Né à Fougères, entré aux gardes-françaises à dix-sept ans, le marquis de la Rouërie a fait la guerre d'Indépendance des États-Unis d'Amérique à la tête d'un corps franc. Rentré en France à la veille de la Révolution de 1789, il crée en Bretagne une armée clandestine pour s'opposer aux excès de la Convention. Mort quelques jours après l'exécution de Louis XVI, La Rouërie n'a pu commander cette armée qui s'est dissoute dans les troupes de la chouannerie.
Président du comité franco-américain qui a élevé à Fougères une statue de La Rouërie, Michel Mohrt raconte, dans ce livre, la vie du marquis dont la forte personnalité l'a séduit dès sa jeunesse.
Au bord d'un lac des Adirondacks, montagnes au nord de l'Etat de New York, six amis, américains et français, sont réunis dans un chalet pour une partie de pêche.
Sur la rive opposée, dans un autre chalet, s'établissent un romancier américain et sa maîtresse. Entre ces huit personnages, des liens subtils se nouent, des intrigues s'ébauchent, dans un chassé-croisé où l'amitié, la tendresse, l'amour-goût, le cynisme ont leur part. Aux caprices des hommes répondent ceux de la nature : la forêt et ses habitants, dont l'ours invisible mais présent. Le lac est le miroir où se reflètent ces jeux ambigus.
Un été d'avant-guerre : un père et un fils aiment la mer et naviguent. Ils vivent séparément leur solitude entremêlée d'amours intenses et brèves en Bretagne, pays traditionaliste et moderne tout à la fois. Les problèmes qui, autour d'eux, agitent la petite société estivale se posent encore de nos jours. On peut les résoudre avec les moyens du bord qui, eux non plus, n'ont pas changé. De même que les rapports du père et du fils sont ambigus, de même ce roman nous propose une double vision du monde, en alliant de façon subtile le charme d'autrefois et les inquiétudes d'aujourd'hui.
La Télévision (c'était l'ancien ORTF) ayant demandé à Michel Mohrt d'écrire une adaptation de Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert, en vue d'en faire un téléfilm, Michel Mohrt accepta d'enthousiasme.
C'est cette adaptation, c'est-à-dire le découpage en scènes dialoguées du roman, que l'on trouvera dans ce volume. En s'inspirant des indications de Flaubert, qui n'a pas achevé son oeuvre, l'auteur a imaginé les scènes qui auraient donné à celle-ci une fin. Dans une introduction où il étudie l'humour particulier de l'écrivain, perceptible dès l'enfance et les premières oeuvres et qui trouve dans Bouvard et Pécuchet son expression la plus achevée, l'auteur explique pourquoi son scénario n'a pas été tourné.
Ce texte aussi bien que l'adaptation elle-même et les indications en vue d'une réalisation composent une étude critique de l'oeuvre de Flaubert.
Depuis plusieurs années, Michel Mohrt se rend à Venise, le plus souvent l'hiver, et passe ses journées à dessiner et à peindre à l'aquarelle des vues de la ville. L'envie lui a pris soudain de raconter ses expériences d'artiste et de changer en encre l'eau des canaux. Anecdotes, rencontres, portraits d'écrivains se suivent dans ces pages qui se veulent libres. L'auteur dit pourquoi il aime Venise, le bonheur qu'il éprouve à en tracer des images, à revivre les journées de plaisir et de travail qu'il y a passées. Peintre du dimanche, tous les jours, à Venise, sont pour lui des dimanches.
Un soir d'hiver, dans un club de Londres, Martin attend pour dîner son invitée Victoria.
Il a connu la jeune femme enfant, avant la guerre, sur la Côte d'Azur. Martin a éprouvé pour Vicky, mariée à Chris, son ami, une amitié amoureuse. Au cours du dîner, ils vont tous deux revivre des moments de cette amitié. Chris a disparu. Martin obtiendra-t-il de Victoria ce qu'il a espéré, sans oser vraiment le lui demander ? Il en doutera jusqu'à la fin de la soirée.
