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Mille Et Une Nuits
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Second voyage à travers l'Amérique latine
Ernesto Che Guevara
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 3 June 2002
- 9782842056599
Auteur :
Alors qu'il est étudiant en médecine, et qu'il ne manifeste que très peu de préoccupations politiques, en 1951, Guevara entreprit un premier voyage, à travers l'Amérique du Sud, en compagnie de son ami Granado. C'est à ce moment que leur destin se forme et que va prendre naissance la figure mythique du Che. A partir de 1952, il tient le journal intime de son deuxième grand voyage en Amérique du Sud et Centrale (les années 1953-1955) - « otra vez » : de nouveau -, et qui se conclut par la rencontre décisive avec Fidel Castro au Mexique.
Livre :
Tout à la fois série de « portraits » consacrée à ses compagnons, rencontres avec l'Histoire, observations et conclusions politques sur la nécessité de lutter contre les ingérences américaines et le système social en place. Divisé en 2 parties, l'ouvrage comporte une série de documents complémentaires : correspondance intime ; articles de journaux, publiés au cours de son voyage; enfin, de nombreuses photos de style « touristique » des ruines incas et mayas sauf que ce « touriste » n'est autre que le « Che ».
Le grand intérêt de ce livre est donc de nous révéler Ernesto Guevara avant qu'il devienne le « Che ».
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Ce que nous voulons
Jean Grave
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 12 September 2012
- 9782755506570
En 1914, Jean Grave, qui déploie depuis plus de trente ans une « propagande de brochures », fait paraître Ce que nous voulons, manifeste du projet libertaire, condensé virulent de l´idéal anarchiste. La première phrase assène l´exigence absolue, sans laquelle il n´est pas d´horizon politique acceptable : « Nous voulons l´affranchissement complet, intégral de l´individu. Nous voulons son affranchissement économique le plus absolu. Mais comme, pour se développer, l´individu doit unir ses efforts aux efforts de ses semblables ; comme il n´y a que l´état de société qui lui permette de développer ses facultés, nous voulons une société où ça ne soit plus la volonté des morts qui domine. » Dans la « société future », seront abolis le salaire, la monnaie, la propriété individuelle, l´armée, la démocratie représentative, l´État et ses gouvernements. Dans trois textes plus anciens, Grave détaillait sa critique du régime de la IIIe république et de la société industrielle : le machinisme (1898), la colonisation (1912) et préconisait l´usage de la révolution (1898).
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« Trois jours et trois nuits durant des soldats passèrent devant notre maison. Pouvez-vous imaginer combien cela représente de soldats, quand ils passent pendant trois jours et trois nuits devant votre maison, sans interruption ! Ils étaient à pied et en charrette, à cheval et en camion. Trois jours et trois nuits durant. Et moi, je suis resté tout le temps dans ma cachette, sous le lilas. Le troisième jour dans l'après-midi, le dernier soldat passa. Il était resté loin derrière les autres. Il avait la tête bandée et portait un perroquet sur son épaule. J'attendis qu'il fût passé pour sortir du lilas. Rien ne laissait deviner que trois jours durant des soldats avaient traversé le village. Sauf peut-être le silence. » Une enfance en Europe centrale pendant les années de guerre : un père persécuté, l'éveil douloureux de la sensualité, un château de rêve et de mystère, l'amitié d'un chien... Tout un monde vu par les yeux d'un enfant égaré à la campagne.
