Les différentes facettes de la question environnementale constituent l'un des principaux enjeux du XXIe?siècle, et interrogent à nouveau frais le rapport économique, éthique et esthétique que les êtres humains entretiennent avec la nature.
Les réflexions savantes autour de cette problématique ne sont cependant pas récentes puisqu'elles remontent à la première Révolution industrielle et aux progrès tant scientifiques que techniques qui l'ont accompagnée. Elles mobilisent plusieurs champs qui s'en revendiquent et se la disputent, au premier rang desquels la géographie et l'écologie.
Si ces deux disciplines s'intéressent à l'interface entre nature et société, elles ne la traitent pas de façon identique. En Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Russie ou au Japon, leurs penseurs n'ont jamais cessé de questionner leurs conceptions et travaux réciproques sur des bases philosophiques variées, parfois opposées.
L'analyse de cette histoire croisée depuis le début du XIXe?siècle jusqu'à nos jours permet de découvrir aussi bien leur relation, souvent tumultueuse, que leur fonction sociale ou politique. Elle fait comprendre pourquoi, à partir de la seconde moitié du XXe?siècle, l'écologie a pris le pas sur la géographie dans l'approche environnementale, signant le triomphe du "?vivant?" sur le "?social?" ou le "?spatial?".
Altermondialistes, zadistes, environnementalistes, anarcho-primitivistes... Anarchie et écologie semblent partager de nombreux points communs. Une même aspiration à un monde meilleur, plus proche de la nature, respectant les espèces vivantes et les paysages, fait de communautés solidaires et tolérantes. Une même détestation d'un monde dominé par l'argent, les guerres et la soif du pouvoir.
Pourtant, les choses sont loin d'être aussi simples qu'il n'y paraît. Elles sont parfois même antagoniques si l'on considère, comme Philippe Pelletier en fait l'hypothèse dans cet ouvrage, que la finalité de l'injonction au « tous écologistes » n'est autre que de faire évoluer le système actuel vers un capitalisme vert, bien éloigné de l'idéal anarchiste...
Depuis Marco Polo évoquant le lointain Cipango, le Japon fascine les Occidentaux.
Et il intrigue aussi ses voisins Chinois. L'argumentaire sur la singularité des Japonais, vus comme impénétrables, spéciaux sinon bizarres, nourrit depuis des siècles une avalanche d'idées reçues que le passage dans la modernité technique apparemment contradictoire avec une tradition réinventée n'a fait que renforcer.
Des anciennes générations du « péril jaune », qui se complaisaient à dire que les Japonais étaient incompréhensibles et dangereux, à la fascination actuelle, et planétaire, pour la « J-Pop culture », mélangeant animê, manga, samurai, sushi, karaoke, tofu, sûdoku, origami et autres yakuza... les clichés sont légion qui méritent d'être décortiqués dans cet ouvrage, véritable panorama du Japon contemporain.
De nos jours, l'écologie serait apparemment un mouvement hédoniste et libertaire, s'affranchissant volontiers de l'État et de la civilisation - bref, un courant politique de gauche. Or, écologie « punitive », injonctions de tous ordres (alimentaires, comportementales...), frugalité austère et catastrophisme sont autant de signes qui devraient nous interroger : et si l'écologisme (le courant politique) s'enracinait plutôt dans le puritanisme anglo-saxon conservateur ? C'est du moins l'hypothèse de Philippe Pelletier, qui met au jour un puritanisme vert ayant partie liée avec la secte presbytérienne anglaise du même nom, dont les membres, embarqués sur le Mayflower, choisirent d'émigrer en Amérique à partir du XVIIe siècle. L'homme, depuis Adam chassé du paradis terrestre (un jardin !), serait pécheur et viendrait, par essence, déséquilibrer une nature harmonieuse, création parfaite du Créateur de toutes choses. Est-ce un hasard si la protection de la nature passe par la création de parcs naturels et de réserves où l'homme n'est plus le bienvenu, et si les collapsologues nous prédisent l'apocalypse (au sens de « révélation divine ») ? Un essai stimulant et iconoclaste, qui permet de revisiter l'histoire des pensées liées à l'écologie savante et aux politiques environnementale sur un siècle (du milieu du XIXe siècle au XXe siècle). Une autre écologie, qui inclurait davantage les êtres humains, serait-elle possible ?
