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Philippe Henne
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Face au scandale du mal : l'enseignement des Pères de l'Église
Philippe Henne
- Salvator
- 10 March 2022
- 9782706722288
Comment peut-on parler d'un Dieu bienfaisant face à toutes les catastrophes qui accablent le monde ? Malgré les ravages du mal, beaucoup résistent, se redressent et ne se laissent pas écraser. Ni l'exil ni le martyre n'empêchèrent Ignace d'Antioche et Jean Chrysostome de proclamer leur confiance en un Dieu très bon. Alors que la peste et la famine frappaient des peuples entiers, Basile de Césarée et Grégoire le Grand soulagèrent la misère des victimes autour d'eux. De leur côté, Origène et Augustin cherchèrent à expliquer ce déferlement de tant de misères. Leurs paroles et leurs actes, leur exemple et leur enseignement ont ranimé le courage des uns et l'inventivité des autres. Leur témoignage reste d'actualité parce qu'il réveille chez nous, non seulement la foi en un Dieu bon et miséricordieux, mais aussi le désir de vivre dans la paix et l'espérance, en dépit des nombreuses crises qui nous affectent. AUTEUR Philippe Henne, religieux dominicain, professeur à la retraite de l'Université catholique de Lille, est l'auteur de nombreux ouvrages. Il s'est imposé comme l'un des meilleurs transmetteurs des Pères de l'Église dans la culture contemporaine. Il a notamment publié Servir Dieu dans l'armée (Cerf, 2017), Mourir par amour : l'imitation de Jésus-Christ de saint Ignace d'Antioche (Salvator, 2019) et L'Église face au fanatisme : l'exemple des premiers chrétiens (Salvator, 2021).
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L'Eglise face au fanatisme : l'exemple des premiers chrétiens
Philippe Henne
- Salvator
- 19 March 2021
- 9782706720758
Une plongée passionnante dans la réalité historique des premiers siècles du christianisme : une enquête historique qui éclaire l´actualité confrontée au combat contre les fanatismes religieux. L´auteur nous permet de mieux comprendre ce phénomène qui touche toutes les religions, en prenant en compte la complexité des faits et en mettant l´accent sur la force équilibrante que représente l´Évangile.
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Qui a scellé la rencontre de la philosophie avec l'Évangile ? Qui a lu les leçons de Platon à la lumière de la Croix ? Qui a fondé l'hellénisme chrétien ? Clément d'Alexandrie (†220) est celui qui a élevé l'héritage des Grecs au rang de testament naturel. Ce Père de l'Église est le premier à avoir établi la compatibilité entre la foi et la raison. Et c'est le portrait d'un véritable missionnaire de l'intelligence, qui n'eut de cesse d'initier les chrétiens à la sagesse antique, qu'il dessine. Ce livre est aussi la fresque culturelle d'un Empire qui, à peine un siècle avant la conversion de Constantin Ier, subit guerre et chaos : crise du culte païen, tyrannie de l'empereur Septime Sévère et persécutions auxquelles Clément échappa. Alors que les racines du Vieux continent sont invoquées par tous, voici un ouvrage salutaire où l'on comprend, enfin, ce que " Europe ", " Antiquité " et " chrétienté " veulent dire. Dominicain, professeur à l'université catholique de Lille, Philippe Henne est l'auteur de plusieurs ouvrages, comme Les invasions barbares et Le vertige divin. Il s'est imposé comme l'un des meilleurs passeurs des Pères de l'Église dans la culture contemporaine.
