filter
sarah gensburger
-
Depuis plusieurs décennies, le langage de la mémoire est devenu dominant pour dire les rapports sociaux au passé. Demandes sociales de mémoire et concurrence des mémoires ...
Depuis plusieurs décennies, le langage de la ?mémoire? est devenu dominant pour dire les rapports sociaux au passé. ?Demandes sociales de mémoire? et ?concurrence des mémoires? se seraient substituées au grand récit national, plaçant les pouvoirs publics en position d'arbitre entre des aspirations éclatées et rivales.
C'est cette vision convenue, source de tant d'articles, de rapports ou d'essais, que cette vaste enquête entend mettre à l'épreuve des faits. Qui pose les questions mémorielles ?
Quels sont les acteurs et les actrices qui parlent de ?mémoire? au sein de l'État ou en relation avec lui ? Depuis quand, à propos de quoi et de quelles manières ? Avec quelles réalisations concrètes et quels résultats ?
Multipliant les points d'observation, ce travail retrace l'émergence de la mémoire comme secteur d'action publique, ouvre la ?boîte noire? de l'État, interroge la constitution et le développement des associations mémorielles, étudie les pratiques mises en oeuvre à différents niveaux et questionne leurs effets attendus - ou inattendus. Autant de facettes d'une véritable sociologie de la mémoire qui prend le contrepied de nombre d'évidences partagées. -
Mémoire vive ; chroniques d'un quartier, Bataclan 2015-2016
Sarah Gensburger
- Anamosa
- 5 January 2017
- 9791095772163
-
Images d'un pillage ; albums de la spoliation des juifs à Paris, 1940-1944
Sarah Gensburger
- Textuel
- Histoire Beaux Livres
- 3 April 2010
- 9782845973619
A travers les 85 photographies d'un album conservé aux Archives fédérales de Coblence, Sarah Gensburger revient sur l'histoire de la spoliation des juifs à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pris par les Allemands entre 1940 et 1944. ces clichés ont été rassemblés en album en 1948 par les services alliés en charge de la restitution des biens volés aux juifs. Si plusieurs images donnent t voir le séquestre du Louvre et le pillage des collections artistiques, la plupart concernent le travail de tri effectué par des détenus juifs du camp de Drancy. Trois camps annexes ont en effet existé à Paris entre 1943 et 1944, dans lesquels près de 800 internés ont travaillé quotidiennement au conditionnement du contenu de 38000 appartements parisiens.
La diversité des sites (musée du Louvre, Palais de Tokyo, Gare du Nord, Lévitan, magasins généraux d'Aubervilliers et Bassano) souligne l'emprise de la spoliation sur la capitale. Matelas, postes de TSF, batteries de cuisine, jouets d'enfants, linge de maison... : ces clichés montrent également avec force la pauvreté et la banalité des possessions de l'écrasante majorité des familles juives, ainsi que la normalisation et la nature absolue du pillage.
Reflet de l'entreprise de destruction totale, par le pillage de leurs biens, de toute trace de l'existence des juifs, ces images constituent, simultanément, une des traces de cette existence même. Elles donnent également la parole à ceux qui en sont les personnages, presque invisibles : les internés des camps annexes de Drancy. Ceux-ci ont en effet peu témoigné de leur expérience. Ce livre-enquête tente de comprendre leur silence.
-
Les justes de France ; politiques publiques de la mémoire
Sarah Gensburger
- Presses De Sciences Po
- Academique
- 16 April 2010
- 9782724611397
Le terme de ' Justes de France ' fait référence au titre de ' Justes parmi les nations ' créé par l'Etat hébreu en 1953 afin d'honorer celles et ceux qui ont sauvé des Juifs. Comment l'expression a-t-elle été reprise par les pouvoirs publics français jusqu'à inspirer en janvier 2007 une commémoration spécifique avec l'entrée des Justes de France au Panthéon ? Pourquoi, alors que des controverses sur les ' usages de la mémoire ' par l'Etat surgissent à intervalles réguliers, la cérémonie au Panthéon n'a-t-elle suscité aucun commentaire ? Cette commémoration est le fruit d'une politique publique dont Sarah Gensburger retrace l'histoire, en abordant plusieurs des questions posées par les débats contemporains sur la mémoire : dans quelle mesure peut-on parler de ' politique de la mémoire ' ? Quels ' effets ' ont les commémorations publiques sur la société ? Peut-on établir des liens entre ' montée des communautarismes ' et ' inflation des commémorations ' ? En proposant un nouvel objet à la sociologie ordinaire de l'action publique, cet ouvrage invite à une autre approche de la mémoire collective dans ses rapports au politique.