Danilo Ki? (né à Voïvodine en 1935, mort à Paris en 1989) a tissé son oeuvre d'une profonde réflexion sur les totalitarismes du XXe siècle tant communiste que fasciste. Dans ces récits d'inspirations autobiographiques, ce styliste remarquable évoque l'oppression nazie et Les premiers chagrins du jeune narrateur dans un monde en voie de disparition. Ki? est notamment l'auteur de Un tombeau pour Boris Davidovitch (Gallimard, 1979) et Homo poeticus (Fayard, 1993). -
Henri Murger et la bohème
Alfred Delvau
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 12 September 2012
- 9782755506891
À la fin des années 1840, Henry Murger (1822-1861), jeune écrivain qui tire le diable par la queue, rencontre un immense succès avec sa pièce, dont il fait bientôt un roman, Scènes de la vie de bohème (1851). Donnant à voir la vie de tout un groupe d´artistes pauvres, fils du petit peuple, il invente la « bohème ». Mieux, il l´« incarne ». Aussi, à sa mort, sera-t-il l´objet d´un véritable culte, ponctué de publications retraçant sa vie. Alfred Delvau offre un témoignage fidèle à l´ami. « À dix-huit ans, Henry Murger connaissait plus de grands hommes en herbe que beaucoup de gens du monde. La Bohème était fondée, - la Bohème, fille de la Révolution de 1830 et du Romantisme, quelque chose comme la Pléiade, avec le génie en moins et la pauvreté en plus. Elle venait de naître dans je ne sais plus quelle mansarde de je ne sais plus quel quartier. L´un d´eux, Nadar, a parlé avec l´éloquence de l´émotion, de « ce demi-quarteron de poètes à outrance, mais absolument inédits, réunis en un tas, sans vestes ni semelles, ne doutant de rien, ni de leur lendemain, ni de leur génie, ni du génie de leur voisin, ni de l´éditeur à venir, ni du succès, ni des belles dames, ni de la fortune, - de rien, si ce n´est de leur dîner du soir. »
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Raphaël et Laetitia
Vincent Engel
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 31 December 2002
- 9782842057237
À la faveur d'une douce soirée, après un dîner en agréable compagnie, le narrateur se laisse aller à conter une bien belle histoire qu'il tient de seconde main. Comme un hommage à sa femme, qui vient de quitter l'assemblée des convives, et dont on lui a fait compliment de la beauté...
Raphael von Ruwich est le fils adoptif et l'héritier de riches aristocrates de haute lignée, installés près de Berlin. On lui attribue une lointaine origine italienne : la grâce qui émane de ses traits fins, ses cheveux bouclés et ses yeux bruns ne peuvent être germaniques. Le charmant jeune homme se plaît à cultiver, innocemment, son avantage : il apprend et maîtrise parfaitement la langue de Dante. Voyageur, il a eu quelques liaisons, mais jamais n'a été frappé par la foudre de l'amour... jusqu'à la magnifique fête donnée en son honneur : il reconnaît en Laetitia Malcessati son double, la jeune fille lumineuse, l'être exceptionnel qui le complète. La passion est immédiatement réciproque.
Premiers émois, premières palpitations de jeunes gens qui se cherchent des yeux, Vincent Engel nous entraîne dans le tourbillon sentimental de ces deux amants dont la destinée ne cessera d'être contrariée et l'amour empêché... De Berlin à Venise, en passant par Paris et le lac de Garde, il nous lance à la poursuite de cet idéal féminin.
Vincent Engel est professeur de littérature contemporaine à l'université de Louvain où il dirige Le Centre d'étude de la nouvelle. Il a reçu de nombreux prix Littéraires. Raphael et Laetitia est le premier volet de sa fresque italienne qui se poursuit avec Retour à Montechiarro (Fayard, 2001, prix Victor Rossel des jeunes en 2001) et Requiem vénitien (Fayard, 2003).
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Comment vit-on une enfance dans un petit village de Toscane au début du XXe siècle, lorsque sa mère appartient à la bourgeoisie industrielle, que son père mène des activités syndicales et défile dans la rue avec les anarchistesoe Gianna Manzini fut déchirée par la séparation de ses parents, ballottée entre le désir de combler les aspirations maternelles à la réconciliation familiale et l'admiration éperdue pour ce père superbe, à l'âme idéaliste et poétique. " Elle, elle me fait du chantage avec ses larmes, lui me fascine avec sa noblesse et sa douleur. Leur échapper est impossible. Sinon où pourraient-ils continuer à se rencontrer ? Moi seule peux leur servir de point de rencontre, de terrain de conflit. " Au crépuscule d'une oeuvre romanesque importante, celle qui fut l'amie d'Eugenio Montale et la traductrice italienne de Gide et de Larbaud revient sur sa blessure originelle et explore cet espace intérieur contradictoire, source de sa vocation littéraire. En une ultime tentative, elle cherche à se libérer de la culpabilité qui l'étouffe et à rendre, enfin, tout l'amour qu'elle doit à son père Giuseppe, mort loin d'elle, en exil, en 1925, après avoir été banni par le régime fasciste.
