Cette oeuvre fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou unique-ment disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc.
En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot.
Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes.
Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée.
La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.
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""Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C'est moi qu'on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même de politique, d'amour, de goût ou de philosophie. J'abandonne mon esprit à tout son libertinage."" Diderot"
Extrait : PREMIER INTERLOCUTEUR. N'en parlons plus. SECOND INTERLOCUTEUR. Pourquoi ? LE PREMIER. C'est l'ouvrage de votre ami. LE SECOND. Qu'importe. LE PREMIER. Beaucoup. A quoi bon vous mettre dans l'alternative de mépriser ou son talent, ou mon jugement, et de rabattre de la bonne opinion que vous avez de lui ou de celle que vous avez de moi ?
L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc.
En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot.
Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes.
Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée.
La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.
L'oeuvre de Denis Diderot est immense, elle n'est pourtant connue du public qu'à travers quelques grands titres tels Jacques le Fataliste et son maître, le neveu de Rameau. Entre 1875 et 1877 paraissent ses oeuvres complètes aux éditions Garnier. Le tome IV rassemble les Miscelanea Philosophiques dont beaucoup sont à l'époque inédites.
D'après les propos de J.-A. Naigeon, l'un de ses proches, Diderot avait l'habitude d'écrire sur les premiers feuillets de ses livres, et souvent sur des feuilles volantes qu'il y insérait, le jugement qu'il portait de ces différents ouvrages ainsi que ses propres réflexions. Nous proposons ici une sélection de ces textes (10 en tout) pour la plupart très brefs qui témoignent de l'écrivain Diderot attentif à la pensée de son temps.
« Je me suis moins proposé de t'instruire que de t'exercer. » L'aveu liminaire des Pensées sur l'interprétation de la nature dévoile en partie le projet philosophique de Diderot, en même temps que sa relation au lecteur. Son propos n'est pas d'ordonner le monde, mais d'en refléter le caractère ondoyant, insaisissable. Si le réel, « cet immense océan de matière » où les formes apparaissent et se défont sans cesse, échappe à l'emprise de la raison, alors il faut, pour l'approcher au plus près, inventer une écriture capable de saisir la diversité de l'être. Diderot écarte l'idée même d'un savoir achevé, qui impliquerait l'existence d'un entendement divin. Il récuse tour à tour l'abstraction métaphysique et la philosophie rationnelle, qui méconnaît la sensation. Sa démarche est fondée sur l'observation des faits et l'enchaînement des conjectures. Vouée à l'incertitude, elle n'en poursuit pas moins sa quête interminable : elle « ne sait ni ce qui lui viendra, ni ce qui ne lui viendra pas de son travail ; mais elle travaille sans relâche ». Le sens se dérobe sous « la multitude infinie des phénomènes de la nature ». Comprendre, c'est encore interpréter. Le sujet lui-même se démultiplie - « naître, vivre et penser, c'est changer de forme » -, au point de disparaître - « Je suis transparent », déclare le Philosophe à la Maréchale - sous la superposition des discours : traductions, lettres, essais, dialogues, réfutations... Pas plus que Diderot ne se reconnaît dans son portrait par Van Loo, les oeuvres philosophiques ne font système. Elles tentent inlassablement de capter, dans un jeu de miroirs, une vérité partielle, éclatée. De Pascal à Rousseau en passant par Helvétius, l'auteur se définit en se confrontant ; il multiplie les masques - tour à tour d'Alembert ou Sénèque -, les emprunts, les citations ; touche-à-tout insatiable que la postérité n'a eu de cesse de réduire à telle ou telle de ses figures successives : sceptique, athée, matérialiste... La présente édition, en posant les principaux jalons de l'oeuvre philosophique - les Pensées datent de 1746, l'Essai sur les règnes de Claude et de Néron de 1778 -, immobilise une instabilité de principe, sans interrompre pour autant la circulation du sens. Il appartient au lecteur, comme l'a voulu Diderot, de rétablir les liens entre ces textes épars, afin de les faire vivre et résonner entre eux.
