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Syllepse
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Dans la lutte contre les dérèglements climatiques et la destruction de la biodiversité, la communauté internationale n'en fait pas assez.
Les pays riches rechignent à s'engager à la hauteur de leurs responsabilités, tandis que les pays pauvres dénoncent l'imposition intéressée de nouvelles normes environnementales non compensées.
Pis, nombre de politiques dites « vertes » menées chez ces derniers par les premiers - par entreprises multinationales ou relais locaux interposés - aggravent la crise écologique et les injustices sociales.
Les activistes écosocialistes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, certes minoritaires dans leur propre société, qualifient ces politiques de «fausses solutions», en cela qu'elles perpétuent un modèle de développement capitaliste prédateur, repeint en nouveau pacte durable.
En cause, en vrac, la mise sous cloche conservationniste d'aires protégées, les mégaprojets de compensation carbone en échange de droits de polluer, les politiques de dépossession des terres, de privatisation, d'extraction de minerais, les accords commerciaux sur les ressources, les monocultures d'agrocarburants, la financiarisation du vivant, la marchandisation des services écosystémiques, le green business du capital naturel, etc.
L'ensemble procède d'une absorption de l'écologie par la logique libérale d'accumulation privative et, à ce titre, est taxé de «néocolonialisme vert» ou encore de «transition hégémonique». La tendance grève d'autant la dette écologique des pays riches à l'égard des pays pauvres. Et éloigne les uns et les autres des voies d'un développement partagé, juste et équilibré. -
Monde en guerre : Militarisation, brutalisation et résistances
Frédéric Thomas, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 9 January 2025
- 9791039902618
L'Ukraine et Gaza ont abruptement remis la guerre au centre des agendas occidentaux. La médiatisation au Nord de ces deux affrontements ne doit cependant pas occulter la permanence, la multiplicité et l'intensité des conflits armés au Sud. Du Soudan à la Birmanie, en passant par le Yémen, les conflits entre États ne cessent de se multiplier. Auxquels il faut ajouter les guerres «?transversales?» déclarées au terrorisme, au narcotrafic, aux gangs.
Dans un contexte d'insécurité et de violences accrues la fois réelles et perçues , la militarisation de la politique semble s'affirmer. Les prérogatives des armées s'étendent, des militaires accèdent ar la voie légale ou par un coup d'État u pouvoir, tandis que nombre de gouvernants surenchérissent sur le virilisme et la manière forte, dans une sorte de populisme punitif.
Ces conflits montrent également que les instruments de la guerre ne sont plus seulement les divers armements «?classiques?» aussi sophistiqués soient-ils mais aussi l'eau, les céréales, les enfants et bien entendu les outils de communication. Marqueur d'une délégitimation de la démocratie, cette hybridation politico-militaire oppose les prétendues vertus de forces armées morales, efficaces et nationalistes à des gouvernements peu représentatifs, incapables et corrompus. Elle tend, ainsi, à brutaliser les rapports sociaux, à naturaliser la violence étatique et à banaliser les états d'exception, mettant à mal le contrôle des institutions, la défense des droits et la protestation sociale.
Un ouvrage qui fait le point sur les guerres «?locales?» au Sud qui pourraient bien embraser le monde. -
Congo (RDC): Reproduction des prédations
François Polet
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 19 September 2024
- 9791039902304
Le drame qui se joue depuis trois décennies à l'est du Congo ne semble pas intéresser la plupart des grands médias.
Son sort nécessiterait enfin une mobilisation diplomatique digne de ce nom.
Les dynamiques conflictuelles qui ravagent cette partie du pays sont complexes, mais elles sont indubitablement liées à la présence de ressources minières dont la valeur aiguise les appétits d'une chaîne de groupes armés et d'opérateurs mafieux, souvent soutenus depuis les pays voisins.
