Un processus de destruction créatrice d'une rare intensité s'est emparé du système politique français lors des élections de 2017. Ouvert par une série de déchéances fulgurantes, il s'est poursuivi par une campagne incapable de se fixer sur de véritables enjeux puis par une explosion de la mobilité électorale pour s'achever par un après-élection comparable à un champ de ruines.Après la tempête, voici venu le temps de l'analyse et des premiers résultats issus de la recherche.La vingtaine de contributions inédites réunies ici, complétée d'une chronologie et d'une synthèse des votes sous forme de cartes et de tableaux, signale la fin du cycle politique né après la seconde guerre mondiale. Elle montre la façon dont s'évanouit le système des partis et dont sont remises en question les institutions représentatives pour faire place aux organisations en réseau et à une demande de démocratie horizontale.
Les élections législatives du printemps 1997 ont été les plus surprenantes de la Cinquième République. Surprise d'un calendrier précipité qui a pris de court électeurs,observateurs et classe politique. Surprise d'un usage très tactique de la dissolution qui a souffert de ne jamais pouvoir s'affirmer comme tel. Surprise d'une campagne brève mais confuse, qui n'a jamais su trouver des axes forts autour desquels organiser le débat public. Surprise de citoyens peu intéressés par la campagne et ayant en tête des préoccupations (protection sociale, inégalités, éducation, chômage) assez éloignées des auspices sous lesquels l'exécutif sortant avait engagé le « fer électoral » (construction de l'Europe, modernisation de l'économie). Surprise enfin des résultats : une gauche plurielle allant des communistes aux Verts renaît autour d'un Parti socialiste remis discrètement en ordre de bataille par Lionel Jospin ; une droite classique passe du succès sans précédent de 1993 à un déclin électoral lui-même sans précédent sous la Cinquième République. Laminée au centre par un PS porteur de la « demande sociale » des Français et à droite par un FN réceptacle de tous les malaises politiques et sociaux de la société française, la droite classique, comme l'avait été la gauche dans les années soixante, est aujourd'hui confrontée au problème de sa reconstruction.
Les élections régionales de 1998 ont traduit l'éclatement du paysage politique français. Pour autant, elles n'ont cependant pas permis l'émergence de forces politiques nouvelles, comme en témoigne le repli des écologistes par rapport aux régionales de 1992. Le poids de l'abstention, la fragilité des forces politiques traditionnelles, l'extrême faiblesse des forces émergentes et l'extraordinaire capacité de nuisance du Front national ont débouché sur une déstabilisation inédite de l'institution régionale. Le point d'orgue a été atteint lors de l'élection des présidents de région, souvent obtenue à la suite de tractations et de calculs politiques aux effets durables, non seulement sur l'institution régionale mais aussi sur l'ensemble du système politique.
La notion de "rupture", politique, économique, culturelle, a été introduite dans la campagne par Nicolas Sarkozy. Au-delà de la rhétorique, on pouvait s'interroger sur la capacité des électeurs à se retrouver dans cette "rupture" et à l'assumer. Une fois la campagne développée, le verdict des urnes exprimé et le nouveau cours de la politique sarkozyenne inscrit dans des actes de gouvernement, cet ouvrage prend la mesure des différences et des continuités propres aux élections présidentielle et législatives de 2007.La "bataille des images" pendant la campagne électorale, la forte participation les 22 avril et 6 mai, les résultats électoraux (du succès massif de Nicolas Sarkozy à l'usure de la gauche, de la dynamique autour de François Bayrou à l'effondrement du vote lepéniste), la bipartisanisation et la présidentialisation du système politique sont décryptés et illustrés de nombreuses cartes, graphiques et tableaux.Ont contribué à cet ouvrage : Daniel Boy, Pierre Bréchon, Yves-Marie Cann, Jean Chiche, Olivier Duhamel, Élisabeth Dupoirier, Jérôme Fourquet, Jacques Gerstlé, Gérard Grunberg, Jérôme Jaffré, Anne Muxel, Christophe Piar, Thierry Vedel.Créée en 1992 par le Cevipof, la collection "Choniques électorales" se propose à chaque élection d'en dégager la dynamique générale et de présenter analyse des résultats et résultats in extenso.