Gianna Manzini (1896-1974) dresse ainsi de lui un Portrait en pied, magnifique évocation sensible, tout à la fois roman, confession, biographie et autobiographie, livre miroir dans lequel elle peut enfin reconnaître son visage dans L'image paternelle.
Traduit de l'italien par Marilène Raiola - -Postface par Bert rand Levergois
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La planche a frissons
Noël Balen
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 21 August 2002
- 9782842057022
Le fils du révérend Thomas Joncs n'aurait jamais dû passer devant le Brown Sugar. Quelques notes de piano au relent de soufre suffisent parfois à changer une vie. Par touches pudiques, mais sans craindre de révéler son destin froissé, cet enfant du Mississippi évoque sa découverte d'un monde où Dieu et le diable jouent la même musique. La planche à frissons, refuge miraculeux pour se dérober aux foudres paternelles, suffira-t-elle à son salut ? Des sermons austères du Sud profond jusqu'aux beuglants moites de Memphis, en passant par les terres sanglantes de l'Europe ou les vertiges illusoires de New York, le destin de ce musicien noir est un long chemin de croix, pavé d'espérances et de déceptions, d'égarements et d'états de grâce, d'amitiés fragiles et de secrets partagés.Noël Balen accompagne son personnage avec une rare maîtrise du rythme et du contrepoint. Il y fait entendre comme un air familier et obsédant dont on se délecte à voix haute, pour le seul plaisir d'écouter des mots qui sonnent juste. Il a publié un roman, Soledad (Calmann-Lévy, 1992) et un recueil de nouvelles, La musique adoucit les meurtres (Liana Lévi, 1987; Mille et une nuits, 2001).
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Depart et retour
György Konrád
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 6 November 2002
- 9782842057060
« Le 18 janvier 1945, à dix heures du matin, je franchis la porte du 49 de l'avenue Pozsonyi. Je vis sur le trottoir deux soldats soviétiques recrus de fatigue, vêtus de vareuses déchirées et un peu sales, aux yeux papillotants et au regard plus indifférent que cordial. [...] Ils nous demandèrent si Hitler se trouvait dans l'immeuble. A ma connaissance, Hitler n'avait jamais habité avenue Pozsonyi, avec tous ces Juifs placés sous la protection de l'ambassade suisse. » Fini le temps de l'occupation allemande et des exactions de la milice des Croix fléchées, un enfant de onze ans redécouvre la liberté de mouvement dans Budapest. Mais la ville n'est plus celle des escapades d'avant-guerre avec sa mère. Pourquoi y resterait-il oe Dix mois auparavant, seul, avec sa soeur et son cousin, il avait abandonné son village et cherché refuge dans la capitale. Ses parents avaient été arrêtés. Sans nouvelles d'eux, il emprunte le difficile chemin du retour chez lui.
Départ et Retour est le récit autobiographique de l'enfance de György Konrád. Né en 1993 à Debrecen (Hongrie), sociologue de formation, il a participé activement à la révolution hongroise de 1956. Assistant social, puis lecteur dans une maison d'édition, il obtient en 1963 un vif succès avec Le Visiteur, son premier roman. En 1979, il écrit avec Iván Szelényi, La Marche au pouvoir des intellectuels, qui ne sera publié en Hongrie qu'après la chute du régime communiste. Distinguée par de nombreux prix, son oeuvre le place parmi les écrivains contemporains les plus importants.
Traduit du hongrois par Georges Kassai et Gilles Bellamy
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Dictionnaire des écrivains contemporains de langue française par eux-mêmes
Jérôme Garcin
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 31 March 2004
- 9782842057428
350 écrivains « La première édition de ce livre a quinze ans. C'est à Michel Tournier que, en 1988, j'avais emprunté le principe diabolique et le protocole solennel de ce Dictionnaire, ou plutôt de cet auto-dictionnaire. Je venais en effet de lire, dans Petites proses (1986), sa propre nécrologie. Il me semblait qu'il y avait, sur ce modèle, matière à un dictionnaire d'un type nouveau, dont les notices, au lieu d'être rédigées par des professeurs sévères et des journalistes pressés, seraient écrites par les intéressés en vertu du principe selon lequel jamais l'on n'est si bien servi que par soi-même. Cela constituerait à la fois une anthologie des écrivains par eux-mêmes, un autoportrait collectif de la littérature contemporaine et un répertoire d'adieux en forme d'aphorismes. J'invitai donc mes contemporains à sacrifier à cet exercice de style. Contre toute attente, deux cent cinquante écrivains me répondirent.
