Dans ce texte, commencé clandestinement en 1974 et repris en 1990 après vingt-six ans d'emprisonnement, Nelson Mandela raconte comment le petit campagnard né en 1918 et élevé dans les vallées fertiles et verdoyantes du Transkei, à 900 kilomètres au sud de Johannesburg, ouvrit le premier cabinet d'avocats noirs en Afrique du Sud et devint l'un des principaux responsables de l'ANC, le fer de lance de la lutte contre l'apartheid. Étape après étape, on comprend comment et à quel prix Nelson Mandela et ses partisans ont réussi à instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud.
Plus personne ne peut vous dire comment les bons élèves de cette école de campagne du Missouri ont occupé leurs vacances d'été 1860. Non. Le seul qui soit resté dans l'Histoire, c'est Simon Green, le cancre, celui qui avait quadruplé son CE1. Cette année-là, les dindes avaient pondu comme des lapins. Beaucoup trop. Valaient des clopinettes. Cette année-là, à Denver, à mille kilomètres d'ici, on bâtissait à tour de bras, et rien à se mettre sous la dent. Là-bas, ils étaient prêts à payer une dinde cinq dollars. C'est bien simple, Simon, à peine sorti de l'école, il a fait ses comptes. A acheté mille dindes. Et s'est juré de faire fortune à la fin de l'été. Et vogue la galère !11-13 ans.
Calpurnia Tate a onze ans. Dans la chaleur de l'été, elle s'interroge sur le comportement des animaux autour d'elle. Elle étudie les sauterelles, les lucioles, les fourmis, les opossums.
Aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible, elle note dans son carnet d'observation tout ce qu'elle voit et se pose mille questions. Pourquoi, par exemple, les chiens ont-ils des sourcils ? Comment se fait-il que les grandes sauterelles soient jaunes, et les petites, vertes ? Et à quoi sert une bibliothèque si on n'y prête pas de livres ?
On est dans le comté de Caldwell, au Texas, en 1899. Tout en développant son esprit scientifique, Calpurnia partage avec son grand-père les enthousiasmes et les doutes quant à ses découvertes, elle affirme sa personnalité au milieu de ses six frères et se confronte aux difficultés d'être une jeune fille à l'aube du XXe siècle. Apprendre la cuisine, la couture et les bonnes manières, comme il se doit, ou se laisser porter par sa curiosité insatiable ? Et si la science pouvait ouvrir un chemin vers la liberté ?
Addie est autiste. Lorsqu'elle apprend en cours d'histoire que sa petite ville de Jupiner a persécuté, torturé et exécuté au Moyen Âge des dizaines de sorcières, elle est bouleversée. Ces femmes accusées de sorcelleries n'étaient-elles pas autistes ou neuroatypiques comme elle ? Victime de brimades en classe, Addie se sent particulièrement concernée par leur sort. Elle décide de mener campagne pour que la ville de Jupiner rende hommage à ces sorcières injustement traitées.
L'hospitalité et la bienveillance y régnaient. On y chantait souvent. Les malheureux y trouvaient refuge et ni leurs faiblesses ni leurs différences n'étaient tenues pour des défauts. Mentor était un maître d'école sage et respecté. Le Troc servait à échanger des biens agréables et nécessaires. Tout autour, Forêt veillait. Et puis, l'inquiétude et le secret ont fait leur entrée à Village. Quelque chose a changé. Matty a naguère été accueilli à bras ouverts à Village, alors qu'il était un réfugié révolté, abîmé par la violence et la misère, et voilà qu'il entend parler d'un projet de fermeture des frontières. Lui qui ne rêve que de guérisons et de vies calmées, grâce au don extraordinaire qu'il vient de se découvrir, il voit les rancoeurs, les envies et les peurs naître partout. Même Forêt devient menaçante. Pourquoi ? Est-il encore temps de revenir en arrière ? Entre 12 & 16 ans.
