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Jean yves Potel
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D'une autre Europe : Dire, écrire et agir en Europe Centrale
Jean-yves Potel
- Circe
- 19 January 2024
- 9782842424619
La violence de la guerre en Ukraine rompt avec les vieilles garanties de la coexistence pacifique entre puissances. Nous nous retrouvons dans un désordre mondial entre ambitions étatiques plus ou moins hostiles. Terminée, l'immunité mise en place au sortir de la Seconde guerre mondiale.
Que signifient ces nouveaux temps ? Où nous emportent-ils ? Que fait l'Europe ? Malgré son ressaisissement diplomatique et militaire, l'Union européenne déçoit. Elle improvise, son unité est fragile. Elle donne trop souvent l'impression, comme le roi de la légende, de n'avoir plus grand chose à offrir, d'en rester à des promesses. Son discours stéréotypé n'attire guère. Ses compromis laborieux ne rassurent pas.
L'Europe est nue.
Ce livre lui oppose les dire, écrire et agir d'hommes et de femmes qui, ces trente dernières années en Europe centrale, ont cru en ce qu'elle représentait à leurs yeux : la liberté et la démocratie. Ils ont participé aux transformations des sociétés civiles divisées et des États. Ils ont porté un regard indépendant et original, lucide, sur ce qu'ils vivaient. -
Anna Langfus (1920-1966) a presque vingt ans quand l'armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari également juif, d'échapper aux massacres. Elle subit le ghetto et les rafle, la faim, les trahisons, la prison, les tortures, l'errance dans les forêts. Elle participe à la résistance polonaise. La guerre anéantit tous les siens. A l'âge de 26 ans, elle part pour la France. Elle y écrit. Elle publie trois romans aux éditions Gallimard : Le Sel et le soufre (1960) évoque la guerre du point de vue d'une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (1962) et Saute Barbara (1965), racontent l'histoire de personnages « malades de la guerre » qui ne parviennent pas à reconstruire leur vie.
Ce livre est une exploration à la fois historique et littéraire. L'auteur s'intéresse à la manière de transmettre l'expérience de la guerre et de la Shoah. Il montre comment Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, plutôt une évocation intime de la Catastrophe, et surtout du désarroi des survivants juifs, elle qui fut la première et l'une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction.
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La fin de l'innocence ; la Pologne face à son passé juif
Jean-yves Potel
- Autrement
- Frontieres Autrement
- 3 February 2009
- 9782746711952
Dévastée et démantelée par l'occupation nazie, lieu principal de la Catastrophe, la Pologne a un statut particulier dans la mémoire juive et la mémoire de la Shoah. Depuis une quinzaine d'années, un réexamen de cette époque est devenu possible. Avec la démocratie et l'intégration à l'Union européenne, on voit naître un vif intérêt pour cette histoire dans les nouvelles générations et de grands débats publics émergent. La recherche historique est libre, ouverte et riche. La culture et le patrimoine juif sont étudiés et restaurés. Des artistes en interrogent la mémoire. Des festivals, des journaux, des émissions de radio ou de télévision, des programmes éducatifs touchent la jeune génération. Une petite communauté juive reprend vie. Bien entendu, la mémoire du génocide et la responsabilité des témoins sont au coeur des commémorations et des discussions sur ce passé. La Fin de l'innocence entend faire connaître ce travail de la société polonaise sur elle-même et son passé. Texte de voyage, construit autour de l'évocation des lieux de mémoire, texte de conversations, qui présente des portraits-entretiens des principaux acteurs de ce renouveau, et texte de réflexion, cet ouvrage est à l'image du foisonnement et des interrogations qu'il présente.
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Au miroir de la guerre : réflexions sur la guerre du Kosovo
Alain Brossat, Jean-Yves Potel
- Editions de l'Aube
- Monde En Cours - Essais
- 12 January 2000
- 9782876785304
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L'été 1980, la Pologne Populaire a été secouée par une vague de grèves sans précédent. A Gdansk et Szczecin, les ouvriers des chantiers navals et de centaines d'autres entreprises, ont tenu tête au pouvoir communiste. A l'extérieur, l'Union soviétique de Brejnev menaçait, mais un accord a quand même du être signé le 31 août, donnant naissance au syndicat Solidarité. Pendant seize mois, jusqu'à l'instauration de la loi martiale par le général Jaruzelski le 13 décembre 1981, la société polonaise a connu une expérience démocratique unique. Une brèche dans le bloc communiste dont elle a inauguré la chute, huit ans plus tard.
