Demain, aurons-nous à faire face à de grandes structures collaboratives, propriétaires de nos données, ou nous en émanciperons-nous en exploitant différemment la sphère des idées, dont la vague numérique redessine les énormes potentialités ?
La coopération est un besoin structurant de nos sociétés et pourtant celles-ci en manquent. Si nous souhaitons oeuvrer à l'idée d'une société durable, nous devrons installer la coopération au même niveau que la concurrence au sein de nos sociétés.
Un objectif qui nécessite du pragmatisme conduisant à des cadres légaux, des institutions à même d'encourager la capacité à faire ensemble. L'innovation technologique (technologies décentralisées) a besoin de l'étayage de progrès sociétaux .
Sortir de la dictature des marchés financiers ? Créer un secteur économique dynamique et équitable ?
Malgré les discours pessimistes ambiants, changer la société reste possible, à condition de rassembler et développer tout un pan négligé de notre société : l'économie du bien commun.
De quoi s'agit-il ? D'un secteur qui n'a encore que peu conscience de lui-même et auxquels nous ne prêtons pas assez attention. Sous le nom d'économie du bien commun, les auteurs désignent des domaines variés, de la culture (musées) à l'éducation (écoles privées sous contrat) en passant par la santé (cliniques privées à but non lucratif), l'environnement, le social ou les services à la personne (associations, ONG, coopératives, entreprises sociales.). Ce secteur, sous-développé en France pour des raisons historiques, juridiques et politiques, rassemble donc les organismes qui ont pour but l'intérêt général et non la recherche de profits.
En s'appuyant sur des exemples concrets, souvent inspirés de leur propre expérience, tant dans l'Hexagone qu'à l'étranger, les auteurs proposent la vision d'une société où l'équilibre entre État, entreprises privées et organismes à but non lucratif est repensé pour le mieux-être de tous. Ils donnent des pistes d'actions tant institutionnelles que juridiques et appellent à construire ensemble, dès aujourd'hui, une société plus équitable et plus heureuse.
Annonçant la création du Centre de l'économie et de la monnaie, la Cité des sciences et la Banque de France se sont associées pour créer une exposition (ouverture le 26 mars 2013) sous le titre :
« L'Économie, Krach, Boom, mue ? » L'ouvrage, publié en coédition avec Universcience, est construit autour de douze « fresques » reprenant de manière visuelle et synthétique quelques-uns des grands thèmes de l'économie. Sous forme de dépliants, elles ouvrent six chapitres constitués de dialogues organisés entre des enseignants du secondaire, des élèves de seconde et six experts choisis parmi les membres du conseil scientifique de l'exposition.
Six chapitres - Les acteurs, le marché et l'État ; Le marché, la règle et la régulation : La croissance ; Le travail et l'entreprise ; L'échange et la globalisation -, qui tenteront d'expliquer les grandes notions d'économie de façon très pédagogique.
Et si l'approche économique du réchauffement climatique était la plus efficace pour convaincre les climato-sceptiques de l'urgence d'agir ? Dans ce petit livre limpide, deux grands économistes répondent d'abord à ces questions toutes simples : Combien cela nous coûte et coûtera si nous ne faisons rien ? Combien cela nous coûterait-il d'agir différemment ? Au fil de leur conversation, ils démontrent (et leur démonstration est d'autant plus claire qu'ils ne sont pas toujours d'accord !) que le bon sens comme le calcul économique suggèrent d'agir contre le réchauffement climatique, massivement, dès aujourd'hui.
Ils passent ensuite en revue et confrontent leurs points de vue sur tous les sujets délicats de la politique économique climatique (taxe carbone, ajustement aux frontières...) et sur les conditions de succès de la négociation internationale. Ils soulignent enfin que les politiques climatiques, outre leur effet direct sur les émissions, permettraient de corriger l'insuffisante capacité du marché à produire des innovations majeures, aujourd'hui de toute façon nécessaires. Elles stimuleront une nouvelle révolution industrielle, suscitant créativité et ouvrant la porte à une nouvelle croissance sobre en carbone. C'est là un des arguments en faveur de l'action climatique et non des moindres que le livre développe.
Contrairement aux États-Unis ou en Angleterre où, depuis la crise des subprimes, l'éducation financière est devenue une priorité, en France, c'est le vide intersidéral.
Et pourtant, les avantages d'une meilleure éducation financière seraient perceptibles tant au niveau individuel qu'à celui de la société tout entière.
D'un point de vue collectif, cela permettrait d'éviter les bulles immobilières; de mieux financer les entreprises, de réduire la dette de l'Etat. D'un point de vue individuel, d'éviter le surendettement (véritable drame national), d'aider à construire une retraite correcte, d'éviter la vie à découvert et les taux élevés et, enfin, de construire une relation critique vis à vis de son banquier.
Qu'attendons-nous?
La crise énergétique, doublant à présent la crise environnementale liée à l'exploitation des ressources fossiles, a rendu la sobriété inévitable.
L'idée, pourtant, n'est pas neuve : de l'éthique personnelle promue par les épicuriens ou les stoïciens à la « sobriété heureuse » de Pierre Rabhi, en passant par la tempérance comme vertu théologale chrétienne, l'histoire de la sobriété plonge loin ses racines dans les sociétés de subsistance. Mais qu'en est-il dans nos sociétés d'abondance récente désormais sous contrainte écologique ?
Pour Bruno Villalba, il manque encore à la sobriété de devenir politique. Quelles seraient les conditions de cette politisation ? Quels en seraient les effets autres que le seul rationnement ? Et comment, en ce cas, les politiques de sobriété ne nous conduiraient-elles pas à réexaminer à nouveaux frais un certain nombre de concepts-clés de la démocratie représentative, comme la justice sociale et l'égalité ?
En réalité, loin de consister simplement en l'élargissement d'une éthique personnelle, une politique de sobriété impliquerait de réviser en profondeur les conditions de bien-être de notre société matérialiste, hédoniste et pluraliste. Sommes-nous réellement prêts à renoncer à un imaginaire de l'abondance et à adapter notre liberté aux limites planétaires ?
Pour Raghuram Rajan, la crise financière, débutée en 2007 et que nous subissons encore, n'est pas qu'une crise de plus, dont l'épicentre serait l'immobilier et les flux de capitaux étrangers.
Les racines de cette crise dévastatrice sont plus profondes, plus larges, et à chercher dans des traditions culturelles et politiques solidement ancrées.
De fait, ce n'est pas l'économie qui est responsable des lignes de faille les plus profondes, mais la politique. Aussi, après nous avoir aidés à comprendre pourquoi cela avait mal tourné, Rajan définit-il les choix politiques difficiles qu'il faudra prendre pour s'attaquer aux vraies causes de cette crise, et éviter l'avènement de crises futures.
Une grande partie de ce travail est donc à effectuer en dehors du secteur financier : Comment les grands pays à travers le monde peuvent-ils se sevrer de leur dépendance aux exportations ?
Comment peuvent-ils développer leur secteur financier afin de répartir efficacement ressources et risques ? Comment les États-Unis peuvent-ils réformer leur système financier pour éviter de ravager une fois de plus l'économie mondiale ?.
Il est certes plus facile de crier haro sur des « vilains » (banquiers avides, régulateurs complaisants) que de nous remettre collectivement en question. C'est pourtant ce que nous devons faire : en comprenant les causes cachées de la crise et leurs liens avec nos façons de vivre, nous (dirigeants américains, gouvernements étrangers, économistes, mais aussi citoyens du monde) éviterons qu'elle se reproduise.