Pendant près de trois ans, le fils d'un boulanger de Damas tient son journal. Il fait ainsi la chronique d'un vieux quartier de la capitale syrienne, véritable mosaïque de nationalités réunies par les hasards de l'histoire. Il trace aussi le portrait d'une foule de personnages attachants: sa mère d'abord, à laquelle l'unit une complicité exceptionnelle; son vieil ami Selim, qui mêle sans cesse dans ses écrits le mythe et la réalité; Nadia, la jeune fille qu'il aime, et bien d'autres encore. Mais surtout, il découvre peu à peu la situation politique de son pays, marquée par l'injustice, l'absence de liberté et la répression de toute opposition. Pour témoigner de cette réalité - et la dénoncer - il n'a qu'une ambition: devenir journaliste.
Depuis son plus jeune âge, Daniel Cunningham a vécu enfermé, avec pour seule compagnie les livres et sa mère - qui l'a gardé reclus, à l'écart du monde extérieur, et qui n'a cessé de lui répéter qu'il était malade. Un jour, des coups frappés à la porte vont tout changer.
Des voisins ont découvert son existence, et résolu de libérer Daniel de l'emprise de sa mère. Pris en charge par le docteur Marlow et sa famille, il va découvrir peu à peu que tout ce qu'il tenait pour vrai jusque-là n'était qu'un tissu d'histoires racontées pour le protéger. Mais le protéger de quoi ?
De sa vie d'avant Daniel n'a gardé qu'une maison de poupée. Et pas n'importe quelle maison de poupée : c'est la réplique exacte de la maison natale de sa mère, une maison qui recèle de nombreux et sombres secrets. Jusqu'à quels vertiges ces secrets conduiront-ils Daniel ?
Chap n'a pas cherché à se faire passer pour un autre, il a simplement laissé faire.
Dans ce foyer d'urgence pour jeunes paumés où il refusait obstinément de donner son nom, les gens du centre sont venus le voir avec une photo, celle d'un ado porté disparu qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Chap a fini par dire ce que les autres attendaient, que c'était bien lui Cassiel Roadnight ! Et puis tout s'est enchaîné, la soeur de Cassiel est venue le chercher pour le ramener chez lui, dans sa maison, où l'attendaient sa mère et son grand frère.
Chap n'a pas pensé qu'il allait vivre sous leur regard, chaque jour, chaque heure, chaque seconde et qu'il ne pourrait jamais se détendre ni se laisser aller. Un geste déplacé, un mot de travers, une mauvaise réaction risqueraient de donner l'alarme et de tout faire basculer ! Il n'a pas imaginé non plus que Cassiel pouvait cacher un secret monstrueux, et que c'est lui, Chap, qui allait en hériter.
C'est la fin de l'été. Larkin, ses parents, sa grand-mère, et son ami Lalo regardent partir le dernier ferry pour le continent. A partir de maintenant, l'île leur appartient de nouveau, à eux et aux autres insulaires. Pourquoi, cette année, ressentent-ils ce moment comme un abandon ? Est-ce à cause de ce drame récent dont personne ne parle, mais qui occupe l'esprit de chacun ? « Il faudrait que quelque chose de nouveau et d'excitant arrive », dit Byrd, la grand-mère. Le destin la prend au mot. Posé sur le gravillon de l'allée qui mène à leur maison, il y a un panier. Dans ce panier, il y a un bébé qui pleure. « Voici Sophie, elle a presque un an. Par pitié gardez-la. Je reviendrai la chercher un jour. Je l'aime. », dit le message. C'est le début d'un bonheur qui porte en lui-même sa fin. C'est peut-être aussi une chance.
De l'or, de l'or, de l'or ! En 1523, le général Pizarro part à la conquête du Pérou et entre dans la ville de Cajamalca. Ses hommes et lui sont éblouis par ce qu'ils découvrent : il y a de l'or partout. Pour s'en emparer, Pizzaro a un plan : il va capturer l'Inca, l'empereur du Pérou, et réclamer le plus d'or possible en échange de lui. Mais jusqu'où ira cette fièvre de posséder, violente et incompréhensible ? Et aura-t-elle jamais une fin ?
