filter
yves laplace
-
"Me voici, Candide" Fait-on parler Candide sur un plateau, aussitôt surgissent avec lui le sang, la chair, l'os du théâtre. C'est-à-dire le comique, le tragique, le politique et l'épique, soudain incarnés. Candide sur les planches traverse un théâtre qui est à la fois celui de la vie et celui de la guerre, celles d'hier et celles d'aujourd'hui. Il n'est plus l'ectoplasme du conte, mais cet homme que voici, entraînant dans son sillage, d'une galère à l'autre, un précipité d'humanité cabossée. Pour cultiver quel jardin, à la fin, vers la merde Marmara? A cette question, Yves Laplace propose ici une réponse littéraire inédite. Son écriture foisonnante, à l'ironie fulgurante, et la vivacité de sa langue parlée construisent une grande épopée au sens brechtien du terme. Sa pièce aux accents céliniens révèle la théâtralité et la modernité du chef-d'oeuvre de Voltaire. Après avoir, dans de précédents spectacles, évoqué cet immense écrivain des Lumières, et riposté à la censure tacite de sa tragédie Mahomet, Yves Laplace et Hervé Loichemol tentent d'opérer, en scène, son plus grand texte - à travers Candide, théâtre créé en janvier 2009 au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève (avec William Nadvlam dans le rôle-titre), puis en tournée en France et ailleurs.
-
-
-
Les auteurs, pleinement engagés dans l'actualité, rendent compte par l'écrit et par la photographie de ce qui les a saisis au gré d'un nomadisme délibéré d'un "archipel" à l'autre, de la Bosnie à Beyrouth, de Chypre à Kiev, du Vietnam au Mali. Leur ambition : capter la présence des êtres, ouvrir notre regard, rapprocher un "nous" et un "autre" entre qui les frontières ne sont pas aussi étanches qu'on le croit.
-
Dans l'espace improbable de l'après-guerre, dix jeunes gens dévastés tentent de régler un compte qui les dépasse.
Cela commence par un concours de dressage et s'achève par un concours de Miss. De véritables chiens se mêlent à la meute. La férocité est au rendez-vous ; la mémoire, la sexualité, la vérité peut-être aussi - mais elles ne surgissent jamais là où elles seraient attendues. Il n'y a pas un mot de ce texte qui parle explicitement du Liban. Il n'y a pas un mot non plus qui n'en parle pas.
-
Guerre et Lumières.
Pièces choisies 1984-2010.
Deux pièces vers l'Histoire et la guerre : Nationalité française (1984/1989) ; Kennel Club (2000).
Quatre pièces vers les Lumières et Voltaire : Staël (1989/1992) ; Feu Voltaire- Monsieur le Multiforme (1993) ; Candide (2009) ; Notre jardin (2010), en collaboration avec Michel Beretti.
Les cinq premières pièces ont été commandées à l'auteur et créées par Hervé Loichemol. La dernière est encore inédite.
-
Yves Laplace rassemble une vie d'écriture en un million de signes. Voici donc une suite d'essais, d'entretiens et d'articles formant une manière d'autoportrait critique. Suite doublée de nota bene actuels qui constituent, dans leur défilé, un récit plus ou moins troué, en temps de pandémie et de guerre européenne.
-
-
L'Exécrable, c'est d'abord Georges Montandon, maître d'oeuvre de l'exposition antisémite de 1941 "Le Juif et la France". A travers cette sombre figure, assassinée par la Résistance en 1944, Yves Laplace entremêle la figure de l'Exécrable avec celles, réelles ou imaginaires, du monde présent.
Que représente la photographie de couverture ? Est-ce une madone ? Une Marianne ? Non. C'est la France nouvelle se dégageant de l'emprise juive, sculpture exposée au palais Berlitz, à Paris, en septembre 1941. Cette statue géante ouvrait l'exposition Le Juif et la France, dont le maître d'oeuvre fut l'explorateur et anthropologue d'origine suisse George Montandon. Trois ans plus tard, un commando de la Résistance viendra tuer Montandon dans sa villa de Clamart.
Mais est-il vraiment mort ?
Qui est aujourd'hui l'Exécrable ?
Qui est-il en nous, de l'enfance adorable à l'âge d'homme ?