Et si, pour reprendre un roman d'Alberto Torres Blandina, le Japon n'existait pas ? Une invention qui aurait marché, écho à ce lointain Cipango décrit par Marco Polo sans en avoir jamais foulé le sol !
Cette farce littéraire traduit combien le Japon et les Japonais interrogent, depuis des années sinon des siècles... Le pays incarne et cristallise bien des choses, dépasse sa propre réalité pour générer fantasmes, idées reçues, utopies - paradis des hautes technologies, des manga, d'une nature sacralisée, d'un érotisme débridé -, ou dystopies, d'Hiroshima à Fukushima, des horreurs de la guerre aux tsunami, du groupisme et de l'entassement au conservatisme de la classe politique...
Alors oui, le Japon a été inventé ! Mais par qui ? quand ? et pourquoi ? C'est a cette question que s'essaie à répondre Philippe Pelletier, en nous conviant à un voyage de plusieurs siècles au travers de l'histoire et de la culture japonaise.
Face à une situation environnementale préoccupante (pollutions, espèces menacées, risques majeurs, etc.), partisans de la collapsologie et institutions politiques non démocratiques (Club de Rome, GIEC, etc.) annoncent l'effondrement de notre société et propagent un discours de la peur relayé de façon acritique par les médias. Mais quels sont les enjeux scientifiques, géopolitiques et économiques qui sous-tendent ces prises de position ? Refusant de dissocier un savoir supposé neutre d'un monde où dominent la lutte des classes, les rivalités impérialistes et la concurrence entre différents secteurs du capitalisme, le géographe Philippe Pelletier analyse le discours collapsologue et démonte la machine idéologique qui nous soumet au catastrophisme.
A l'instar du ninja et du samurai, le yakuza fait partie des figures imposées de la culture et de la société japonaise. Largement représenté dans la littérature et le cinéma, couvert de tatouages, phalange coupée, langage rude et violence soudaine, il fascine et interroge : comment cette structure archaïque et quasi-féodale peut-elle perdurer dans un Japon démocratique, industrialisé et technologique ?
Pour comprendre et éviter le piège de l'essentialisation et du culturalisme, une comparaison avec d'autres pays, notamment la mafia née en Sicile, permet de dégager des éléments communs, mais aussi de mettre à jour la spécificité de la pègre japonaise : sa proximité avec l'extrême droite, dans l'idéologie comme dans l'action.
S'appuyant sur un méticuleux travail de recherche et une analyse originale, Philippe Pelletier démontre ainsi comment les yakuza sont nés à un moment donné, en un lieu donné, en réponse à une demande politique qui interroge in fine sur deux éléments : la nature réelle de la démocratie japonaise et le rôle d'une figure tout aussi emblématique que le yakuza, celle de l'empereur.
Le Plan Bâtiment Durable, c'est l'histoire d'une rencontre entre un ministre d'État et l'auteur de ce livre. C'est aussi celle d'une aventure collective de plus de treize ans, qui nous est ici contée : celle d'un réseau improbable, qui s'est construit autour d'une lettre de mission de l'État, afin de répondre aux enjeux de la transition énergétique et environnementale, puis consolidé en cheminant vers des bâtiments durables, sobres en énergie et à faible empreinte environnementale. Cette mobilisation inédite des acteurs du bâtiment a pu être mise en oeuvre par la volonté de concertation portée par le Plan Bâtiment Durable et la promotion d'un dialogue permanent et efficace entre la société civile, l'appareil d'État et les collectivités territoriales, pour faire émerger des solutions partagées en matière de construction et de rénovation.
Songeant que viendra le moment de passer le relais, Philippe Pelletier évoque son parcours et décrit la mission publique dont il a été investi ; il en relève les forces et les faiblesses, plaide pour la pérennité du modèle très innovant d'organisation participative qu'il a ainsi déployée, et suggère sa transposition à d'autres pans de transformation de notre société.
D'où vient la fascination qu'exerce l'Extrême-Orient sur l'Occident ? De ce que nombre sont persuadés que c'est là que se joue l'avenir du monde, mais plus encore de ce que la notion même est une invention européenne.
Répandue au commencement du XXe siècle, elle recouvre doublement une extrémité physique de l'Orient mais aussi la quintessence même de celui-ci, son aboutissement au sens propre comme au sens figuré. Or cet Orient est indissociable de l'Occident. Celui-ci, en effet, vient perturber le monde sinisé, particulièrement au XIXe siècle. Jusque-là, la Chine et ses pays voisins se passaient parfaitement de l'Europe et de l'Amérique, sans mimétisme ni quête de modernisation.