Un dimanche d'ennui et de pluie, Mandy répond à l'une des annonces de son magazine pour adolescents. Il y a un nom : Tracey, une boîte postale à Prescott, très loin de chez Mandy, à l'autre bout du pays. C'est une fille qui cherche des correspondants. D'abord par jeu, puis de plus en plus sérieusement, avec bientôt toute la fougue qu'on met dans les histoires d'amitié comme dans les histoires d'amour, quand on a quinze ans, Tracey et Mandy font connaissance. Elles se racontent. Elles s'apprivoisent. Elles commencent par broder un peu, par enjoliver certaines choses, mais très vite, elles finissent par se dire la vérité, toute la vérité. La vérité, c'est que Tracey est en prison, dans un centre de détention pour mineures. La vérité, c'est qu'elle n'est pas celle que Mandy croyait. Et réciproquement. Ce qui plaisait à Tracey, au début, chez Mandy, c'était sa « normalité «. Famille, lycée, amoureux, loisirs. Or chez Mandy aussi, il y a une faille. Elle a peur de quelque chose. Ou plutôt de quelqu'un. C'est Steve, son frère. Il a dix-sept ans, et il la hait....A partir de 12 ans.
Les pêcheurs l'ont surnommée Claire de l'eau. Quand ils l'ont arrachée aux flots et ramenée au village, la jeune naufragée ne se souvenait de rien, sauf de son prénom. Personne ne sait qu'elle a grandi dans la communauté, une société où les couleurs n'existent pas et où les émotions sont interdites. Personne ne peut imaginer qu'elle a été programmée pour être mère porteuse, qu'elle a été inséminée à l'âge de quatorze ans, qu'elle a eu un fils, qu'on le lui a arraché. Depuis, Claire n'a plus jamais été la même, obsédée par cet enfant qu'elle a tenu une seule fois dans ses bras, hantée par ses boucles blondes et ses yeux clairs. Elle fera tout pour retrouver son fils, jusqu'à accepter un terrible sacrifice... Avec Le fils, Lois Lowry clôt le cycle du Passeur entamé en 1993 et publié avec un immense succès dans le monde entier. Elle a fait la une du New York Times Book Review lors de la sortie du Fils en octobre 2012 aux États-Unis. C'était la première fois qu'une auteure jeunesse faisait la une depuis J. K. Rowling.
En 1735, Esther Brandeau a quatorze ans. Fille illégitime d'un marchand d'étoffes réputé, elle vit dans un village du sud de la France. Pour échapper à un mariage arrangé, Esther s'enfuit. Elle va vivre plusieurs vies : tour à tour protégée d'une courtisane, boulanger, matelot, elle devra, pour se sauver des périls, changer plusieurs fois d'identité. Portée toujours par l'espoir de retrouver Philippe, un marin qui lui a permis de réchapper d'un naufrage, elle tombe d'un monde dans un autre, et du Vieux Monde dans le Nouveau. Elle arrive à Québec, dans la province de la Nouvelle-France, alors une colonie catholique dont l'entrée en est interdite aux personnes de confession juive, comme elle. Jusqu'où Esther sera-t-elle prête à aller pour accomplir son destin ? 11-13 ans.
Tout est calme à Montemorso, un village à la frontière italo-slovène, lorsqu'un éperon rocheux se détache de la montagne et écrase un pêcheur. Les vieillards du village commencent à murmurer que le « Sceau de Pierre », le rocher qui protégeait la ville des esprits depuis des milliers d'années, s'est effondré. Cela semble être une vieille légende, mais des faits étranges se succèdent : un garçon perd mystérieusement la vie lors d'une excursion, le lac ondule en vagues anormales et une femme entend la voix de son mari, mort depuis plus de cinquante ans. Que se passe-t-il ? Blue, 13 ans, a le sentiment que des voix essaient de lui parler. C'est le cas : c'est Vous, un peuple venu d'ailleurs pour chercher refuge dans le royaume des êtres humains. Heureusement, Blue est disposée à les écouter.
Trent ne fait que son métier, mais il le fait bien. Il le fait mieux que personne. Son métier consiste à interroger des suspects. Jusqu'à ce qu'ils avouent leur crime. Face à lui, ils finissent toujours par avouer. Trent a quelque chose d'irrésistible. « Sa touche magique » disent les journaux. Jusqu'au jour où le crime est particulièrement horrible et la récompense promise à Trent particulièrement désirable. Quitter enfin son bled pourri du Vermont. Faire carrière. Le petit-fils du sénateur Gibbons était en CE2 avec Alice, la victime, sept ans. « La ville a besoin d'une arrestation, les familles sont bouleversées. [...] Je tiens toujours mes promesses », dit le sénateur. La police a mis la main sur Jazon, douze ans, qui a passé l'après midi à faire un puzzle avec Alice. C'est un garçon original, maladroit, timide, violent à ses heures. Très observateur. Épris de justice. Un marginal, donc. Le seul problème, c'est qu'il nie. Trent se met au travail.
