Longtemps, lorsqu'un homme mourait, ses proches étaient heureux de pouvoir dire : " Soyez tranquille, il a eu le temps de se préparer. " Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire, on se rassure : " Consolez-vous, il ne s'est rendu compte de rien. "
De la mort, nous avons tout oublié, tout ce que notre culture avait érigé en sagesse. Même la science est devenue ignorante. Tellement que des savants tirent la sonnette d'alarme : il faut, disent-ils, réhabiliter l'agonie, écouter les mourants, étudier ce passage aussi capital que la naissance.
Psychiatres, cardiologues, chirurgiens, biologistes et physiciens, dans les laboratoires les plus sophistiqués des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France (récemment), mais encore en Inde et partout dans le monde, analysent, sondent, interrogent la mort, ou du moins ceux qui ont frôlé la mort, collectionnent leurs récits, examinent leurs témoignages, confrontent leurs expériences... Et l'on découvre que la mort cacherait une clarté à l'éblouissante beauté, pleine de vie, pourrait-on dire. La source noire. Aux portes de la mort, c'est une nouvelle approche de la vie, de la connaissance, de la mémoire...
On les appelle les « sortants vers la question », ces hommes et ces femmes issus des milieux utra-orthodoxes israéliens qui, un jour, décident de rejoindre la vie laïque. Ce choix douloureux les plonge dans un univers inconnu où ils sont coupés de leur famille, souvent sans ressources et sans éducation autre que religieuse. Là d'où ils viennent, la vie est réglée de façon précise et immuable, soumise à une loi implacable mais rassurante. Là où ils vont, ils sont seuls face à eux-mêmes.
Au sein d'une association d'aide aux sortants, à Jérusalem, Florence Heymann a rencontré beaucoup de ces déserteurs. Elle restitue leurs cheminements chaotiques à travers des portraits intimes et attachants : des dissidents, des « apostats sortis du placard », des suicidaires, des marginaux, des « kippas roses », des voyous... Autant d'individus réclamant simplement le droit de choisir leur vie, loin de leur monde religieux d'origine, ultra sectaire, dans lequel même le sexe et le téléphone sont estampillés cashers. Parfois réussies, parfois tragiques, ces sorties du « ghetto » sont toujours un voyage fascinant, un apprentissage de la liberté semé d'embûches et de doutes.
Un travail totalement inédit qui nous donne à découvrir le monde fermé des ultra-religieux et les parcours poignants d'êtres en quête de leur vérité.
Jean-Denis Bredin est l'auteur, entre autres, de Une singulière famille (Fayard, 1999), L'affaire (Fayard, 1993), Sieyes (Fallois, 1988), L'affaire Caillaux (Gallimard, 1985), et de romans et nouvelles, tels que L'enfant sage (Gallimard), L'absence (Gallimard), Battements de coeur (Fayard), Rien ne va plus (Fayard). Il nous livre ici son Ce que je crois sous forme d'une brève missive à Dieu le Fils.
Tel un Job moderne, Jean-Denis Bredin, « vieillesse venue », demande des comptes à Dieu le Fils, le soumet à la question, lui soumet ses suggestions, tantôt avec émotion, tantôt avec légèreté : sur la mort, les souffrances et les injustices, la création de l'univers, le purgatoire et le paradis, le sort fait à Judas, à Marie et à Joseph, les âges de la vie, le plaisir charnel, l'intelligence et la sottise, la vanité...
Jamais l'auteur n'avait écrit un livre aussi personnel, où dans l'adresse à Dieu s'avouent l'intimité, la vie intérieure et l'équation familiale (« les étrangetés de votre famille m'ont souvent rappelé les complications de la mienne et les drames, avoués ou non, dans lesquelles vécurent beaucoup d'enfants dont je fus [...] La triste vérité ne semblait-elle pas que vous étiez orphelin de père, ou né de père inconnu ? »).
