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Éditions des Équateurs
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Ce périple, les trois jeunes gens l'ont entrepris au mépris du danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs fiancées respectives. Ils l'ont fait pour le rayonnement de la France, le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps.
Il en résulte un roman d'aventure avec de l'action à l'intérieur et aussi des temps calmes et du passé simple. Ceci est une expérience de lecture immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l'oeuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes.
L'éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d'instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d'écran et pourries à la moelle. -
2 janvier 1949, dix-huit footballeurs du bourg de Corps-Nuds, en Bretagne, au retour d'un match dans une commune voisine, trouvent la mort dans un accident . Cette tragédie a marqué la France entière et pesé sur l'enfance de Jean-Paul Kauffmann, enfant du même village.
À partir de cette tragédie , de cette scène originaire, il va se lancer dans une enquête . « Depuis, mon enfance, je me suis toujours vu confronter à des choses incompréhensibles, des secrets, des énigmes à résoudre.... L'intuition de l'inexplicable s'est très tôt emparée de moi. »
Comment un fait divers peut-il déterminer la pente d'une existence qui va dévaler vers la journée du 22 mai 1985, où Jean-Paul Kauffmann sera enlevé à Beyrouth et détenu en otage pendant trois années ?
Après l'accident libanais, ce récit s'est imposé à l'auteur. Sans cet enlèvement qui a fait remonter à la surface sa première jeunesse, Kauffmann n'aurait probablement jamais eu le désir de la raconter. Elle l'a surtout protégé . Grâce à cette enfance, au souvenir de l'étrange église du village, de la boulangerie paternelle, une partie de sa vie a échappé à ses ravisseurs .
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L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement.
Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées. -
« Oui, avoue le chevalier, je suis peut-être fou, mais à tout prendre je le suis moins que la société où nous vivons ».
Si chacun se retrouve dans Don Quichotte, c'est qu'il s'agit de l'oeuvre qui, par excellence, nous permet de faire face à un monde privé de sens. L'ingénieux hidalgo est le symbole de l'homme moderne confronté à un univers dont toutes les structures signifiantes se délitent. Sa réponse : croire sans relâche et faire comme si. Voilà ce que conseille le roman de Cervantès : substituer au monde réel un imaginaire où l'on puisse conserver espoir.
Don Quichotte n'est pas un simple personnage, il est aussi auteur, celui de son destin . De toute l'histoire de la littérature, il est le premier personnage à décider de vivre sa vie comme dans les livres. Ce « premier beatnik, la moto en moins » franchit la barrière séparant la fiction de la réalité, faisant de ce roman absolument moderne celui du dévoilement de toutes les apparences et de la transgression de toutes les limites.
Aujourd'hui encore, on apprend des efforts comme des revers de ce personnage. Ses épreuves renvoient à quantité d'expériences contemporaines : les mondes virtuels, le complotisme, la nécessité des utopies ou l'importance de l'engagement. La nature comique de ce chef-d'oeuvre de la littérature universelle, comme un pied de nez lancé depuis plus de quatre siècles à la face du monde, nous oblige à rire de l'existence plutôt que d'en pleurer.
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Deux hommes, une gare, un train. Un roman qui part en retard, s'arrête sur les voies et finit
en eau de boudin.
Deux copains rêvent d'aventure. Se procurent à cet effet un baluchon et deviennent
vagabonds. De nuit s'introduisent dans une gare de marchandises, et se cachent dans un
train. Ne savent pas quand ils partiront et où ils partiront. Ne savent même pas s'ils
partiront. Au petit matin le train s'ébranle.
Des jours durant, les deux amis brûlent le dur, comme on dit dans les romans de Jack
London, de Kerouac, de Jim Tully. À la différence près qu'ils ne verront pas Sacramento
ou les grandes plaines du Wyoming, mais Villeneuve-Saint-Georges, le parc naturel
régional du Gâtinais, Pouilly-sur-Loire, Nevers et Clermont-Ferrand... bref, le coeur de la
France !