L'oeuvre de Diderot échappe aux catégories habituelles. Elle se développe dans un temps où les genres littéraires sont en crise. Dans ses romans et ses contes, les dialogues se chevauchent, les narrateurs se multiplient, les êtres de fiction côtoient des personnages historiques (oui, Rameau avait bien un neveu)... Du vivant de leur auteur, peu de textes parurent autrement que dans la clandestinité ou la confidentialité. Liberté d'invention, diffusion restreinte : sans doute tient-on là les raisons pour lesquelles Diderot n'a pas été considéré comme un écrivain majeur aussi rapidement que le furent Voltaire ou Rousseau. Mais le temps a fait son oeuvre. Aujourd'hui, c'est le génie et le visionnaire que l'on invoque en lisant ses récits presque entièrement composés de dialogues et où le narrateur, ironique, fantaisiste, ne se fait jamais oublier. Avec les célèbres échanges de Lui et de Moi dans Le Neveu de Rameau, avec ceux de Jacques le fataliste, de son maître et de leurs comparses, et avec ceux, moins connus, de l'Entretien d'un père avec ses enfants ou encore de Mystification : Diderot, auteur, narrateur et personnage, joue de l'illusion romanesque et de ses ficelles. Mais on est bien au-delà du simple jeu de société. Avec ses récits, Diderot parvient à transmettre les questions des Lumières à l'échelle des sentiments humains - amitié, désir, amour - et des individus.
Ainsi commence l'Entretien d'un philosophe avec Madame la Maréchale de ***, une jeune femme "belle et dévote comme un ange" qui demande au philosophe de justifier son athéisme.
Ce savoureux dialogue a le naturel d'une conversation familière ; il en épouse les méandres. Chaque interlocuteur peut interrompre l'autre au moment où l'on s'y attend le moins. Les répliques s'enchaînent de façon imprévisible sans la moindre contrainte extérieure. Diderot ne catéchise pas son interlocutrice. Il a pour elle un respect qui n'est jamais démenti. Comme il est dit dans l' "Avis au lecteur", "il serait à souhaiter que les matières importantes se traitassent toujours (.) dans le même esprit de tolérance".
On trouvera ici la première édition critique de ce dialogue, établie d'après la version originale diffusée dans la Correspondance littéraire en 1775 et accompagnée d'un ensemble de textes qui en éclairent le sens et la portée.
Denis Diderot fut l'un des écrivains philosophes des Lumières. Érudit, brillant, reconnu génial par beaucoup, il excella dans tous les genres littéraires. Il révolutionna le roman avec Jacques le fataliste, posa les bases du drame bourgeois au théâtre, inventa la critique à travers ses Salons, s'illustra encore dans le conte, l'essai, la traduction et supervisa durant vingt ans, la rédaction d'un des ouvrages les plus marquants de son temps : l'Encyclopédie. Sa liberté de pensée lui causa de sérieux problèmes avec la censure et lui valut un emprisonnement au château de Versailles.
Il publia Les Bijoux indiscrets clandestinement. En effet, l'histoire de ce sultan auquel un génie offre un anneau magique capable de le rendre invisible et de faire parler le sexe des femmes, se révèle être un pamphlet contre la cour de Louis XV et ses hauts dignitaires, qui ont tous dû se reconnaître à la lecture de ce conte : fausses prudes, cocus, prêtres, scientifiques et religieuses - les pires !
Texte intégral En 1771, Denis Diderot rend visite au maréchal de France, Victor-François de Broglie : ce dernier étant absent, le philosophe s'entretient pendant plus d'une heure avec sa ravissante et très pieuse épouse : un vif débat sur les fondements de la foi et de l'incroyance s'engage. Le penseur se plaît à lui démontrer sur un ton badin qu'un athée est aussi largement doté de sens moral qu'un croyant. Publié sous une fausse attribution en 1777, cette parodie de dialogue socratique offre un vibrant plaidoyer en faveur de l'athéisme.