Jamais la plume étincelante du moraliste ne s'est faite plus mordante dans l'ironie (« il est vrai que vous avez un beau jour décidé, sans m'en avoir parlé, de me sauver, de me priver de la damnation éternelle, vous me devez peut-être cette infime réparation »), plus étincelante dans l'aphorisme (« Puis-je vous dire que je vous espérais sans miracles ? »), plus touchante dans le désarroi (« Nous, les exclus de la Foi, nous savons bien que vous ne croiserez pas notre chemin, que nous crèverons dans le doute »).
Chacun le sait, notre monde prendra fin le 21 décembre 2012. Cette promesse d'apocalypse nous viendrait de l'antique calendrier maya, censé s'achever à cette date fatidique.
Deux cents personnes suivent la prophétie de très près : les habitants de Bugarach, petit village de la haute vallée de l'Aude, en plein pays cathare. Il serait le seul à survivre au cataclysme.
Bugarach est devenu le lieu de toutes les folies, où se concentrent tous les fantasmes millénaristes, prophétiques, délirants. Et aussi bien les intérêts d'argent. Nicolas d'Estienne d'Orves a passé plusieurs semaines à Bugarach pour tenter de comprendre. A mi-chemin entre enquête ésotérique et journal de bord drôlatique, son récit dresse le portrait d'une France parallèle, où le plus fou est toujours possible. Bienvenue dans le village de la fin du monde.
"L'astrologie domine l'histoire des civilisations. Honorée au cours des siècles par les plus grands génies : philosophes, poètes, savants, théologiens, reniée officiellement depuis trois siècles, elle nous place devant un grand problème de la vie de l'esprit: est-elle une monumentale illusion de l'humanité ou un progrès pour la science admise?".
La femme lapidée, c'est Soraya M., accusée d'adultère et victime des lois islamiques qui prescrivent la lapidation chaque fois qu'un mari se sent trompé ou bafoué. Ce document raconte les derniers moments de la vie de Soraya M., depuis le verdict rendu par les hommes du village jusqu'à sa mort sous les pierres jetées par ses proches. L'auteur, envoyé spécial de {l'Express} et {Paris-Match}, s'est rendu clandestinement, en février 1987, dans son pays d'origine (où il est condamné à mort depuis 1979). Il a reconstitué heure par heure cette macabre exécution dont sont victimes, chaque année, des centaines de femmes. Il a retrouvé les principaux acteurs de cette tragédie funeste et les décrit dans leur vérité la plus crue. Freidoune Sahebjam a publié en 1985 {Je n'ai plus de larmes pour pleurer.}
« Reviens Mahomet, ils sont devenus fous ! » Cette inscription, découverte par l'auteur sur le mur d'un village afghan, illustre parfaitement le fossé qui s'est creusé, au fil des siècles, entre la parole du Prophète et celle des islamistes extrémistes... Pendant plus d'un quart de siècle, Freidoune Sahebjam a sillonné le monde islamique et en a rapporté des centaines de témoignages, autant de récits d'hommes, de femmes et d'enfants victimes de la barbarie extrémiste. Les affaires relatées impliquent souvent des civils anonymes, mais aussi des religieux connus voire des chefs de l'Eglise, comme lors du procès et de l'exécution des dirigeants de l'Église protestante en Iran. Ce document met en lumière l'interprétation et l'application des versets du Coran par certains religieux musulmans qui, lors de procès factices, condamnent et mettent à mort en masse, pour non-respect des lois coraniques ou talibanes et appartenance à une autre religion que l'islam. Les faits décrits couvrent plus d'une vingtaine d'années, du début des années 1980 (avec l'arrivée de Khomeiny au pouvoir en Iran et la montée d'un islamisme extrême dans la région du Caucase) à aujourd'hui, et s'étendent de l'Iran à l'Afghanistan en passant par le Pakistan, le Tadjikistan, l'Azerbaïdjan, l'Irak et le Cachemire.