Que l'enjeu soit de les exploiter ou de les protéger, notamment dans le cadre de la lutte pour le climat, ses ressources naturelles ont redonné une importance géostratégique au Congo, théâtre de la rivalité entre impérialismes pour l'accès aux matériaux critiques nécessaires à la transition écologique.
Les mécanismes de la prédation se logent aussi dans la société politique.
La fin de l'ère Kabila n'a pas modifié le rapport des élites à l'État, théâtre d'affrontements pour l'accès aux positions permettant de s'enrichir rapidement.
Le « mal zaïrois » a la peau dure. Facteur d'inégalités, la redistribution clientéliste assèche les politiques publiques, de l'éducation à l'armée, et nourrit les ressentiments ethniques et intergénérationnels.
Même sur le plan démocratique, le président Félix Tshisekedi fait à peine mieux que son prédécesseur, entre manipulations électorales et répression.
Le tableau n'est néanmoins pas désespéré. Sur fond d'insertion croissante de la société congolaise dans les flux internationaux, les changements sociaux et culturels se nourrissent aussi de nouvelles formes de résistance populaire et de mobilisation patriotique et citoyenne. -
Anticolonialisme(s) : points de vue du Sud
Frédéric Thomas, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 5 October 2023
- 9791039901574
Alors que l'anti-impérialisme est régulièrement réduit à une stratégie reproduisant les postulats sinon les réflexes de la Guerre froide, le décolonial tend à se concentrer sur les enjeux intellectuels et académiques.
L'anticolonialisme - son histoire et sa permanence - demeure hors-champ.
Les luttes anticoloniales, toujours d'actualité, offrent un éclairage autrement plus complexe sur nombre de questions d'aujourd'hui, au croisement de la géopolitique et des mouvements sociaux.
Le passage à un monde multipolaire est-il acté ?
Signifie-t-il, à terme, l'effacement du ou des impérialisme( s) ?
Faut-il en parler au singulier ou au pluriel ? Et uniquement selon l'axe Nord-Sud ?
Comment, enfin, mettre en avant les combats émancipateurs sans céder à l'« anti-impérialisme des imbéciles » qui disqualifie des soulèvements populaires en soutenant des régimes autoritaires du « bon » côté de la frontière impériale ?
L'anticolonialisme permet de se dégager quelque peu d'une double fixation sur les États et sur le culturel, pour interroger à nouveaux frais les résistances aux processus de domination néocoloniale, ancrées dans le temps long des mobilisations sociales dans le Sud. -
Amérique latine : Les nouveaux conflits
Bernard Duterme, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 4 January 2024
- 9791039901871
Aborder l'Amérique latine comme un seul et même ensemble, au risque de négliger les singularités nationales, relève de la gageure.
Comment comparer 7 millions de Nicaraguayen ·nes sous l'emprise d'un révolutionnaire (Daniel Ortega) qui s'est transformé en despote accaparant les richesses de son pays et 220 millions de Brésilien·nes qui tanguent entre Bolsonaro et Lula ?
Comment amalgamer l'apparente modernité chilienne et l'instabilité structurelle dont souffre Haïti, la « 4e transformation » mexicaine et les imbroglios de la gouvernance péruvienne, les conservatismes centraméricains et les progressismes du cône Sud ?
Pour autant, plusieurs grandes tendances communes, à l'oeuvre depuis le début du 21e siècle, traversent le continent de part en part : du boom des matières premières et des euphories extractivistes et exportatrices aux crises économiques et politiques actuelles ; de la vague de pouvoirs de gauche à la tête des États aux alternances populistes ou plus classiques en cours.
