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Petite Bibliotheque Ombres
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"Très cher père, tu m'as demandé l'autre jour pourquoi je dis que je te crains.
Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre, en partie justement à cause de la crainte que j'ai de toi, en partie parce qu'il me faut, pour expliquer cette crainte, entrer dans une foule de détails dont je ne pourrais rendre compte oralement avec tant soit peu de cohérences. et si j'essaie ici de te répondre par écrit, ce ne sera encore que de manière très incomplète, parce que, même à l'écrit, la crainte et ses conséquences entravent ma relation avec toi et parce que le sujet, par son ampleur, excède de beaucoup ma mémoire et mon entendement.".
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" pendant un certain temps elle se tint les yeux baissés ; puis, soudain, reprenant possession d'elle-même, elle promena sur les rangs des spectateurs son regard fixe mais distrait, comme replié en lui-même.
" quels yeux tragiques elle a ! " fit observer un vieux fat aux cheveux grisonnants assis derrière aratov, qui avait la mine d'une cocotte de province et qui passait à moscou pour un critique avisé. ce vieux fat était un sot et ne disait que des sottises. mais son observation était juste pourtant. aratov qui, depuis l'apparition de clara, ne la quittait pas des yeux, se souvint à ce moment seulement de l'avoir vue chez la princesse; et que non seulement il l'avait vue, mais qu'il avait remarqué qu'elle avait alors, à plusieurs reprises, dirigé vers lui son regard sombre et fixe.
Et à cet instant encore - ou bien n'était-ce qu'une illusion ? - il semblait que le visage de la jeune fille se fût soudain animé au moment où elle le découvrit au premier rang, et qu'à nouveau elle le fixait avec insistance. ".
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Tourtchaninova retourna elle aussi à Pétersbourg, voulant rendre visite à l'étudiant en prison, en particulier, mais l'autorisation lui en fut refusée.
Elle ne put le voir qu'aux jours de visite officielle et ne conversa avec lui qu'à travers deux grilles. Ce règlement renforça encore sa haine contre le régime, haine qui atteignit son paroxysme à la suite des propositions que lui fit un bel officier de gendarmerie disposé à lui donner des facilités en échange de ses faveurs à elle. Son indignation engloba tous ceux qui faisaient partie de l'administration.
Elle s'adressa au chef de la police qui rejeta sa demande en donnant à son refus les mêmes prétextes que l'officier de gendarmerie, à savoir qu'il ne pouvait lui donner satisfaction car il devait se conformer aux ordres ministériels. Elle introduisit une requête auprès du ministre et sollicita une audience qui lui fut refusé. Alors, elle se résolut à un acte et acheta un revolver.
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« Dans Le Grand Dieu Pan Machen combine le thème de Frankenstein avec Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde et L'Aventure de Mr Waldemar de Poe en une oeuvre à sensation, mais terne en même temps, pour éviter de donner un sentiment concret d'horreur, se retranchant derrière le voile de l'indicible. Helen Vaughan, l'héroïne (née d'une jeune fille que le docteur Raymond soumet à une expérience, l'opérant du cerveau de manière à lui faire voir le Dieu Pan ; elle devient idiote et neuf mois plus tard donne le jour à Helen) est un monstre, une femme fatale. Paul-Jean Toulet aima le livre et le traduisit.
Laurent Tailhade l'appelait ''cauchemar de luxure démoniaque''. » (Mario Praz)
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L'excursion des jeunes filles qui ne sont plus
Anna Seghers
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 November 1998
- 9782905964762
Cette histoire écrite au mexique en 1943 reprend le thème principal de la septième croix : le comportement de l'allemand moyen sous le nazisme.
Mais ce qui en fait l'irremplaçable qualité, c'est sa tonalité dominante, qui est celle de l'élégie. c'est un requiem aux amis écrasés, aux parents, à la propre jeunesse d'anna seghers, partie mélancoliquement à la recherche du temps perdu...
Ces quinze jeunes filles en fleur ont succombé à la tragédie allemande : déportations, suicides, bombardements, tortures, leni, marianne, nora, gerda, else, elli, sophie, lotte...toutes disparues sans retour.
La méthode narrative donne une force beaucoup plus impressionnante au drame : le récit couvre simultanément deux époques, qui entrent sans cesse en collision. l'idylle du passé, à peine éclose, est impitoyablement piétinée par la brutalité du présent. davantage encore : l'idylle est obscurcie dès sa naissance, car l'ombre du destin ultérieur s'appesantit sur elle. les élans sincères, les sentiments délicats de l'adolescence sont démentis et ravagés par les lâchetés, les compromissions et les cruautés de l'âge mûr.
