1992, année des Jeux Olympiques de Barcelone et de la guerre des Balkans. Ferran Simo rentre d'un séjour en Yougoslavie où le hasard d'un travail l'a conduit. Barcelone vit alors dans l'euphorie des Jeux Olympiques, mais il peine à oublier Sarajevo assiégée par les milices serbes bosniaques, qui ont réduit sa volonté à celle d'un animal et que seule la chance le sauvera de la mort. Barcelone se prépare à inaugurer les Jeux. Grâce à la proposition insolite d'un ami, Ferran Simo change d'identité et va rencontrer deux femmes avec lesquelles il aura une relation qui aurait pu changer sa vie si les ombres de son passé ne l'en empêchaient.
La mémoire et l'histoire aident à structurer le passé et à affronter l'avenir. Mais que se passe-t-il quand la mémoire est absente et que l'histoire ne parvient pas à lever le doute qui la corrode ? Dans Fils de la mémoire, le parcours vital d'un père biologique jamais connu, qui a subi la guerre et l'exil au-delà des Pyrénées, va conduire son fils à s'impliquer, non sans hésitation, dans la reconstitution de son passé. « Si tu ouvres la boîte, ne te plains pas du tonnerre » a dit à Francesc le professeur Delclòs le jour de leur rencontre. Ouvrir la boîte, vide de souvenirs, pour la remplir des lambeaux d'une nouvelle mémoire faite de données éparses pas toujours exactes, de sensations et d'intuitions, comme autant de cicatrices laissées par des biographies sciemment dissimulées.
Septembre 1953. Depuis sept ans, l'armée française se bat pour conserver l'Indochine, la perle de l'Empire. Trois frères niçois d'origine russe y vivent. Serguei Volkov, ancien chanteur d'opérettes raté qui exerçait dans les guinguettes de la banlieue parisienne, enseigne les lettres dans un lycée privé de Saigon. Il explore les quartiers chauds de la ville, en découvre les librairies, les boites de nuit. Fasciné, il arpente tous les jours la rue Catinat à la recherche de nouveaux plaisirs. Il s'éprend de My Tiên, une jeune collègue qui enseigne le vietnamien. Il découvre vite qu'ardente patriote elle est communiste et a rejoint les rangs du Vi?t Minh. Elle échappe à la police française et gagne le maquis. Dimitri, polytechnicien et mathématicien hors pair, déchiffre les codes de l'ennemi en compagnie d'autres spécialistes. Il vit à Dalat, petite station climatique au coeur de la cordillère annamitique construite pour et par les Français qui fuient la dureté du climat tropical. Malgré tout, il tombe malade et passe sa convalescence au Cap Saint-Jacques, la plage des Saigonnais. Il y meurt lors d'un massacre perpétré par les communistes vietnamiens. Harry Volkov, devenu borgne un an plus tôt, est affecté à l'état-major de Hanoi où ses connaissances linguistiques lui permettent de vendre la propagande gouvernementale à la presse française et étrangère. Il tombe amoureux d'Armance, une jeune veuve, Française d'Indochine richissime. Ils vivent une passion intense ternie par des ruptures à répétition et des scènes épuisantes. Brisé nerveusement, prisonnier de ses sens, le jeune officier, pour échapper à ses démons, obtient sa mutation à Ði?n Biên Ph?. Il participe aux derniers combats et à la chute de la garnison avant d'être fait prisonnier comme des milliers de camarades. Il survit dans les camps de prisonniers disséminés dans la jungle. Libéré grâce aux accords de Genève, il repart pour Hanoi où Armance lui fait une dernière scène. Il revoit son frère Serguei après que celui-ci a appris qu'il a rencontré MY Tiên, devenue infirmière dans la jungle. Serguei décide de s'installer dans la république du Nord Vietnam car il est convaincu qu'il y retrouvera My Tiên et qu'ils pourront se marier. Les années ont passé. Les corbeaux et les touristes se sont emparé du vieux temple de la littérature de Hanoi. Il ne reste que quelques bulles, quelques monuments moussus et vides, témoins dérisoires et nostalgiques de la présence française.
Trois femmes luttent tout le long du XXe siècle pour trouver leur place et celle de leur famille dans le cadre de la Révolution industrielle provoquée par le développement des usines textiles de la région du Vallès en Catalogne.
Sous la plume de la journaliste Gemma Ruiz l'on découvre la vie de ces trois femmes, de générations différentes, nées dans un monde rural qui se transformera en bassin industriel et urbain de Sabadell. Elles devront s'adapter progressivement aux effets de cette révolution liée au développement de l'industrie textile, au passage d'une vie paysanne aux faubourgs d'une ville en pleine industrialisation et surtout aux changements que cela entraînera sur le quotidien de leur vie familiale.
Durant la grande guerre, le lieutenant alexandre pagès, un français d'origine roussillonnaise, mobilisé en 1914, est grièvement blessé.