J'ai accepté de prolonger l'entreprise et de lui faire passer le cap du millénaire.
Dans cette pension de famille où les vivants trinquent avec les morts, nous avons donc fait entrer quelque cents nouveaux auteurs, pour la plupart apparus pendant cette dernière décennie. Ils ajoutent à l'idée protéiforme que l'on doit se faire de notre littérature contemporaine. Ils montrent l'étendue du paysage que le temps transforme et qui va désormais d'Edmonde Charles-Roux à Nancy Huston, de Michel Déon à Régis Jauffret, de Boileau-Narcejac à Iegor Gran, d'Eugène Guillevic à Homéric, du romancier de L'Imprécateur à celui de 99 francs... ».
JÉRÔME GARCIN -
Le chien mandarin
Czeslaw Milosz
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 3 March 2004
- 9782842057985
" La terre m'apparaît comme un lieu de séjour très intéressant et j'ai de la peine à l'idée de la quitter. Mais qu'y puis-je? [...] J'ai besoin d'écrire. Depuis ma jeunesse je sens en moi la présence d'un daîmon ou, si vous préférez, d'une Muse, et sans sa compagnie, je mourrais bien misérablement. Mais l'écriture évolue constamment, parallèlement à l'évolution de notre expérience. La connaissance qui est la mienne aujourd'hui est différente de ce qu'elle était il y a dix ou vingt ans, et encore plus de ce qu'elle était il y a cinquante ans. Il serait peut-être plus juste de parler de mon ignorance.. Il y a un bon moment que mon souci secret se réduit à la question suivante : comment vivre avec ses souvenirs ?
[...] Mes sujets peuvent servir aux lecteurs fatigués des confessions, du flot envahissant des perceptions, fatigués des vies confusément racontées. Bénissons le classicisme, en espérant qu'il n'est pas à jamais révolu.". -
Celestino avant l'aube
Arenas-R
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 30 April 2003
- 9782842057053
« J?aime bien me promener la nuit quand il n?y a personne pour me voir. Oui. Ça me plaît parce que je peux marcher à cloche-pied. Prendre mes aises à la cime d?un arbre et danser dessus, et faire des cabrioles. Et trente-six singeries, toutes différentes. Me rouler par terre et me remettre à courir, avant de me perdre dans le brouillard et entre les branches des hijillos qui restent encore debout. J?aime être tout seul et me mettre à chanter. Celestino s?est approché de moi et m?a demandé une gorgée d?eau. ?Où la prendre ? Où ?? lui dis-je, et je lui montre mes mains vides. Mais, en vérité, c?est que j?ai très mauvaise mémoire et que je n?arrive jamais à bien apprendre une chanson. Mais ça n?a pas d?importance : j?en invente. Je préfère presque les inventer plutôt que de les apprendre par coeur. Ça y est, je suis en train d?en inventer une. » Celestino, le cousin du narrateur, s?est mis à écrire des poésies. Comme un fou, il écrit sans arrêt, partout, même sur les feuilles des arbres, même sous l?orage. Incompris par les membres de sa famille, il s?entête malgré leurs cris et leurs menaces. Il ne sait rien faire que rêver et pleurer. Petit paysan cubain, il se dresse contre un monde qui essaie de le foudroyer. Voué à la douleur, à la mort ? de faim, de tristesse, de solitude ?, il transfigure le réel avec magie pour la défense de la liberté et de l?imagination. Celestino avant l'aube, publié à Cuba en 1967, constitue le premier volet d?une pentagonie, qui compte les romans : Le Palais des très blanches mouffettes, Encore une fois la mer, La Couleur de l'été et L'Assaut.Reinaldo Arenas (1943-1990) est un romancier et poète cubain exceptionnel. Son oeuvre littéraire hors normes ainsi que son homosexualité affirmée lui valurent d?être considéré comme un dangereux « contre-révolutionnaire », traqué, condamné et emprisonné par le régime de Fidel Castro. Traduit de l?espagnol (Cuba) et postfacé par Didier Coste
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Xénophon, l'anabase
Hippolyte Taine
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 12 September 2012
- 9782755506587