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Leonid Nikolaïevitch Andreïev (1871-1919), journaliste, écrivain et photographe russe. Après des études de droit à Saint-Pétersbourg, il publie des chroniques judiciaires à partir de 1897, puis des feuilletons et acquiert une certaine renommée. Il se met dès lors à écrire des nouvelles et des pièces de théâtre.
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Mémoires d'un amnésique ; cahiers d'un mammifère
Erik Satie
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 17 June 2010
- 9782841421886
Outre des notes autobiographiques et des aphorismes percutants, l'oeuvre écrite d'Erik Satie témoigne d'une réflexion originale sur la musique en général, mais aussi en relation avec les autres disciplines artistiques, la poésie et la peinture tout particulièrement. Nous présentons ici l'intégralité des textes que le compositeur a publiés sous son nom dans diverses revues d'avant-garde. Cette édition a été établie d'après les publications originales, en respectant l'usage de la ponctuation, si singulier, de son auteur : Mémoires d'un amnésique, Cahiers d'un mammifère, Observations d'un imbécile (Moi), suivi de divers écrits publiés entre 1895 et 1924. L'esprit de Satie revêt mille formes divertissantes. Il va de l'humour pince-sans-rire à la grosse charge d'atelier, de l'ironie la plus fine à la cocasserie ahurissante... Ces écrits sont évidement des morceaux d'anthologie. Ils sont dignes d'Alphonse Allais et de Jules Renard, comme d'Alfred Jarry.
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Oui, je baiserai ta bouche, iokanaan.
Je te l'ai dit, n'est-ce pas ? je te l'ai dit ? eh bien, je la baiserai, maintenant. mais pourquoi ne me regardes-tu pas, iokanaan ? tes yeux qui étaient si terribles, qui étaient si pleins de colère et de mépris, ils sont fermés maintenant. pourquoi sont-ils fermés ? ouvre tes yeux ! soulève tes paupières, iokanaan. pourquoi ne me regardes-tu pas ? as-tu peur de moi, iokanaan, que tu ne veux pas me regarder ? .
Et ta langue qui était comme un serpent rouge dardant ses poisons, elle ne remue plus, elle ne dit rien maintenant, iokanaan, cette vipère rouge qui a vomi son venin sur moi. c'est étrange, n'est-ce pas ? comment se fait-il que la vipère rouge ne remue plus ? tu m'as dit des choses infâmes. tu m'as traitée comme une courtisane, comme une prostituée, moi, salomé, fille d'hérodias, princesse de judée ! eh bien, iokanaan, mois je vis encore, mais toi, tu es mort et ta tête m'appartient.
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«Imaginez un mari dont la femme s'est tuée en se jetant quelques heures auparavant par la fenêtre et qui est là, étendue sur la table. Il est bouleversé et n'a pu encore rassembler ses idées. Il erre à travers les chambres et s'efforce de découvrir un sens à ce qui vient de se passer. Le voilà qui se parle à lui-même, se raconte l'affaire et tâche de la tirer au clair. En dépit de l'apparente logique de ses discours, il se contredit maintes fois, aussi bien dans les raisonnements que dans ses sentiments. Il se justifie, il l'accuse, elle, il se lance dans des explications à côté, faisant montre tantôt d'une certaine grossiéreté de pensée et de coeur, tantôt de sentiments profonds. Peu à peu il parvient effectivement à voir plus clair et à "concentrer ses pensées sur un seul point". Les souvenirs qu'il évoque le conduisent irrésistiblement à la vérité.»
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" niels lyhne" va maintenant s'ouvrir devant vous, livre de splendeurs et de pénétrations.
Plus on le lit, plus il apparaît que tout y est : du parfum le plus léger de la vie à la pleine saveur des fruits les plus lourds. il n'en est rien là qui ne soit compris, saisi, ressenti, et - à la résonance vibrante du souvenir - reconnu. rien n'y est petit. le moindre événement se déroule comme une destinée, et la destinée elle-même s'y déploie comme un tissu, ample et magnifique, dont chaque fil, conduit par une main infiniment douce, se trouve pris et maintenu par cent autres.
