres, parmi les 36 000 détenus dont aucun historien de la Commune n'avait jamais entendu la voix jusqu'à l'ouverture des 15 000 dossiers inédits de la justice militaire. Ce qui permet à Jacques Rougerie d'instruire ici publiquement, pour la première fois, le nouveau procès des Communards, loin des mythes d'une sanglante bacchanale ou d'une révolution prolétarienne.
De la Révolution française et du Premier Empire, on retient des batailles et des victoires. La France se serait agrandie grâce à ses succès militaires. Jusqu'à constituer, sous Napoléon, un Empire de près de 130 départements. Et si, loin d'être un phénomène guerrier, l'Empire était un phénomène politique et bien souvent pacifique ? C'est la thèse détonante d'Aurélien Lignereux qui rappelle dans ce livre que, contrairement à une idée reçue, le gain de territoires ne provenait pas des conquêtes, en soi insuffisantes, mais d'un processus administratif et politique lourd et complexe : la « réunion ». Autrement dit : il ne suffisait pas de gagner des guerres pour gagner de nouvelles régions. On découvrira avec stupéfaction la complexité des arguments avancés pour opérer le rattachement d'une population à la France. Laquelle charrient des phénomènes jamais identifiés : la francisation de tout un pan de l'Europe et la réciprocité de l'impérialisme puisque la France elle-même change lorsque des Piémontais ou des Hollandais sont nommés préfets à Bourg ou à Nantes ! Si le phénomène impérial a existé, il était bien moins militaire que politique. Napoléon déchu, des centaines de Belges, de Rhénans ou de Génois voudront, par exemple, redevenir les Français qu'ils avaient été sous la République et l'Empire. Un livre magistral d'intelligence, qui renouvelle en profondeur l'état des connaissances relativement aux guerres de la Révolution et de l'Empire.
Le 9 janvier 1873, l'empereur Napoléon III mourait en Angleterre. Cent cinquante ans plus tard, il est persona non grata de la mémoire nationale. C'est pour réhabiliter un règne méconnu et incompris que Maxime Michelet prend ici la plume. Dans un essai aussi bref qu'enlevé, il trace les contours de l'homme et du souverain, évoquant successivement la politique intérieure, diplomatique, économique et surtout, grande oubliée de nos livres d'histoire, sociale. Si les dérives autoritaires du Second Empire sont incontestables, elles ne sauraient le résumer. Au contraire, par bien des aspects, Napoléon III a été l'architecte, au sens propre comme au figuré, d'une France moderne et à la pointe de l'Europe : maillage du chemin de fer, construction des ports de commerce, ébullition artistique et littéraire, industrialisation, protection des travailleurs... La liste est longue et hélas méconnue de ce que l'État doit à ce règne orienté vers le progrès.
Michel Louise (1830-1905), Révolutionnaire et anarchiste, prend part activement aux événements de la Commune de Paris (1871), et c'est tout le récit de son vécu de combattante et de militante qui est dévoilé dans ce livre. Symbole du drapeau noir et de l'anarchie, aujourd'hui figure emblématique du féminisme, condamnée à plusieurs reprises, surveillée par la police, capturée en Mai, elle sera déportée en Nouvelle-Calédonie.
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
La guerre d'indépendance américaine a sa part de mythe. Un peuple aurait pris les armes contre une force d'occupation oppressive afin de créer un État fondé sur la liberté. Pour n'être pas fausse, cette histoire est partielle. Comment une armée avec très peu de moyens et d'hommes sans expérience a-t-elle pu vaincre l'Angleterre?? On a souvent réduit le rôle de la France à sa contribution navale. En réalité, dès 1777, le gouvernement de Louis XVI, par le truchement de trafiquants d'armes à l'image de Beaumarchais, équipe les Américains. Une armée de paysans dispose désormais d'un des meilleurs équipements du monde et d'officiers expérimentés. C'est le tournant de la guerre. Cet ouvrage corrige aussi de nombreuses idées reçues, comme celles qui concernent les colons américains. Ces derniers n'étaient pas seulement en quête d'indépendance, mais aussi d'argent. Leurs motivations étaient essentiellement économiques. De même, on découvrira le peu de sympathie qu'ils suscitent chez leurs voisins canadiens, et que dire des Amérindiens, victimes d'exactions et grands perdants de cette guerre?? Dans ce livre magistral et inattendu, Pascal Cyr et Sophie Muffat revisitent une légende fondatrice de la modernité politique.