Edition établie et commentée par Jean-Louis Prat Enfoui dans un recueil qui, depuis bien longtemps, n'est plus réédité, cet ouvrage de Hippolyte Taine sur le récit du périble des Dix Mille, ces mercenaires engagés par Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxés II, puis leur retraite vers l'Hellespont, tel que relaté par Xénophon dans l'Anabase, est pourtant « bien connu » par quelques citations que se transmettent pieusement les hellénistes, notamment celles-ci : « Rien de plus curieux que cette armée grecque, république voyageuse qui délibère et qui agit, qui combat et qui vote, sorte d'Athènes errante au milieu de l'Asie » ; « Le livre est un journal de marche, sans commentaires, ce qui lui donne un air de vérité frappante. » C'est parce que Taine a fait école au XIXe siècle que l'Anabase est souvent lue comme un reportage pittoresque, écrit au jour le jour par un « correspondant de guerre », qui suivait l'armée de Cyrus sans y être général, capitaine ou soldat... et même sans connaître l'objectif de Cyrus, et sans réfléchir sur ce qui lui est arrivé. Taine écrit cet article pour se délasser de ses autres études littéraires et historiques. C´est pour lui une occasion de retraduire les passages qui lui semblent les plus intéressants du récit de Xénophon. En procédant ainsi, il nous offre un résumé à sa manière, incluant la "montée" à partir de la mer, jusqu'au coeur de l'Empire perse, la "descente" qui nous mène au bord d'une autre mer et la dernière étape, qui longe cette mer jusqu'à Chrysopolis, le Bosphore et Byzance. Si la version de Taine est contestable, elle lui permet de faire un résumé de l'oeuvre : il est fort intéressant de lire cette histoire abrégée, tout en goûtant la saveur du récit de Xénophon.
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Le jeu de la mouche
Andrea Camilleri
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 7 June 2000
- 9782842054786
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Le secret de l'mmortalité ; édition 2003
Hubert Haddad
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 3 January 2003
- 9782842057244
« Le sentiment d'étrangeté se dédouanait du réel le plus insolite. Mais je n'avais pas d'inquiétude ; j'avais fait mon deuil de tout ce qui crée l'illusion au monde : cette buée de relations, d'habitudes, d'opinions, de fausses évidences. Nous sommes seuls et nus .» Chacune des huit nouvelles qui composent le recueil nous précipite dans un monde de signes qui est finalement le nôtre et nous fait reconnaître « la charge de fantaisie qui fausse incidemment la réalité ». Un homme dont la vie déraille se met à arpenter les gares ; à peine débarqué dans les îles, un professeur réalise que l'exotisme est trompeur ; un écrivain devient la victime de son propre livre ; une jeune fille joue son avenir comme on tire les cartes... Quel que soit leur destin, les personnages se retrouvent tous un jour devant « l'issue ou l'entrée du labyrinthe ». Évidence foudroyante de l'éternel retour, du secret de l'immortalité. Au-delà du parcours initiatique, Hubert Haddad nous propose de pratiquer « l'autopsie du mystère ».
Hubert Haddad est né en Tunisie en 1947. Poète, essayiste et romancier, Il a récemment publié Le Ventriloque amoureux (Zulma, 2003) et La Double Conversion d'Al-Mostancir (Fayard, 2003). Lors de sa première édition, Le Secret de l'immortalité (Critérion, 1991) avait reçu Le prix Maupassant. -
Un homme se rend comme à l'accoutumée chez sa maîtresse. Il mène une existence parfaitement réglée, se partageant entre cette liaison secrète, son cabinet de dentiste, sa femme, ses deux enfants et le dîner hebdomadaire avec son beau-père.
Quel vertige le saisit-il un jour lorsqu'il sonne à la porte de sa maîtresse ? Quel craquement en lui ébranle-t-il tout l'édifice de sa vie ? Subitement, la mort et le néant ont percé sa chair. Désormais, qu'il soit avec son amante, qu'il regarde le sourire de sa femme ou qu'il soit penché sur la bouche d'une de ses patientes, il lui faudra vivre avec cette brèche au centre de tout être.
« Si cela doit exister, ce trou vide et nul, cette absence de ma chair et de mon corps, si la bouche doit exister, (...) je préfère cela à la fausse sécurité de mon corps mort... » Écrivain espagnol né à La Havane en 1959, José Carlos Somoza, psychiatre, a cessé d'exercer pour se consacrer à la littérature et vit actuellement à Madrid. Son premier roman traduit en français, La caverne des idées (Actes Sud, 2002 ; prix Gold Dagger 2002), a été salué par la critique.
