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Rubén Darío, Chants de vie et d'espérance Traduction de Lionel Igersheim Chants de vie et d'espérance, publié en 1905, est un des recueils majeurs de Rubén Darío. Poète précoce, nouvelliste, Darío est un personnage central des lettres hispaniques. De Borges à Octavio Paz, ses successeurs n'auront de cesse de rappeler l'importance de son rôle dans l'entrée en modernité de la poésie de langue espagnole.
Tour à tour lyrique, incantatoire, désespéré, dans le sillage d'Hugo ou de Verlaine, à qui il vouait une immense admiration, célébrant l'âme hispanique ou explorant son rapport à l'érotisme, Darío fait la preuve d'une inventivité formelle parfois révolutionnaire et de la maîtrise d'un immense talent.
Parution : mai 2012 / 128 p. / ISBN : 978-2-916266-93-0 / Prix : 9,50 €
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Né en 1867 au Nicaragua il fut, dès quatorze ans, fêté comme le « poète-enfant » incomparable. Il devient, dans le sillage de Bolivar et de Marti, le symbole d'unité spirituelle de l'Amérique latine, mais c'est à Paris que son oeuvre va se construire dans la tension d'une « admiration immense et profonde pour la langue française ». Il y rencontre surtout Verlaine, « Socrate lyrique » d'une époque impossible, dont l'influence contribuera à ce que Darío soit reconnu comme le rénovateur de l'ensemble de la poésie espagnole, salué très tôt par Antonio Machado, Jorge Luis Borges et Octavio Paz. Son portrait est l'oeuvre de Joaquín Vaquero Turcios, peintre espagnol, son petit-neveu.
« Quand un poète comme Darío passe par une littérature, tout en celle-ci change. Peu importe notre jugement personnel, peu importent aversions et préférences, peu importe presque que nous l'ayons lu. Une transformation mystérieuse, insaisissable et subtile a eu lieu sans que nous le sachions. Le langage est autre. » (Jorge Luis Borges)
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La vie de Ruben Dario écrite par lui-même
Rubén Dario
- Rue D'Ulm
- Versions Françaises
- 17 February 2023
- 9782728807970
Parue au soir de sa vie alors que Darío se trouvait dans une situation physiquement et financièrement précaire, cette autobiographie d'un poetaerrante, premier écrivain latino-américain au destin véritablement universel, embrasse d'un regard à la fois mélancolique et lucide son itinéraire mouvementé. Dictée tambour battant, c'est un témoignage précieux sur son existence cosmopolite et la genèse de son oeuvre, sur les sociétés latino-américaines dans leur dimension politique, socioéconomique et culturelle, et sur le tournant du xxe siècle.
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Rúben Darío est revenu au Nicaragua, sa terre natale, pour y mourir. Celui qui a parcouru le monde, révolutionné l'écriture en espagnol et fait figure d'idole pour la jeunesse de l'Amérique latine se sait condamné par la maladie ; les excès, liés à la vie agitée qu'il a menée, le condamnent. Il n'atteindra pas les 50 ans. Il meurt le 6 février 1916 à León, dans ce Nicaragua profond où il est né et a grandi, loin des feux des capitales brillantes qu'il connaîtra plus tard.
Darío est un exemple frappant d'écrivains qui surgissent des lieux les plus improbables et s'affirment face au Monde avec un désir et une fringale sans comparaison. Il agit comme s' il voulait conjurer le sort, et annonce qu'il assume son existence comme on relève un défi. Parti de la province de la province, il saura transformer sa marginalité en qualité et arrivera à user d'une énergie débordante tant dans sa propre course que dans la construction de don oeuvre. Par cette impression de défi que laisse son existence, on retrouve la vigueur qui marque l'élaboration de ses textes et l'affirmation d'une originalité porteuse de rénovation pour toute une langue.
En 1888 il publie à Valparaíso son livre " Azul " qui le rend vite célèbre dans les milieux artistiques du continent. Darío arrive à détourner la langue espagnole, à lui donner une sonorité nouvelle et des aspects encore inconnus. Il chante le Monde mais en saisit aussi la cruauté et les troubles, il sait dire comme personne la beauté en construction et les rêves qui accompagnent un univers résolument tourné vers l'avenir. La modernité de Darío a consisté à dynamiser une langue alors engourdie, comme repliée sur sa tradition et enfermée dans son passé, et à la mettre au service d'une mentalité qui a su saisir la complexité de l'homme contemporain. Venu du plus profond des terres oubliées de tous, il élabore l'oeuvre littéraire en espagnol la plus cosmopolite et la plus ouverte de son époque.