Aux quatre coins de l'Amérique latine, sur fond de bras de fer hégémonique Chine-États-Unis, d'instabilité démocratique et de remilitarisation rampante, des manifestations revendiquent de meilleurs emplois ou pensions, des mouvements indigènes s'essayent aux autonomies de droit ou de fait, des mobilisations féministes ou décoloniales tentent de gagner en reconnaissance et en égalité, des organisations écologistes ou paysannes défendent leurs territoires... tandis que de puissantes dynamiques réactionnaires et populaires s'opposent au changement et prônent l'ordre et la sécurité. -
Brics+ : Une alternative pour le Sud global ? Points de vue du Sud
Laurent Delcourt, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 14 March 2024
- 9791039901994
Coalition hétérogène de puissances émergentes, les Brics+ s'affirment sur la scène mondiale, bousculent les équilibres géopolitiques et mettent en question les hiérarchies du système postcolonial dominé par l'Occident. oeuvrant à la construction d'un monde multipolaire, plus en phase avec leur poids économique et démographique, ils cristallisent les aspirations du «Sud global» à s'affranchir d'un ordre international injuste, incapable de répondre à ses besoins de développement et aux grands défis de l'humanité. La montée en puissance des Brics+ est-elle pour autant synonyme d'alternative anti-impérialiste, voire anticapitaliste, pour ces majorités marginalisées, comme d'aucuns s'en félicitent?? Préfigure-t-elle l'émergence de relations plus équilibrées et de nouvelles formes de solidarité entre pays en développement? Ou traduit-elle d'abord la volonté de ses membres de rebattre les cartes en leur faveur, sans changer fondamentalement les règles du jeu? En dépit de leur rhétorique progressiste, ne tendent-ils pas à reproduire, dans leur sphère d'influence respective, les logiques de domination et d'exploitation qui caractérisent les rapports Nord-Sud, sur fond de rivalités interimpérialistes? Au-delà d'une idéalisation ou d'une diabolisation a priori, des voix s'élèvent pour pointer ces contradictions, ces limites et ces risques. Si elles saluent l'avènement d'un monde moins asymétrique et plus inclusif, elles n'en dénoncent pas moins les pratiques prédatrices et antidémocratiques de ces forces montantes.
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Dissidences dans la "nouvelle" Inde
Aurélie Leroy, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 13 June 2024
- 9791039902151
Selon sa Constitution, l'Inde est toujours une république socialiste, laïque et démocratique. Force est de constater cependant que la « nouvelle » Inde s'est écartée des idéaux d'antan. En lieu et place du socialisme, un capitalisme de copinage résultant de la collusion entre conglomérats et dirigeants politiques a acculé le pays dans une croissance sans emploi, aux coûts socioéconomiques et environnementaux exorbitants. Exit les valeurs d'égalité et de diversité, bafouées par un extrémisme religieux haineux qui assimile la nation et l'identité indiennes à la seule majorité hindoue. Quant à la démocratie, elle est à la dérive. Ses institutions sont mises sous pression, les pouvoirs concentrés, les oppositions muselées. La direction du pays est passée maître dans l'art du parler démocratique et de l'agir autocratique.
Dans ce climat hostile, où anxiété économique et frénésie identitaire se renforcent mutuellement, des contestations s'élèvent. Agriculteur·trices et travailleur·euses font plier le gouvernement sur les réformes agraires. Des minorités musulmanes persécutées, au Cachemire ou à Delhi, s'insurgent contre leur invisibilisation. Des groupes dalits et adivasis résistent aux dépossessions, à la militarisation et à la colonisation de leurs terres. Et des femmes défendent leurs droits dans un pays aux structures patriarcales ancrées. Néanmoins, ces luttes sont prises à partie par les milices extrémistes hindoues au service du pouvoir, qui prolifèrent et traquent les « antinationaux » et les voix dissidentes.
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Les femmes ont toujours migré, de longue date et en nombre, mais leur mobilité a longtemps été occultée par celle d'un référent masculin considéré neutre et universel.
Selon une perspective étroitement économique, l'homme migrant, pourvoyeur de revenus, apparaît comme l'acteur principal de ces flux, tandis que la femme migrante, dépendante, campe dans des rôles sociaux secondaires de mère et d'épouse ou incarne la figure passive de victime.
