"Vivre pauvre sans être rustre
Avoir peu et tout offrir
Garder le meilleur pour l'ami ou l'étranger
Reprendre tous les matins le même chemin
Savoir que toute la vie sera ainsi
Et en sourire
Moi
J'ai vu
Sisyphe heureux."
Katerina Apostolopoulou est née à Volos, en Grèce, en 1981. Après des études de lettres et de civilisation françaises à l'université d'Athènes, elle arrive à Paris, où elle vit encore aujourd'hui, pour effectuer un DEA de littérature comparée à la Sorbonne. Elle se tourne alors vers la traduction et le théâtre. En 2016, elle entreprend de traduire Ceux qui se taisent de Bruno Doucey pour les éditions Vakxikon, à Athènes. Avec J'ai vu Sisyphe heureux, elle publie son premier recueil.
"L'avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
et il avançait d'un pas magistral
la tête haute, le dos droit...
Comme l'enfant aurait été heureux et fier
d'être ainsi porté dans les bras de son père...
Si seulement il avait été
vivant. "
Née à Lattaquié en Syrie, Maram al-Masri entreprend des études à Damas, avant de s'exiler à Paris où elle connaît une situation difficile. En 2003, Cerise rouge sur un carrelage blanc la révèle au public francophone. Sa poésie, saluée par la critique des pays arabes et traduite dans de nombreuses langues, fait d'elle une des grandes voix féminines du Moyen-Orient.
Ses derniers recueils, Par la fontaine de ma bouche et La robe froissée, ont été publiés par les Éditions Bruno Doucey.
Un inédit de Yannis Ritsos. Dès les premiers chants de ce long poème écrit en 1938 sous le régime dictatorial de Metaxas, Yannis Ritsos fait allusion aux drames qui ont jalonné le printemps de sa vie : l'effondrement économique d'une famille noble, la mort prématurée de sa mère et de son frère, la démence qui conduisit son père dans un asile psychiatrique, le désespoir qui l'a lui-même guetté. Mais une présence lumineuse, celle d'une femme, vient effacer les traces de ce passé, apportant la jeunesse, l'espérance et la vie. Une invitation à ouvrir portes et fenêtres pour regarder le monde ? Oui, et à relever la tête, car dans le contexte difficile de la Grèce des dictateurs, le lyrisme explosif de Yannis Ritsos est une tentative de libération par l'imaginaire.
Yannis Ritsos est né à Monemvassia, en Grèce en 1909, dans une famille de propriétaires terriens. Proche du parti communiste grec, il associe la poésie à l'engagement politique, aspire à un idéal de fraternité et lie l'héritage du surréalisme aux forces vives de la culture populaire. Ses combats contre la droite fasciste et la junte militaire, l'expérience de la prison, l'exil ne l'empêchent pas de mener à bien une oeuvre poétique de tout premier ordre. Il s'éteint en 1990.