Ses textes et son destin présentent une même fermeté et une intensité comparable.
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Verónica et autres contes fantastiques
Rubén Darío
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 November 1998
- 9782841420360
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Le roi bourgeois & l'oiseau bleu ; coffret
Rubén Darío
- L'Atelier Du Tilde
- Les Petits Plis
- 1 February 2011
- 9791090127005
Dans le prologue qu'il écrivit pour la première édition de Azul... (1888), voici ce qu'Eduardo de la Barra dit sur Le Roi bourgeois et L'Oiseau bleu « [Il y a dans Azul...] ces trois tableaux, une petite trilogie : « Le Roi bourgeois », « Le Voile de la reine Mab » et « La Chanson de l'Or ». Regardez-les bien.
Vous voyez ? Leur protagoniste est le Poète, toujours le Poète, seul, méconnu, abandonné, affamé, presque un mendiant, et, cependant, comme Colomb, il a tout un monde dans la tête. Le bourgeois devenu roi, maître de l'or et du pouvoir, voit le poète et le place en dessous de ses laquais, là-bas, parmi ses oiseaux, où il tournera sans cesse la manivelle de son orgue de barbarie !... C'est une nuit rigoureuse d'hiver; la salle du festin brûle comme une braise d'or ; par ses fenêtres, s'échappent des bouffées de lumière et des explosions de joie ; là, on jouit et on rit ; là, on applaudit follement les bêtises ampoulées d'un rhétoricien !... Et dehors, quelle ironie !, la neige, la faim, le désespoir bourgeois... le poète qui meurt à la lumière des étoiles mélancoliques.
Vous avez compris ? Ce poète, ce génie qui passe sans être vu à côté des grands de son temps, qui vit en souffrant et meurt de chagrin et de froid, a beaucoup de noms, il s'appelle Homère, Camoens, Le Tasse, Shakespeare, Cervantes... Comparez ces fronts humbles touchés par le doigt de Dieu, avec les têtes hautaines couronnées par la main de l'homme ou du caprice !...
Vous avez là l'éternelle histoire de l'or bourgeois écrasant le talent et celle de l'inspiration enchaînée à la misère ; vous avez là l'universalisation de l'idée exprimée poétiquement.
Ce conte ancien, narré avec une élégance nouvelle et enchanteresse, est une toile qui mérite un cadre en or. N'est-ce pas, belle lectrice ? - Mais, diantre ! Vous restez pensive ! Votre front délicat ploie-t-il sous le poids de graves pensées ? Ah ! Celles-ci naissent de tableau-même, que l'auteur, par une ironie amère, a appelé conte joyeux !
[...] Nous sommes donc passés du pays des fées à la prose de la vie, et nous nous trouvons au café Plombier, en pleine Bohème, un bock à la main et la pipe à la bouche... Là, s'agitent en désordre, des groupes d'étudiants et d'artistes, d'âmes errantes et de penseurs, têtes phosphorescentes bien remplies, fronts juvéniles qui cherchent, avides, le vieux laurier vert.
Il y a là ce Garcin, aimé entre tous, triste, rêveur, bon buveur d'absinthe, brave improvisateur, et, comme bohème, un Bayard sans peur ni reproche. Vous le voyez bien, le costume et la scène ont changé, mais c'est le même poète anonyme que le roi bourgeois a laissé mourir de faim, celui que la Reine Mab a enveloppé dans son voile, le mendiant qui a lancé dans les airs telle une flèche de feu, sa stridente « Chanson de l'Or ».
Les bohèmes le nomment Oiseau bleu. Il fait des madrigaux et cueille les violettes des champs pour Nini, sa belle voisine.
Mais, le candide et doux idylle est brusquement interrompu par la mort de Nini.
Garcin sourit tristement, dit au revoir à ses amis comme si c'était une blague, mais avec des mots mystérieux et, ensuite, met fin à l'idylle en se faisant sauter la cervelle.