-
Dé-commémoration : quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues
Sarah Gensburger, Jenny Wüstenberg, Collectif
- Fayard
- Divers Histoire
- 13 September 2023
- 9782213722054
Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux États-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire.
En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette « dé-commémoration ». La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires.
Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux États-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé.
Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, À quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Éditions, 2023).
Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023). -
La mémoire collective en question(s)
Sandrine Lefranc, Sarah Gensburger
- PUF
- 18 January 2023
- 9782130835998
La référence au passé occupe aujourd'hui une place centrale dans l'affirmation de positions politiques au présent. En 2022, le sens à donner à la Seconde Guerre mondiale a été, en France, au coeur des débats de la campagne présidentielle comme de ceux qui ont accompagné l'invasion de l'Ukraine. La question de savoir ce qu'on doit retenir, au présent, des sociétés coloniales et esclavagistes ou encore de l'absence des femmes du récit national ont, elles, continué de nourrir les controverses autour des déboulonnages de statues et des changements de noms de rue. Pour le meilleur comme pour le pire, les sociétés contemporaines se doivent de tirer, au présent, les leçons du passé tandis qu'elles sont enjointes de garder traces, pour le futur, des événements qui s'y déroulent. Comment comprendre l'avènement de cette société de la mémoire ? Qui décide des leçons du passé ? Quels coupables sont dénoncés, et quelles victimes sont consacrées ?
-
à quoi servent les politiques de mémoire ?
Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc
- Presses De Sciences Po
- 21 September 2017
- 9782724621259
Nous n'avons jamais autant promu la nécessité de transmettre la mémoire, à l'école, au musée, à la télévision, lors d'une cérémonie, à l'occasion d'un procès, à l'encontre de criminels politiques, ou encore pendant l'audition d'une commission de vérité.
L'ambition de ces politiques mémorielles est de construire une société apaisée, dans une démocratie stable comme dans un pays qui a connu un conflit politique violent.
Des critiques de principe sur le fondement moral ou sur la politisation de ces actions ont été fréquemment portées par les historiens. Chercheuses en sciences sociales, Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc se sont plutôt interrogées sur leur efficacité. En montrant comment sont reçus les messages mémoriels lorsque des élèves assistent à une commémoration, des individus visitent un mémorial, des victimes témoignent au sein des commissions de vérité ou des criminels sont jugés lors d'un « procès pour mémoire », elles aboutissent au constat regrettable qu'ils ne permettent pas plus de dénouer des conflits qui ont eu lieu dans le passé que d'orienter les comportements individuels dans le futur. Faut-il pour autant renoncer à ce rappel de l'histoire violente ?
-
Des camps dans Paris : Austerlitz, Lévitan, Bassano (juillet 1943-août 1944)
Jean-marc Dreyfus, Sarah Gensburger
- Fayard
- 13 November 2003
- 9782213617077
L?existence de trois camps d?internement au coeur de Paris durant l?Occupation n?est ni connue ni reconnue. Il s?agit pourtant d?un épisode central de la persécution des Juifs de France, puisqu?il touche le statut des personnes considérées comme juives, les conditions de la déportation et surtout l?un des volets de la spoliation, l?Opération Meuble, jamais décrite auparavant.Placée sous l?égide d?un service coiffé par Rosenberg, celle-ci visait à vider tous les appartements juifs inoccupés et à expédier en Allemagne leur contenu, des meubles les plus massifs aux objets quotidiens les plus anodins. Cette vaste opération de pillage mobilisa les entreprises de déménagement françaises et pas moins de 627 trains.Ces camps, annexes de Drancy, virent passer au moins 800 détenus juifs. Austerlitz, non loin de la gare, était installé dans un entrepôt des Magasins généraux et compta jusqu?à 600 prisonniers. Lévitan occupait un magasin de meubles, rue du Faubourg-Saint-Martin. Quant à Bassano, il bénéficiait du décor raffiné de l?ex-hôtel particulier des Cahen d?Anvers, au coin de l?avenue d?Iéna. Les prisonniers étaient soumis à un véritable travail forcé pour trier, classer, réparer et emballer meubles et objets. Certains manipulèrent le contenu de leur propre appartement ou celui de leurs proches. Ils vivaient sous la menace d?être envoyés « à l?est » et beaucoup furent bel et bien déportés dont, en juillet 1944, les femmes de prisonniers, vers Bergen-Belsen.Il est indispensable de s?interroger sur les silences de la mémoire autour des camps parisiens et de l?Opération Meuble. Certains anciens détenus se sont constitués en amicale, demandant que leur histoire soit enfin écrite. Une série d?entretiens avec eux, avec d?autres survivants et avec des témoins a été menée. Une recherche intensive dans une dizaine de centres d?archives a permis de trouver des dossiers jamais consultés sur les camps parisiens. Ce travail, résultat et d?une longue enquête et d?une réflexion sur ce qui constitue la mémoire d?une période, apporte une pierre nouvelle à l?historiographie de Vichy.