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Notre-Dame de Paris : Ô reine de douleur, ô reine de victoire
Sylvain Tesson
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 15 November 2024
- 9782382848180
Une compilation inédite de tous les écrits de Sylvain Tesson dédiés à Notre-Dame.
À l'esprit, dans l'ordre : l'effroi, les analyses, les souvenirs.
L'effroi, c'est l'impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré.
Tout homme a un rendez-vous quotidien avec le paysage qu'il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l'église Saint-Julien-le-Pauvre où fut enterrée ma mère et l'église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans. Notre-Dame est là, tout près, reine mère de sa couvée d'églises.
Je séjourne «sous le commandement des tours de Notre-Dame » (Péguy dans Les Sept contre Paris).
S. T.
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Petit traité sur l'immensité du monde
Sylvain Tesson
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 9 June 2005
- 9782849900215
Pour ralentir la fuite du temps, sylvain tesson parcourt le monde à pied, à cheval, à vélo ou en canot.
Dans les steppes d'asie centrale, au tibet, dans les forêts françaises ou à paris, il marche, chevauche, mais escalade aussi les monuments à mains nues. pour mieux embrasser la terre, il passe une nuit au sommet de notre-dame de paris, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, recourt aux cabanes. cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. dans nos sociétés de communication, sylvain tesson en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi.
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" L'exil, c'est la nudité du droit. Rien de plus terrible. Pour qui ? Pour celui qui subit l'exil ? Non. Pour celui qui l'inflige. Le supplice se retourne et mord le bourreau. [...] Quoi que fassent les tout-puissants momentanés, l'éternel fond leur résiste. Ils n'ont que la surface de la certitude, le dessous appartient aux penseurs. Vous exilez un homme. Soit. Et après ? Vous pouvez arracher un arbre de ses racines, vous n'arracherez pas le jour du ciel. Demain, l'aurore. Pourtant, rendons cette justice aux proscripteurs ; ils sont logiques, parfaits, abominables. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour anéantir le proscrit. Parviennent-ils à leur but ? Réussissent-ils ? Sans doute. Un homme tellement ruiné qu'il n'a plus que son honneur, tellement dépouillé qu'il n'a plus que sa conscience, tellement isolé qu'il n'a plus près de lui que l'équité, tellement renié qu'il n'a plus avec lui que la vérité, tellement jeté aux ténèbres qu'il ne lui reste plus que le soleil, voilà ce que c'est qu'un proscrit. "
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La littérature ça paye !
Antoine Compagnon
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 4 September 2024
- 9782382847510
Au moment de la rentrée littéraire où on s'interroge toujours sur le sort et le devenir de la littérature , Antoine Compagnon, avec son esprit iconoclaste, signe un essai d'humeur et intempestif : La littérature, ça paye .
Ça paye parfois les écrivains quand ils ont une postérité , comme Baudelaire qui, bien qu'ayant mené une vie de pauvreté, connaitra la fortune posthume.
Mais la littérature ça paye surtout pour les lecteurs car la littérature peut être à la fois un éloge de la beauté , du temps immobile , le fameux « otium », opposé à une vie trop active, le « negotium ». Proust l'a d'ailleurs démontré : les médecins, les militaires, quand ils sont lettrés, sont toujours meilleurs que les autres.
Enfin, la littérature ça paye parce que, à notre époque, les fake news ou le narratif prennent le dessus, même sur la guerre. Un récit juste est la meilleure des armes . Il n'y a pas de vie réussie sans son récit.
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Un été avec Jankélévitch
Cynthia Fleury
- Éditions des Équateurs
- Un Ete Avec
- 31 May 2023
- 9782382845639
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L'Iliade est le récit de la guerre de Troie. L'Odyssée raconte le retour d'Ulysse en son royaume d'Ithaque. L'un décrit la guerre, l'autre la restauration de l'ordre. Tous deux dessinent les contours de la condition humaine. À Troie, c'est la ruée des masses enragées, manipulées par les dieux. Dans l'Odyssée on découvre Ulysse, circulant entre les îles, et découvrant soudain la possibilité d'échapper à la prédestination. Entre les deux poèmes se joue ainsi une très violente oscillation : malédiction de la guerre ici, possibilité d'une île là-bas, temps des héros de côté là, aventure intérieure de ce côté ci.