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Les catégories modernes et d'abord occidentales des modes de sexualité (homosexualité, hétérosexualité, bisexualité.) ne sont apparues que tardivement en Europe, et plus tardivement encore au Sud et à l'Est de la Méditerranée. Au Maghreb, les références à ce que nous appelons aujourd'hui l'homosexualité ont jadis été extrêmement rares. On va parfois jusqu'à nier son existence. Il est pourtant évident que, là comme ailleurs, des femmes et des hommes sont attirés sexuellement par des personnes de leur sexe. Mais le poids des interdits - religieux, sociaux... - conduit obligatoirement à un vécu clandestin et à un non-dit au niveau du discours. Au Proche et au Moyen-Orient, en revanche, des travaux de plus en plus nombreux attestent la présence assumée de désirs que l'on pourrait qualifier de polymorphes, mais qui ne sont pas qualifiés d'« homosexuels », cette catégorie n'existant pas, pas plus qu'elle n'existait dans la Grèce ou dans la Rome antique.
Concernant le Maghreb, le Machrek et le monde musulman en général, se pose en outre la question de la place de l'homosexualité dans l'islam. Aujourd'hui prévaut un intégrisme qui voudrait revenir à une « pureté » originelle qui bannit l'homosexualité, mais qui en fait n'a jamais existé. Les premières sociétés islamiques, en effet, se sont souvent montrées tolérantes vis-à-vis des minorités sexuelles. Existait-il aussi une marge de liberté pour l'expression de ce désir dans les sociétés berbères traditionnelles ? La poésie orale apporte peut-être des réponses à cette question, mais également certaines pratiques ritualisées.
Dans les sociétés actuelles, l'homosexualité est souvent perçue à travers le prisme d'un rapport dominant/dominé (actif/passif) dans lequel l'homosexuel passif, homme qui fait « la femme », est jugée méprisable ; il y perd son honneur. La colonisation a renforcé cette image. Au Nord de l'Afrique comme au Moyen-Orient, l'homosexualité a été ainsi l'un des objets de l'imaginaire mais aussi des pratiques coloniales. Du coup s'est répandue l'idée que l'homosexualité était un mal venu d'ailleurs, de l'Occident qui, d'un côté, s'est libéré de son complexe vis-à-vis de l'homosexualité, de l'autre, se confond avec l'ancien colonisateur ou l'actuel exploiteur des richesses nationales. Contre cet Occident - dominateur et débauché - on cherchera à se défendre en érigeant les barrières de la religion et de la morale. Les homosexuel(le)s qui veulent s'affirmer comme tels, vivre leur sexualité sans se cacher, sont confrontés dans leurs milieux familial et social au mépris et au rejet. Leur tentation est de se tourner vers cet Occident qui s'est affranchi de ses tabous et, ce faisant, de renier leur culture, du moins la culture dominante de leurs pays.
Une autre voie d'émancipation est-elle possible pour les homosexuel(le)s d'Afrique du Nord et du Machrek ? Elle supposerait de leur part une réappropriation de leur sub-culture (ou culture de minorité) et de sa charge subversive à l'encontre de l'ordre établi. La littérature d'une part, les mouvements sociaux de l'autre, travaillent en ce sens. Si les mesures légales qui criminalisent l'homosexualité persistent encore largement, celleci, sous ses différentes formes, a commencé à se parler dans les oeuvres littéraires, renouant avec la littérature arabe classique. Des mouvements de gays et de lesbiennes émergent et s'organisent utilisant largement les nouvelles techniques de communication (internet). Les sciences sociales s'emparent aussi de cet objet. Le rôle des diasporas, les échanges entre pays d'origine et pays d'accueil contribuent largement à cette réélaboration, où se disent les homosexualités.
C'est donc à partir de différents regards (historiques, littéraires, politiques, anthropologiques, sociologiques) que l'on abordera cette question encore peu défrichée, en se centrant sur la question du dire, et des enjeux politiques qui y sont liés.