'Un hasard m'a fait découvrir des lettres échangées entre les personnages d'un roman paru en 1974, aux Éditions Gallimard. Ces correspondances aident à les mieux connaître, me semble-t-il, et intéresseront ceux des lecteurs qui se souviennent d'eux.' Michel Mohrt.
Après la seconde guerre mondiale, l'écrivain français pierre talbot choisit l'exil en amérique pour rompre avec une existence et un pays qu'il juge décevants.
Personnage des années incertaines d'après-guerre, pierre rencontre franci, jeune hongroise, devenue américaine après avoir fui les nazis, puis les russes. tandis qu'elle reconstruit sa vie dans ce nouveau pays, pierre est déchiré entre l'attrait qu'il éprouve pour new york et l'amérique et son désir de fuir sans cesse, de rester un nomade.
Un amour malheureux et peu connu de Benjamin Constant pour Juliette Récamier qui se sont retrouvés en 1814, dans un Paris occupé où Benjamin cherche à assurer sa fortune, tel est le sujet de la comédie dramatique de Michel Mohrt. L'auteur s'est servi pour l'écrire du Journal de l'écrivain, de ses Lettres à Juliette Récamier et des Mémoires du temps. On voit un homme brillant, par certains côtés génial, faire sa vie avec une audace, une insouciance, une passion surprenantes. Ce jeu d'enfer est fascinant à suivre.
'Henry James a écrit pour le théâtre, sans que ses picces remportent aucun succcs. Quand, dégo"uté de la sccne, il revient au roman, les uvres nouvelles sont marquées par l'esthétique du théâtre. Plusieurs de ces romans ont été adaptés ´r la sccne : Le tour d'écrou, Les papiers d'Aspern. ´R ma connaissance, aucune picce n'a été tirée des Ambassadeurs. Je me suis amusé ´r dégager la comédie d'intrigues et de caractcres, dissimulée sous les préparations et les analyses de ce grand roman, l'un des plus remarquables de l'écrivain.' Michel Mohrt.
Tome I :
Les essais réunis dans ce volume sont consacrés ´r des romanciers étrangers, ´r l'occasion de la publication en français d'un ou plusieurs de leurs ouvrages. L'air qui souffle dans ces pages vient du large : d'ou leur titre. Si l'on excepte des essais sur Stevenson, Stephen Crane, Valle-Inclán, les textes rassemblés ici ont trait ´r des romans contemporains, de Faulkner ´r Kerouac, de Tibor Déry ´r Yukio Mishima, d'Ivy Compton-Burnett ´r Iris Murdoch, de Pavese ´r Günter Grass, de Saül Bellow ´r Gombrowicz, James Baldwin, Susan Sontag, etc. Plus de soixante écrivains venus du monde entier : c'est un essai sur l'art qui se dessine.
Tome II :
'Ce recueil [tome I] ayant été reçu avec faveur, j'ai pensé pouvoir réunir, dans un second volume, d'autres essais de longueur et d'importance inégales.
Certains ont été écrits comme préfaces ´r des éditions d'uvres classiques ; d'autres, plus brefs, ont paru dans des journaux, hebdomadaires et quotidiens.
Certains auteurs (Thomas Mann, Pavese) figurent dans l'un et l'autre recueil. Je répcte, ici, ce que j'indiquais dans la note en tete du premier : ces essais ne sont pas exhaustifs. Je n'ai eu d'autre ambition que d'étudier un aspect particulier d'un romancier, ou l'un de ses ouvrages, me bornant ´r quelques perspectives d'ensemble.
Les romanciers anglo-saxons ont la plus grande part, ce qui est naturel pour qui les a pratiqués professionnellement, au long d'une carricre d'éditeur.' Michel Mohrt.