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Le soldat chrétien a-t-il toujours été le chevalier sans peur et sans reproche qui protège la veuve et l'orphelin, comme Ivanhoé, ou qui défend sa patrie, comme Bayard et du Guesclin ? Non, nous dit Philippe Henne. Des guerres dans l'Ancien Testament aux soldats chrétiens qui servirent l'empereur Constantin Ier, en passant par la façon dont se battaient les premiers martyrs et les scrupules des évêques à défendre militairement l'empire romain, l'historien démontre que l'Église et la Violence n'avaient, à l'origine, rien à se dire. Et ce, même quand il s'agissait de défendre leur foi. Loin des images d'Épinal où des milliers de soldats partaient, hache à la main, reprendre le tombeau de Jésus, loin du culte de la guerre sainte, voici un ouvrage qui rappelle le fondement de la chrétienté : le refus de la brutalité et la paix comme priorité. Dominicain, professeur à l'Université catholique de Lille, Philippe Henne est l'auteur de plusieurs ouvrages aux éditions du Cerf, comme Les Invasions barbares et Le Vertige divin. Il s'est imposé comme l'un des meilleurs passeurs des Pères de l'Église dans la culture contemporaine.
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Les invasions barbares ; l'évangile et les pères face aux migrations
Philippe Henne
- Cerf
- Histoire Cerf
- 26 February 2016
- 9782204108843
Cet ouvrage montre, à travers les Pères de l'Église, comment les chrétiens de l'Empire romain ont accueilli les « barbares », ces migrants de l'Antiquité qui sont arrivés en Occident par vagues du Ve au VIIe siècle. Malgré leur foi, ils ont commencé par avoir de l'aversion pour les nouveaux venus, en raison de leur différence de culture.
Puis, à leur contact, ils ont finalement éprouvé plus de compréhension pour ces païens que pour leurs compatriotes hérétiques. Ils ont su voir en eux un défi, un appel à de grandes conversions. Et c'est ainsi qu'est née l'Europe chrétienne.
En revenant sur une des époques fondatrices de notre civilisation, Philippe Henne évoque la rencontre de l'Autre, la confrontation des cultures, la tentation du rejet, le devoir d'accueil. Il montre comment la fin présumée du monde n'est jamais que la gestation d'un monde nouveau.
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La Bible et les pères ; parcours historique de l'utilisation des écritures dans les premiers siècles de l'Eglise
Philippe Henne
- Cerf
- Initiations Aux Peres De L'eglise
- 9 November 2010
- 9782204092142
De Clément de Rome à Bernard de Clairvaux, une trentaine de Pères de l'Église sont regroupés en sept périodes distinctes par leur relation à la Bible. De la citation dans un débat polémique à la méditation mystique, du commentaire allégorique à l'analyse historico-critique, tous les Pères, à leur époque respective, partagent la même passion : scruter le mystère infini d'un Dieu qui parle dans l'histoire du salut.
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Trois semaines ou trois mois, c'est tout ce qu'il vous reste à vivre » : voilà ce que des patients incurables s'entendent dire par leur médecin. C'est le choc. C'est le même choc qu'Ignace a dû éprouver en entendant sa condamnation à être livré aux lions dans un cirque à Rome. Et pourtant, le long de sa route depuis Antioche jusqu'à son lieu de supplice, il réconforte les chrétiens en désarroi qui viennent le consulter. Lui, le condamné, il les encourage. Il leur envoie des lettres brûlantes de charité. Car Ignace est un pasteur qui, dans sa vie personnelle de foi, a trouvé le modèle de sa vie : le Christ vraiment mort et vraiment ressuscité. Il l'aime tellement, son Sauveur, qu'il veut vivre et surtout mourir comme lui. Pour devenir, comme lui, enfant de Dieu. Cette belle histoire vraie nourit le coeur et transforme l'âme.