La Semaine de Mai, livre paru en 1880, n'a plus été réédité depuis 1889. Ce livre rend compte de l'enquête effectuée par Camille Pelletan, sur la semaine du 21 au 28 mai 1871, la « Semaine sanglante ». Pour cette enquête journalistique, l'auteur a réunis les souvenirs de témoins, pour dresser un tableau saisissant de l'incroyable violence des massacres dont ont été victimes des dizaines de milliers de Parisiens lors de la répression de la Commune de Paris.De même que le livre n'était pas réédité, les recherches sur la Semaine sanglante sont restées sans suite jusqu'au XXIe siècle. La réactivation de ce champ de recherches rend aujourd'hui indispensable cette réédition, annotée et préparée par Michèle Audin, autrice en 2021 de La Semaine sanglante. Mai 1871, légendes et comptes.
Camille Pelletan (1846-1915) a été journaliste dès 1869 au journal Le Rappel. À Paris pendant la Commune de 1871, il a été « conciliateur ». C'est lorsque Clemenceau a créé La Justice et lui a demandé d'en être le rédacteur-en-chef qu'il a publié l'enquête La Semaine de Mai.Michèle Audin, publie ses récits littéraires chez Gallimard (Une vie brève; Comme une rivière bleue) et ses travaux sur la Commune chez Libertalia (C'est la nuit surtout que le combat devient furieux; La Semaine sanglante).
Ce livre, vendu à plus de 65 000 exemplaires depuis sa réédition en 1967 dans la " Petite collection Maspero ", reste un grand classique. Son auteur, acteur et témoin de la Commune de Paris, se mit au travail au lendemain de la défaite et ce travail dura vingt-cinq ans. Il a enquêté avec acharnement auprès de tous les survivants, dans l'exil à Londres, en Suisse, puis consulté tous les documents disponibles à l'époque.Le résultat est cette " somme ", qui n'est pas seulement un récit historique événementiel, de l'insurrection à la répression : elle est un tableau de tous les courants de la pensée sociale, de tous les affrontements internes, un bilan des réalisations ou des tentatives, " mesures éparses, tôt dispersées au vent de la lutte et des divergences, mesures significatives pourtant ", qui caractérisent, pour Jean Maitron, cette Commune qui fut " un trait d'union plutôt qu'une coupure dans l'histoire du mouvement ouvrier français "." La dernière barricade des journées de Mai, écrit Lissagaray, est rue Ramponneau. Pendant un quart d'heure, un seul fédéré la défend. Trois fois il casse la hampe du drapeau versaillais. Pour prix de son courage, le dernier soldat de la Commune réussit à s'échapper. " La légende veut que ce dernier combattant anonyme ne fut autre que Lissagaray lui-même : tant il est vrai que chez lui la modestie de l'historien va toujours de pair avec la ténacité et l'intransigeance du militant.
Le rôle joué par la force chargée du maintien de l'ordre lors des grands évènements historiques est fondamental. Le monde en aurait été changé si par exemple la Bastille n'était pas tombée !
Cette série d'ouvrages sur « l'histoire du maintien de l'ordre » de 1871 à 1968 éclairera le lecteur sur la façon dont les forces chargées de défendre l'ordre public ont dû se transformer et s'adapter pour faire face aux nombreux soulèvements populaires.
Ce premier volume s'intéresse à la période 1871-1914, de la Commune à la Grande Guerre. Il parcourt les évènements qui scandèrent la « Belle Époque », du Boulangisme à l'affaire Dreyfus, des nombreuses grèves violentes à la révolte des vignerons du Languedoc, sans oublier les troubles provoqués par les lois anticléricales du début du siècle.
Bernard Hautecloque est un historien et écrivain français. Spécialistes de l'histoire de la police et de affaires judiciaires. Il est notamment l'auteur de biographies des célèbres criminels du passé, comme Antoine-François Desrues, Violette Nozière ou Frédéric Moyse. Il est l'auteur au Félin de Juillet 1893.
Dans la lignée de L'Histoire du XXe siècle, une nouvelle édition en couleur du « classique » de Serge Berstein et Pierre Milza.
La référence indispensable pour comprendre le XIXe siècle, pour tous les étudiants en Histoire, en IEP ou en classes prépa littéraires.
Les « plus » de cette nouvelle édition : Une nouvelle maquette couleur Des résumés introductifs et des documents iconographiques en début de chaque chapitre De nombreuses cartes et graphiques en couleur Des documents sources et des citations en exergue
Arnold de Woelmont (1849-1903)
Arnold de Woelmont, baron belge, relate son voyage, lors de sa jeunesse, aux alentours de 1875, dans l' "Ouest lointain" américain : le célèbre Far-West. Il parle, sans concession, du train, des "aventuriers" de toutes sortes, des Mormons et des arbres gigantesques. Un regret : Arnold de Woelmont survole et nous laisse sur notre faim !