Traduit de l'espagnol (Espagne) par Marianne Millon
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Premieres lueurs du jour sous les tropiques
Cabrera Infante-G
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 10 September 2003
- 9782842057442
« Voici l'île, surgissant toujours et encore entre l'océan et le golfe : la voici. (...) Elle restera là. Comme l'a dit quelqu'un, cette longue île triste et malheureuse sera encore là après le dernier Indien et après le dernier Espagnol et après le dernier Africain et après le dernier Américain et après le dernier des Cubains, survivant à tous les naufrages et baignée à jamais par le courant du golfe : belle et verte, impérissable, éternelle. » Depuis la formation géologique de l'île jusqu'à la révolution, en passant par la conquête, la colonisation, la guerre d'indépendance et la dictature de Batista, les images de l'histoire de Cuba défilent comme dans un diaporama. Au milieu de simples paysans assassinés ou de femmes en deuil, on reconnaît derrière tel ou tel comandante le Che déguisé en géologue étranger, Cienfuegos avec son chapeau de cowboy, et même Fidel Castro...
Écrit en 1974, Premières lueurs du jour sous les tropiques compose une histoire de l'île par fragments, descriptions de gravures et de scènes saisies sur le vif : l'exécution d'un Indien, un esclave noir poursuivi par des chiens, une partie d'échecs en pleine guerre, le naufrage d'un radeau qui voulait atteindre la Floride... autant d'instants dramatiques, parfois cocasses, qui nous font sentir toute l'essence de la cubanité.
Né à Cuba en 1929, attaché cutturel de Cuba en Belgique dans les années 1960, Guillermo Cabrera Infante vit actuellement à Londres. Il est notamment l'auteur du Miroir qui parle : nouvelles presque complètes (Gallimard, 2003), de Coupables d'avoir dansé le cha-cha-cha (Gallimard, 1999) et de La Havane pour un infante défunt (Le Seuil, 1999). -
Pensees de guerre
Orlando Mejia-Rivera
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 19 May 2004
- 9782842058395
En Colombie, un homme vient d'être enlevé par des guérilleros. Les yeux bandés, trébuchant, il suit ses ravisseurs sur un chemin de montagne, maintenu fermement par deux hommes. Il donnait un séminaire sur Wittgenstein lorsqu'il a été capturé. Sa détention sera une terrible mise à l'épreuve.
Détenu dans un cylindre creusé dans la terre, vivant dans l'obscurité, il perd peu à peu ses repères, se raccroche aux images de sa famille et poursuit le travail intellectuel qu'il menait sur le philosophe autrichien : il pense à la lente descente aux enfers de Wittgenstein dans la guerre, relatée par celui-ci dans son journal à partir de 1914, et qui devait le conduire à écrire son oeuvre majeure, le Tractatus Iogico-philosophicus.
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Contes de la littérature ordinaire
Frédéric Roux
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 25 August 2004
- 9782842058579
« Il était mûr pour les humiliations majeures, car l'auteur, il l'apprendrait à ses dépens, avant de pouvoir faire des caprices, ne se conçoit qu'humilié.
Il aurait pu faire la liste : le correcteur dyslexique, les maquettes foirées, les couvertures nulles, les coquilles qui crevaient les yeux ; le journaliste qui comprenait tout à l'envers, celui qui n'avait pas même lu la quatrième de couverture ; les salons du livre dans des contrées reculées où personne ne se pointait sinon le poète local qui postillonnait et finissait par vouloir lui casser la gueule, la Fête de L'Huma où il avait attrapé une insolation ; les collègues jaloux, les crocs-en-jambe, les insinuations mensongères, les amitiés défaites, les changements de personnel, les bruits de couloir et l'âge qui venait sans que jamais rien ne change... Il se déplumait sous le harnois comme le cou du chien de la fable. »
Frédéric Roux donne une vigoureuse satire de la machine éditoriale, de ses emballements fous et de ses noires vicissitudes, animée par le désir de « publier » et par la quête de la renommée. Après la lecture de ces six contes, nul ne saurait plus envier la condition du littérateur.