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Seul face à Attila, Léon se dresse, armé d'une simple croix. Cette vision simpliste du grand pape met pourtant en lumière plusieurs de ses qualités. Il est seul. L'Empire romain d'Occident est non seulement balayé par des hordes barbares, mais celles-ci peu à peu s'installent et créent leur propre royaume. L'empereur est faible, il ne reste que la force morale des évêques pour veiller sur le peuple terrorisé. Léon défend Rome, non pas simplement la capitale d'un empire disloqué, mais la tête de l'Église. C'est Pierre, le prince des apôtres, qui parle dans cette ville par ses évêques, ses indignes successeurs. Cette parole porte sur la foi comme sur la discipline. Malheur à cet évêque d'Arles qui, par son zèle intempestif, risque de détacher le sud de la Gaule de l'union avec l'Église universelle. Face à l'Orient déchiré par de subtiles querelles dogmatiques, Léon rappelle la foi en la divinité et l'humanité du Christ dans un document reconnu par tous, le " Tome à Flavien ". Seul face à l'adversité, Léon veille sur le peuple, rétablit la vérité de la foi, affermit l'autorité pontificale. Ce fut un grand pape. Ce fut un grand saint. -- Facing Attila alone, Leo stood firm, his only weapon a cross. That vision of the great pope may be naive, but it highlights several of his qualities. He is alone. The Western Roman Empire has not only been ravaged by hordes of barbarians, they are now settling down there and founding their own kingdom. The emperor is weak; all that remains is the moral strength of the bishops to guide the terrified population. Leo defends Rome, not only the capital of a dismantled empire, but the seat of the Church. It is Peter, the prince of the disciples, who speaks in that city through his bishops, his unworthy heirs. His testimony speaks of faith and discipline. Heaven help the bishop of Arles who, in his hasty zeal, took the risk of splitting southern Gaul from the universal Church. Faced with an Eastern Church torn by subtle dogmatic quarrels, Leo reminds people of their faith in the divinity and the humanity of Christ in a document acknowledged by all: the 'Tome to Flavian'. Alone in the face of adversity, Leo watches over his people, restores the truth of faith and strengthens pontifical authority. He was indeed a great pope. And a great saint.
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Tertullien partage avec sa ville natale la même agitation fébrile, la même extravagance intellectuelle et la même violence fanatique. Carthage, détruite par les Romains, fut reconstruite par ses nouveaux maîtres. Ville portuaire indispensable pour l'Afrique, elle était sans cesse animée et les bateaux venaient de partout. Tertullien déploiera une activité tout aussi impressionnante. Ses traités furent tellement nombreux qu'on ne put tous les recopier. Ils abordaient les questions les plus diverses, mais toujours dans l'urgence. Le chrétien fraîchement converti lança ses apologies contre les païens et croisa le fer avec les hérétiques. La morale - en particulier la vie conjugale - devint un sujet de plus en plus préoccupant pour lui. C'est dans ce domaine qu'il fit preuve d'une rigueur étroite et intransigeante. Mais il ne négligea pas la pratique sacramentaire : il est le premier à offrir un véritable traité sur le baptême et sur la pénitence. Il restera à tout jamais le fondateur de la dogmatique latine : c'est lui qui fixa le concept de personne pour désigner le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Comment un esprit aussi brillant a-t-il pu être aussi sévère dans ses jugements, insultant avec ses adversaires ? À nous de le découvrir.
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La plupart des moines d'Orient observent la " Règle " de Basile, tous les théologiens d'Occident et d'Orient se fondent sur les traités de Basile pour définir la divinité du Fils et de l'Esprit ; tous les exégètes remercient Basile pour avoir conservé les meilleurs commentaires d'Origène ; tous les croyants méditent le mystère de la création et de la destinée humaine grâce à son commentaire sur le début de la Genèse. Basile est un homme complet et pourtant il vécut à peine cinquante ans. Il naquit après le concile de Nicée (325) et mourut avant celui de Constantinople (381). Il connut et affronta toutes les grandes querelles théologiques de son temps, sans en connaître l'heureux dénouement. Promis à une brillante carrière, Basile, sans être un ermite, préféra l'ascèse et la vie en communauté dans un lieu retiré. C'est un homme de combat, qui ne refuse pas l'affrontement, qui le cherche même parfois. Intransigeant avec ses frères, il se fait conciliant avec les païens ou les érudits attachés au paganisme. Pragmatique, il allie les élans mystiques avec un bon sens pratique. Autour de ses monastères, il développe des Basiliades, des auberges pour voyageurs et commerçants où les mendiants de longue date étaient invités à travailler. Une riche personnalité d'une grande actualité. -- Most of the monks in the Eastern Church observe the 'Rule' of Basil; all theologians, in the East or the West, refer to Basil's treatises to define the divinity of the Son and the Spirit; all exegetes are grateful to Basil for conserving the finest of Origen's commentaries; all believers meditate on the mystery of the Creation and human destiny thanks to his commentary on the beginning of Genesis. Basil is a complete personality yet his life lasted barely fifty years. He was born after the Council of Nicaea (325) and died before that of Constantinople (381). He experienced all the great theological quarrels of his time, without living long enough to see their happy outcome. Although a brilliant career awaited him, Basil preferred asceticism and community life in a secluded place. He was a man of combat, never refusing confrontation, even seeking it at times. Intransigent with his brothers, he was conciliating with the pagans or the wise men attached to Paganism. Pragmatic, he reconciled his mystic verve with common sense. Around his monasteries he developed the 'Basiliads', inns for travellers and traders where those who had been beggars for many years were invited to work. A rich personality with much to say to us today.