Ces textes ont cristallisé des mythes qui se répandaient par le truchement des aèdes dans les populations des royaumes mycéniens et de la Grèce archaïque il y a 2500 ans. Ils nous semblent étranges, parfois monstrueux. Ils sont peuplés de créatures hideuses, de magiciennes belles comme la mort, d'armées en déroute, d'amis intransigeants, d'épouses sacrificielles et de guerriers furieux. Les tempêtes se lèvent, les murailles s'écroulent, les dieux font l'amour, les reines sanglotent, les soldats sèchent leurs larmes sur des tuniques en sang, les hommes s'étripent et une scène tendre interrompt le massacre pour nous rappeler que les caresses arrêtent la vengeance.
Préparons-nous : nous passerons des fleuves et des champs de bataille, nous serons jetés dans la mêlée, conviés à l'assemblée des dieux, nous essuierons des tempêtes et des averses de lumière, nous serons nimbés de brumes, pénétrerons dans des alcôves, visiterons des îles, prendrons pied sur des récifs. Parfois, des hommes mordront la poussière, à mort. D'autres seront sauvés. Toujours les dieux veilleront. Et toujours le soleil ruissellera et révèlera la beauté mêlée à la tragédie. Des hommes se démèneront pour mener leurs entreprises mais derrière chacun d'eux, un dieu veillera et jouera son jeu. L'Homme sera-t-il libre de ses choix ou devra-t-il obéir à son destin ? Est-il un pauvre pion ou une créature souveraine ?
Les poèmes auront pour décor des îles, des caps et des royaumes dont un géographe, Victor Bérard, effectua dans les années 1920 une très précise localisation. La Mare Nostrum est ce haut lieu d'où a jailli l'une des sources de notre Europe, qui est la fille d'Athènes autant que de Jérusalem.
Mais une question nous taraude. D'où viennent exactement ces chants, surgis des profondeurs, explosant dans l'éternité ? Et pourquoi conservent-ils à nos oreilles cette incomparable familiarité ? Comment expliquer qu'un récit de 2500 ans d'âge, résonne à nos oreilles avec un lustre neuf, un pétillement aussi frais que le ressac d'une calanque ? Pourquoi ces vers paraissent-ils avoir été écrits pas plus tard qu'aujourd'hui, par un très vieux poète à la jeunesse immortelle, pour nous apprendre de quoi seront fait nos lendemains ? En termes moins lyriques (Homère est le seul maître en la matière) d'où provient la fraîcheur de ce texte ? Pourquoi ces dieux et ces héros semblent malgré la terreur qu'ils inspirent et le mystère qui les nimbe, des êtres si amicaux ?
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A l'écoute du silence
Stéphanie Bodet
- Éditions des Équateurs
- Littérature
- 16 April 2025
- 9782382848074
Tout à coup, le bruit est devenu trop violent, la souffrance trop intense. Après une vie de grimpeuse professionnelle confrontée à des conditions extrêmes, c'est un dîner assourdissant avec des amis qui procure à Stéphanie Bodet des vertiges plus insoutenables que tous ceux qu'elle aurait pu connaître du haut de parois de centaines de mètres. La seule solution qui se présente à elle est de fuir le monde pour mieux y revenir.
Le récit nous mène alors au coeur de l'Ariège, dans la retraite d'une cabane nichée sur les hauteurs, à la recherche d'un silence salvateur. Cette parenthèse procurera-t-elle l'apaisement suffisant pour revenir au monde et à son bruit ? Car loin des rugissements mécaniques du monde, la réalité d'une vie plus frugale se révèle parfois plus sonore que prévu... Pourtant, un lien précieux à l'environnement et à soi peut s'y reconstruire.