Ces dernières décennies, la mise en visibilité du genre dans les théories des migrations et des femmes immigrées dans un champ féministe longtemps centré sur la femme occidentale a permis de déconstruire des catégories englobantes et des tendances faussement universelles, contribuant à complexifier l'approche des réalités migratoires et à cerner les effets réciproques des dynamiques de mobilité et de genre.
Dans les pays à hauts revenus d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie et du Golfe persique, la « féminisation de la migration » fait généralement écho à la proportion croissante de migrantes internationales devenues pionnières de chaînes migratoires.
Plus fondamentalement, cette expression renvoie, dans un contexte d'austérité néolibérale, à une division sexuelle et racisée du travail et à des schémas inégalitaires qui - redéployés du Sud au Nord ou à l'intérieur des Suds - exposent une majorité de femmes migrantes à la violence, aux réseaux informels et à l'exploitation, dans les métiers du care, le travail domestique ou les services sexuels. -
Transition "verte" et métaux "critiques" : points de vue du Sud
Laurent Delcourt
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 15 June 2023
- 9791039901307
Promesse d'un monde libéré de sa dépendance aux combustibles fossiles, la transition énergétique n'est ni écologiquement neutre ni socialement juste.
Substituant une addiction à une autre, elle réclame pour se déployer des quantités infinies de métaux dits « rares », « critiques » ou « stratégiques ».
En relançant la course entre grandes puissances pour sécuriser leur approvisionnement, elle participe d'une « extension du domaine de la mine », repousse les frontières de l'extractivisme et sape les écosystèmes locaux et les droits des populations exposées.
Présentée aux pays du Sud riches en minerais comme levier de développement, elle les enferme dans le rôle historique de fournisseur de matières premières, pérennisant ainsi les rapports d'exploitation néocoloniaux et les inégalités systémiques. Du moins pour les plus pauvres d'entre eux, peu outillés pour profiter du boom technologique ou transformer sur place leurs ressources, alors qu'ils assument déjà l'essentiel des coûts sociaux et écologiques du verdissement des économies riches et émergentes.
Si des solutions (mécanismes de compensation, climate- smart mining facilities...) sont avancées pour adoucir l'impact de cette conversion aux énergies dites « renouvelables », aucune ne questionne les fondements et les limites de ce nouveau « capitalisme vert ».
Une juste transition doit s'attaquer aux asymétries dans la distribution des coûts et bénéfices. Et passer nécessairement par une révision en profondeur du productivisme et du consumérisme élitaire à l'origine des déséquilibres planétaires. -
Moyen-Orient et Afrique du Nord ; état des luttes
Frédéric Thomas
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 3 January 2019
- 9782849507162
Huit ans plus tard, que reste-t-il des « printemps arabes » ?
Une situation de guerre et de contre-révolu- tion domine la région. Au premier chef, en Syrie, au Yémen et en Libye, bien sûr. Mais, en réalité, sous une forme menaçante, larvée ou discontinue, aucun pays n'y échappe complètement.
Instrumentalisés par les grandes puissances, ces conflits deviennent également, et de plus en plus, la scène où s'affirment et s'entrechoquent les intérêts et rivalités des puissances régionales émergentes (Iran, Arabie saoudite, Turquie...).
Le risque, toutefois, est de s'en tenir à une lecture uniquement géopolitique et occidentalo-centrée, au- tour des stéréotypes que les révolutions arabes avaient justement fait voler en éclats, pour se figer dans le (faux) dilemme de la dictature ou du chaos. Et d'oc- culter les acteurs, les enjeux et la dynamique des luttes sociales à l'oeuvre.
La déclinaison des guerres actuelles renvoie moins aux effets qu'aux causes et revendications des soulè- vements de 2010-2011, dont l'onde de choc se fait encore ressentir aujourd'hui.
Ainsi, ces dernières années, du Rif marocain à l'Iran, de Kobané à Gaza, en passant par la Jordanie, de fortes mobilisations sociales ont secoué une région, marquée par les inégalités et la jeunesse de sa popu- lation... et continueront de la secouer à hauteur de la demande de « pain, liberté et justice sociale ».