Cette année, Miranda Hilliard a besoin de quelqu'un pour s'occuper de ses trois enfants, Lydia, Christopher et Natalie, et de la maison. « Pourquoi pas moi ? » propose Daniel, son ex-mari, un acteur au chômage. « Pas question », réplique Miranda. Elle veut une personne de confiance, quelqu'un de solide, avec des principes et sans aucune fantaisie. Tout le contraire, pense-t-elle, de Daniel. Alors arrive Madame Doubtfire. Une vraie perle. Du moins en apparence. Car un père acteur peut être prêt à tout, et même à se déguiser en gouvernante poudrée pour être avec ses enfants. Mais comment va-t-il faire pour n'éveiller les soupçons ni de ses enfants ni de Miranda ?
Dante a beau porter un prénom de poète, il a du mal à aligner deux phrases. Ses parents étant partis travailler à Hong-Kong, il doit terminer l'année scolaire à Venise, chez son intraitable grand-mère. Dès sa première rencontre avec le vieux professeur censé l'aider à passer son examen, Dante est ébloui : Casimo Dolent prépare le chocolat chaud comme personne, il élève une ribambelle de chats, et il est en passe de découvrir la recette de la télépathie... Lorsque celle-ci sera mise au point, il suffira à Dante de fermer les yeux pour voir à travers le regard de Virgile, le chaton nouveau-né qu'il lui a promis. Dante a du mal à y croire... Mais quand Casimo s'éteint, quand Virgile est adopté par une petite fille et quand la petite fille est kidnappée, Dante est bien forcé d'y croire, parce qu'il a tout vu. À distance, et en fermant simplement les yeux.
Les filles, c'est comme le poisson. Ça se gâche vite et ça ne se garde pas. " Ainsi parle Messire Rollo, chevalier du village de Stonebridge, dans l'Angleterre de la fin du XIIIe siècle. Sa fille Catherine a treize ans, et Rollo trouve qu'il est grand temps de la marier. Les soupirants défilent au manoir. Aucun ne trouve grâce aux yeux de Catherine. L'un est moche, l'autre est bête, un troisième est trop vieux, un autre encore sale comme un cochon. Il y a bien le doux oncle Georges, mais son coeur est pris par une autre. En réalité, Catherine ne veut pas se marier du tout. Elle ruse, elle jette des sorts, elle tente des fugues pour échapper au funeste destin qui la guette. Et en attendant d'être vraiment libre, elle consigne ses faits et gestes, ses pensées et les événements du village dans son beau livre de vélin. C'est son frère Edward, futur moine, qui lui a conseillé d'écrire tous les jours " pour devenir moins puérile et plus instruite ". Alors, pleine de rage parce que son père ivre l'a battue, ou débordante d'espoir à la perspective d'une évasion, Catherine écrit, chaque jour que Dieu fait, et raconte tout en détails, d'autant plus volontiers que, quand elle écrit, sa mère la dispense d'accomplir toutes les corvées ménagères qu'elle déteste : filer la laine, faire bouillir le linge, broder, coudre et ourler. La vie au manoir est rythmée par les travaux, les récoltes, les fausses couches de la Dame, mais aussi les fêtes religieuses et les banquets où défilent les invités de passage qui apportent les nouvelles du monde, et où circulent des plats étranges : anguilles à la gelée de coing, hérissons à la crème, serpents de mer aux pommes. Et le jour où un abbé confie à Catherine un petit livre des saints, elle décide de faire de son journal un livre, aussi héroïque et étonnant qu'une vie de martyre. Ce livre a reçu, en 1995, le "Newbery Honor Award" et le "Golden Kite Award".
Jerry est un élève de première année dans un lycée banal. Il va devenir à son insu l'enjeu d'une lutte de pouvoir entre le directeur de l'école et le chef d'une société secrète (« les Vigiles ») qui règne sur les élèves. Chacun tente de le dominer et de le manipuler pour l'obliger à vendre, ou pas, des chocolats. Quoi qu'il fasse il est toujours perdant et se retrouve au ban de la communauté du lycée. A partir de 14 ans.