Confrontés à un rapport de force, ils doivent s'adapter à la nouvelle donne, imposée de l'extérieur mais qui trouve aussi ses relais à l'intérieur, dans les sociétés locales. La réponse différenciée des sociétés d'Asie orientale face à la perturbation occidentale aggrave le déséquilibre, creuse un décalage entre les divers pays asiatiques. Ainsi, le Japon réagit plus vite, et plus brutalement, que ses voisins, imposant à son tour sa domination et son exploitation, en prenant exemple sur la démarche coloniale de l'Occident.
On en voit encore les traces et les conséquences dans toute la région. En partant de l'Extrême-Orient, l'analyse renvoie donc à la question d'ordre plus général de définition des grands ensembles du type Orient et Occident, de leur nature - géographique, culturelle, politique? Réelle ou métaphorique? - et de leurs limites.
Depuis au moins deux décennies, le « réchauffement climatique » nous est présenté comme une question de vie et de mort pour l'humanité. Il figure désormais au coeur des agendas politiques. À chaque sommet international, les dirigeants déplorent la mauvaise volonté des uns ou des autres, tandis que les militants tombent dans la sinistrose.
Mais qu'en est-il réellement ? Quelle est l'évolution effective du climat ? Quels sont les véritables enjeux scientifiques, politiques, géopolitiques et économiques qui sous-tendent la question ?
Refusant de dissocier un savoir supposé neutre d'un monde où dominent la lutte des classes, les rivalités impérialistes et la concurrence entre le capitalisme des hydrocarbures et celui de l'électronucléaire, ce livre démonte la machine idéologique infernale qui nous soumet au catastrophisme ambiant.
Au milieu du XIXe siècle, le Japon connaît des bouleversements intenses. La féodalité est abolie, un État-nation moderne est construit avec le retour de l'empereur sur le devant de la scène. S'agit-il d'une restauration monarchique ou bien d'une révolution ?
Deux géographes anarchistes, compagnons de Bakounine, apportent à cette question une réponse originale, surtout si on la compare à la vision des autres visiteurs du Japon qui, à cette époque, sont essentiellement des diplomates, des militaires, des négociants, des missionnaires ou des voyageurs souvent conservateurs.
L'un, Léon Metchnikoff (1838-1888), a été invité à Tokyo par les dirigeants du nouveau régime en vertu de ses talents polyglottes et de son passé garibaldien. L'autre, Élisée Reclus (1830-1905), bénéficie des connaissances de son ami, parmi de nombreuses autres ressources, pour rédiger le volume consacré au Japon et à l'Asie orientale au sein de sa monumentale Nouvelle géographie universelle, puis certains passages de L'Homme et la Terre, sans jamais se rendre lui-même dans le pays.
Élisée Reclus, dans son analyse du Japon de Meiji, traite de sujets sensibles comme les "races", les "civilisations" ou le "péril jaune", et propose une analyse souvent ponctuée de remarques visionnaires. Libre de toute approche dogmatique et sans préjugés de classe ou de race, il replace le Japon, et plus largement l'Extrême-Orient, dans un cadre géopolitique et métagéographique mondial qui transcende la classique dichotomie Orient-Occident.
L'anarchisme est la conception politique, philosophique et sociale probablement la plus méconnue. Il est vrai qu'il ne se laisse pas facilement appréhender. Au-delà de quelques slogans comme « ni dieu, ni maître », il suscite de nombreuses idées reçues, souvent contradictoires. Les anarchistes seraient ainsi violents et/ou babas cool, marginaux et/ou syndicalistes, ils prôneraient un mode de vie spécifique et/ou s'agi- teraient dans la révolution...
De la fin du XIX e à ce début de XXI e siècle, l'anarchisme a alterné entre périodes d'avan- cées et de recul, mais jamais n'a disparu car « on peut détruire une organisation mais pas une idée, une idée toute simple : si tu veux être libre, sois le, mais avant tout apprend à l'être. » (Felix Carrasquer).
Élisée Reclus, Albert Camus, l'Algérie : deux personnages, une contrée, une convergence évidente. Une philosophie, une esthétique et une éthique rapprochent Reclus et Camus. Et pourtant, ils sont rarement évoqués ensemble.