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L'urgence écologique vue du Sud
Bernard Duterme
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 24 September 2020
- 9782849508589
L'ampleur du désastre écologique, chiffrée à l'envi, sidère. Scientifiques et acteurs de la société civile auront mis cinquante ans à agiter les consciences, avant que l'évidence s'impose.
Ses causes sont connues, enfin admises. Ou presque.
Principaux responsables du gâchis environnemental, le productivisme et le consumérisme des grands producteurs et des gros consommateurs. Un mode d'exploitation séculaire de la nature, irresponsable, sans limites, mû par l'appât du gain et la logique de l'accumulation.
Et dont les effets délétères s'accélèrent et réactualisent la sentence de Victor Hugo - « c'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches » -, la vulnérabilité des premiers étant sans commune mesure avec celle des seconds.
Les pollueurs majeurs tardent à passer à la caisse, tandis que les secteurs populaires et les pays non industrialisés en font les frais.
Comment les États du Sud, « émergents » ou « moins avancés », se positionnent-ils dans les négociations climatiques internationales ?
Quelles politiques mener en vertu du principe des « responsabilités communes mais différenciées » ? Green Deal velléitaire ou System Change assumé ?
Les concepts d'éco-impérialisme, de justice verte, d'écologie décoloniale convoqués par les mouvements qui, en Afrique, en Amérique latine et en Asie, à rebours des opinions publiques, se mobilisent sur des enjeux environnementaux, apportent des réponses.
Au carrefour des luttes sociales, des combats indigènes, du féminisme et des luttes multiples des peuples du Sud, la question écologique est devenue un prisme indispensable pour qui veut comprendre l'avenir et les possibles de l'humanité.
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Soulèvements populaires ; points de vue du Sud
Frédéric Thomas, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 7 January 2021
- 9782849508947
De Haïti au Soudan, en passant par les rues d'Alger et de Hong Kong, une vague contestataire mondiale vue du Sud.
La simultanéité, l'ampleur et la radicalité des soulèvements populaires de l'automne 2019 au Chili, en Équateur et au Liban surprennent. Elles obligent à réévaluer d'autres mouvements, débutés plus tôt et toujours en cours - en Haïti, au Soudan, en Algérie, à Hong Kong... -, et à porter un regard plus attentif sur la conflictualité sociale dans le monde.
Au-delà des affinités relevées, la coïncidence dans le temps et la diffusion dans l'espace marquent-elles un nouveau «printemps des peuples»?
Si les revendications et les modes d'action convergent jusqu'à un certain point, le développement des luttes demeure tributaire du mode de gestion étatique de la contestation et de la cohésion des élites au pouvoir. Et les soubassements politiques et moraux de ces mobilisations sont ancrés dans des histoires nationales, dont l'héritage est revendiqué.
Le visage des révoltes - celui d'une jeunesse urbaine précarisée au sein de laquelle les femmes jouent un rôle important -, ainsi que l'évidence médiatique de ressorts communs - l'utilisation des réseaux sociaux, le recours aux cultures populaires, la spontanéité et l'horizontalité des modes d'organisation... - méritent d'être interrogés.
Ces soulèvements répondent à des contextes particuliers, mais traduisent aussi de nouvelles circulations internationales des luttes. Assiste-t-on dès lors à une mondialisation de la protestation sociale??
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Multinationales, en finir avec l'impunité ?
Frédéric Thomas
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 5 January 2023
- 9791039900690
Un traité régulant les activités des entreprises transnationales en matière de droits humains est en cours de négociation au sein de l'ONU.
Alors que se multiplient les mesures nationales imposant un «?devoir de vigilance?» contraignant aux entreprises, une directive européenne allant dans le même sens est discutée. Autant de signes de la volonté des États, sous la pression des mouvements sociaux, de (re)prendre quelque peu le contrôle.