Dans ce texte où tous les sens sont à l'affût, portés par une écriture sensible, la symphonie que joue le vivant danse avec le silence. Dans la solitude, les souvenirs affluent et s'entrelacent à la réalité présente. Comme cette randonnée en montagne de nuit, menée avec des amis dans un territoire sauvage où le silence partagé révèlera toute sa tendresse.
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Pourquoi Colette ? Un grand écrivain, c'est aussi un écrivain qui crée des mythes, qui renouvelle notre mythologie. « Créer un poncif, c'est le génie », disait Baudelaire. Colette a créé quatre mythes : Claudine; Sido, Gigi, et Colette, elle-même, grand écrivain national, monstre sacré. Admirée par Simone de Beauvoir, pionnière de la transgression et de la provocation, elle fait souffler dans ses romans ce vent de liberté qui nous manque tant aujourd'hui. Antoine Compagnon décline toutes les facettes de Colette, des plus connues ou plus secrètes. De Claudine, sa première héroïne, dont son mari, Willy, s'appropria la paternité, signant de son propre nom les textes de son épouse et récoltant le succès et l'argent à sa place. Sido, inspirée par sa propre mère, sans doute sa plus belle invention romanesque. En passant par Gigi, son double littéraire charmante, légère, heureuse en amour et en mariage - à l'opposé de sa créatrice qui fuira « l'homme, souvent méchant » et trouvera refuge auprès des femmes. De sa Bourgogne natale à la présidence de l'académie Goncourt - elle qui n'avait aucun diplôme -, Colette ne fut jamais là où on l'attendait et emmena la littérature là où personne d'autre n'avait osé aller. Plus accessible que Proust, plus moderne que Gide, Claudel ou Valéry, Colette réussit la prouesse d'être à la fois lue dans les écoles et d'avoir conçu une oeuvre toujours aussi sulfureuse. Lire Colette aujourd'hui, c'est embrasser le XXe siècle dans toute son extravagance, grâce à un style qui n'a pas pris une ride.
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Puisque l'époque nous assigne à résidence, prenons la fuite et passons l'été à bord du bateau ivre de la poésie : Arthur Rimbaud.
Sylvain Tesson s'attaque au mythe Rimbaud en le sortant de la kermesse biographique et en le dépoussiérant de ses vieux habits de jeune monstre de la poésie : Rimbaud anarchiste, communard, voyou, punk, beatnik, sauvage, avant-gardiste, moderne, trouvère, futuriste... Certes mais surtout Rimbaud, poète.
A ses côté, Sylvain Tesson marche et traverse les paysages réels ou imaginaires suivant le cap tracé par René Char : « Rimbaud poète, cela suffit et cela est infini » A la vitesse de l'éclair mais aussi avec humour et lucidité, des Ardennes au désert africain Sylvain Tesson en voyageur aventureux perce à jour le voyant monstrueux qui révolutionna la poésie et qui n'avait qu'un ennemi : l'ennui.
Un été particulièrement incandescent où la route est une illumination.
Un été avec Rimbaud est le 9 e titre de la collection.
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Je pense que j'en aurai pas
Catherine Gauthier
- Éditions des Équateurs
- Bande-Dessinée
- 22 January 2025
- 9782382846872
Catherine n'a pas d'enfant . Et elle pense qu'elle n'en aura pas .
Mais, dans notre société, en a-t-elle le droit ? On lui a répété depuis petite des « quand tu seras maman », comme si c'était une évidence. On lui demande encore « Alors ? C'est pour quand ? ».
Alors elle s'interroge : « Peut-on être femme sans avoir d'enfants ? »
Catherine Gauthier raconte son histoire et celles d'autres femmes « nullipares », leurs quotidiens, leurs joies, leurs problèmes, leurs doutes...
La grande force de ce roman graphique est d'aborder tout autant la non-maternité choisie que la non-maternité subie , ainsi que les zones grises qui subsistent entre les deux. Ne pas en désirer, problèmes de fertilité, mauvais timing...
