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Ombres
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Pierre Dumont aime Arthur Bruggle et est aimé par Diane Blok. Il ne va à Diane que lorsque Arthur le délaisse mais Diane se plaît au rôle de consolatrice. Le père de Pierre, le colonel Dumont, est devenu fou et sa mère le menace perpétuellement de pareille folie. Quant à Mme Blok, dont le mari s'est suicidé sans raison, elle ne cesse de soupirer à sa fille que le suicide est une maladie héréditaire. Pierre rompt avec sa mère, avec Diane et rejoint Arthur qui le bafoue avec une petite gouape au cours d'une soirée. Il se suicide. Arthur désespéré va verser de vraies larmes sur son cadavre et Diane, touchée par ces vraies larmes, trouve un nouveau rôle de consolatrice. "Cette trame fort mince ne rend absolument pas compte du livre. Crevel, qui a inventé une forme nouvelle de roman "poétique", construit, à coups de phrases rapides et de réflexions acides, un récit qui saisit tout le panorama intérieur de ses personnages. Le style d'une vivacité et d'un nonconformisme inimitables fait regretter que l'oeuvre de Crevel ait à peu près cessé d'être lue." (Bernard Noël)
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" femme couronnée de paille naturelle, il faut renoncer au bleu de la tendresse, au rouge du désir, au jaune de la joie, et même au mauve de la fatigue.
Sur les quais, les tonneaux, lentement, perdent leur parfum feutré de géranium. terre insensible, heure vide, babylone, après les cris, les morsures, c'est grand silence. une digue continue dans la mer ce sol charnel, ce grand corps de continent que l'insolation divinise. une femme, une ville luttent d'indifférence. ".
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"On rêve, on a les yeux ailleurs, on n'est plus là : c'est un détour pour échapper, enfant, à sa famille. On aime, on voyage, on sème des mots : c'est un détour pour échapper au temps, à la réalité. On ouvre les mains, on refuse les choses acquises, on lâche la proie pour l'ombre : c'est un détour pour ne pas se laisser prendre au piège du confort. Un peu au hasard, Daniel parcourt ainsi, de l'enfance à l'âge d'homme, les chemins détournés qui lui permettent de prendre le large vis-à-vis de sa classe sociale, de l'habitude, de tout ce que cachent les mots fortune, réussite ou talent. À la fin, au moment où les bras de Cyrilla, qu'il aime, s'ouvrent pour l'étreinte durable, le couple, l'avenir,
Daniel s'enfuit et, dit-il, "une minute, je suis heureux d'un inexplicable bonheur, d'un bonheur qui ne ressemble à aucun autre, car il n'a pas renoncé". La valeur de ce roman tient dans l'agilité et le charme du langage : tout y est grâce, rapidité, humour, cependant que perce sous les images une volonté systématique d'être jeune, de ne pas accepter ce qui pourrit l'enthousiasme, le besoin de découverte, l'amour. La poésie, ici, n'est plus seulement dans les mots, elle descend dans la vie, devient sa règle unique et proclamée, si bien que l'écriture, toujours courant, toujours nous entraînant, a ce merveilleux pouvoir de nous jeter au coeur de l'aventure, tout naturellement...
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René Crevel est surtout connu pour ses récits en grande partie autobiographiques.
Cependant très tôt la peinture lui révèle un monde neuf, des perspectives saisissantes qu'il n'aura de cesse d'arpenter. Ce volume rassemble pour la première fois la totalité de ses écrits sur la peinture½ (monographies, chroniques, préfaces): Paul Klee, Max Ernst, Picasso, Giorgio de Chirico, Salvador Dali , etc. À la suite de cet ensemble, on trouvera également tous ses articles sur le cinéma, la photographie, la chanson et le music-hall.
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Textes épars ; contes, nouvelles, poèmes, fragments
René Crevel
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 15 June 2017
- 9782841422104
René Crevel a publié quatorze livres et plaquettes de son vivant, ainsi qu'une bonne centaine de textes dans de nombreux journaux et revues : des articles sur l'art, sur la littérature, sur le surréalisme, sur la politique, auxquels s'ajoutent une quarantaine de contes, nouvelles, poèmes ou fragments de romans. Après avoir réédités ses quatre premiers ouvrages ainsi que l'ensemble de ses écrits sur l'art, la « Petite Bibliothèque Ombres » publie en un volume la totalité de ses textes littéraires jusqu'ici introuvables ou éparpillés dans diverses anthologies.
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" telle fut ma folie que, sur la route morne, à chaque créature rencontrée, j'ai demandé non le divertissement, non quelque exaltation dont l'amour essayé eût pu me faire tangent, mais l'absolu.
L'absolu ? je me perdais. fallait-il m'accuser d'orgueil ou dire au contraire pour ma défense que je cherchais dans les êtres la révélation d'une âme universelle ? hélas ! à peine de temps en temps, pouvais-je à nouveau découvrir ce petit tas d'os, de papilles à jouir, d'idées confuses et de sentiments clairs qui portaient mon nom. ".