La remise en question du pouvoir de l'acteur économique le plus puissant de la globalisation néolibérale marque-t-elle une nouvelle phase de l'ordre mondial?? Au cours de ces dernières années, l'impact et l'impunité des grandes entreprises devenait plus visible, tout comme leurs violations des droits humains, sociaux, économiques et environnementaux. Leur image auprès du grand public du Nord s'est largement détériorée. Leur prétendue autorégulation est apparue pour ce qu'elle est, un mythe.
Mais les multinationales ne continuent pas moins de bénéficier de politiques publiques accommodantes, voire complices, et d'une architecture économique mondiale à leur avantage, sinon à leur service, tandis que les organisations sociales, plus encore dans les pays du Sud, n'ont toujours pas un véritable accès à la justice.
Au-delà du contrôle des acteurs économiques, l'enjeu est la priorité aux droits humains par rapport au commerce et le renversement de l'asymétrie des pouvoirs.
Or, dans les faits, cette dernière se maintient à travers un ensemble de dispositifs véhiculant l'influence des bailleurs de fonds en matière de politique économique et budgétaire, au détriment de la souveraineté des pays concernés et des investissements publics considérables qu'exigent la lutte contre les inégalités et la catastrophe environnementale. -
« Nous avons dit aux puissants "Nous voici" et à notre pays et au monde nous avons crié "Nous voici"... et pour être vus, nous avons caché nos visages, et pour être nommés, nous avons nié notre nom. » Le 1er janvier 1994, un claquement de fusils a retenti dans les montagnes du Chiapas pour annoncer une tempête et une prophétie. De Zapata à Porto Alegre, de Che Guevara à Pancho Villa, de Santiago du Chili à Caracas, la révolte ouvre la voie à l'émancipation. Une longue histoire qui enchante nos mémoires.
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Asie ; état des résistances dans le sud
Aurélie Leroy
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 3 January 2013
- 9782849503706
Continent en mouvement, l'Asie se transforme, accentuant les contrastes existants. La variété des régimes politiques, des trajectoires historiques, des niveaux de développement, des traditions culturelles et religieuses témoigne de la complexité de cet espace et des tensions qui le traversent. Des foyers de croissance côtoient des économies exsangues, des démocraties - perfectibles ou en crise - jouxtent des régimes autoritaires, des majorités de pauvres cohabitent avec les "nouveaux riches".
Les contradictions régionales et les facteurs internes d'instabilité génèrent des climats sociaux tendus, susceptibles de mettre en péril la légitimité nationale et les ambitions politiques et économiques de plusieurs pays asiatiques. Sur l'échiquier de ces sociétés en mutation, l'acteur étatique continue à s'affirmer comme une pièce maîtresse. Les oppositions intérieures existent, mais elles peinent à s'affirmer en raison de marges d'action limitées.
Des mesures compensatoires ou dissuasives sont ainsi déployées par des autorités attachées à leurs prérogatives et soucieuses de contenir la grogne populaire. Les mouvements de contestation sont légion aux quatre coins du continent - revendications ethniques en Birmanie et en Malaisie, clivages religieux en Inde et aux Philippines, conflits socio-environnementaux en Indonésie, en Chine, en Mongolie..., mais l'émergence de soulèvements sociaux et politiques d'envergure, sur le mode du "printemps arabe", demeure très incertaine.
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Chine : l'autre superpuissance
Bernard Duterme
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 11 March 2021
- 9782849509050
L'essor de la Chine ne date pas d'hier. Les inquiétudes qu'il soulève non plus, surtout dans le camp occidental.
Mais l'histoire s'accélère depuis une dizaine d'années.
Aujourd'hui, les États-Unis n'hésitent plus à faire de la Chine leur principal adversaire stratégique.
Ailleurs, et en particulier dans les pays du Sud, les réactions sont plus contrastées. En effet, la Chine a beau être devenue une puissance capitaliste de premier plan, elle joue selon des règles qui diffèrent de celles que suivent les Occidentaux. Pour le meilleur...