Après Le Vote éclaté et Le vote sanction, consacrés à l'étude des élections régionales de 1992 et des élections législatives de 1993, cet ouvrage sur les élections européennes de juin 1994 abandonne le seul cadre national pour présenter un panorama des forces politiques dans les douze pays de l'Union européenne. En dépit des systèmes de partis nationaux qui restent éloignés les uns des autres, des tendances européennes se dégagent : la continuation du déclin des PC, les difficultés du socialisme démocratique, le divorce écologique entre l'Europe du Nord et celle du Sud. la diversification des droites modérées et l'enracinement d'une extrême droite postindustrielle. Même si les élections européennes restent avant tout des élections nationales, des attitudes communes traversent l'ensemble des électorats.La crise de confiance vis-à-vis de la politique, l'érosion du "consensus mou" sur l'Europe, la cristallisation d'une Europe « privilège des privilégiés » sont autant de courants d'opinion transnationaux. Sur cette toile de fond européenne, l'élection du 12 juin permet de dégager, dans le cadre français, les linéaments de la prochaine échéance présidentielle : la dispersion des électorals, la position majoritaire des droites et l'ampleut de déstructuration du pôle socialiste.ONT CONTRIBUÉ À CET OUVRAGE : Daniel Boy. Pian Bréchon. Bruno Caittres. Roland Cayrol, Jean-Daniel Chai/ssier. Jean Chkhe, Bernard Denni. Jacques Gerstlé. Gérard Griinlwg. Piero Ignazi. Henri Labayles. Marc Lazar. Pascal Perrinean. Hugues P orteil t. Agnès Roche., Colette Ysinal.
Ni vague rose ni vague bleue. Le verdict des élections municipales de mars 2001 apparaît ambigu. Les vingt contributions réunies dans cet ouvrage mettent en évidence les ressorts du vote municipal : progression de l'abstention, impact de l'offre électorale et des campagnes sur les résultats, logiques socio-spatiales du vote, mécanique des reports de voix ou encore émergence d'un pouvoir métropolitain.
Cet ouvrage permet de rendre compte des véritables tendances politiques européennes qui apparaissent en 1999 : on assiste, au sein du duopole PPE-PSE, à un léger rééquilibrage à droite en faveur du premier ; le communisme européen continue son déclin, concurrencé fortement par une extrême gauche hétéroclite ; l'écologisme articulé sur les valeurs post-matérialistes et les nouvelles couches moyennes prospère ; l'ethno-régionalisme se développe en écho local à l'intégration européenne ; enfin l'extrême droite nationaliste s'essouffle.
Les élections présidentielle et législatives de 2002 ont été les élections de tous les refus : refus dune campagne considérée comme ennuyeuse, refus dun scénario de second tour présenté comme bouclé, refus du vote et records dabstention, refus des grands candidats au premier tour de la présidentielle, et enfin refus de la cohabitation lors des législatives. Ce livre sefforce den prendre la mesure et den saisir toutes les logiques.
Plus abstentionniste, plus conservateur, moins régionaliste. Tel est le portrait qui ressort de l'analyse des dernières élections au Parlement européen des vingt-cinq pays de l'Union en juin 2004. On ne peut plus aujourd'hui parler de « déficit démocratique » de l'Europe. Sa construction politique est prise en charge par les électeurs. Pour la sixième fois, le Parlement européen est issu d'une élection au suffrage universel direct, tandis que les référendums se succèdent.
Un vote européen se fait jour, plus abstentionniste, plus conservateur, moins régionaliste. Mettre en lumière les tendances issues des dernières élections au Parlement européen des vingt-cinq pays de l'Union en juin 2004, mesurer l'impact des nouveaux entrants, le nouvel équilibre des forces et des alliances au sein du Parlement européen paraît d'autant plus essentiel que les conséquences des « non » français et néerlandais semblent impossibles à prévoir.
Enfin, Pascal Perrineau livre ses premières analyses du « non » français. Trois variables nationales annonçaient ce « non » : un gouvernement national impopulaire, un pessimisme économique et social et un sentiment avéré de craintes vis-à-vis de l'autre. L'issue du 29 mai 2005 ne pouvait qu'être négative. Sur aucun de ces trois « fondamentaux », la France ou les Pays-Bas n'étaient en position pour que le « oui » l'emporte, à la différence de l'Espagne dont le vote est resté européen, hors des considérations purement nationales et des inquiétudes qui taraudent le corps électoral français.
Ont contribué à cet ouvrage : Pascal Perrineau, Laurent de Boissieu, Daniel Boy, Jean Chiche, Gabriel Colomé, Jacques Gerstlé, Gérard Grunberg, David Hanley, Derek Hearl, Michael Minkenberg, Gerassimos Moschonas, Anne Muxel, Laure Neumayer, Lieven De Winter.