Malgré le demi-siècle qui les sépare, malgré les différences de métier, de contexte ou de caractère, ils partagent de nombreux points communs : une exigence éthique entée sur des convictions libertaires, une démarche intellectuelle, et bien sûr, une même passion pour l'Algérie. Véritable fil rouge, qui passe d'abord par un attachement familial, l'Algérie articule en effet intimement une même approche du monde.
Symbole d'un "péril jaune" redouté par l'Occident pour son impérialisme avant 1945, image d'un phénix renaissant de ses cendres après l'holocauste atomique pour triompher sur le marché de l'industrie et du commerce mondial, le Japon semble une exception.
Il incarne une modernité née en dehors du berceau occidental.
La modernité japonaise est cependant entrée en crise depuis une dizaine d'années. Au-delà du marasme économique, c'est toute une civilisation qui est touchée, et remise en cause. Pour en comprendre les mécanismes, le Japon ne doit pas être considéré comme un tout strictement homogène, ni socialement ni géographiquement.
Fondé sur une synthèse de nombreux travaux japonais ou occidentaux, cet ouvrage essaie d'analyser cette relation socio-culturelle et socio-spatiale entre pluralité et homogénéité, mélange de conformisme, d'unité et de dynamisme.
La géographie sert à faire la guerre comme l'avait proclamé un célèbre livre d'Yves Lacoste en 1976, certes, mais aussi à faire la paix, sous trois conditions.
1/ Décrire les situations géographiques (espace, ressources...) où des États rivaux arrivent à s'entendre malgré des différends (ex : l'Inde et le Pakistan sur les eaux de l'Indus ; le Japon et la Russie sur la pêche en mer d'Okhotsk...). Donc montrer les accords qui passent souvent par des nécessités « de terrain » et pas seulement les désaccords.
2/ Déconstruire les véritables enjeux (économiques, écologiques,socio-culturels, politiques) sans verser dans l'alarmisme ou le catastrophisme qui constituent des armes géopolitiques corollaires aux rapports de force (ex : la promotion de l'électro-nucléaire face aux hydrocarbures ou au charbon au sein du Club de Rome et du GIEC, la manipulation de la question climatique pour contrôler l'élan économique et géopolitique des pays dits émergents).
3/ Livrer ces informations et ces analyses aux individus et aux peuples pour désamorcer les tensions instrumentalisées (du type « choc des civilisations »), en rappelant que certains pays multi-lingues et multi-religieux vivent en paix (ex : la Confédération helvétique), en évoquant la réappropriation « par le bas » des espaces publics (les places urbaines dans le mouvement des Indignés, Tahrir, parc Gezal à Istanbul, Nuit debout, etc.), des espaces ruraux ou rurbains (les ZAD) et des régions particulières (le Chiapas) et l'importance de l'échelon communal (illustrée par quelques exemples).
La paix n'est pas vue comme une situation irénique mais comme une concorde où les conflits entre individus et groupes (économiques, sociaux, associatifs et communaux) seraient régulés par contrats synallagmatiques (obligation réciproque envers les parties) et commutatifs (équivalence des obligations et des charges).
Deux personnages, l'un charpentier, le second menuisier, deux époques, deux destins qui se ressemblent, se suivent, se mêlent, se recouvrent sans jamais se croiser dans deux parcours chaotiques en métropole depuis leur Franche-Comté natale en passant par Paris puis sur le « Caillou calédonien ». Tout au long de leurs périples, les deux Michel rencontrent des femmes et des hommes qui marquent leurs vies. Ils découvrent des cultures et des mondes différents, apprennent à connaître les us et coutumes ainsi que la sagesse du peuple Kanak. Mêlant histoire ancienne et contemporaine, Philippe Pelletier invite le lecteur à un double voyage initiatique et à une réflexion humaniste sur l'Homme et la société : d'abord en accompagnant Michel Jeandroz dans la traversée de ses épreuves, puis en s'attachant aux pas de Michel Louis qui s'efforce de placer les siens dans les traces du charpentier. Si le premier part vers un avenir joyeux et connaît mille péripéties qui le conduiront jusque sur la Grande Terre et le découragement, le second quitte son village comtois à la recherche de son identité. Là-bas, aux antipodes de leur village jurassien, la Kanaky-Nouvelle-Calédonie balayée par un cyclone leur offrira de nouveaux horizons...