Sotie : 'Pièce de notre ancien théâtre, au XVe siècle et au commencement du XVIe siècle, sorte de satire allégorique dialoguée, où les personnages étaient censés appartenir à un peuple imaginaire nommé le peuple sot ou fol, lequel représentait, aux yeux des spectateurs, les dignitaires et personnages du monde réel.' Cette définition du Petit Littré convient assez bien à ce roman où l'auteur s'est amusé à faire dialoguer une dizaine de personnages appartenant à la même famille : frères et soeurs, enfants, amis, réunis l'été dans une maison de vacances. Mais c'est la maison qui est le personnage principal. Il lui arrive bien des aventures. Et aussi à ses propriétaires indivis qui se déchirent autour de l'héritage.
«Frédérique Bon se serra contre son cavalier. Ils dansaient le Tango chinois.
- Je me doute de ce que l'on vous a raconté, dit Frédérique Bon. Eh bien ! l'on vous a menti.
- Qu'est-ce que l'on m'a raconté ?
- Quoi que ce soit, l'on vous a menti. Venez boire, nous avons besoin de boire un peu.
Quand elle eut conduit Talbot au buffet, Frédérique Bon s'excusa :
- Je vais voir si ma petite fille dort. J'ai une petite fille de neuf ans : Étiennette, c'est son nom. Elle sera très belle. Elle l'est déjà et elle le sait. Vous la connaîtrez.»
Chronique des années noires de l'occupation de la France par l'armée allemande, de 1940 à 1944, ce roman est aussi le portrait d'un jeune français, Alain Monnier, découragé par la défaite de son pays, qu'il ressent comme sa propre défaite.
L'action se passe à Marseille, à Vichy et au Canada. Tenté par l'action mais paralysé par un esprit critique, Alain cherche dans des aventures amoureuses à échapper aux drames de l'Histoire. Emigré au Canada, il y retrouve des problèmes qu'il avait fuis, mais prend conscience de la vocation qui est la sienne : celle de témoin de son temps.
Si le titre Souvenirs d'enfance et de jeunesse n'était pas celui de l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature française, je l'aurais emprunté à mon compatriote Ernest Renan et donné à ce livre.
Je ne peux mieux faire, pour indiquer au lecteur ce qu'il trouvera dans les deux ouvrages rassemblés ici, que de citer deux critiques qui les saluèrent à leur publication : La maison du père " Ce livre qui s'achève quand le héros a quinze ans est le récit d'une vocation. Ce qu'il nous avoue ce sont les conditions de naissance d'un écrivain (...). Le plaisir nostalgique que procure la lecture des livres de Michel Mohrt est lié au fait qu'ils sont la seule manière de retrouver l'enfance (...).
Ainsi la littérature est-elle devenue La maison du père celle que le fils a édifiée pour son Père, celle où il retrouve un bonheur originel... " Jean Roudaut, Le Magazine littéraire Vers l'Ouest " En nous livrant, à la première personne, des souvenirs qu'il avait glissés, ici et là, dans ses romans, Michel Mohrt nous propose une explication de soi, de son itinéraire, de ses bonheurs, de ses répugnances, de ses déceptions.
Ce regard sur soi est d'une belle probité. Mohrt est à la fois précis et fidèle à son passé, d'une constante modestie, et il nous révèle des événements qui le blessèrent, sans polémique ni complaisance. " François Nourissier, Le Figaro Magazine.
La campagne d'Italie Frédérique Bon se serra contre son cavalier.
Ils dansaient le Tango chinois.
- Je me doute de ce que l'on vous a raconté, dit Frédérique Bon. Eh bien ! l'on vous a menti.
- Qu'est-ce que l'on m'a raconté ?
- Quoi que ce soit, l'on vous a menti. Venez boire, nous avons besoin de boire un peu. Quand elle eut conduit Talbot au buffet, Frédérique Bon s'excusa - Je vais voir si ma petite fille dort. J'ai une petite fille de neuf ans : Etiennette, c'est son nom.
Elle sera très belle. Elle l'est déjà et elle le sait. Vous la connaîtrez.
Deux Indiennes à Paris Deux jeunes Américaines, Sarah et Jessica, viennent à Paris pour y apprendre le bonheur. Un Français va de l'une à l'autre. Avec l'une d'elles, il vit un amour ardent. Mais en fin de compte, qu'aura-t-il su de ces deux femmes qu'il croit avoir bien connues ? Que sait-on des êtres que l'on a le plus aimés ?