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Impossibilite des corbeaux
Padilla-I
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 10 October 2001
- 9782842056261
En pleine mer, un transatlantique vient de couper les machines, alors que gronde la menace d'un torpillage. À bord, parmi les passagers qui tentent de fuir la guerre, un homme délire, sous la surveillance de celui qui a, pense-t-il, attenté à sa vie... Dans cet instant suspendu, s'ouvre l'histoire effrayante de ces deux ennemis, médiocres restaurateurs de bâtiments qui rêvaient de grandeurs architecturales et artistiques. un étrange destin les a conduits sur les terres irréelles d'une construction parfaite, un Château où se joue l'avenir du monde, au coeur de l'empire du Mal. Sous un titre énigmatique emprunté à Kafka, le récit, savamment élaboré, nous transporte dans un univers fantastique et gothique, plein de mystère, d'ésotérisme et de folie.
Né à Mexico en 1968, Ignacio Padilla appartient à la nouvelle génération de romanciers mexicains. Il vient de publier Amphitryon (Gallimard, 2001).
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Marianne Million -
« Des coups de feu très proches. Et le vacarme de la foule, et les vivats. J'abandonne mes bidons, je me mets à courir à travers la savane jusqu'à la grand-route Batista s'est enfui, me disent les filles Pupos devant le portail de la ferme et tous les gens qui arrivent. Alors, tel que je suis, sale et mouillé, je cours avec le groupe vers la ville. Derrière nous, viennent les habitants de Guayacan. Les bicyclettes apparaissent. Une carriole, remplie de femmes, nous suit : elle descend tout doucement la côte. Nous passons par les Cuatro Caminos, et là nous rejoignons le premier groupe de rebelles qui arrive à pied de Velasco, en tirant en l'air aux cris de Vive Cuba, bordel et autres. Tu es parmi eux. Je t'appelle en hurlant. Dès que tu me vois, tu abandonnes le groupe. Tu viens en courant jusqu'à moi. Tu me passes le bras autour des épaules. Tu te mets à me parler. Des drapeaux et des drapeaux. Devant, derrière. En haut, en bas : sur les arcs improvisés qui surgissent dans les rues ; sur les poteaux télégraphiques de la première avenue ; accrochés aux buissons de lauriers, aux portes et aux fenêtres de toutes les maisons. Dispersés sur le sol. Attachés à des cordes nouées entre elles, agités par le vent. Des drapeaux. Des milliers de drapeaux placés d'urgence jusque dans les moindres recoins. chiffons rouges et chiffons noirs. » Par ce défilé inaugural, Reinaldo Arenas met en scène la folie et la volonté de puissance d'une foule populaire en liesse dès la victoire de la révolution cubaine, en 1959. Les (més)aventures d'un jeune guérillero idéaliste et enthousiaste, le destin tragique d'une paysanne, la Vieille Rosa, et la métamorphose infernale de Bestial rompent cependant l'euphorie. Ces neuf nouvelles d'inspiration autobiographique restituent magnifiquement, dans un réalisme baroque, le lent dégrisement révolutionnaire.
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Encore une fois la mer
Arenas-R
- Mille et Une Nuits
- Semi Poche Litterature
- 31 March 2004
- 9782842056735
« Comment pouvoir témoigner de tout cela, comment pouvoir montrer, démontrer, à ceux qui vivent dans un État de droit, à ceux qui sont protégés par une tradition, à ceux qui savent ce qu'est la civilisation, qui peuvent se réclamer des lois, qui peuvent compter sur la logique de la raison s'ils font un plan, attendre une récompense s'ils se sacrifient, comment leur faire comprendre, leur faire voir, ce qu'est réellement l'injustice, le fanatisme, la misère, la répression, la terreur... Aucun livre, aucune phrase, rien ne pourra faire comprendre à ceux qui ne subissent pas cela que le simple fait de rêver ou de réfléchir est ridicule et dangereux dans une région où se procurer une boîte de lait relève de l'héroïsme... Auprès de qui vais-je crier justice ?... Il attend que quelqu'un (moi-même peut-être) lui réponde. Je regarde la mer qui monte tandis que le garçon la sillonne en cadence, je regarde la mer qui se déchaîne en vagues très hautes : Il approche, il approche, il se rapproche de plus en plus de moi, bienôt il abandonnera toute rancoeur et se mettra à me parler de lui-même...»