Les îles Gotô appartiennent, dans la classification administrative japonaise, aux « îles éloignées »... tout un programme en soi ! Situées à l'extrémité occidentale du Japon, elles furent le haut lieu du martyrologue des chrétiens japonais au XVIIe siècle, et également l'un des principaux points de départ pour la chasse à la baleine, avant de subir le choc de l'exode rural et de la désertification.
Les Gotô incarnent la dualité de cette Japonésie chère à l'auteur, entre ouverture et fermeture, avant-poste et arrière-garde, particularisme et universalité.
Profondément marqué par ce tour des Gotô, Philippe Pelletier nous livre ici un récit de voyage vivant, érudit, parfois drôle, souvent émouvant. Chemin faisant, au fil des jours et des rencontres, nous apprenons une foultitude de chose sur ce petit archipel et, plus largement, sur la culture et la société japonaise dans son ensemble.
Un livre pour les inconditionnels du Japon, mais aussi, tout simplement, le lecteur curieux. De la même veine que Danube de Claudio Magris.
Le Japon offre l'image d'une telle homogénéité qu'il semble difficile de concevoir que son espace puisse être topographiquement émietté, morcelé en plusieurs centaines d'îles dont la définition et le nombre - de 3 400 à 6 900 selon les auteurs - sont loins d'être clairs.
Or l'insularité est l'un des principaux traits géographiques du Japon. Les études, japonaises comme étrangères, soit éludent ce phénomène historico-géographique primordial, soit évoquent le Japon comme étant composé, dans le meilleur des cas, de quatre grandes îles que l'on peut dénommer " bloc centralinsulaire " ou Hondo (la Terre, Mainland) : la faible description du phénomène insulaire et un véritable paradoxe.
Or il existe une périphérie surinsulaire composée de centaines de petites ou moyennes îles plus ou moins éloignées (Rito), ceinture qui a joué le double rôle de sas et de frontière. Cette couronne, par sa richesse écologique et anthropique, par son allongement de la banquise aux mers chaudes, a permis à la civilisaton japonaise de se dévelopepr comme un système complet, comme un monde en soi. Cette question de l'insularité touche directement au géopolitique.
Les litiges frontaliers, relancés par les récentes délimitations des ZEE (zones économiques exclusives) témoignent toujours du rôle récurrent de cette périphérie. Le présent ouvrage, extrêmement documenté, analyse le processus de territorialisation du pays et montre en quoi son espace géographique a façonné la construction d'un Etat-nation réputé unitaire.
Kôtoku Shûsui (1871-1911) est un journaliste japonais socialiste (on le surnomma le Jaurès japonais) puis communiste libertaire. Pacifiste à ses débuts, il lutta contre la guerre russo-japonaise. Il fut aussi l'élève de Ch?min Nakae, grand homme politique, écrivain et philosophe. Ayant été exécuté accusé de trahison par le gouvernement japonais, il a rejoint le panthéon des martyrs anarchistes. Biographie par Philippe Pelletier, géographe anarchiste et spécialiste du Japon.
Plus de 120 cartes pour comprendre les contrastes saisissants de cet archipel riche, complexe et varié.
Après le séisme du 11 mars 2011, le Japon est-il encore une puissance industrielle et technologique de premier plan ? La Mégalopole, long ruban urbain de part et d'autre de Tokyo, rassemble les deux tiers des Japonais. Comment vivent-ils au quotidien ? La société japonaise, symptôme d'une postmodernité singulière et fascinante. Cet atlas met en lumière les tensions intérieures d'un pays habité par sa propre histoire mais ultramoderne, grand pollueur mais soucieux d'écologie, pacifique mais tenté par les démonstrations de puissance...
Pour mieux appréhender ce Japon fragilisé par la catastrophe de Fukushima, un événement déjà ancré dans la mémoire collective.
Elisée Reclus (1830-1905) a effectué un parcours extraordinaire.
Géographe, il a sillonné le monde et rédigé de nombreux livres ou articles. Membre de la Première Internationale, il a participé à la Commune de Paris, vécu en exil et s'est engagé dans la construction du mouvement anarchiste. Si ces deux domaines de son engagement, la géographie et l'anarchie, ont fait l'objet de plusieurs travaux, la relation entre les deux n'a pas vraiment été abordée : qu'est-ce que l'anarchie apporte à la géographie, et qu'est-ce que la géographie apporte à l'anarchie ? C'est ce qu'essaie de faire ce livre, qui analyse la géographie reclusienne non seulement en elle-même mais aussi au regard des grandes problématiques actuelles (géopolitique, environnement, civilisation).