Qui est-il dans la mosaïque du temps ?
Qui est-il devant une mère, un père, un ami disparus ?
Peut-être l'un des fantômes qui s'invitent dans notre présent.
Ce récit très personnel, livre des visages, des lieux et des noms, forme une enquête biographique et littéraire.
-
Il célébrera son 65ème anniversaire le 11 avril prochain. Il n'a pas d'héritier connu. Pourtant, il a cent quarante-trois enfants.
Le professeur Aloys Vonplatz est un célèbre savant franco-suisse né à Lisbonne en 1933. Il est le pionnier de l'insémination artificielle, de la fécondation in vitro et de manipulations bien plus aléatoires. Parce-qu'il a usurpé la place des maris donneurs, il est accusé d'être le père d'une multitude d'enfants... -
-
-
À travers ce récit rapporté de Grégoire Dunant, l'obsession antisémite et ses conséquences meurtrières éclatent au sein même d'un roman familial qui est aussi le nôtre.
-
On se souvient qu'André Gide s'est vengé, dans Retour de l'U.R.S.S.
(1936), d'un voyage qui l'avait privé de ses illusions. Chaque époque vit les retours qu'elle peut. En juin 2008 se déroulait l'Eurofoot en Suisse et en Autriche. Ce petit livre inédit est un " Retour de l'Euro ". Chez elle, la Suisse manquera bien entendu son rendez-vous avec l'histoire. L'Espagne remportera le titre. Et la Russie, qui n'était plus l'U.R.S.S., éblouira le monde en humiliant les Pays-Bas peu avant d'envahir, un brin, la Géorgie durant l'été.
Ecrivain, mais aussi arbitre de football, l'auteur évoque au jour le jour, sous forme de blog, les surprises, les à-côtés, les beaux gestes et les scandales de cet Euro, miroir de nos illusions actuelles. Il s'échine à rendre justice, comme tout arbitre croit le faire, dans un combat qui le dépasse. Se souviendra-t-on des larmes du lutin Andreï Arshavin, génial meneur de jeu russe, pleurant quand il gagnait, mais pas quand il perdait? C'étaient des larmes de joie, sans doute.
-
" Longtemps, j'ai cru que la véhémence protégeait de la mélancolie. Or je ne sais plus quel vent m'emporte. Je me réveille chaque matin plus furieux et plus mélancolique. La véhémence ne protège donc pas. Un proverbe arabe dit : Celui qui veut tout comprendre peut mourir de colère. En juin 1970, j'avais douze ans. J'interpellais les gens dans la rue, armé d'un enregistreur. Je leur posais une seule question : "Que pensez-vous de l'initiative Schwarzenbach ?" Il s'agissait d'expulser du territoire suisse la plupart des habitants étrangers. Je m'étranglais d indignation. Je voulais tout comprendre. " Si Yves Laplace est avant tout romancier, il se souvient aussi, dans ses chroniques, ses libres propos, de l'enfant révolté qu'il fut. Témoin attentif de notre époque, il donne à entendre une voix véhémente, affranchie de tout prêt-à-penser. En trois grands chapitres, " L'impuissance du censeur ", " Outrage aux mots, aux morts et aux vivants " et " Quatre interventions ", ce livre visite certains événements marquants de l'histoire récente. Que l'auteur parle d'artistes censurés ou diffamés, des affaires de moeurs qui nous fascinent, de la guerre des Balkans, ou encore de son voyage dans le bus de ligne régulière Cracovie - Oswiecim (Auschwitz), il remonte toujours le même fil rouge souvent passé inaperçu auparavant. Il recueille ses colères, ses " engagements ", ses interventions politiques. Outrages pourrait ainsi former l'ébauche d'une autobiographie polémique, inscrite sous le signe du déplacement immobile...