Un récit tout en nuances et en émotions, superbement mis en valeur par les crayonnés hyperréalistes des illustrations.
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La première traduction du coeur des ténèbres de Joseph Conrad date de 1925. Depuis, les différentes traductions n'ont été que des adaptations, jamais revues en profondeur. Claudine Lesage, nous fait redécouvrir le chef d'oeuvre de l'écrivain polonais.
C'est la remontée au grand jour d'un trésor plus riche qu'il n'y semblait à première vue.
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Un été avec Montaigne
Antoine Compagnon
- Éditions des Équateurs
- Un Été Avec
- 16 May 2013
- 9782849902448
« Les gens seraient étendus sur la plage ou bien, sirotant un apéritif, ils s'apprêteraient à déjeuner, et ils entendraient causer de Montaigne sur le poste. Quand Philippe Val m'a demandé de parler des Essais sur France Inter durant l'été, quelques minutes chaque jour de la semaine, l'idée m'a semblé très bizarre, et le défi si risqué que je n'ai pas osé m'y soustraire.
D'abord, réduire Montaigne à des extraits, c'était absolument contraire à tout ce que j'avais appris, aux conceptions régnantes du temps où j'étais étudiant. À l'époque, l'on dénonçait la morale traditionnelle tirée des Essais sous la forme de sentences et l'on prônait le retour au texte dans sa complexité et ses contradictions. Quiconque aurait osé découper Montaigne et le servir en morceaux aurait été aussitôt ridiculisé, traité de minus habens, voué aux poubelles de l'histoire comme un avatar de Pierre Charron, l'auteur d'un Traité de la sagesse fait de maximes empruntées aux Essais. Revenir sur un tel interdit, ou trouver comment le contourner, la provocation était tentante.
Ensuite, choisir une quarantaine de passages de quelques lignes afin de les gloser brièvement, d'en montrer à la fois l'épaisseur historique et la portée actuelle, la gageure paraissait intenable. Fallait-il choisir les pages au hasard, comme saint Augustin ouvrant la Bible ? Prier une main innocente de les désigner ? Ou bien traverser au galop les grands thèmes de l'oeuvre ? Donner un aperçu de sa richesse et de sa diversité ? Ou encore me contenter de retenir certains de mes fragments préférés, sans souci d'unité ni d'exhaustivité ? J'ai fait tout cela à la fois, sans ordre ni préméditation.
Enfin, occuper l'antenne à l'heure de Lucien Jeunesse, auquel je dois la meilleure part de ma culture adolescente, c'était une offre qui ne se refuse pas ».
En 40 chapitres, Antoine Compagnon interprète Montaigne d'une façon claire, limpide, drôle. De l'engagement jusqu'au trône du monde en passant par la conversation ou l'éducation. Professeur au collège de France, ce grand spécialiste de l'autobiographie nous présente un Montaigne estival qui permet de bronzer notre âme.
L'été avec Montaigne bénéficiera d'une forte promotion sur l'antenne de France Inter (Messages et émissions).
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En avant la musique ! Maurice Ravel
Karol Beffa
- Éditions des Équateurs
- Essais
- 5 February 2025
- 9782382848029
« Nous avons chacun notre Ravel . Émile Vuillermoz insistait sur son ascendance basque. André Suarès, de son côté, a vu en lui un "Grec d'Espagne". Quant à Stravinsky, il le considérait comme un "horloger suisse". Mais pour tous, Ravel était un prestidigitateur. À quoi donc tenait son talent de magicien de la musique ? Eh bien, à son sens du raffinement et du détail , à l'incroyable minutie de son écriture. Ravel se disait artisan plus encore qu'artiste . Pour lui, sans maîtrise technique, l'imagination d'un créateur est de peu d'utilité. Il jugeait les vertus du métier d'une absolue nécessité. »
Le compositeur, pianiste et universitaire, Karol Beffa, nous invite à rencontrer Ravel dans son atelier , afin de mieux mesurer l'étendue de son génie et remonter le fil de sa vie. -
Ce qui repousse les caméras m'attire. Ceux qui trébuchent, ceux qu'on ne voit pas. J'aime le fond de la classe. Le saccage et le sursaut, la poudrière, le foutoir, la beauté, les rêveurs : tout est au fond, chez les invisibles. Au fond des vallées. Cette leçon, je l'apprendrai aux côtés de frère Pierre. En citant saint Paul, il me dira que la véritable sagesse n'est pas celle du monde : « Si quelqu'un pense être sage à la manière d'ici-bas, qu'il devienne fou pour être sage ».