La prolifération des rumeurs fut l'un des plus curieux symptômes de l'état de fermentation que connut la France entre le rétablissement des Bourbons en avril 1814 et la fin de l'automne 1816. Pendant plus de deux ans, l'espace public fut sans discontinuer parcouru en tous sens par des « fausses nouvelles » à caractère politique. Dans cette phase de transition chaotique, l'incertitude s'était installée : elle explique en partie le bourgeonnement des informations alternatives. Mais la particularité de cette séquence fut l'extraordinaire déferlement des nouvelles annonçant le retour de Napoléon en France. Cet ouvrage étudie comment le culte populaire du héros charismatique s'est forgé, dans ce contexte de multiplication des bruits politiques, comme une attente à caractère messianique.
François Ploux est né en 1966. Il est actuellement professeur d'histoire contemporaine à l'université Bretagne-Sud (Lorient). Il s'intéresse à l'histoire sociale et politique du XIXe siècle.
Ses travaux ont d'abord porté sur la violence dans le monde rural (Guerres paysannes en Quercy. Violences, conciliation et répression pénale dans le Lot (1810-1860), La Boutique de l'Histoire, 2002).
La France et l'Algérie ont eu une histoire commune durant plus de 130 ans. Cette histoire commence et se termine par une guerre. La première de ces guerres est déclenchée par un incident diplomatique : un « coup d'éventail » infligé par le dey d'Alger au consul de France. S'en-suit une expédition punitive qui aboutit à une occupation, une prise de possession et enfin une appropriation tant militaire que politique, éco¬nomique et culturelle.
À partir de recherches algériennes et françaises, Colette Zytnicki analyse ce court laps de temps, entre 1830 et 1848, où les ferments de la tragédie algérienne se mettent en place. Il n'y avait, dans la colonisa¬tion de l'Algérie, aucun plan préétabli. Pourtant, en moins de vingt ans, la France conquiert la régence d'Alger et obtient, le 23 décembre 1847, la reddition de l'émir Abdel Kader. En 1848, au terme d'années de guerre, de violences et d'expropriations, ces terres forment trois départements français déjà peuplés de colons.
Au milieu de la nuit du 14 juillet 1881, à Fort Sumner dans le Territoire du Nouveau-Mexique, William H. Bonney, alias Billy the Kid, était révolvérisé par le shérif du comté de Lincoln, son « ami » Pat Garrett, dans des circonstances troubles. On soupçonna aussitôt le shérif de ne pas avoir été très fair play dans cette affaire.
Offensé par la rumeur, il décida d'écrire dans les mois qui suivirent La Véritable Histoire de Billy the Kid, avec l'aide d'un ami écrivaillon, « Ash » Upson - alcoolique et bonimenteur notoire -, afin d'établir son honorabilité.
En un siècle, de la fin de l'Empire en 1814 jusqu'au premier conflit mondial en 1914, la France est passée de l'Ancien Régime à la modernité. C'est un siècle de transformations profondes, à travers la succession des régimes politiques, qui ont abouti à l'épanouissement du modèle républicain. C'est un siècle qui a vu la révolution industrielle, la croissance urbaine, l'affirmation de la bourgeoisie d'affaires et la naissance du prolétariat. C'est le siècle de la déchristianisation progressive et de la laïcisation républicaine. Enfin, c'est un siècle d'un extraordinaire bouillonnement intellectuel et créatif, traversé pêle-mêle par le romantisme, le positivisme, le symbolisme, l'impressionnisme et l'Art nouveau.
Des mises au point historiographiques et biographiques, des commentaires de documents, un glossaire, des rappels chronologiques et biographiques contribuent à éclairer les principaux aspects de cette période d'innovations et de renouveau.
Publié en 1970 aux Éditions Maspero, cet ouvrage s'est imposé comme un classique dans l'historiographie de la Commune. Il décrit la condamnation quasi unanime de ce soulèvement populaire par les écrivains et hommes de lettres français contemporains de l'événement et s'efforce d'en comprendre les raisons : à l'exception de quelques-uns - parmi lesquels Vallès, Rimbaud et Verlaine -, tous prennent position ouvertement contre la Commune et certains avec une virulence qui surprend encore aujourd'hui. Théophile Gautier, Maxime Du Camp, Edmond de Goncourt, Leconte de Lisle, Ernest Feydeau se retrouvent aux côtés de Gustave Flaubert, George Sand et Émile Zola pour dénoncer dans la Commune un " gouvernement du crime et de la démence " (Anatole France), responsable d'avoir plongé Paris dans un état pathologique, exploité par un groupe d'ambitieux, de fous et d'exaltés.
À ce chapitre sombre de l'histoire littéraire s'ajoute, dans cette nouvelle édition, son pendant tout aussi méconnu dans l'histoire de l'art : le soutien ou l'engagement de nombreux artistes en faveur de la Commune. Paul Lidsky s'attache ici à sortir certains d'entre eux de l'oubli, en même temps qu'il tente d'expliquer la profonde divergence des réactions entre écrivains et artistes.