Comme pour le pire.
Analyser l'essor international de la Chine sous le seul angle de la « menace » se révèle donc doublement trompeur.
D'abord, parce que celle-ci porte sur un ordre mondial dont les bénéfices historiques sont loin d'avoir été équitablement répartis.
Ensuite parce que ce faisant, on sous-estime la pluralité des intérêts et des contradictions qui existe entre la Chine et les autres régions du monde, mais aussi au sein même de la société chinoise.
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Amérique latine ; état des résitances,dans le Sud
Bernard Duterme
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 4 January 2018
- 9782849506400
Toujours rebelle, l'Amérique latine ?
L'analyse pays par pays donne des clés pour ré- pondre à cette question.
Pour comprendre aussi, avec une distance critique, les ressorts de la contestation, les logiques des mobili- sations, le renouvellement des revendications.
Leurs formes oscillent entre singularités nationales et tendances continentales.
La couleur des pouvoirs - conservateurs ou pro- gressistes - et l'orientation des politiques - libérales ou souverainistes - surdéterminent le ton des mou- vements sociaux.
Face à la poussée « extractiviste » qui a boosté les économies nationales, de droite comme de gauche, en période d'enchérissement des matières premières, la protestation ne s'est pas unifiée.
Elle s'est manifestée tantôt pour la redistribution des gains, contre la pauvreté et les écarts sociaux ; tan- tôt pour le buen vivir (vivre bien) et le respect de l'en- vironnement, contre l'accaparement des territoires et des ressources.
L'enjeu qui s'impose est de surmonter les princi- paux facteurs de division des « gauches sociales » lati- no-américaines, sur fond de crise du « socialisme du 21 e siècle » et de retour des oligarchies à la tête de plusieurs États. Luttes contre l'ordre établi, mises en cause syndicales du néolibéralisme, voire du capita- lisme, résistances indigènes au saccage des forêts, ex- pressions citoyennes antiracistes, alternatives pratiques au modèle de développement dominant, affirmations féministes, dynamiques sociales et politiques émanci- patrices, actions en faveur de la démocratisation des institutions et des sociétés...
L'agitation rebelle n'a pas fini de hanter le conti- nent des inégalités extrêmes.
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Amérique latine ; état des résistances dans le Sud
Bernard Duterme
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 5 January 2012
- 9782849503294
Continent de forte croissance économique, de démocraties fragiles et d'inégalités extrêmes, l'Amérique latine est aussi traversée d'une dynamique soutenue de rébellions et de contestations sociales, aux formes, aux identités et aux revendications renouvelées.
Et pourtant, les mouvements sociaux de la région ont fort à faire aujourd'hui pour continuer à exister, à peser sur le politique. Menacée de dilution, de fragmentation ou de répression dans les pays où les gouvernements sont restés ou revenus dans les courants dominants du néolibéralisme et du « consensus de Washington » ; menacée d'instrumentalisation, de cooptation ou d'institutionnalisation dans ceux où les pouvoirs se sont attelés, peu ou prou, à récupérer en souveraineté et à redistribuer les dividendes des richesses exportées, la protestation émancipatrice offre un visage pluriel.
Un double clivage prévaut d'ailleurs au sein de la « gauche sociale » latino-américaine. Celui - de fond - qui divise tenants et opposants du neodesarrollismo, nationalisme populaire d'un côté, écosocialisme de l'autre.
Et celui - plus stratégique - qui oppose les partisans d'un aboutissement politique des mobilisations aux apôtres de voies plus autonomistes, basistes ou localistes du changement social.
Reste que, du Chili au Mexique, du Brésil au Venezuela, de l'Uruguay au Guatemala, de la Bolivie au Honduras et dans le reste de l'Amérique latine, les mouvements sociaux - paysans, urbains, indigènes, étudiants, etc. - influent tant bien que mal sur la redéfinition de la participation démocratique et de la citoyenneté politique.