Le jeune nord catalan est alors contacté par les services spéciaux qui l'envoient au consulat général de france de barcelone avec une mission secrète: recruter des jeunes patriotes catalans pour qu'ils , s'engagent dans la légion étrangère en leur promettant qu'une fois la guerre finie, la catalogne pourrait devenir un pays indépendant. joan daniel bezsonoff nous plonge avec une précision à la fois cynique et lyrique dans la barcelone de 1915, une ville pleine d'expectatives et de fièvre, pour nous raconter la triste histoire des catalans qui ont perdu la première guerre mondiale.
Le meurtre de matisse se déroule à collioure, dans le petit port de pêche, où henri matisse a peint ses premières oeuvres fauvistes.
Sur les traces de matisse, would-be est le témoin d'un meurtre et la victime d'un vol. d'aquarelle. pris en chasse par une mystérieuse voiture argentée, notre fonctionnaire craint pour sa vie. une véritable course-poursuite qui entraîne le lecteur à travers les villages de la plaine du roussillon. jusqu'à céret, mecque du cubisme, où would-be fait la connaissance du conservateur du musée d'art moderne et dans un " drive-in " où.
Ce récit traite du miroitement du réel dans une fausse réalité ou mieux de la signification fictive de ce qui est vécu.
Le meurtre de matisse est construit comme un thriller hilarant combinant l'humour à l'action, un véritable cauchemar à la frontière du surréalisme.
L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers a obtenu le prix Eugenio Nadal (le plus ancien des prix littéraires espagnols) lors de sa parution en 1979 (Ed. Destino) et n'avait jusqu'à présent jamais été traduit en français, seulement en allemand ! Il est vrai que c'est une littérature exigeante, plus proche d'Umberto Eco que de Patrick Modiano. mais diabolique et passionnante, qui vous réserve des surprises jusqu'à la dernière ligne !
La scène se passe à la terrasse du Lyon, vénérable institution madrilène. Deux hommes sont assis à une table, sur laquelle on peut voir deux tasses à café. L'un d'eux est Ramón Ruiz Alonso, ex-député de Grenade ayant siégé avant la guerre civile sur les bancs de la Droite et qui avait été fortement impliqué dans l'assassinat du poète andalou Federico García Lorca, en août 1936. L'autre, est un certain Sandro Vasari, un homme à la joue barrée d'une cicatrice, qui a l'intention d'écrire un livre basé sur un rêve qu'il a fait. On y voit, d'après ce que raconte Vasari à Ruiz Alonso, García Lorca en enfer, assistant à la représentation de ses souvenirs dans le théâtre qui lui a été attribué. Mais au même moment, toujours en enfer, Federico García Lorca voit cette même scène du café représentée dans le théâtre assigné à Sandro Vasari lorsque celui-ci mourra.
La réalité est-elle une fiction ? Cette question est permanente dans le roman de Carlos Rojas, L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers, qui a obtenu le Prix Nadal en 1979. En effet, ce livre réunit toutes les caractéristiques d'une oeuvre métafictive.
Pour établir la relation entre le monde réel et le monde imaginaire, quoi de mieux que de fictionnaliser une réalité historique (ici, la vie de Federico García Lorca) et de transformer une série de personnages bien réels en personnages de roman ?
L'Ingénieux hidalgo. a comme cadre principal l'enfer où se trouve Lorca. Le poète y dispose d'un théâtre personnel dans lequel sont représentés les souvenirs, les rêves et les créations qui ont jalonné sa vie. Lorca explore donc l'enfer et de son expérience parcellaire (il n'a, en effet, visité que trois autres théâtres, semblables au sien), il conclut que celui-ci est une spirale interminable formée d'une série de théâtres : un par personne, puisque les vivants aussi, comme Vasari, disposent du leur où leurs souvenirs précèdent leur mort. Lorca se sent torturé par cette « insomnie de la conscience » qui fait qu'on ne peut se libérer de ses souvenirs et il voudrait s'échapper, fuir vers le néant, détruire son moi, pour dormir enfin en paix.
Dans le roman, l'essentiel de ce qui est représenté sur la scène de Lorca ramène aux dernières heures de sa vie : son dernier jour à Madrid, son voyage à Grenade, sa cachette chez ses amis, les Rosales, son arrestation et son assassinat. Mais d'autres histoires et personnages, ayant jalonné la vie de Lorca, apparaissent aussi : Salvador Dalí, le torero Ignacio Sánchez Mejías, la danseuse Argentinita et beaucoup d'autres, connus et moins connus, ainsi qu'une importante série de souvenirs et de références intratextuelles à l'oeuvre du poète. En somme, des histoires dans des histoires, elles-mêmes dans des histoires.
Le chagrin du taureau se déroule sous le bruissement des platanes de céret, dans le décor de l'ermitage mystérieux de saintferréol et les arènes brûlantes de picasso.