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Sans Origène, il n'y aurait pas de théologie.
Tout commence avec lui parce que, grâce à lui, la réflexion pénètre dans le christianisme. La grande innovation apportée par Origène est d'avoir structuré la pensée théologique en un système logique et cohérent. À partir de la foi transmise dans l'Église, le théologien pouvait aborder les grands problèmes de l'existence humaine et y apporter des éléments de réponse en lien avec une vaste vision du monde.
Son influence fut décisive, aussi bien dans la théologie grecque que latine. Elle marqua aussi la dogmatique, l'exégèse et la spiritualité. Dans le discours de Dieu, il apporta de nouvelles formules et de nouvelles images ; l'étude de la Bible devint grâce à lui une véritable science. Ses commentaires et ses homélies furent lus, recopiés et abondamment utilisés, même par ses détracteurs, Jérôme, Ambroise de Milan, Augustin, ces grands exégètes de l'Antiquité qui reprirent de nombreuses idées de leur lointain prédécesseur.
La vie mystique elle-même n'échappa pas à sa sagacité. Le commentaire et les homélies sur le Cantique des cantiques sont l'oeuvre d'un homme mûri par la réflexion et par l'épreuve. Et pourtant, cet auteur fécond est inconnu du grand public. Ce qui explique cette méconnaissance, c'est certainement le soupçon d'hérésie qui accable le maître d'Alexandrie. Il est important de reprendre le dossier, de développer ses idées et de montrer ses erreurs.
Alors sans doute seront rendus à la lecture et à l'étude les meilleurs passages de sa pensée chrétienne.
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Initiateur de la grande théologie latine par ses études et la profondeur de sa pensée, Hilaire arracha le monde occidental aux balbutiements des premières réflexions. Il établit une base assez large et solide pour que des génies comme Augustin, Ambroise et Jérôme laissent s'épanouir leurs dons sacrés. Rien ne préparait cependant une telle aurore. La Gaule était dévastée par les incursions régulières des tribus germaniques. Le pays était bouleversé par les insurrections militaires qui plongeaient l'empire tout entier dans des guerres civiles ruineuses en vies humaines. Il fallait un homme doué d'une bonne formation classique et surtout empreint d'une forte idée de son devoir et des responsabilités. Hilaire allia cette capacité de constituer de vastes dossiers bien documentés, avec l'audace d'établir de solides traités théoriques. Il innova dans de multiples domaines : l'explication de la Bible et du dogme de la Trinité, la création liturgique avec des hymnes nouvelles. Il accueillit même Martin de Tours et lui permit de fonder le monastère de Ligugé, d'où surgit un mouvement monastique désormais séculaire. La plus grande qualité qui suscite l'admiration chez Hilaire n'est cependant pas cette capacité de créer, d'inventer et d'innover en théologie comme en pastorale. C'est bien plutôt la grandeur de son âme. Serviteur de l'Église, il se sent tenu à de réelles obligations. Les évêques gaulois suivaient les directives impériales avec une servilité déshonorante. Ils provoqueront la condamnation d'Hilaire à l'exil. L'évêque de Poitiers rendra à ses collègues traîtres et couards la dignité et l'unité. La charge de l'Église demande de dépasser les considérations personnelles pour s'élever vers les grandes décisions salutaires pour tous. La Gaule gémissait, torturée dans les ténèbres d'un empire finissant. Hilaire lui apporte la lumière et l'exemple qui lui permettront d'entrer dans une ère nouvelle : celle d'un Occident rayonnant de culture et centre d'une foi bientôt