filter
Support
Languages
Prix
Crevel Rene
-
Une rouquine qui accouche d'un enfant bleu, une star de music-hall qui a pour amants des jumeaux, des Turcs pressés de devenir occidentaux, un berger suisse homosexuel qui finit à Berlin comme assistant d'un chirurgien pour transsexuels, une ibsenienne qui voyage avec un fakir, un rat de cinquante kilos, un taureau d'appartement... Tireur d'élite du massacre surréaliste, Crevel est là tout entier.
-
Pierre Dumont aime Arthur Bruggle et est aimé par Diane Blok. Il ne va à Diane que lorsque Arthur le délaisse mais Diane se plaît au rôle de consolatrice. Le père de Pierre, le colonel Dumont, est devenu fou et sa mère le menace perpétuellement de pareille folie. Quant à Mme Blok, dont le mari s'est suicidé sans raison, elle ne cesse de soupirer à sa fille que le suicide est une maladie héréditaire. Pierre rompt avec sa mère, avec Diane et rejoint Arthur qui le bafoue avec une petite gouape au cours d'une soirée. Il se suicide. Arthur désespéré va verser de vraies larmes sur son cadavre et Diane, touchée par ces vraies larmes, trouve un nouveau rôle de consolatrice. "Cette trame fort mince ne rend absolument pas compte du livre. Crevel, qui a inventé une forme nouvelle de roman "poétique", construit, à coups de phrases rapides et de réflexions acides, un récit qui saisit tout le panorama intérieur de ses personnages. Le style d'une vivacité et d'un nonconformisme inimitables fait regretter que l'oeuvre de Crevel ait à peu près cessé d'être lue." (Bernard Noël)
-
" femme couronnée de paille naturelle, il faut renoncer au bleu de la tendresse, au rouge du désir, au jaune de la joie, et même au mauve de la fatigue.
Sur les quais, les tonneaux, lentement, perdent leur parfum feutré de géranium. terre insensible, heure vide, babylone, après les cris, les morsures, c'est grand silence. une digue continue dans la mer ce sol charnel, ce grand corps de continent que l'insolation divinise. une femme, une ville luttent d'indifférence. ".
-
"On rêve, on a les yeux ailleurs, on n'est plus là : c'est un détour pour échapper, enfant, à sa famille. On aime, on voyage, on sème des mots : c'est un détour pour échapper au temps, à la réalité. On ouvre les mains, on refuse les choses acquises, on lâche la proie pour l'ombre : c'est un détour pour ne pas se laisser prendre au piège du confort. Un peu au hasard, Daniel parcourt ainsi, de l'enfance à l'âge d'homme, les chemins détournés qui lui permettent de prendre le large vis-à-vis de sa classe sociale, de l'habitude, de tout ce que cachent les mots fortune, réussite ou talent. À la fin, au moment où les bras de Cyrilla, qu'il aime, s'ouvrent pour l'étreinte durable, le couple, l'avenir,
Daniel s'enfuit et, dit-il, "une minute, je suis heureux d'un inexplicable bonheur, d'un bonheur qui ne ressemble à aucun autre, car il n'a pas renoncé". La valeur de ce roman tient dans l'agilité et le charme du langage : tout y est grâce, rapidité, humour, cependant que perce sous les images une volonté systématique d'être jeune, de ne pas accepter ce qui pourrit l'enthousiasme, le besoin de découverte, l'amour. La poésie, ici, n'est plus seulement dans les mots, elle descend dans la vie, devient sa règle unique et proclamée, si bien que l'écriture, toujours courant, toujours nous entraînant, a ce merveilleux pouvoir de nous jeter au coeur de l'aventure, tout naturellement...
-
Textes épars ; contes, nouvelles, poèmes, fragments
René Crevel
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 15 June 2017
- 9782841422104
René Crevel a publié quatorze livres et plaquettes de son vivant, ainsi qu'une bonne centaine de textes dans de nombreux journaux et revues : des articles sur l'art, sur la littérature, sur le surréalisme, sur la politique, auxquels s'ajoutent une quarantaine de contes, nouvelles, poèmes ou fragments de romans. Après avoir réédités ses quatre premiers ouvrages ainsi que l'ensemble de ses écrits sur l'art, la « Petite Bibliothèque Ombres » publie en un volume la totalité de ses textes littéraires jusqu'ici introuvables ou éparpillés dans diverses anthologies.
