Ce troisième cahier porte sur la thématique du risque, de la vulnérabilité et de la protection sociale. Anne-Marie Mamontoff, tout d'abord, analyse les politiques de sécurité se rapportant au tourisme et, plus particulièrement, au secteur hôtelier, les représentations ainsi que les «?biais perceptifs?» et les logiques de type «?profane?» ou «?naturel?» ayant une forte incidence sur l'adhésion aux mesures de prévention et sur l'efficacité des gestes à accomplir et des attitudes à adopter en cas d'accident ou d'attentat. Parmi les autres articles, notons Frédérick Lemarchand qui, de son côté, s'interroge sur la signification que revêt la fréquentation de lieux de désastre, tel Tchernobyl?: la visite de cette zone contaminée, incarnant - à travers l'explosion du réacteur n°?4 - la plus grande catastrophe nucléaire planétaire, est-elle synonyme de profanation et de désacralisation, ou relève-t-elle d'une obligation morale et d'un devoir de mémoire traduisant une dette des survivants à l'égard de ce que Karl Kraus appelait les «?vaincus de l'histoire?»?? Ce «?voyage?» dans la «?ville fantôme?» de Pripyat, poursuit Dominique Pécaud, pose de nombreuses questions, celle notamment du «?retour sur soi?» et du «?souci d'autrui?», sans oublier les conditions d'éveil du sentiment de «?compassion?» et de ses différentes composantes, qu'il s'agisse de la reconnaissance, de l'engagement ou de la solidarité.
Ont participé à ce numéro Angela Christie, Éric Dugas, Thierry Foucart, Gilles Ferréol et Noël Flageul, Patrick Legros, Jean-Yves Dartiguenave, Jean-Yves Causer, Benjamin Castets-Fontaine, Audrey Tuaillon-Demesy, Philippe Guillot et Gilles Montigny.
Ce troisième cahier porte sur la thématique du risque, de la vulnérabilité et de la protection sociale. Anne-Marie Mamontoff, tout d'abord, analyse les politiques de sécurité se rapportant au tourisme et, plus particulièrement, au secteur hôtelier, les représentations ainsi que les " biais perceptifs " et les logiques de type " profane " ou " naturel " ayant une forte incidence sur l'adhésion aux mesures de prévention et sur l'efficacité des gestes à accomplir et des attitudes à adopter en cas d'accident ou d'attentat. Parmi les autres articles, notons Frédérick Lemarchand qui, de son côté, s'interroge sur la signification que revêt la fréquentation de lieux de désastre, tel Tchernobyl?: la visite de cette zone contaminée, incarnant - à travers l'explosion du réacteur n° 4 - la plus grande catastrophe nucléaire planétaire, est-elle synonyme de profanation et de désacralisation, ou relève-t-elle d'une obligation morale et d'un devoir de mémoire traduisant une dette des survivants à l'égard de ce que Karl Kraus appelait les " vaincus de l'histoire "?? Ce " voyage " dans la " ville fantôme " de Pripyat, poursuit Dominique Pécaud, pose de nombreuses questions, celle notamment du " retour sur soi " et du " souci d'autrui ", sans oublier les conditions d'éveil du sentiment de " compassion " et de ses différentes composantes, qu'il s'agisse de la reconnaissance, de l'engagement ou de la solidarité.
Dans la continuité des réflexions d'Henri Lefebvre, de nombreux chercheurs et penseurs comme Michel Lussault, Thierry Paquot, Françoise Choay ou encore Olivier Mongin, soulignent à quel point la ville contemporaine s'éloigne, sous l'influence conjuguée de l'économie globalisée, des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et de la mobilité généralisée, de la ville historique, c'est-à-dire de la ville classique à taille humaine et aux limites explicites. Elle prendrait le chemin d'une ville informe, fractale, s'étendant à l'infini et où les flux, tant virtuels que matériels, transgressent sans scrupule les délimitations (administratives, politiques, symboliques...) qui se sont imposées à travers le temps. Ce numéro des Cahiers européens des sciences sociales sur La ville à travers ses limites a pour ambition heuristique de mettre en évidence que, même si nous vivons dans un monde urbain à bien des égards sans limites, il n'en reste pas moins que celui-ci est traversé, travaillé et structuré par des limites.
