À ce jour, rien n'avait poussé Henri Salvayre, Professeur agrégé, Doc. es-sciences, à évoquer sa carrière d'enseignant fortement imprégnée par la méthode Freinet. La parution en 2019 de l'ouvrage «?Quelle école voulons-nous? - La passion du savoir?» de Jean-Michel Blanquer, professeur des Universités et ministre de l'Enseignement, et d'Edgar Morin, philosophe, l'amène à se pencher sur sa propre expérience dans ce domaine. Par de nombreux points, elle rejoint les données exprimées dans ce livre. En s'appuyant sur des citations empruntées dans l'ouvrage du ministre et du philosophe, il tente de comprendre l'implication de la pensée de Freinet dans sa démarche pédagogique spontanée, en découverte permanente dans l'enseignement secondaire et universitaire et jamais dirigée par l'application de directives connues.Tout au long de son parcours universitaire ou professionnel la réflexion de H. Salvayre a été conduite par cinq étapes: Observer la situation - Découvrir ses composants - Fixer un objectif - Construire un mode de réflexion - Créer un outil pour l'atteindre. C'est ce qu'il tente de montrer dans cet ouvrage qui couvre à la fois ses activités d'enseignant et de chercheur. Au moment ou la réflexion s'ordonne dans un langage informatisé, il pressent la possibilité d'une autre forme de l'enseignement qui répondra aux interrogations qu'Edgar Morin et Jean-Michel Blanquer avancent dans leur ouvrage «?Quelle école voulons-nous??»
Henri Salvayre a assuré pendant des années l'enseignement de l'Écologie fondamentale à l'université de Perpignan Via Domitia. Dans cette dynamique pédagogique, il s'est trouvé mêlé, sur le terrain, à des situations réelles liées à la protection et à la gestion des eaux superficielles ou souterraines souvent en désaccord avec la maintenance de l'équilibre de l'écosystème mis en jeu.Articles de journaux et de revues, entretiens écrits, documents parlés et puis visuels constituèrent par le texte et les images la caisse de résonance des dires, des uns comme des autres dans cette problématique environnementale, tenant ainsi le journal des activités dans le domaine de l'écologie ou plus précisément de l'anthropo-écologie.
En s'appuyant sur ces textes publiés, Henri Salvayre tente de dégager les rôles de chacun d'eux et les conséquences actives sur le milieu. Écrits et photographies ont ainsi conservé la mémoire des événements liés au domaine de l'écologie des eaux superficielles et souterraines des Pyrénées-Orientales dont il a été le promoteur ou l'acteur. Ces articles constituent la trame du Journal d'un éco-hydrologiste de campagne.
« L'Agly prend sa source sur le versant nord du Pic du Bugarach à 1230 m d'altitude dans le département de l'Aude et draine un bassin-versant de 1200 kilomètres carrés. Tout au long de son cours l'Agly recoupe des lieux chargés de l'histoire de la naissance des Pyrénées, marqués par celle des hommes. » Dans Si l'Agly m'était contée Henri Salvayre aborde la géologie, la géographie et l'histoire du massif des Corbières catalanes. Il y évoque le monde des ammonites qui édifièrent au fond des océans les futures Corbières, celui des dinosaures qui colonisèrent le continent. Puis, après que la mer eût été chassée par la rencontre de la plaque continentale Ibérique au sud avec la plaque Européenne au nord, la naissance des formes du relief et sa karstification qui résulte d'un permanent affrontement de la mer actuelle avec le massif calcaire lié aux variations des conditions climatiques. Une chronologie datée par les traces laissées sur le terrain comme les restes des anciens rivages sur sa bordure est, les concrétions massives des cavernes d'Opoul ou inondées comme la Font Estramar, les fouilles archéologiques de la grotte Arago, l'âge des eaux souterraines.
C'est cette histoire de plusieurs millions d'années qui nous est livrée dans cet ouvrage. Une histoire qu'Henri Salvayre, tout au long de sa carrière d'hydrogéologue, a mis en relief dans ses nombreuses publications révélant ainsi la richesse exceptionnelle des ressources en eaux du département.
Véritable épine dorsale des Pyrénées-Orientales constituée par une seule roche, un granite sub-contemporain de la naissance du Canigou (475M.A.), le massif granitique du Conflent a été le refuge des premières populations du Roussillon. Elles y trouvèrent, l'eau, l'abri des roches modelées par le temps, la terre nourricière et firent naître au coeur des villages de pierres comme celui de Ropidéra, les premiers liens de notre société, soulignés par la présence de nombreux dolmens, de châteaux, d'églises fortifiées, de gravures complexes, de chantiers de taille de meules révélés par les recherches de l'Association Archéologique des P.-O., sous la responsabilité d'Olivier Passarrius Aymat Catafau, Michel Martzluff, après l'incendie d'aožt?2005, et la contribution de Alain Vignaud, et Marc Calvet d'une énigmatique grotte contemporaine.
Amené à étudier les eaux souterraines du granite Henri Salvayre découvre au cours de ses recherches des paysages rocheux surprenants et l'histoire méconnue d'une partie du territoire catalan roussillonnais. Ce sont les résultats de cette véritable exploration des temps géologiques et des hommes que nous propose l'auteur.
Des formes ruinées des habitats des hommes ou des roches tourmentées du granite lesquelles expriment-elles le mieux l'histoire de ce monde disparu à qui il donne le nom de GRANITOPOLIS ?