-
Veilleur dans un centre commercial, il traquait les clients derrière son écran de surveillance. Licencié pour avoir agressé une jeune fille prise en flagrant délit de vol, il part pour Belize, paradis du crime et de la prostitution. À son retour, il épouse, par l'intermédiaire d'une agence matrimoniale, une réfugiée sud-vietnamienne qu'il tue sauvagement quelques semaines plus tard, après une dispute sur la couleur d'un galon de rideau. Aujourd'hui interné dans un asile, le narrateur s'adresse à son compagnon de chambre. Mais c'est en réalité à tous ceux qui l'ont jugé qu'il profère ses obsessions enragées. Il se croit victime d'un complot féminin, investi d'une mission purificatrice de vengeance politique et sociale, et la haine qui l'anime se déverse dans un long discours paranoïaque. Voix tourmentée, équivoque, qui dérange tant elle reflète le tragique et la confusion du monde.
-
Au mois d'avril 1997, une année et demie après les accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre, Valérie Frey et Yves Laplace ont parcouru la Bosnie, accompagnant une troupe théâtrale. Trois ans plus tard, en avril et mai 2000, pendant le retrait de l'armée israélienne du Liban Sud, les auteurs ont réalisé un voyage similaire, cette fois au Liban, parcourant le pays du Nord au Sud et d'Est en Ouest, réalisant des milliers de photographies.
Ces « arrêts sur images » ont tantôt une portée emblématique (la bibliothèque de sarajevo, le pont de Mostar, la ligne « verte » et la place des martyrs de Beyrouth en reconstruction), tantôt la valeur d'un constat (les « éclats » des grenades et des obus de mortier lancés sur les villes et les villages). Dans les deux cas cependant, Bosnie et Liban, la dépossession est inscrite au coeur même de la blessure du monde. Les Bosniaques « musulmans », les Libanais « chrétiens », « druzes », « chiites », « sunnites », réfugiés palestiniens ou travailleurs sri-lankais sont à ce titre les dépossédés.
Des textes viennent ponctuer les séquences photographiques. Ecrits, là encore, tour à tour par Valérie Frey et Yves Laplace, ils sont tantôt très personnels, tantôt ils constituent une réflexion approfondie sur ce qu'ils ont vu.
-
Butin est le récit d'une passion, d'un éblouissement et d'une déchirure. Maud, l'ardente libertine, est partie, et le narrateur tient sa promesse d'écrire sur elle en cas de disparition. C'est à son cousin Bernard qu'il confie son désespoir. Bernard, le collectionneur de femmes qui ignore le désir et la jalousie. Deux voix se confrontent, deux philosophies du sexe et de l'amour : le discours extrême de Bernard, incorrect et dérangeant, et le vertige de l'amour fou. Bernard l'obscur, Maud la lumineuse, ces deux personnages incarnent tour à tour le conflit qui s'empare du narrateur.
-
Reprise : de Sarajevo à Srebrenica vingt ans plus tard, réponses à L'âge d'homme et à Peter Handke : essai
Yves Laplace
- D'En Bas
- 5 March 2015
- 9782829005091
Ce livre regroupe deux essais parus auparavant : L'Âge d'homme en Bosnie, petit guide d'une nausée suisse (éditions d'en bas, 1997) et Considérations salutaires sur le désastre de Srebrenica (éditions du Seuil, 1998, épuisé).
Vingt ans après la fin du siège de Sarajevo, vingt ans après le massacre de Srebrenica (juillet 1995), qu'en est-il de notre regard sur la responsabilité intellectuelle dans les guerres et conflits génocidaires??
En 1997, puis en 1998, Yves Laplace prenait date en signant deux ouvrages qui ont marqué les esprits. L'âge d'homme en Bosnie déplorait un fourvoiement de l'autorité éditoriale, en lien avec une prise d'otages, sur fond de «?nettoyage ethnique?». Considérations salutaires sur le désastre de Srebrenica faisait écho à Voltaire pour évoquer l'imposture qu'avait choisi d'incarner, à propos de cette même guerre de Bosnie et du pire de ses crimes, l'écrivain Peter Handke.