Au coeur d'une vallée, aux confins de la France, un homme tient là seul par sa foi. Au plus près des vies minuscules - les bergers et les bêtes, les paumés et les vagabonds célestes -, il accueille les histoires murmurées, les hommes en perdition. Les croyants et ceux qui ne croient pas. Parce qu'« on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. » Pour lui, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt.
D'une plume taillée à la serpe, Pierre Adrian nous offre un récit éblouissant, à l'écoute des ténèbres et de la désespérance d'une époque.
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Après Montaigne, Antoine Compagnon nous invite à passer un été avec Pascal. Un siècle de différence entre les deux hommes qui sont tous les deux fondateurs de notre modernité, c'est-à-dire de la liberté d'esprit. Pascal (XVIIe siècle) comme Montaigne (XVIe siècle) traite de l'homme, de la société, de l'univers, du pouvoir, de la foi, de l'angoisse, de la mort, du jeu : le tout et le rien. Nous connaissons tous les sentences célèbres de Pascal : "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie", "Qui veut faire l'ange fait la bête", "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point".
Antoine Compagnon évoque à la fois la vie du génie Pascal (auteur du traité des Coniques), tout en allant chercher la signification de ses pensées elliptiques. Avec cette tournure d'esprit combinatoire, Pascal explore tous les possibles de la réflexion. En quarante et un chapitres (dont six inédits) il s'intéresse aussi bien à la question de la violence et de la vérité, de la tyrannie, à l'esprit de finesse, au divertissement et au juste milieu.
Antoine Compagnon nous fait découvrir l'écrivain du miracle et de la grâce dont la pensée permet de mieux nous connaitre.
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Un été avec Baudelaire
Antoine Compagnon
- Éditions des Équateurs
- Un Ete Avec
- 21 May 2015
- 9782849903988
Marcel Proust se répétait Chant d'automne de Baudelaire :
« J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre/ Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer / Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre / Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer ».
Peut-être aucun poète ne nous t-il a laissé autant d'images durables et de vers mémorables. Il fut le poète du crépuscule, de l'ombre, du regret, de l'automne. Mais il est l'homme de tous les paradoxes. Il y a d'ailleurs chez lui une perpétuelle nostalgie du soleil sur la mer, du soleil de midi en été : «Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ».
L'été pour Baudelaire fut celui de l'enfance. Un été à jamais révolu. Et sa poésie est aussi la recherche de ce paradis perdu. Moderne et antimoderne, Baudelaire est d'une certaine manière notre contemporain. Aucun poète n'a mieux parlé des femmes - des femmes et de l'amour - que Baudelaire dans quelques poèmes sublimes comme La Chevelure ou L'invitation au voyage.
Ce fut un homme blessé, un cruel bretteur, un fou génial, un agitateur d'insomnies.
Baudelaire aura été l'un des plus lucides observateurs de la désacralisation de l'art dans le monde moderne, lui qui admirait tant la peinture de Delacroix et de Manet. Dandy et proche des chiffonniers, anarchiste de gauche puis de droite, il fut l'homme de tous les paradoxes et originalités.
En 30 chapitres qui sont autant de diamants noirs, Antoine Compagnon aborde le réalisme et le classicisme de Baudelaire, le rôle de Paris et de Honfleur, de la ville et de la mer mais aussi le rire, la procrastination et le catholicisme. Dans le même esprit qu'Un été avec Montaigne, « à sauts et à gambades », Antoine Compagnon nous fait redécouvrir Les Feurs du mal et Les Petits poèmes en prose en nous faisant partager un Baudelaire inclassable et irréductible.