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Le surgissement de la controverse autour des concepts de " droit " ou de " devoir d'ingérence " date du début des années 1990 et de l'avènement du nouvel ordre mondial unipolaire.
Aujourd'hui, les crises dites " humanitaires " et les guerres dites " préventives " ont replacé au coeur des débats internationaux la problématique d'un interventionnisme en quête de légitimation éthique ou juridique. Dans les conditions actuelles, l'ambiguïté de l'action humanitaire reste totale. Souvent instrumentalisés ou récupérés, ses promoteurs et leurs intentions apparaissent inféodés aux intérêts géostratégiques et aux politiques du " deux poids, deux mesures " des grandes puissances.
Sur le terrain dès lors, l'amalgame entre interventions humanitaire et militaire prévaut. Dans d'autres situations, les ressorts et la logique du " complexe humanitaro-urgencier " continuent de poser question. L'organisation de la charité se substitue-t-elle aux programmes de développement ? L'ingérence humanitaire ne trahit-elle pas un aveu d'échec converti en urgence ? Comment s'articulent, dans les pays " assistés ".
Intervenants extérieurs et acteurs locaux ? Et pour quels effets et résultats, en termes de durabilité et de reconstruction démocratique et égalitaire ?
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Prostitution, la mondialisation incarnee
Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 2 September 2005
- 9782849500620
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Changements climatiques points de vue du sud - impasses et perspectives
Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 4 July 2006
- 9782849501016
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Narcotrafic ; la "guerre aux drogues" en question
François Polet
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 19 September 2013
- 9782849503928
- Venir à bout de l'emprise du crime organisé sur le trafic - La « guerre aux drogues » une politique néocoloniale - La tolérance zéro est inefficace Comme ce fut le cas aux États-Unis avec la prohibition de l'alcool dans les années 1920, la prohibition conduit aujourd'hui à une intensification de la violence liée au commerce des drogues dans le monde entier. Plus de 50 000 personnes auraient perdu la vie depuis le début de l'offensive militaire du gouvernement mexicain contre les cartels de la drogue.
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Les nouveaux territoires de l'agrobusiness ; points de vue du Sud
Laurent Delcourt
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 3 October 2019
- 9782849507711
Une nouvelle et terrible « révolution verte » gagne le monde, l'agrobusiness.
Dopée par une demande alimentaire croissante, elle gagne du terrain au Sud et dévaste tout sur son passage.
Son modèle commercial et productiviste colonise de nouveaux territoires, du bassin amazonien aux confins de la Papouasie-Occidentale en passant par le continent africain, l'« ultime frontière ».
Avec l'appui de gouvernements, d'institutions inter na tio nales, d'agences de coopération et d'une poignée de fondations philanthropiques, ce nouveau mode de production et de commercialisation agricole s'impose peu à peu sur la planète.
Pointées du doigt pour leur responsabilité dans la crise alimentaire de 2008 et dans le mouvement d'ac- caparement des terres qui a suivi, les grandes firmes de ce secteur ont renouvelé leur discours et remodelé leurs stratégies. Comble ! Elles se veulent désormais actrices « incontournables » de la lutte contre la faim.
Épousant le langage onusien de la sécurité alimen- taire et nutritionnelle, elles se positionnent comme les garantes d'une transition durable et inclusive, axée sur la modernisation des agricultures familiales.
Séduits par leurs promesses financières et techno- logiques, les pays en développement leur déroulent le tapis rouge et scellent avec elles des alliances décisives.
Tandis que les organisations paysannes dénoncent l'imposture, les recettes proposées, prétendument « ga- gnant-gagnant » risquent d'aggraver le morcellement des communautés rurales, d'accentuer la dépendance des petits producteurs et d'accélérer le processus de privatisation des ressources au profit des acteurs do- minants.
Fort de la contribution de plusieurs spécialistes de différents pays du Sud, l'ouvrage offre toutes les don- nées factuelles et éclaircit les enjeux actuels et futurs de cette folie agricole et écologique.