-
" telle fut ma folie que, sur la route morne, à chaque créature rencontrée, j'ai demandé non le divertissement, non quelque exaltation dont l'amour essayé eût pu me faire tangent, mais l'absolu.
L'absolu ? je me perdais. fallait-il m'accuser d'orgueil ou dire au contraire pour ma défense que je cherchais dans les êtres la révélation d'une âme universelle ? hélas ! à peine de temps en temps, pouvais-je à nouveau découvrir ce petit tas d'os, de papilles à jouir, d'idées confuses et de sentiments clairs qui portaient mon nom. ".
-
Dalí n'est pas un rhinocéros, il est la surréalité, et la surréalité est la « réalité rendue à son devenir, réalité se dépassant elle-même et destinée à se dépasser sans cesse elle-même. L'homme qui doit, selon l'expression familière, savoir sortir de lui-même, comment y parviendrait-il, sans faire sortir les choses d'elles-mêmes ? »
-
La sagesse n'est pas difficile ; correspondances inédites
René Crevel
- La Nerthe Librairie
- La Petite Classique
- 18 October 2016
- 9782916862750
Figure emblématique du surréalisme, écrivain et personnalité à part, René Crevel (1900-1935) marquera le Paris littéraire, interlope et mondain des années 30. Suicidé à 34 ans, il laisse une oeuvre riche de onze romans et essais, quelques manifestes et une centaine darticles traitant aussi bien de loeuvre de Diderot, de Dali, des photographies de Man Ray ou encore de la montée du fascisme en Europe. Ecriture, sexe, drogue, fêtes, René Crevel habité par lurgence consume sa vie dans les capitales européennes mais ces périodes intenses laissent place, pour de longs mois, à une solitude sans échappatoire dans les sanatoriums suisses où il tente de guérir une tuberculose.
A priori, les trois correspondants de ce volume nont que peu de points communs cependant ils dessinent comme les bords d'une constellation des amitiés crevelliennes. Albert Flament (1877-1956), critique littéraire, écrivain, gure oubliée du Paris mondain et littéraire semble être à lopposé de la vie de Crevel : il sera un condent auprès de qui Crevel se livrera comme il ne fait que rarement. Caresse Crosby (1891-1970) reçoit à Paris et dans son moulin dErmenonville le milieu littéraire et artistique. A Paris elle a créée la maison dédition Black Sun Press dans lespoir de faire connaitre Joyce, D.H. Lawrence, Pound ou encore Hemingway et diusera loeuvre décrivains français outre-Atlantique, notamment Crevel. Enn Jean Schlumberger (1877-1958), co-fondateur de la NRF, éditeur chez Gallimard, est un lecteur attentif du jeune écrivain.
Ecrites pour la plupart lorsquil est isolé pour de longs mois, ces 34 lettres, lui permettent de se tenir informé de lactivité parisienne et de ce qui rythme la vie de ses amis, de lancer des projets et dimaginer un avenir plus radieux. Des lettres qui, le plus souvent, se terminent par des mêmes mots- « Ecrivez-moi » ou « ne moubliez pas » - illustrant cette solitude de lécrivain qui ne cesse de se battre jusquà la nuit du 18 juin 1935 où il se suicide, chez lui, à Paris.
Le volume sera illustré de photographies inédites, notamment du photographe surréaliste Man Ray. Cest donc bien, à plus dun titre (les correspondances, leur contenu, les illustrations), un Crevel inédit présenté ici.
Ce livre est une publication essentielle pour tout amateur de la vie littéraire du XXe siècle, du surréalisme, et de René Crevel. La préface, les notes, et ses correspondances orent ainsi un nouveau portrait de cette « volute du surréalisme »qui continue encore à fasciner les lecteurs comme il fascinait déjà ceux qui lapprochait.
Ces correspondances sont présentées et annotées par Alexandre Mare qui a précédemment publié René Crevel, Inédits aux éditions du Seuil (Fiction&Cie, 2013) salué dans la presse par Libération (Philippe Lançon), Le Monde (Xavier Houssin) ou encore dans le Nouvel observateur (Jérôme Garcin).