Un recueil de 58 réflexions portant d'une part sur la manière d'observer le monde et de raisonner, et d'autre part sur les récentes découvertes scientifiques. Diderot prône une attitude scientifique proche de la méthode expérimentale de Francis Bacon, puis lance dans ses Conjectures des pistes de recherches et des sujets d'étude. Ces « pensées » prennent la forme de textes concis, numérotés de 1 à 58 bien qu'ils ne soient pas rationnellement ordonnés (aux dires de l'auteur). Le recueil s'achève sur une prière à Dieu et au lecteur.
Un ouvrage consacré aux droits d'auteurs d'après un essai de Diderot, première prise de conscience de la propriété intellectuelle. Complété par les organismes sur la protection des droits et lois au Maghreb.
Ce texte de Diderot, consacré au « Commerce des Livres », un texte rare, est la première prise de conscience de la propriété intellectuelle et des droits de l'auteur. J'ai voulu le rééditer, en l'enrichissant d'une présentation, de notes, de l'état des droits d'auteur à notre époque et d'extraits du J.O. de la loi tunisienne sur le sujet ainsi que des informations sur les organismes internationaux garantissant ces droits, particulièrement en France, Algérie, Tunisie, Maroc.
L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc.
En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot.
Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes.
Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée.
La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.
Les "Regrets sur ma vieille robe de chambre" (1768), que l'on a généralement associés aux pièces esthétiques de Diderot, sont avant tout un "avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune", et se rangeraient plutôt aux côtés de ces tableaux de critique sociale, dont l'oeuvre de Diderot foisonne. Ils stigmatisent - avec la joie qui caractérise Denis - cette propension aveugle à la "nouveauté", ce mauvais goût qui remplace l'intelligence des choses, cette bêtise abyssale caractéristique de la richesse sans mesure, et s'il se trouvait un Diderot qui puisse écrire aujourd'hui (et publier), il s'en prendrait probablement à ceux que notre siècle de consommation, qui ne parle plus que par onomatopées, désigne de celui de bling-bling.
L'esprit ne peut acquiescer qu'à ce qui lui paraît vrai ; le coeur ne peut aimer que ce qui lui semble bon. La contrainte fera de l'homme un hypocrite s'il est faible, un martyr s'il est courageux. Faible ou courageux, il sentira l'injustice de la persécution, et il s'en indignera.
À l'heure où la tolérance semble de plus en plus menacée, il n'est pas inutile de revenir sur les origines d'une idée sans laquelle toute démocratie devient vide de sens.
Parmi ceux qui ont réussi à l'imposer. Diderot occupe une place particulière car la réflexion sur la tolérance court à travers son oeuvre entière. Dans cette anthologie, ont été réunies ses pages les plus significatives sur ce thème, restituées dans leur contexte. Face à la montée des fanatismes et de l'intégrisme moderne comme à la progression rampante de l'intolérance, elles restent encore d'une actualité brûlante.
L'article sur l'encyclopédie tiré de l'«Encyclopédie»de Diderot et d'Alembert constitue un manifeste pour un savoir libéré des dogmes et des obscurantismes, y compris scientifiques. Il explore la voie d'un savoir ouvert à tous, d'une recherche collective de la vérité, synonyme de liberté.
En 1746, le privilège du roi est accordé à l'Encyclopédie, aventure dont Diderot est partie prenante. Quelques mois plus tard, paraissent les Pensées philosophiques qui provoquent l'ire du Parlement de Paris, et l'on soupçonne à juste titre Diderot d'en être l'auteur. Dans le volume scandaleux, le philosophe s'attache à explorer les voies d'une morale qui se passerait de religion ; il prône la raison et la libre pensée. La suite décousue d'aphorismes que compose Diderot annonce déjà la manière du Neveu de Rameau et de Jacques le Fataliste. Rééditées au moins deux fois malgré l'interdiction, les Pensées philosophiques est l'un des livres les plus importants du XVIIIe siècle.