filter
Categories
Support
Éditeurs
Languages
Prix
Denys l'aéropagite
-
Traité des noms divins ; la hiérarchie ecclésiastique
Denys l'aéropagite
- Culturea
- 4 September 2022
- 9782385084059
Dans une discussion publique qui eut lieu à Éphèse en 531 entre monophysites Sévériens et les orthodoxes, les monophysites produisirent à l'appui de leur manière de voir les oeuvres de Denys de l'Aréopage, premier évêque d'Athènes et disciple de Paul.
Dieu y est représenté comme l'essence infinie, absolument élevée au-dessus de toute relation et de toute dénomination. Inconnu à lui-même, l'être divin donne la substance à tout ce qui existe ; il est l'essence de toutes choses. Il est donc également vrai de dire qu'aucun nom ne convient à Dieu et que tous les noms lui conviennent.
La succession des émanations divines ou la hiérarchie céleste, divisée en trois triades d'anges d'après un passage de saint Paul, nous rend possible le retour en nous présentant les degrés successifs de notre ascension vers le ciel. C'est également dans ce but qu'a été instituée la hiérarchie ecclésiastique, image de la hiérarchie céleste, et divisée en trois triades ecclésiastiques : le diacre, le prêtre, l'évêque.
L'âme humaine n'a atteint le but auquel elle est appelée que lorsqu'elle s'est plongée dans les ténèbres où habite celui qui est au-dessus de toutes choses, dans l'abîme de la non-connaissance où s'évanouissent toutes les distinctions, où elle s'unit parfaitement avec celui qu'on ne peut connaître, en le connaissant au delà de toute connaissance. -
Se fondant sur les témoignages des prophètes sur les natures angéliques, Denys expose comment l'Écriture dépeint les pures intelligences sous des images matérielles «pour nous faire passer du corps à l'esprit et des pieux symboles à la sublimité des pures essences».
Goûter un peu de miel vaut mieux que de raisonner longuement pour en comprendre la douceur: de même c'est par l'expérience que l'on est initié à la fréquentation des hiérarchies angéliques ou à la théologie mystique, qui est une connaissance savoureuse de Dieu. C'est ce qu'enseigne saint Denys, quand il dit de Hiérothée qu'il connaissait les choses divines non seulement par l'enseignement des apôtres, mais aussi par ce qu'il en avait expérimenté. Il écrit aussi: «La théologie mystique est la science expérimentale des choses divines. En elle-même et dans ses moyens elle est surnaturelle; car ce n'est pas l'homme qui, de sa force propre, peut atteindre le sanctuaire de l'inaccessible Divinité: c'est dieu, source de sagesse et de vie, qui laisse tomber sur l'homme les rayons de la vérité.» Fondateur de la théologie apophatique (qui célèbre la puissance et les vertus de la négation, contrairement à la voie de l'affirmation: kataphatikê), Denys de l'Aréopage se rencontre avec les plus éminents mystiques. Jean de la Croix lui rendra ainsi hommage: «Cette nuit obscure est une influence de Dieu en l'âme [...] influence que les contemplatifs appellent contemplation infuse ou théologie mystique. [...] C'est Dieu qui fait les principaux effets en l'âme; en la purgeant et en l'illuminant, elle la dispose pour l'union d'amour avec Dieu. [...] C'est pourquoi saint Denys (san Dionisio) et d'autres théologiens mystiques appellent cette contemplation infuse: rayon de ténèbre [...] parce que sa grande lumière surnaturelle réussit à vaincre la force intellective naturelle.» Si l'on ajoute foi aux propos de l'auteur des Lettres, Denys est un disciple de Paul et un ami de Jean qui fut présent aux funérailles de la Vierge Marie. D'après la tradition, Denys l'Athénien et le premier évêque de Paris sont un seul et même homme: «Paul étant venu à Athènes, Denys se convertit. Paul le baptisa et l'institua évêque d'Athènes. Plus tard, Denys reçut du pape Clément la mission d'aller prêcher l'Évangile en Gaule et pénétra jusqu'à Lutèce, ville des Parisii.» Après plusieurs arrestations et supplices, il sera décapité, en compagnie du prêtre Rustique et du diacre Éleuthère sous l'empereur Domitien et le préfet Fescinnius, le jour des nones d'octobre, l'an 96, sur la colline de Montmartre (Mons Martyrorum), et enseveli à Saint-Denis. L'identité véritable de l'auteur de ces oeuvres demeure une énigme. -
Les noms divins ; la théologie mystique Tome 1
Pseudo-Denys L'Aeropagite
- Cerf
- Sources Chrétiennes
- 24 June 2016
- 9782204104654
Datés du début du vi e siècle, ces deux traités témoignent de la forte influence de la tradition néoplatonicienne sur l'auteur, qui dissimule sa véritable identité sous le nom du disciple converti par Paul à Athènes. Le premier - le plus long écrit par l'auteur - examine les noms divins structurés par le mouvement de la procession, de la conversion et de la permanence. On ne peut nommer Dieu que par ses processions, car en tant qu'il est non-être et au-delà de l'être, il reste caché et au-delà de tout nom. L'auteur passe en revue les différents noms de Dieu : le bien, la lumière, le beau, l'amour, etc. Ces titres, qui jouent un rôle central dans le platonisme tardif, sont ici profondément christianisés. Le deuxième traité, la Théologie mystique, très bref, montre que l'union mystique, illustrée par l'entrée de Moïse dans la Ténèbre (Exode 19), transcende toute expression et activité des sens et de l'intellect, si bien que connaissance et ignorance de Dieu sont tenues pour identiques. La montée de Moïse sur le Sinaï représente l'ignorance de Dieu, mais sa redescente fonde la validité de la théologie positive. L'oeuvre témoigne d'une tentative très élaborée de synthèse entre hellénisme et christianisme. Ysabel De Andia, directrice de recherches honoraire au CNRS, spécialiste d'Irénée et du Pseudo-Denys, a publié plu- sieurs ouvrages sur ce dernier auteur, dont les actes d'un col- loque international qu'elle a organisé en 1994.