Édition de luxe à tirage limité, coffret numéroté en tissu sur carton plume, texte en accordéon sur papier ivoire. Intérieur papier Vivaldi au choix bleu, gris ou framboise
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Le roi bourgeois & l'oiseau bleu
Rubén Darío
- L'Atelier Du Tilde
- Les Petits Plis
- 1 February 2011
- 9791090127012
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Me encuentro trayendo a mi memoria reminiscencias de Childe Harold. Siento que estoy en casa propia; voy a Espana en una nave latina; a mi lado el si suena. Sopla un aire grato que trae todavia el aliento de la Pampa, algo que sobre las olas conduce aún efluvios de esa grande y amada tierra argentina. Y mientras esta vida de a bordo que ha de prolongarse por largos dias comienza, siento que vuelan sobre la arboladura del piróscafo enjambres de buenos augurios. De nuevo en marcha, y hacia el pais maternal que el alma americana -americanoespanola-ha de saludar siempre con respeto, ha de querer con carino hondo. Porque si ya no es la antigua poderosa, la dominadora imperial, amarla el doble; y si esta herida, tender a ella mucho mas. Los hombres cambian; hay estaciones para los pueblos, el espiritu vital de la raza puede enfriarse en nivoso; pero ¿floreal y fructidor no anuncian que la vida primaveral y copiosa ha de llegar, aun cuando en el campo se miren hoy las ramas sin hojas y la tierra cubierta del sudario? Asi pienso en tanto se inicia a bordo una existencia de monotonia que conocéis bien los que habéis cruzado el Océano. No os haré la clasificación de Sterne; pero, para un hombre de arte, en todo viaje hay algo de «sentimental». Las instantaneas se toman también al paso de los minutos, ya que hay un pequeno mundo humano en movimiento, en todo lugar en donde se reunen dos personas.
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Roma, bajo el imperio de Tiberio César. Apacible la noche y el cielo enorgullecido de constelaciones. Cerca del foro de Apio y de las Tres Tabernas, una callejuela serpentina, rama de la via principal, conducia a un barrio poco frecuentado, como no fuese por marinos y comerciantes al por menor que hacian su viaje de Brindis, Capua y lugarejos intermedios. Las casas, o mas bien barracas enclenques, amontonadas, y las tortuosas sendas que las dividian, no parecian por cierto halagüenas y atrayentes en aquel pequeno rincón de tristeza y de silencio, que no era turbado sino por una que otra rina de la tienda de algún vendedor de vino, o en el miserable habitaculo de alguna prostituta de la plebe.
Aquella noche clara y constelada y por aquella callejuela, a intervalos, misteriosamente, uno después de otro, pasaban unos cuantos hombres y mujeres. Todos penetraban por la estrecha puerta de una casa formada de piedras y tablas entre los cimientos de una mansión derruida. A pasos cansados, una anciana llegó por último, apoyada en el brazo de un hombre. Ambos, antes de entrar se volvieron a mirar por largo rato hacia el fondo de la callejuela.
-Lucila fue en busca de su hermano -dijo el joven-. Nereo ha partido a Ostia desde hace tres dias. Lucila ha ido a encontrarle a la entrada de la ciudad.
-¿No habra llegado antes que nosotros?
Penetraron. Todavia se vio asomar la cara de la anciana, inquieta, tanteando en la sombra, la diestra en forma de visera, queriendo taladrar la lejania nocturna con sus pupilas, tan cansadas como sus piernas.
En lo interior de la casa he aqui lo que se veia, a la luz de tres lamparas de arcilla. -
Tengo mas anos, desde hace cuatro, que los que exige Benvenuto para la empresa. Asi doy comienzo a estos apuntamientos que mas tarde han de desenvolverse mayor y mas detalladamente.
En la catedral de León, de Nicaragua, en la América Central, se encuentra la fe de bautismo de Félix Rubén, hijo legitimo de Manuel Garcia y Rosa Sarmiento. En realidad, mi nombre debia ser Félix Rubén Garcia Sarmiento. ¿Cómo llegó a usarse en mi familia el apellido Dario? Según lo que algunos ancianos de aquella ciudad de mi infancia me han referido, un mi tatarabuelo tenia por nombre Dario. En la pequena población conociale todo el mundo por Don Dario; a sus hijos e hijas por los Darios, las Darios. Fue asi desapareciendo el primer apellido, a punto de que mi bisabuela paterna firmaba ya Rita Dario; y ello convertido en patronimico llegó a adquirir valor legal, pues mi padre, que era comerciante, realizó todos sus negocios ya con el nombre de Manuel Dario; y en la catedral a que me he referido, en los cuadros donados por mi tia Dona Rita Dario de Alvarado, se ve escrito su nombre de tal manera.