En réunissant dans une version intégralement revue et actualisée ces deux essais, qui formaient dès le départ un seul livre, l'auteur persiste?: la reprise s'entend aussi comme une riposte renouvelée, ou comme une réplique à l'obscurcissement, à la confusion prolongée que nous vivons, vingt ans plus tard, de Sarajevo à Mossoul, de Srebrenica à -Kobané -
L'Original, c'est Bernard, dit La Bernouille, intérimaire chronique, fou de liberté, drogué sexuel. « Quatre épouses, mille prostituées », l'Original est un collectionneur qui ne connaît pas la jalousie, la fidélité étant une trahison de soi. Dans une langue baroque et imagée, il raconte ses fougues d'adolescent révolté, son travail d'infirmier assistant et son goût pour la photographie. Il évoque de la même façon enjouée ses randonnées en solitaire dans la montagne et ses vagabondages sexuels dans les pays du tiers-monde. Yves Laplace écrit ici le roman de son cousin, réel ou imaginaire. Un cousin inconvenant et dérangeant qu'il ne juge ni ne condamne. Il prolonge ainsi ses cahiers d'enfance dans lesquels il consignait les événements familiaux ou sportifs et faisait le portrait des membres de la tribu. On comprend, à travers ces pages, l'importance de cet Original dans la jeunesse de l'auteur. Avec ce personnage qui se veut affranchi et libéré, mais s'avoue bloqué devant la Femme, Yves Laplace explore les zones sombres de l'humain qui font choc avec la morale. Mais le rôle de l'écrivain n'est-il pas aussi d'indisposer l'univers ?
-
Trois récits (Le Garrot, Lahore et Iris) sont rassemblés sous ce titre des Hautes oeuvres. Le troisième est inédit, les deux premiers publiés chez Lattès en 1977 et 1978 ont été remaniés et épurés par l'auteur.
-
En pleine forêt du Risoud jurassien, la plus sombre de France, un mur de pierres libres et sèches marque la frontière avec la Suisse. Il s'étend sur cent cinquante kilomètres. Les soldats défaits par les Prussiens le franchirent par milliers en 1871, les villageois menacés par le front lorgnaient vers lui en 1914... Mais personne ou presque n'en connaît aujourd'hui l'existence.
Durant la Seconde Guerre mondiale, trois jeunes égarés parmi les résistants, les traîtres, les Allemands, les passeurs, les espions, les réfractaires et les fugitifs s'y brisent les os - tandis que douaniers et contrebandiers poursuivent leur immuable partie de cache-cache. René se joue de tout et de tous entre son village natal et Dachau. Gloria passe les Juifs en vénérant le général de Gaulle et le maréchal Pétain. Soldat vaudois, champion de lutte et agent de renseignements, Greg les aide dans leur entreprise comme ils l'aident dans la sienne.
A l'aube du XXIe siècle, un visiteur suisse rencontre les rescapés. Il recueille les dits, les songes, les écrits, il rassemble les voix. Il remonte le cours du temps.
A travers le récit des trois jeunes gens, Yves Laplace explore une époque qui devient la « sienne » et reste la nôtre depuis la découverte des fonds juifs en déshérence dans les banques helvétiques. -
Considérations salutaires sur le désastre de srebrenica
Yves Laplace
- Le Seuil
- 6 May 1998
- 9782020340267
Ce livre d'après-guerre répond pied à pied, pas à pas, aux déambulations de l'écrivain Peter Handke chez les Serbes et à ses divagations dans la guerre de Bosnie (1992-1995) - que rapporte notamment, un Voyage hivernal tissé de nuit, de brouillard et de neige, dont la publication suscita une vive polémique en Europe.
On y trouvera, en outre, une relation sur les tremblements de terre de Lisbonne (le 1er novembre 1755), d'Annecy (le 15 juillet 1996) et des Balkans... Ainsi que d'autres considérations salutaires sur l'autorité et sa trahison ; sur le " président " Karadzic, le général Mladic et leurs agents littéraires en France ; sur l'éradication des " Turcs " et l'usage de la barbarie ; sur la Force de stabilisation dont le mandat devait s'achever en juin 1998 ; sur la pluviosité à Genève, les inondations en Chine et la visite du pape en Bosnie ; sur la question allemande ; sur Voltaire et Rousseau, la Saint-Barthélemy, le cri du sang innocent ; sur mon jardin et mon belvédère à l'étranger ; sur notre voyage à Mostar, Tuzla, Zenica et Sarajevo dix-huit mois après les accords de Dayton ; sur l'événement du poétique et les charniers de Srebrenica - où les enquêteurs du TPI plantaient de petits drapeaux signalant les ossements retrouvés, comme s'il fallait mettre les cadavres en italique.
-