Les Nomades Après la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain français Pierre Talbot choisit l'exil en Amérique pour rompre avec une existence et un pays qu'il juge décevants.
Personnage des années incertaines d'après-guerre, Pierre rencontre Franci, jeune Hongroise, devenue américaine après avoir fui les nazis, puis les Russes. Tandis qu'elle reconstruit sa vie dans ce nouveau pays, Pierre est déchiré entre l'attrait qu'il éprouve pour New York et l'Amérique et son désir de fuir sans cesse, de rester un nomade.
'Il faut bien évoquer les étapes de notre vie publique, si l'on veut comprendre la génération qui a connu la guerre et l'occupation. Certains affectent aujourd'hui d'être las de cette évocation du passé. Ils y voient un rappel inutile de nos divisions, un besoin morbide de gratter nos plaies. Qu'ils cessent alors de me lire. Les "problèmes d'actualité" m'intéressent peu. Et d'ailleurs ne renvoient-ils pas tous aux problèmes éternels de l'ordre et de la justice, qui règlent la vie des sociétés. C'est seulement l'histoire qui permet de les comprendre.'
Au sommet d'une montagne de l'Oberland bernois où il vient de déjeuner dans un club, Martin s'apprête à monter dans un télésiège qui le descendra au fond de la vallée. Le télésiège comporte deux fauteuils accolés. Martin va-t-il descendre seul ? Non. Une femme se décide à lui tenir compagnie. Elle porte un bonnet à pompon rouge et des gants de laine rouge.
La descente ne prend que vingt minutes. Mais une panne survient et les occupants du télésiège ont tout le temps de faire connaissance. Comment se terminera ce voyage dans un ciel de neige, bientôt envahi par la brume du soir ? On ne l'apprendra qu'à la dernière page du récit.
Tome I :
Les essais réunis dans ce volume sont consacrés à des romanciers étrangers, à l'occasion de la publication en français d'un ou plusieurs de leurs ouvrages. L'air qui souffle dans ces pages vient du large : d'où leur titre. Si l'on excepte des essais sur Stevenson, Stephen Crane, Valle-Inclán, les textes rassemblés ici ont trait à des romans contemporains, de Faulkner à Kerouac, de Tibor Déry à Yukio Mishima, d'Ivy Compton-Burnett à Iris Murdoch, de Pavese à Günter Grass, de Saül Bellow à Gombrowicz, James Baldwin, Susan Sontag, etc. Plus de soixante écrivains venus du monde entier : c'est un essai sur l'art qui se dessine.
Tome II :
'Ce recueil [tome I] ayant été reçu avec faveur, j'ai pensé pouvoir réunir, dans un second volume, d'autres essais de longueur et d'importance inégales.
Certains ont été écrits comme préfaces à des éditions d'oeuvres classiques ; d'autres, plus brefs, ont paru dans des journaux, hebdomadaires et quotidiens.
Certains auteurs (Thomas Mann, Pavese) figurent dans l'un et l'autre recueil. Je répète, ici, ce que j'indiquais dans la note en tête du premier : ces essais ne sont pas exhaustifs. Je n'ai eu d'autre ambition que d'étudier un aspect particulier d'un romancier, ou l'un de ses ouvrages, me bornant à quelques perspectives d'ensemble.
Les romanciers anglo-saxons ont la plus grande part, ce qui est naturel pour qui les a pratiqués professionnellement, au long d'une carrière d'éditeur.' Michel Mohrt.
Je crois, mon cher Benjamin, que vous êtes inconscient autant qu'inconstant. Dieu sait si ma patience, ma mansuétude envers vous sont grandes ! J'ai à peu près tout accepté : vos dérobades, vos mensonges, vos insolences... Mais vous pouviez réfléchir un instant avant de m'envoyer de telles lettres où vous vous trahissez. Quel alibi que ce Constant ! Vous en parlez trop bien.
Il faut vraiment tout vous pardonner ou ne plus vous voir.
Isabelle du Colombier P.c.c.
M.M.