Vous allez connaître le grand bonheur de lire ce livre pour la première fois. vous irez, comme dans un rêve, d'étonnement en étonnement. et je puis vous dire que, dans la suite, vous serez toujours à travers ces pages le même marcheur émerveillé, car elles ne sauraient jamais rien perdre du charme féerique, de la puissance miraculeuse de leur première rencontre. on en jouit chaque fois davantage. elles vous rendent toujours plus reconnaissantts, meilleurs, plus simples de regard, plus pénétrés de foi en la vie, et, dans la vie même, plus heureux et plus grands ".
Rainer maria rilke, lettre à un jeune poète.
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Charity Royall s'ennuie à mourir dans le petit village de North Dormer, en Nouvelle-Angleterre, où elle a été recueillie enfant par un avocat. Un jour de début d'été, elle voit apparaître dans la minuscule bibliothèque municipale où elle travaille, un jeune architecte, Lucius Harney, venu dessiner les vieilles demeures de la région. Très rapidement, la jeune femme s'éprend de lui.
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Un dilemme ; Sac au dos ; La retraitr de Monsieur Bougran
Joris-Karl Huysmans
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 November 1998
- 9782905964908
"Cet écrivain, dit de lui-même Huysmans, dans une prétendue interview parue sous la signature A. Meunier, mais rédigée, de fait, entièrement par lui : un inexplicable amalgame d'un Parisien raffiné et d'un peintre de la Hollande. C'est de cette fusion, à laquelle on peut ajouter encore une pincée d'humour noir et de comique rêche anglais, qu'est faite la marque des oeuvres qui nous occupent" (il s'agit en l'occurrence des premières oeuvres, jusqu'à A rebours inclusivement).
l'espèce d'humour qui est recommandée dans cette phrase à la façon d'une épice, Huysmans, jusqu'à l'apparition d'En route, en 1892, date à laquelle nous le perdons, semble en avoir fait la condition même du maintien de l'appétit mental... La grande originalité de l'auteur tient au fait qu'il paraît renoncer pour lui-même au bénéfice du plaisir humoristique, et que nous pouvons croire que ce bénéfice nous est exclusivement réservé, l'auteur ne se départissant pas d'une attitude accablée qui nous donne à chaque instant l'illusion de prendre sur lui l'avantage.
Il y va ici d'une intention délibérée, d'une méthode thérapeutique réfléchie, d'une ruse destinée à nous faire surmonter notre propre misère." André Breton -
Les derniers jours d'Emmanuel Kant
Thomas De Quincey
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 November 1998
- 9782841420308
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" de tous mes livres peu me sont indispensables : deux sont toujours parmi les choses à ma portée, oú que je sois.
Ici même ils sont près de moi. ce sont : la bible et les livres du grand poète jens peter jacobsen. a propos, connaissez-vous ses oeuvres ? procurez-vous le petit volume six nouvelles et le roman niels lyhne. commencez par la première nouvelle, qui a pour titre mogens. un monde vous saisira : le bonheur, la richesse, l'insondable grandeur d'un monde.
. lisez ensuite l'admirable livre sur le destin et les passions de marie grubbe, les lettres de jacobsen, ses pages de journal, ses fragments et enfin ses vers qui vivent en résonances infinies.
Vivez quelque temps dans ces livres ; mais surtout aimez-les. cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et quoi que devienne votre vie, il traversera, j'en suis certain, le tissu de votre être, comme une fibre essentielle, mêlée à celles de vos propres épreuves, de vos déceptions et de vos joies. ".
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Le Voyage de Mozart à Prague
Eduard Morike
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 November 1998
- 9782905964526
On avait ouvert le piano à queue, la partition des noces de figaro était sur le pupitre ; la fiancée, accompagnée par le baron, chanta l'air de suzanne dans la scène du jardin, oú l'on respire la douceur de la passion comme les parfums d'un soir d'été.
Les joues colorées d'eugénie furent un instant d'une extrême pâleur ; mais aux premières notes, qu'elle donna d'une voix claire, son trouble disparut ; elle souriait, portée par la musique et fort émue à la pensée qu'un pareil moment serait unique dans sa vie.
Mozart était visiblement ravi. lorsqu'elle eut fini, il s'approcha d'elle et lui dit dans sa manière naturelle et spontanée :
" quel compliment vous faire, aimable enfant ? vous êtes comme le soleil qui se donne à soi-même la plus belle louange en répandant sur tous le bien-être.
A vous écouter, on est comme l'enfant dans son bain, qui rit et admire et ne sait rien de plus beau au monde. ".
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Quelques accords furent plaqués de manière à commander l'attention et éveiller la curiosité de l'âme.