El matrimonio de Manuel Garcia -diré mejor de Manuel Dario- y Rosa Sarmiento, fue un matrimonio de conveniencia, hecho por la familia. Asi no es de extranar que a los ocho meses mas o menos de esa unión forzada y sin efecto, viniese la separación. Un mes después nacia yo en un pueblecito, o mas bien aldea, de la provincia, o como alla se dice, departamento, de la Nueva Segovia, llamado antano Chocoyos y hoy Metapa. -
Habia sonado la una de la manana en el reloj de la Intendencia, y parecia ya, por lo tranquilo de aquella noche, que nada ven tiria a perturbar el reposado sueno en que los laboriosos habitantes de la metrópoli comercial del Pacifico descansaban de las rudas tareas del dia Oyóse de pronto el tradicional pitio de un policial al que sucede el tanido de la campanas que en todos los cuarteles de la ciudad llaman al abnegado bombero al cumplimiento de su deber.
Cual si hubiera sitio esta una senal magica, al tranquilo silencio rio aquella noche de invierno, sucédese un extraordinario movimiento. Voluntarios que a toda prisa pasan abandonan, unos el abrigado lecho, otros el aristocratico salón de animada tertulia, y vuelan a sus casas en busca de alguna insignia de su misión para correr en seguida a sus cuarteles; bombas que han partido ya con presura al lugar amargado auxiliares que olvidando e] cansancio producido por la fatigosa labor del dia, acuden agiles a secundar a sus oficiales; muchachos y hombres del pueblo que ocurren a prestar el contingente de sus brazos para arrastrar las pesadas maquinas que evitan la destrucción, a diferencia de otras que la realizan; aqui un carruaje que es uncido a la palanca de la bomba y ayudan a arrastrarla; mas alla un grupo de alegre jóvenes pie al salir de su club se unen al número de los entusiastas salvadores de la propiedad y también les prestan el concurso de sus brazos; por todas partes la agitación, el ruido, el movimiento, cual si la ciudad hubiera despertado sobresaltada a influjo de algún golpe eléctrico. Luego, a medida que va aproximandose al lugar amenazado, vanse también distinguiendo alli bomberos de todas las nacionalidades, uniformes de diversos colores y variedades; y pasan en rapido desfile, se confunden y se agrupan, y se estrechan, las ensacas rojas con las azules, los cascos de bronce con los de reluciente cuero; y se codean, y se empujan, y so mezclan con la admirable confraternidad del deber, ingleses y chilenos, italianos, alemanes y franceses. -
Sin pinceles, sin paleta, sin papel, sin lapiz, Ricardo, poeta lirico incorregible, huyendo de las agitaciones y turbulencias, de las maquinas y de los fardos, del ruido monótono de los tranvias y el chocar de las herraduras de los caballos con su repiqueteo de caracoles sobre las piedras; de las carreras de los corredores frente a la Bolsa, del tropel de los comerciantes; del grito de los vendedores de diarios; del incesante bullicio e inacabable hervor de este puerto; en busca de impresiones y de cuadros, subió al cerro Alegre que, gallardo como una gran roca florecida, luce sus flancos verdes, sus monticulos coronados de casas risuenas escalonadas en la altura, rodeadas de jardines, con ondeantes cortinas de enredaderas, jaulas de pajaros, jarras de flores, rejas vistosas y ninos rubios de caras angélicas.
Abajo estaban las techumbres de Valparaiso que hace transacciones, que anda a pie como una rafaga, que puebla los almacenes e invade los bancos, que viste por la manana torno crema o plomizo, a cuadros, con sombrero de pano, y por la noche bulle en la calle del Cabo con lustroso sombrero de copa, abrigo al brazo y guantes amarillos, viendo a la luz que brota de las vidrieras, los lindos rostros de las mujeres que pasan.
Mas alla, el mar acerado, brumoso, los barcos en grupo, el horizonte azul y lejano. Arriba, entre opacidades, el sol.
Donde estaba el sonador empedernido, casi en lo mas alto del cerro, apenas si se sentian los extremecimientos de abajo. Erraba él a lo largo del Camino de Cintura e iba pensando en idilios, con toda la augusta desfachatez de un poeta que fuera millonario.