Attractivité des territoires par le patrimoine s'inscrit dans une évolution plus générale de la société, de développement des métropoles - voire des mégalopoles - centres de décisions et d'attraction mondiales qui se concurrencent. La France, comme de nombreux autres États, a dû s'adapter à cette transformation profonde et entrer dans ce jeu international, ce qui a été à l'origine de la réforme des régions, ou de la création de la structure administrative des métropoles, susceptibles d'entrer en compétition entre elles dans l'Hexagone et à l'étranger.
Chaque territoire doit se présenter sous son meilleur jour, mettre en avant ses atouts, exploiter ses spécificités par la promotion de ses particularités, la valorisation de ses différences territoriales, afin d'attirer l'implantation d'acteurs économiques, scientifiques, d'étudiants, des familles, du tourisme... De nombreux secteurs sont concernés dont l'établissement de mesures favorables de tous types (sociales, fiscales, familiales), le renforcement des grandes universités et le soutien à la recherche, l'encouragement de partenariat publics/privés, le développement des divers moyens de communication, l'aménagement des territoires adapté à ces transformations profondes... Cette transformation est à l'origine de nouvelles délimitations géographiques avec la recherche du territoire pertinent ; il faut citer ici notamment l'intercommunalité et son évolution ou la diminution du nombre des régions entraînant de nouveaux périmètres d'action. Cela est à l'origine également de nouvelles centralités ; c'est le cas des espaces transfrontaliers, autrefois considérés par certains comme périphériques et devenus aujourd'hui des lieux d'attractivité économique et de collaboration mais aussi de tension.
Les patrimoines locaux occupent désormais une place prépondérante au regard de ce sentiment d'appartenance. La notion de patrimoine recouvre ici différentes réalités. Ce sont les patrimoines matériels, (monumentaux, architecturaux, naturels...) Ce sont également les patrimoines immatériels (coutumes, traditions, chants...). Leur valorisation peut être à l'origine d'un ancrage fort aux identités des territoires. Ce n'est qu'à partir de là que pourront être menées à bien les politiques publiques de promotion.
L'objet du numéro?8 des Cahiers Européens des Sciences Sociales est d'analyser comment s'opère la conciliation des intérêts contradictoires du fait de la concurrence inéluctable entre territoires en matière touristique et les nouveaux problèmes qui en résultent dans certains cas, en abordant successivement les stratégies publiques et privées au regard de la promotion des territoires (partie?I) et au regard de l'accueil dans les territoires (partie?II), dans une approche pluridisciplinaire.
La concurrence entre territoires connaît une évolution qui intéresse autant le sociologue, que l'économiste, le juriste, l'aménageur, le géographe... Elle s'est accentuée du fait des transformations profondes de la société en raison de la suppression des frontières et de la mondialisation des échanges. Les États, les grandes aires urbaines se font aujourd'hui une concurrence qualifiée parfois de féroce ou impitoyable.
La France, comme tous les États, est confrontée à cette situation. C'est pourquoi des politiques publiques sont menées, situant au centre des préoccupations les territoires national et locaux, afin de leur permettre précisément d'entrer dans le jeu de la compétitivité. Cette compétitivité doit se réaliser entre la France et les autres États, entre Paris et les autres capitales mondiales, entre grandes aires urbaines, entre régions des différents États, d'où la création des métropoles françaises et la réforme de nos régions, moins nombreuses et plus puissantes.
L'attractivité des territoires au regard du tourisme occupe une place prépondérante dans les politiques publiques menées, car, de longue date, c'est un des secteurs clés dans le développement économique des territoires national et locaux. Il s'agit de mettre en place des stratégies en termes d'offres culturelles, d'accessibilité, de qualité de vie, de gastronomies, etc. afin de donner au visiteur une image positive de la ville, de la ruralité, dans une période particulièrement difficile de crise et d'attentats terroristes qui affectent toute la chaîne de l'activité touristique.