La philosophie latino-américaine s'est divisée en deux orientations principales : soit dévalorisée parce que l'on considérait qu'elle ne faisait que reprendre la pensée européenne ; soit on a tenté de la sauver à partir de perspectives étrangères à la philosophie. Roberto Luquin s'interroge sur le sens que peut avoir une recherche sérieuse sur la pensée spéculative d'un philosophe latino-américain. Il soutient que le vasconcelisme est une authentique pensée philosophique, il s'agit d'un geste créateur qui a su faire le lien entre la pensée philosophique et la pratique politique.
"Cette oeuvre établit les bases d'une véritable culture de la communication par le théâtre", un questionnement sur la pensée du corps dans l'expression théâtrale en relation avec le monde et dans une problématique de résistance: l'expression gestuelle corporelle, la biomécanique, le vocabulaire du mouvement, la création collective, l'improvisation, le corps vivant en action, le corps des mots, la conscience dansante du corps, la parole et le corps poétique, le corps virtuel et le corps réel.
La lecture de l'oeuvre de Blanchot ouvre de nouvelles perspectives, de nouveaux champs de recherche. Il s'agit d'une oeuvre qui incite à s'engager dans des voies inédites : une sorte de décloisonnement de la littérature, illustrée par son avant-dernier livre, L'écriture du désastre, qui montre que l'écriture est à la fois puissante et dérisoire. Suivant la loi du poète, nous sommes inévitablement pris au piège par l'écriture, mais cette nouvelle forme d'emprisonnement est aussi un lieu d'exil qui nous tient compagnie.
L'oeuvre de María Zambrano, témoin exceptionnel de certains des plus importants événements historico-culturels du XXe siècle, est l'une des plus remarquables contributions à la pensée contemporaine. Cet ouvrage se compose d'un certain nombre d'essais qui se rapportent, en premier lieu, à la particularité de l'écriture de Zambrano. Ils se concentrent, d'autre part, dans les caractéristiques qui font la singularité du mode de philosopher de l'auteur. Enfin, une partie de l'ouvrage est consacrée au dialogue que l'auteur entame avec les penseurs de son époque.
Entre poésie et philosophie, l'essai choisit l'une des figures les plus illustres de la poésie arabe des années 1930 : Abul Qacem Chabbi, pour y puiser les innombrables traits de cette union controversée. S'appuyant sur ses traductions remarquables du recueil poétique intitulé "Cantiques à la vie" et l'essai philosophique "L'imaginaire poétique chez les arabes", l'auteur
ouvre pour la première fois l'accès aux poèmes de Chabbi et à une compréhension critique de leur impact sur la culture arabe.
L'auteur a consacré en précurseur ses travaux à la surdité telle qu'elle est vécue, telle que chacun d'entre nous peut en avoir l'expérience, la surdité entendue dans un sens sociologique comme rapport, ou plus exactement comme rupture dans un rapport. La rupture se nourrit du déni, de l'intolérance et du racisme vis-à-vis des Sourds, au point de mettre en cause leur existence. Cet ouvrage est le récit de ce combat collectif contre le déni, dans lequel Bernard Mottez a tenu un rôle essentiel depuis 1975, pour que la langue des signes française et les Sourds soient enfin accueillis au coeur de la cité.
Quatre essais sur Sartre est axé sur le rôle de l'imagination dans l'oeuvre de J.-P. Sartre. Le premier essai rejette la lecture courante selon laquelle l'existentialisme est un humanisme, le second se penche sur l'ontologie de L'Etre et le Néant, le troisième instaure un jeu de miroir entre Rousseau, Kierkegaard et Sartre, le quatrième se bâtît au fil de l'autobiographie de Sarah Kofman.
Qu'est-ce qu'être sceptique ? Mais surtout, peut-on vraiment être sceptique ? Les Essais de Michel de Montaigne offre pourtant le portrait de quelqu'un qui vécut, pensa, jugea, sentit même en sceptique, ou tout du moins qui le voulut profondément. Pour quelles raisons ? C'est ce que cet ouvrage veut expliquer, en analysant également les principales figures de ce scepticisme.