El Patròn a cent quarante ans et il est l'homme le plus puissant du monde. Il règne sans partage depuis son luxueux palais décoré de son emblème, le scorpion, sur Opium, ce nouveau pays créé au XXIe siècle, entre le Mexique et les États-Unis, entièrement dédié à la culture du pavot et à l'enrichissement des trafiquants de drogue. Quand il mourra, il emportera dans sa tombe ses richesses, mais aussi ses serviteurs et sa maisonnée, comme les pharaons et les anciens rois chaldéens. Mais, pour l'heure, El Patròn n'a pas l'intention de mourir. Il veut vivre neuf vies. C'est à cela que servent les clones, des réservoirs d'organes jeunes et sains que l'on décérèbre à la naissance. El Patròn est si orgueilleux qu'il a exigé que Mattéo, son clone, fasse exception à la règle et grandisse avec son cerveau. Le problème, c'est que, quand on a un cerveau, on s'en sert.
Dans la vie, il faut se battre. Dane Washington ne le sait que trop bien. À la moindre occasion, ses poings le démangent et ils parlent pour lui. Jusqu'à présent, ses bons résultats au lycée lui ont évité les plus gros ennuis. Seulement, il n'a plus droit à l'erreur : encore une bagarre et ce sera l'exclusion. Mais la violence, Dane ne parvient pas à la contrôler. Sa dernière chance s'appelle Billy D., un garçon qui vient de s'installer à côté de chez lui avec sa mère. Billy D. est trisomique, il n'a pas les moyens de se défendre, et certains en profitent. Si Dane acceptait d'être son ambassadeur au lycée, cela pourrait lui offrir le salut. Billy D. a une autre mission pour Dane : il voudrait qu'il l'aide à retrouver son père. Leur seul indice : un atlas des États-Unis, et des énigmes à toutes les pages ou presque.
Quand il rencontre Don Diego, à Madrid, vers 1625, Juan de Pareja a déjà appris beaucoup de choses dans sa courte vie d'esclave noir. Il a vu mourir des gens de la peste, et il a eu à se méfier d'autres qui se disaient compatissants. Il a appris à lire et à ne pas s'attirer les foudres de ses maîtres. Avec Don Diego, qui est le grand peintre Velázquez, il va voir s'ouvrir devant lui un champ bien plus vaste de connaissances. Son nouveau maître, en effet, lui apprend comment regarder, mais le blesse en refusant de lui enseigner son art. C'est que les esclaves n'ont pas le droit de peindre. Pour la première fois, Juan, qui n'est pas un rebelle, désobéit, agit en secret, parce qu'il ne peut s'en empêcher.Aux côtés de Velázquez, il parcourt l'Italie et l'Espagne, rencontre Rubens et une jeune fille révoltée qui sait l'avenir.
Tout le monde est d'accord pour dire que les adolescents sont des gens infréquentables, et Will le premier. Depuis quelques temps, sa s½ur Estelle fait régner une ambiance explosive au 27, avenue des Métairies. Elle est aussi aimable qu'un bouledogue en proie à une rage de dents et s'habille comme la fille de Dracula. Côté parents ? Que peut-on penser d'une mère qui rentre chez elle par la fenêtre du salon pour éviter de parler à sa fille ? Et d'un père qui crie « Alerte ! » et disparaît sous sa couette quand sa fille - la même - pousse la porte de sa chambre ? La crise d'adolescence serait-elle contagieuse ? Cela signifierait alors que la guerre ne fait que commencer au 27, avenue des Métairies.
Il faisait très froid. Une fillette d'une douzaine d'années était blottie dans le tas de fumier. Elle avait passé la nuit là. Le fumier ne sentait pas tellement plus mauvais que tout ce qu'elle avait connu jusqu'alors. Et il tenait chaud. Cette fille n'avait pas de prénom. Elle ne connaissait personne. Elle vivait de restes de nourriture qu'elle récupérait au fond des cours ou dans les porcheries juste avant qu'on ne la chasse à coups de bâton. - Hé, toi ! Es-tu morte ou vivante ? Une femme se tenait debout devant elle. Elle avait le nez pointu, son regard était perçant. C'était la sage-femme du village et elle avait besoin d'une apprentie.