universelle. -- Thanks to his erudition and the depth of his thinking, Hilaire initiated Latin theology and raised the first hesitant reflections of the Western world. He established foundations large and solid enough for such geniuses as Augustine, Ambrose and Jerome to develop their sacred gifts. Yet nothing heralded such beginnings. Gaul was devastated by regular incursions by German tribes. The country was disrupted by military insurrections that plunged the whole Empire into civil wars that cost many lives. It took a man with solid classic education, a strong sense of duty and responsibility to succeed. Hilaire combined his ability to constitute vast and well-documented dossiers with the courage to establish solid theoretical treatises. He innovated in many domains: the explanation of the Bible and Trinitarian dogma, liturgical creation with new hymns. He even welcomed Martin de Tours and allowed him to found the monastery of Ligugé, from which an age-old monastic movement was to emerge. But Hilaire's most admirable quality was not his ability to create, invent and innovate in theology as in pastoral activity, it was the greatness of his soul. A servant of the Church, he felt bound by real obligations. The bishops of Gaul followed his imperial directives with degrading servility and brought about Hilaire's exile. But the Bishop of Poitiers gave his colleagues, traitors and cowards, dignity and unity. The responsibility of the Church demands that we surpass personal considerations and rise to great decisions that are salutary for all. As Gaul agonized in a declining Empire, Hilaire brought light and an example that enabled people to move forward into a new era: that of a Western world whose radiant culture and centre of faith would soon be universal.
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L'Europe est envahie par les peuples étrangers qui n'ont ni la même culture, ni les mêmes valeurs, ni la même religion que les gens déjà installés. Grégoire le Grand sera le premier pape (de 590 à 604) à faire preuve de réalisme, à accepter leur présence et à négocier avec eux. Eux, ce sont les Francs, descendants de Clovis, ascendants de Charlemagne. Le peuple chrétien sombre dans le désespoir et l'indifférence. Il ne croit plus en une âme immortelle, doute même d'un Dieu sauveur. Grégoire lui parlera, dans ses sermons comme dans ses écrits, non pas comme un savant mais comme un pasteur, proche des soucis matériels de chaque jour, et simple dans son immense confiance en Jésus-Christ. Fidèle à ses profondes convictions de croyant, il se libéra des contraintes politiques devenues archaïques, pour lancer l'Église dans un monde agité et lui donner sa véritable dimension : universelle c'est-à-dire catholique. -- Europe, invaded by foreign peoples who don't have the same culture, or the same values, or the same religion as those already settled there. Gregory the Great was the first pope (from 590 to 604) to show realism, to accept their presence and negotiate with them. 'They' were the Franks, the descendents of Clovis, ascendants of Charlemagne. As Christians sank into despair and indifference, no longer believing in the immortal soul, even doubting the existence of a redeeming God, Gregory spoke to them in his sermons and in his writings, not as a wise scholar but as a pastor, close to their tangible everyday problems, simply, in his immense trust in Jesus Christ. Faithful to his deep convictions as a believer, he freed himself from political constraints that had become archaic, to launch the Church in a troubled world and give it a truly 'universal' dimension: in other words, Catholic.