Guy regarda vers le piano, et peu à peu s'ébaucha dans une vapeur lumineuse l'ombre charmante d'une jeune fille. L'image était d'abord si transparente, que les objets placés derrière elle se dessinaient à travers les contours, comme on voit le fond d'un lac à travers une eau limpide. Sans prendre aucune matérialité, elle se condensa ensuite suffisamment pour avoir l'apparence d'une figure vivante, mais d'une vie si légère, si impalpable, si aérienne, qu'elle ressemblait plutôt au reflet d'un corps dans une glace qu'à ce corps lui-même.
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«Deux romans, douze nouvelles, trois pièces, un essai : l'oeuvre complète d'Hermann Ungar (1893-1929) encombre moins de dix centimètres de rayonnage d'une bibliothèque. Et pourtant, elle a du poids... Le pouvoir d'évocation de l'écrivain, son aisance à extérioriser des abîmes de non-dits, à les cristalliser dans des scènes crues et viscérales, confèrent à sa prose une violence rare, bien incongrue à notre époque de consensus cotonneux.»
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles.
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Madame Marie Grubbe
Jens peter Jacobsen
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 22 February 2007
- 9782841421664
" de tous mes livres peu me sont indispensables : deux sont toujours parmi les choses à ma portée, où que je sois.
Ici même ils sont près de moi. ce sont : la bible et les livres du grand poète danois jens peter jacobsen. a propos, connaissez-vous ses oeuvres ? procurez-vous le petit volume six nouvelles et le roman niels lyhne. commencez par la première nouvelle, qui a pour titre mogens. un monde vous saisira : le bonheur, la richesse, l'insondable grandeur d'un monde.
...lisez ensuite l'admirable livre sur le destin et les passions de marie grubbe, les lettres de jacobsen, ses pages de journal, ses fragments et enfui ses vers qui vivent en résonances infinies.
Vivez quelque temps dans ces livres, apprenez-y ce qui vaut, selon vous, d'être appris ; mais surtout aimez-les. cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et quoi que devienne votre vie, il traversera, j'en suis certain, le tissu de votre être, comme une fibre essentielle, mêlée à celles de vos propres épreuves, de vos déceptions et de vos joies. " rainer maria rilke " lettres à un jeune poète "
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" L'ensemble des textes de Maintenant constitue une autobiographie déchirée, une des plus subversives et maudites que nous ait légué cette génération. Une autobiographie qui oscille entre le lyrisme et le sarcasme le plus grossier, situant Cravan de plein droit parmi les précurseurs essentiels de l'aventure dada. " (Maria Lluïsa Borràs, Arthur Cravan. Une stratégie du scandale, Jean-Michel Place, 1996).
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Le remord et autres nouvelles
Emmanuel Bove
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 19 October 2017
- 9782841422111
Une dizaine de nouvelles publiées par Emmanuel Bove de son vivant dans divers journaux et magazines et qui n'ont jamais été réédités depuis (ni même, pour la moitié d'entre elles, répertoriées par ses biographes), suivi de la totalité de ses (rares) interviews, d'essais critiques et d'une bio-bibliographie détaillée, illustrée de plusieurs portraits et caricatures représentant l'auteur.
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Une histoire d'amour bohème dans le vieux New York, près de Washington Square, entre Eden Bower, une jeune chanteuse fraichement débarquée de l'Ouest et Hedger, un peintre, qui vit en solitaire avec son bouledogue César dans un studio et dont l'arrivée de cette très belle voisine changera la vie.
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De Borges à Pierre Michon, nombreux sont les auteurs qui, au XXe siècle, ont écrit à l'enseigne des Vies imaginaires. Au gré de sa fantaisie et de son érudition, Schwob réinvente dans ce livre unique le genre de la biographie, croquant par le menu une vingtaine de personnages, illustres ou méconnus, de l'Antiquité au milieu du XIXe siècle : l'acteur Gabriel Spenser, les assassins Burke et Hare, la «matrone impudique» Clodia, le «pirate illettré» Walter Kennedy, le «poète haineux» Angiolieri...
Une délicieuse série de tableaux, dont Colette, s'adressant à Schwob, dira : «J'ai ici tes admirables Vies imaginaires, heureusement, et la perfection irritante de quelques-unes me fait mal dans les cheveux et des picotements dans les mollets. Tu ne connais pas ça, qu'on ressent en lisant quelque chose qui vous plaît trop ?»