-
Les mémoriaux du 13 novembre
Sarah Gensburger, Gérôme Truc
- Ecole Hautes Etudes En Sciences Sociales
- L'histoire Et Ses Representations
- 30 October 2020
- 9782713228636
Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, des personnes de tous horizons se sont rassemblées dans les rues de Paris, aux abords des lieux attaqués, pour rendre hommage aux victimes. Des mémoriaux se sont formés, faits de milliers de messages, de bougies, de fleurs et d'objets les plus divers. Durant des semaines, les Archives de Paris en ont collecté le contenu qui appartient aujourd'hui au patrimoine national.
Fruit d'une collaboration inédite entre chercheurs et archivistes, cet ouvrage enrichi de près de 400 photographies revient sur cette transformation et constitue ainsi un véritable livre-mémorial. Les textes de ce livre retracent le parcours de ces mémoriaux et sont autant de reportages illustrés sur leurs aspects, leur collecte ou leurs usages sociaux. Des courtes notices les accompagnent sur des sujets aussi divers que les citoyens s'étant érigés en gardiens des mémoriaux éphémères, le rôle des agents de nettoyage de la Ville de Paris dans le travail de collecte, la mémoire des attentats de 2015 à Saint-Denis, ou encore la relation particulière des supporteurs du PSG à la mémoire des attentats du 13 novembre.
Eclairant sous un angle nouveau un événement majeur et récent de l'histoire de France, cet ouvrage est à son tour un mémorial unique et précieux, une réflexion originale et illustrée sur la manière dont une société est appelée à ne pas oublier.
-
Visites scolaire et citoyenneté ; les expositions du centenaire de la Première Guerre mondiale
Sylvain Antichan, Sarah Gensburger, Jeanne Teboul, Gwendoline Torterat
- Documentation Francaise
- Musees-Mondes
- 7 December 2016
- 9782110101938
Depuis une vingtaine d'années, les musées, mémoriaux et expositions se multiplient en France en ayant pour objectif de diffuser les connaissances sur notre passé mais aussi de permettre la transmission de valeurs civiques. Les « jeunes publics » et les scolaires en constituent le public idéal. Mais que se passe-t-il réellement lorsque les élèves sont confrontés à ces dispositifs d'éducation culturelle ?
A partir d'une enquête menée sur six expositions sur la guerre de 1914-1918, présentées à Paris et en régions, cet ouvrage tente de saisir ce que les élèves voient quand ils regardent l'histoire et ce qu'ils en font. En s'appuyant sur des observations ethnographiques et des entretiens réalisés avec des écoliers, des collégiens et des lycéens, les auteurs interrogent l'amont et l'aval de la sortie scolaire, de la salle de classe jusqu'aux souvenirs de visites. Appréhendée selon plusieurs thématiques - le rapport à la transmission, les techniques du corps, le genre et les émotions - l'expérience de visite apparaît ainsi encadrée non seulement par l'espace muséographique mais aussi, et surtout, par les situations sociales dans lesquelles sont pris les élèves.
Cet ouvrage est une invitation à revisiter les expositions du centenaire de la Grande Guerre en compagnie des élèves pour donner à voir leurs pratiques ordinaires tout en s'interrogeant sur les logiques de réception de l'histoire dans et hors les murs de l'institution scolaire.