Tissés dans le champ même de l'intime, l'écriture et la psychanalyse entretiennent des relations étroites. De l'écriture, il vient se dire quelque chose du corps, une manifestation particulière de l'intime qui entendrait livrer ce à quoi nous sommes habituellement sourds. L'étude questionne ainsi ce que la lettre articulée au corps produit comme vérité. Mais quelle est-elle ? En quoi "la vérité" excède toute représentation ?
En s'appuyant sur l'oeuvre de Marcos García, les auteurs de cet ouvrage constatent que c'est l'écroulement de la domination totalitaire qui est à l'origine de la renaissance du politique en Amérique latine. La préoccupation pour la politique s'est renforcée et renouvelée à la suite de cet assaut contre la citoyenneté. Une philosophie politique rénovée sera-t-elle alors le pivot pouvant articuler la tradition critique et la question de l'émancipation ? Il ne s'agit pas ici de récupérer la philosophie politique, mais d'un événement historial : le retour de la politique elle-même.
Centré sur les conditions de l'action collective et de la formation de ses acteurs, et tirant parti de l'expérience des mouvements protestataires et utopiques liés à la crise argentine de la dernière décennie, cet ouvrage entreprend de refonder la pragmatique en lui incorporant la thèse (venue de Benjamin et Arendt) d'une force illocutionnaire non conventionnelle qui déjoue les jeux de langage établis et institue l'horizon d'une "violence non violente".
Cet ouvrage reconstitue la trajectoire du célèbre rapport Nunca Más élaboré par la Commission Nationale sur la Disparition de Personnes (CONADEP) au retour de la démocratie argentine, en se penchant sur les luttes menées par divers acteurs concernant la mémoire du passé conflictuel et son interprétation. Sur la base d'entretiens l'auteur montre comment l'enquête menée par la Commission est parvenue à établir une nouvelle vérité publique sur les disparitions et ses responsables.
Différents itinéraires intellectuels, de Cousin à Durkheim, de Vacherot à Benda, témoignent d'une tension morale commune dont le but est de bâtir une nouvelle citoyenneté. Car il s'agit là, dans le cadre du libéralisme, d'une succession ininterrompue de réflexions sur la décomposition de la société organique. La terreur panique du jacobinisme n'est pas alors uniquement un résidu des contradictions engendrées par la révolution, mais une réponse au processus de massification de la politique.
"Poème magique", considéré comme une véritable oeuvre de référence, le conte "Henri d'Ofterdigen" ouvre de nouvelles perspectives, en réaction contre l'Aufklärung et en contrepoint au "Wilhem Meister" de Goethe. Dans sa réflexion, par des dialogues à des fins éducatives ou par l'évolution de mythes succeptibles de confirmer sa vocation de poète, Novalis mène une introspection qui apporte une nouvelle dimension à l'oeuvre littéraire.
La politique culturelle de L'État contemporain doit faire face au défi simultané de la culture et de l'éducation, en sauvegardant les capacités créatives des élites tout en développant l'instruction des masses. En proposant une éducation qui saurait puiser aux leçons de la pensée classique de Platon et en établissant des liens profonds avec la complexité de l'histoire, l'auteur développe un audacieux modèle éducatif fondé sur la culture et sur une vaste démocratisation de l'enseignement.
Poésie, utopie, résistance... Trois termes dont on pourrait se demander s'ils ne sont pas tant usités qu'ils serviraient d'alibi à de grandes vacances d'idées et de valeurs. A travers la réflexion esthétique philosophique, l'étude détaillée de cas et des témoignages directs, l'auteur réveille en nous une saison de lumière entre l'actualité et la mémoire de toujours, la quête d'autre monde et sa poursuite intarissable, les gestes de résistance au quotidien et une authentique conduite poétique de l'existence.