1992, année des Jeux Olympiques de Barcelone et de la guerre des Balkans. Ferran Simo rentre d'un séjour en Yougoslavie où le hasard d'un travail l'a conduit. Barcelone vit alors dans l'euphorie des Jeux Olympiques, mais il peine à oublier Sarajevo assiégée par les milices serbes bosniaques, qui ont réduit sa volonté à celle d'un animal et que seule la chance le sauvera de la mort. Barcelone se prépare à inaugurer les Jeux. Grâce à la proposition insolite d'un ami, Ferran Simo change d'identité et va rencontrer deux femmes avec lesquelles il aura une relation qui aurait pu changer sa vie si les ombres de son passé ne l'en empêchaient.
Trois femmes luttent tout le long du XXe siècle pour trouver leur place et celle de leur famille dans le cadre de la Révolution industrielle provoquée par le développement des usines textiles de la région du Vallès en Catalogne.
Sous la plume de la journaliste Gemma Ruiz l'on découvre la vie de ces trois femmes, de générations différentes, nées dans un monde rural qui se transformera en bassin industriel et urbain de Sabadell. Elles devront s'adapter progressivement aux effets de cette révolution liée au développement de l'industrie textile, au passage d'une vie paysanne aux faubourgs d'une ville en pleine industrialisation et surtout aux changements que cela entraînera sur le quotidien de leur vie familiale.
Durant la grande guerre, le lieutenant alexandre pagès, un français d'origine roussillonnaise, mobilisé en 1914, est grièvement blessé.
Le jeune nord catalan est alors contacté par les services spéciaux qui l'envoient au consulat général de france de barcelone avec une mission secrète: recruter des jeunes patriotes catalans pour qu'ils , s'engagent dans la légion étrangère en leur promettant qu'une fois la guerre finie, la catalogne pourrait devenir un pays indépendant. joan daniel bezsonoff nous plonge avec une précision à la fois cynique et lyrique dans la barcelone de 1915, une ville pleine d'expectatives et de fièvre, pour nous raconter la triste histoire des catalans qui ont perdu la première guerre mondiale.
L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers a obtenu le prix Eugenio Nadal (le plus ancien des prix littéraires espagnols) lors de sa parution en 1979 (Ed. Destino) et n'avait jusqu'à présent jamais été traduit en français, seulement en allemand ! Il est vrai que c'est une littérature exigeante, plus proche d'Umberto Eco que de Patrick Modiano. mais diabolique et passionnante, qui vous réserve des surprises jusqu'à la dernière ligne !
La scène se passe à la terrasse du Lyon, vénérable institution madrilène. Deux hommes sont assis à une table, sur laquelle on peut voir deux tasses à café. L'un d'eux est Ramón Ruiz Alonso, ex-député de Grenade ayant siégé avant la guerre civile sur les bancs de la Droite et qui avait été fortement impliqué dans l'assassinat du poète andalou Federico García Lorca, en août 1936. L'autre, est un certain Sandro Vasari, un homme à la joue barrée d'une cicatrice, qui a l'intention d'écrire un livre basé sur un rêve qu'il a fait. On y voit, d'après ce que raconte Vasari à Ruiz Alonso, García Lorca en enfer, assistant à la représentation de ses souvenirs dans le théâtre qui lui a été attribué. Mais au même moment, toujours en enfer, Federico García Lorca voit cette même scène du café représentée dans le théâtre assigné à Sandro Vasari lorsque celui-ci mourra.
La réalité est-elle une fiction ? Cette question est permanente dans le roman de Carlos Rojas, L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers, qui a obtenu le Prix Nadal en 1979. En effet, ce livre réunit toutes les caractéristiques d'une oeuvre métafictive.
Pour établir la relation entre le monde réel et le monde imaginaire, quoi de mieux que de fictionnaliser une réalité historique (ici, la vie de Federico García Lorca) et de transformer une série de personnages bien réels en personnages de roman ?
L'Ingénieux hidalgo. a comme cadre principal l'enfer où se trouve Lorca. Le poète y dispose d'un théâtre personnel dans lequel sont représentés les souvenirs, les rêves et les créations qui ont jalonné sa vie. Lorca explore donc l'enfer et de son expérience parcellaire (il n'a, en effet, visité que trois autres théâtres, semblables au sien), il conclut que celui-ci est une spirale interminable formée d'une série de théâtres : un par personne, puisque les vivants aussi, comme Vasari, disposent du leur où leurs souvenirs précèdent leur mort. Lorca se sent torturé par cette « insomnie de la conscience » qui fait qu'on ne peut se libérer de ses souvenirs et il voudrait s'échapper, fuir vers le néant, détruire son moi, pour dormir enfin en paix.
Dans le roman, l'essentiel de ce qui est représenté sur la scène de Lorca ramène aux dernières heures de sa vie : son dernier jour à Madrid, son voyage à Grenade, sa cachette chez ses amis, les Rosales, son arrestation et son assassinat. Mais d'autres histoires et personnages, ayant jalonné la vie de Lorca, apparaissent aussi : Salvador Dalí, le torero Ignacio Sánchez Mejías, la danseuse Argentinita et beaucoup d'autres, connus et moins connus, ainsi qu'une importante série de souvenirs et de références intratextuelles à l'oeuvre du poète. En somme, des histoires dans des histoires, elles-mêmes dans des histoires.