En vacances en pays catalan, would-be et sa femme décident d'assister à une corrida lors de la feria de céret. ce qui commence comme une balade paisible, culmine en un terrible dénouement, dans une progression toujours plus oppressante du combat entre l'homme et la bête. la relation symbolique traditionnelle entre ces deux êtres bascule soudain dans une intrigue spectaculaire. ce roman, écrit avec le sens du pittoresque et du détail psychologique, plonge le lecteur dans la fête et l'ardeur de la sardane, mais aussi dans la tragédie du cirque et de la tauromachie.
En dépassant le réalisme apparent des événements, le chagrin du taureau jette un pont entre le fantastique flamand et le surréalisme catalan.
Ethnologues renommés, spécialistes du continent africain, les professeurs intrépide et grudge sont ennemis jurés.
Le premier est établi à paris, et s'apprête à intégrer les rangs de l'académie française, le second, professeur émérite de l'université d'oxford, vient de découvrir une sculpture bambara qui se révélera être un faux. à b. , would-be, possède un masque africain qui l'intrigue. profitant d'un congé, il décide d'aller consulter dans la capitale française le professeur intrépide avant de rejoindre son lieu de villégiature dans le sud de la france.
Tel est le point de départ d'une passionnante histoire criminelle qui a pour cadre port-vendres - ultime escale française avant la frontière espagnole. le professeur intrépide y joue à la roulette russe avec un vagabond tchèque alors que le professeur grudge est découvert sans vie dans son cottage anglais. et que, de son côté, would-be se lie d'amitié avec un étrange lézard espagnol qui va lui apprendre bien des choses sur les origines de la vie, mais aussi sur la mort et lui fournira finalement la clé de cette intrigue mystérieuse.
D. d. fonctionnaire au ministère de la culture et de la santé à b. , échappe à la routine quotidienne en se glissant dans la peau d'un personnage confronté à des situations les plus étranges. il se donne alors, en toute modestie, le nom de would-be, son alter-ego, qui l'entraîne dans des aventures bizarres à la fois hallucinantes et cocasses. d. d. serait-il à son tour l'alter-ego de l'auteur de cette série de romans fantastiques ?.
On a beau être quelque 200 millions de locuteurs français dans le monde, il arrive pourtant qu'on ne se comprenne pas. Les Français qui traversent la grande mare pour aller fraterniser avec leurs cousins d'Amérique ou les Québécois qui visitent la terre de leurs ancêtres connaissent le problème depuis longtemps.
Ce livre souligne avec une virtuosité désinvolte les différences et les malentendus souvent créés par le français que nous sommes pourtant censés avoir en commun avec les habitants de tous les Pays de la francophonie. Il offre des solutions pratiques aux Québécois qui voudraient éviter de passer pour des « Ploucs » en France ainsi qu'aux Français qui ne souhaiteraient pas être pris pour des « Kétaines » au Canada. De plus, aux uns comme aux autres il permettra d'être à l'abri de bourdes et de fâcheuses méprises en Suisse, en Belgique et dans quantité de pays d'Afrique, tous lieux où un chien s'appelle parfois un chat.
Hyacinthe Rigaud, peintre favori de Louis XIV, artiste emblématique du Grand Siècle, est pourtant né catalan, sous le nom de Hyacintho Francisco Honorat Rigau-Ros i Serra, dans une famille de peintres-doreurs de Perpignan, l'année même de l'annexion du Roussillon par la France. Son ascension irrésistible, servie par un extraordinaire talent et un sens impressionnant de l'adaptation n'a pas été exempte de compromissions et de renoncements.
Renada Laura Portet nous propose une plongée dans les pensées et les doutes d'un jeune Catalan, formé en France dès ses jeunes années, qui n'hésita pas à changer de nom pour devenir l'expression ultime d'un projet hégémoniste, démiurgique, et d'une monarchie absolue. Ne lui fallut-il pas aller jusqu'à des sympathies jansénistes, et faire venir sa propre mère à Paris pour exorciser cette double trahison à son Dieu et à ses origines ? Accueillir et former son frère, subvenir aux besoins de sa soeur et de ses neveux ? Rigau ne devient Rigaud qu'à la ville, participant de tout son art à l'avènement du classicisme français, certes, mais s'avérant baroque, éperdument, entre les murs couverts de livres et de tableaux flamands de sa maison, dans les portraits sensibles de sa mère et dans son rapport complexe à la foi.
Renada Portet a d'abord écrit ce livre en catalan, sous un titre truculent, « Rigau et Rigaud, un peintre à la cour de la rose gratte-cul », cette dernière expression désignant la rose de l'églantier. Outre l'allusion coquine aux moeurs légères et à leur pesant de trafics d'influences à la cour de Versailles, le titre oppose deux dualités de valeur : Rigau contre Rigaud, le lys contre la rose de l'églantier. La langue riche de Renada Laura Portet, dont le nuancier semble inépuisable, affectionne le vocatif et les ruptures de ton. Elle trahit dans chacune des deux versions, dont elle est à la fois l'auteur et le traducteur, l'affleuremen t de l'autre langue, comme pour épouser, de l'intérieur, les tâtonnements identitaires de son sujet.