Habia alli aire fresco para sus pulmones, casas sobre cumbres, como nidos al viento, donde bien podia darse el gusto de colocar parejas enamoradas, y tenia ademas, el inmenso espacio azul, del cual, -él lo sabia perfectamente, los que hacen los salmos y los himnos pueden disponer como les vengan en antojo. -
No se ha hecho mucho comentario sobre L'Art en silence, de Camilo Mauclair, como era natural. ¡El «Arte en silencio», en el pais del ruido! asi debia ser. Y pocos libros mas llenos de bien, mas hermosos y mas nobles que éste, fruto de joven, impregnado de un perfume de cordura y de un sabor de siglos. Al leerle, he aqui el espectaculo que se ha presentado a mi imaginación: un campo inmenso y preparado para la labor; un dia en su mas bello instante, y un labrador matinal que empuja fuertemente su arado, orgulloso de que su virtud triptolémica trae consigo la seguridad de la hora de paz y de fecundidad de manana. En la confusión de tentativas, en la lucha de tendencias, entre los juglarismos de mal convencidos apóstoles y la imitación de titubeantes sectarios, la voz de este digno trabajador, de este sincero intelectual, en el absoluto sentido del vocablo, es de una transcendental vibración. No puede haber profesión de fe mas transparente, mas noble y mas generosa.
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Paris, 20 de Abril de 1900.
En el momento en que escribo la vasta feria esta ya abierta. Aun falta la conclusión de ciertas instalaciones: aun dar una vuelta por el enorme conjunto de palacios y pabellones es exponerse a salir lleno de polvo. Pero ya la ola repetida de este mar humano ha invadido las calles de esa ciudad fantastica que, florecida de torres, de cúpulas de oro, de flechas, erige su hermosura dentro de la gran ciudad. Hay parisienses de Paris que dicen que los parisienses se van lejos al llegar esta invasión del mundo; yo sólo diré que las parisienses permanecen, y entre los grupos de english, entre los blancos albornoces arabes, entre los rostros amarillos del Extremo Oriente, entre las faces bronceadas de las Américas latinas, entre la confusión de razas que hoy se agitan en Paris, la fina y bella y fugaz silueta de las mujeres mas encantadoras de la tierra, pasa. Es el instante en que empieza el inmenso movimiento. La obra esta realizada y Paris ve que es buena. Quedara, por la vida, en la memoria de los innumerables visitantes que afluyen de todos los lugares del globo, este conjunto de cosas grandiosas y bellas en que cristaliza su potencia y su avance la actual civilización humana. -
Después de algunos anos vuelvo a Barcelona, tierra buena. En otra ocasión os he dicho mis impresiones de este pais grato y amable, en donde la laboriosidad es virtud común y el orgullo innato y el sustento de las tradiciones defensa contra debilitamientos y decadencias. Sali de Paris el dia de la primera nevada, que anunciaba la crudez del próximo invierno. Sali en busca de sol y salud, y aqui, desde que he llegado, he visto la luz alegre y sana del sol espanol, un cielo sin las tristezas parisienses; y una vez mas me he asombrado de cómo Jean Moreas encuentra en Paris el mismo cielo de Grecia, el cual tan solamente da todo su gozo en las tierras solares. Bien es cierto que el poeta se refiere mas al ambiente que a la luz, mas al respirar que al mirar. Pero la bondad de este cielo entra principalmente por los ojos y los poros, abiertos al calido carino del inmenso y maravilloso diamante de vida que nos hace la merced de existir.
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En la terraza del Valchette, o desde algún banco del Luxemburgo, me fijo singularmente en los exóticos que desfilan. Y me llama sobre todo la atención el negrito del panama, un negrito negro, negro, con un panama blanco, blanco. Es un negrito delgado, agil, simiesco, orgulloso, pretencioso, pintiparado, petimetre, suficiente, contento y como danzante. Paris contiene varias clases de hijos de Cham, pero este negrito a ninguna de ellas pertenece. No es, seguramente, el célebre payaso Chocolat, que ha recibido recientemente una medalla por haber ido muchos anos a divertir con saltos y muecas a los ninos pobres de los hospitales y asilos; no sera, por cierto, Koulery Ounibalo, principe Gleglé, hijo del rey Behanzin Cortacabezas, que puede verse reproducido en cera en el Museo Grevin, y del cual principe, que ha servido como buen soldado a Francia, no ha vuelto a acordarse el Estado que depusiera a su padre; no sera, de ninguna manera, el diputado por la Guadalupe, Legitimus, que ha pasado ya los anos de la alegre juventud; no sera, sobre todo, el estupendo Johnson, que desquijarró a Jeffries en Yanquilandia y cuyo retrato y «sonrisa de oro» han popularizado las gacetas. ¿Quién sera, entonces, este negrito pintiparado que camina en se dandinant; y dodelinant de la tête? A veces va solo; a veces con otros companeros de color, pero que no tienen sus manifestaciones de holgura ni su candido jipijapa; a veces, en compania de una moza pizpireta del quartier, una de esas trabadas calipigias que andan hoy por la moda en perpetua gymkana.
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