De quoi peut-il s'agir lorsqu'on entreprend de penser les représentations ? Pourquoi leur accorder un intérêt épistémologique aussi important qu'il faille s'y mettre à plusieurs dans le cadre d'un ouvrage collectif ? A quoi peut bien se destiner cette synergie ? C'est pour pouvoir résoudre le problème de pertinence et de sens que pose la réflexion sur les représentations que des universitaires camerounais ont accepté de collaborer à cet ouvrage.
Quel est le fondement de la superstition ? Pourquoi l'homme, qu'il soit primitif ou civilisé, est-il prédisposé à la superstition ? Ce sont les principales questions auxquelles l'auteur de ce livre répond à partir de l'hypothèse selon laquelle la superstition est due à la crise. Il ressort de la vérification de cette hypothèse que l'homme est prédisposé à la superstition quand il n'arrive plus à relever les défis de la vie et de l'existence. C'est notamment le cas lorsque ses malheurs survivent à sa connaissance et à sa sagesse. Le fait que la maladie et la mort frappent impitoyablement, et à plusieurs reprises, à sa porte, avec un cynisme dont le niveau de cruauté est toujours très élevé, le prédispose à croire que des forces occultes sont déterminées à lui nuire. Aussi croit-il devoir solliciter, à coups de sacrifices rituels et de pratiques cultuelles, l'intervention bienveillante d'autres forces occultes pour le protéger.
Si le principal dessein des auteurs de cet ouvrage est de rendre hommage à Marcien Towa, c'est aussi l'occasion pour eux d'élaborer une dynamique réflexive sous-tendue par la volonté de revisiter la pensée de ce philosophe camerounais autour de la problématique de la libération et de l'émancipation de l'Afrique. Pour l'essentiel, la philosophie de la libération et de l'émancipation de Towa se structure conceptuellement autour de la critique de l'idéologie de l'impérialisme occidental et de l'ethnophilosophie. Pour Towa, l'Afrique ne peut vraiment se libérer et s'émanciper qu'en s'engageant résolument dans une aventure prométhéenne qui consiste à s'approprier « le secret de la puissance » de l'Occident.
"L'actuelle crise sanitaire est l'occasion, pour l'auteur de cet essai, de méditer sur la pertinence de l'anthropocentrisme. Le fait que tous les hommes soient sujets à souffrir et à mourir devrait amener ceux qui se croient supérieurs aux autres à s'efforcer à réduire la vanité de leur superbe et de leur arrogance. Parce que le monde que le virus Corona continue de mettre en mode panique est une propriété commune, il pense que nous devons, suivant l'éthique de l'humilité, de l'égalité, de la solidarité et de la responsabilité collective, collaborer effectivement au déconfinement historique des pauvres."
Etablir que l'empirisme de David Hume est la formulation philosophique anticipée du positivisme qu'Auguste Comte va systématiser au XIX siècle, tel est le dessein de l'auteur de cet ouvrage. En effet, sous l'influence de John Locke et, dans une certaine mesure, de Georges Berkeley, David Hume repense la philosophie de la connaissance de manière à bien baliser le terrain épistémologique sur lequel se sont aisément déployés non seulement le positivisme de Comte, mais aussi et surtout le néopositivisme que le Cercle de Vienne a élaboré de telle sorte qu'Alain Boyer puisse, à juste titre, considérer ses membres comme "les fils de Hume".
"La réflexion philosophique qui se déploie dans cet essai porte sur la question de savoir si l empirisme de Hume fait vraiment le deuil du sujet de la connaissance. Dans le cas contraire, quelle peut être la nature du rapport du sujet humien aux sujets cartésien et kantien? D après l auteur de cet essai, l empirisme de Hume ne sonne pas totalement le glas du sujet de la connaissance, car si le sujet y brille d abord par sa passivité, il finit par donner la preuve de son dynamisme cognitif lorsqu il fait valoir sa spontanéité."
Après avoir traité du lien entre corruption et pouvoir, l'auteur s'attaque ici à l'idée dominante selon laquelle la corruption serait une stratégie vitale d'autoconservation. Il montre que, si la pauvreté matérielle constitue un terreau favorable, c'est surtout la pauvreté morale qui engendre la corruption, et ce dans toutes les classes de la société.
Dans le cadre de sa philosophie de la gouvernance, l'auteur s'interroge sur la capacité de la gouvernance camerounaise actuelle à lutter efficacement contre la pauvreté. Pour lui, la médiocrité politique de cette gouvernance, remarquable à travers la prospérité des activités illicites désormais banalisées, et le développement du phénomène de la pollution éthique compromettent sa lutte contre la pauvreté.
La rationalité prédatrice, qui se traduit par l'existence des collusions mafieuses, des prévarications en tout genre et des formes variées d'appropriation du bien commun et de privatisation des institutions publiques, prospère là où la rationalité politique de l'Etat de droit est en crise. Ce livre analyse le conflit sur le mode duquel s'opposent ces deux formes de rationalité, afin de mettre en évidence les dangers politiques dont s'accompagne inévitablement la prédation sociale.
Cette analyse phénoménologique et étiologique de la corruption met en relief son aspect ludique et poétique, de par la médiocrité des protagonistes et leur métamorphose fréquente en héros. L'ampleur de ce phénomène, dont les causes sont d'ordre économique, socio-politique, psychologique ou moral, peut être réduite par la promotion d'une éthique républicaine. Celle-ci doit être sous-tendue par une pédagogie citoyenne dont l'objectif majeur serait de promouvoir l'existence de la raison dans les institutions publiques.
A l'époque où l'on se représentait encore le Blanc comme un être fantastique, ni tout à fait homme ni tout à fait dieu, mais quelque peu divin, Yakob Obama voulut faire de son fils un Blanc, un véritable Blanc capable de discuter d'égal à égal avec tous les Blancs de la terre et même du ciel. Mais, après de birllantes études au grand lycée d'Ongola et à la Sorbonne, son fils, Gaston Angoula, eut soudainement des problèmes d'identité : il ne savait plus s'il était Noir ou Blanc.
Après ses essais, Lucien Ayissi publie ici son premier roman.
Les regards de plusieurs intervenants se croisent dans cet ouvrage, de manière à permettre une lecture plus pertinente de cette importante tranche de l'histoire du Cameroun. Ce livre permet donc de faire un travail essentiel d'analyse du bilan du Cameroun, afin de jeter les bases pour un avenir plus cohérent.
Les contributeurs de cet ouvrage ont essayé de penser le sida en croisant leurs analyses philosophiques, historiques et littéraires pour collaborer à la compréhension d'un phénomène dont les sciences biomédicales n'ont pas l'exclusivité de la lecture. Elles mettent en évidence les implications éthiques et politiques de la pandémie du sida, l'instrumentalisation idéologique dont elle peut être l'objet, les stratégies locales qui sont adoptées .