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Le visage est émacié, la bouche crispée, le corps décharné les yeux sont brûlants de passion, brûlants d'amour. De son regard, Jérôme scrute les Écritures, il les creuse, il les griffe, il les laboure pour trouver le vrai visage de Dieu. Rien n'est épargné dans cette recherche, ni l'étude des Lieux saints, ni l'apprentissage de l'hébreu, ni les longues nuits de réflexion. Tout l'agite, sa passion pour Dieu, mais aussi son amour des belles lettres et les ardeurs de la chair. Tout l'inquiète. Le moindre soupçon sur son attachement à la doctrine de la foi le pousse à trahir même ses amis s'il le faut. Rien ne l'apaise. Depuis le cadre austère de ses communautés à Bethléem, il perçoit les erreurs doctrinales et les mensonges proférés sur la vie consacrée. Il ne peut réagir qu'avec violence. Misanthrope, il adore la communauté religieuse. Attaquer celle-ci, c'est l'atteindre personnellement. Non seulement il traduit la Bible, mais il la commente aussi. Il commence par de petits textes prophétiques, comme celui d'Abdias, pour terminer par celui d'Isaïe, un chef-d'oeuvre. Toute cette science ne fut pas seulement acquise dans les livres, elle mûrit dans l'ascèse personnelle. Elle fut le fruit d'une véritable vie de prières. Ce fut un grand maître spirituel. Jérôme, c'est plus qu'un saint, c'est un empire, bouleversé, torturé, mais triomphant. Le découvrir ne laisse pas indifférent. -- His face was emaciated, his mouth tense, his body nothing but skin and bone; but his eyes burned with passion, consumed with love. Turning his gaze on the Scriptures, Jerome scrutinized them, excavated them, clawed at them and ploughed them to find the true face of God. He spared himself nothing in this search: neither the study of the Holy Places, nor learning Hebrew, nor long nights spent in contemplation. Everything excited him: his passion for God, but also his love of literature and the ardours of the flesh. Everything worried him. The slightest suspicion about his attachment to the doctrine of his Faith drove him, if necessary, to betray even his friends. Nothing could appease him. From the austere surroundings of his communities in Bethlehem, he perceived the doctrinal errors and the lies uttered about monastic life. He could only react with violence. A misanthropist, he loved the religious community. To attack that community was to wound him personally. Not only did St. Jerome translate the Bible, he also commented it. He began with short prophetic texts, such as that by Abdias, and culminated with Isaiah's - a masterpiece. All this knowledge was not acquired solely from books; it was also nurtured by his personal asceticism. It was the fruit of a veritable life of prayer. He was a great spiritual master. Jerome was more than a saint, he was an empire, overthrown, tortured, but ultimately triumphant. It is impossible to remain unaffected by his story.
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Comment devenir chrétien dans un monde païen, plein de séductions et d'attraits ? Telle devait être la question cruciale que se posaient les prêtres et les diacres à Rome lorsqu'ils rencontraient un homme intéressé par le christianisme. Le Pasteur, rédigé au IIe siècle de notre ère par un certain Hermas, offre alors une catéchèse adaptée, car il utilise les différents styles de la prédication. Il commence par raconter plusieurs visions de l'Église et de la communauté chrétienne. Cela séduit l'imagination. Il poursuit par un enseignement moral et humain plein de bon sens. Il satisfait alors la recherche intellectuelle. Il finit par une vaste liturgie où les grands mystères sont à nouveau approfondis. Le but est d'aider à la conversion, mais les moyens et le ton sont pleins de bienveillance et d'espoir. La joie elle-même est sans cesse recommandée, car la colère aveugle et obscurcit l'entendement. Les grandes vérités de la foi ne sont pas oubliées : la foi en un Dieu créateur plein de sollicitude, en un Fils présent dans l'oeuvre d'édification de la communauté, en un Esprit présent dans le coeur de l'homme. Le Pasteur, le plus long des ouvrages rangés parmi les écrits des Pères apostoliques, est aussi le plus curieux. C'est un livre d'initiation qui séduit par la qualité de sa prédication et la profondeur de ses convictions, et qui garde toute son actualité.