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Depuis 2006, Sylvain Tesson tient un bloc-notes dans le magazine Grands Reportages. Une chronique mensuelle qui est celle d'un écrivain voyageur et de son temps. Une mosaïque, un costume d'Arlequin, une matrice de son oeuvre en devenir où il trace les points cardinaux de sa géographie intime.
Ce bloc-notes est un miroir le long du chemin et des voyages de Sylvain Tesson.
Il parle bien évidemment de la Russie, de la Sibérie, de l'Afghanistan où il séjourne à plusieurs reprises, mais aussi de Haïti, de l'Islande qu'il parcourt à vélo ou de New York. Nomade, il privilégie le dégagement, l'humeur, l'intemporel, la nature. Mais il aime aussi se confronter à son temps, à ses ridicules. Il sait aussi plonger dans le volcan de l'actualité pour en faire jaillir les lignes de force, les tendances, le non-dit.
Il s'engage pour la défense des femmes, contre l'excision et les violences qu'elles subissent. toujours sensible, il met de la couleur à la tristesse du monde grâce à son énergie et à son humour. Il dénonce sans se prendre au sérieux les ravages que commettent les hommes au nom du bien, de la religion, et de la société de consommation, contre la nature et la vie.
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A côté d'une Venise de l'évidence se cache une Venise inconnue, celle des églises jamais ouvertes. Jean-Paul Kauffmann a voulu forcer ces portes solidement cadenassées, un monde impénétrable où des chefs-d' oeuvre dorment dans le silence. Qui en détient les clefs ? Ce récit, conduit à la manière d'une enquête policière, raconte les embûches pour se faire ouvrir ces édifices. L'histoire est partie d'une église d'Ille-et-Vilaine où, enfant, l'auteur servait la messe.
Il s'y ennuyait souvent, mais, dans ce sanctuaire, il a tout appris. Là, est née la passion de se voir livrer le secret de la chose ignorée ou défendue. Il a poursuivi cet exercice de déchiffrement à Venise, la ville de la mémoire heureuse, pourtant attaquée sans relâche par le tourisme mondialisé. Depuis un appartement de la Giudecca où il s'est installé pendant des mois, il a arpenté une Venise hors champ.
Il a trouvé aussi ce qu'il ne cherchait pas. Venise à double tour est un livre sur le bonheur de voir et la jubilation dispensée par la ville qui exalte les cinq sens. On y croise, parmi d'autres, Jacques Lacan, Hugo Pratt, une belle restauratrice de tableaux, une guide touristique souveraine, un Cerf blanc, le propriétaire d'un vignoble vénitien et un Grand Vicaire, maître de l'esquive.
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Il y a cent ans, le premier tome de À la recherche du temps perdu était publié et allait révolutionner le paysage littéraire mondial.
Rares sont les lecteurs qui osent encore s'abandonner à la prose si particulière de La Recherche et aux messages que délivre son auteur, Marcel Proust...
L'été avec Proust est l'occasion d'explorer les sept tomes de ce roman, à travers ses grandes lignes fondatrices et bien sûr ses plus belles pages, en compagnie d'un spécialiste, d'un écrivain ou philosophe.
Antoine Compagnon aborde ainsi la conception très singulière du temps proustien, alors que Jean-Yves Tadié présente quelques personnages-clés du roman.
Jérôme Prieur et Nicolas Grimaldi traitent respectivement des mondanités et des tourments amoureux.
Julia Kristeva évoque les pouvoirs de l'imagination, Michel Erman dévoile les lieux les plus emblématiques de La Recherche, alors que Raphaël Enthoven nous montre que Proust n'est pas seulement romancier, mais aussi philosophe.
Enfin, le livre s'achève avec Adrien Goetz sur le sujet de la création artistique et littéraire, ambition suprême du narrateur et de Proust lui-même.
Un été avec Proust est, à l'origine, une série d'émissions diffusées pendant l'été 2012 sur France Inter.