Du glacier du Rhône à la Camargue, l'histoire d'un géant, de ses aménagements à sa renaturation. Plus qu'un fleuve, une civilisation.
Les Alpes, château d'eau de l'Europe ! Trois des grands fleuves européens y prennent leur source : le Pô, le Rhin et... le Rhône, qui court sur 812 km (un tiers en Suisse, deux tiers en France). Dès l'Antiquité, le Rhône s'impose comme un axe de transport incontournable entre la Méditerranée et le nord de l'Empire romain. Au fil des siècles, sur ses rives, les bateliers vont tisser leur propre culture, avec leurs savoir-faire, leurs croyances, leur parler propre. Longtemps redouté pour ses crues violentes, le Rhône a été tour à tour corrigé, aménagé, oublié puis retrouvé. Utilisé pour le transport, l'hydroélectricité et l'irrigation, il fait depuis près de trente ans l'objet de campagnes de restauration écologique visant à le rendre à nouveau « vif et courant ».
Au dossier :
- Les relations des hommes avec le Rhône ont été aussi tumultueuses que son cours. Histoire de la lente et continue appropriation du fleuve.
- Comment naviguait-on sur le Rhône durant l'Antiquité ? Reconstitution de la remonte jusqu'à Seyssel, un voyage aventureux qui durait plusieurs semaines.
- Portrait du Rhône médiéval et de ses « riveyrands » avec le médiéviste Jacques Rossiaud.
- Portfolio : à travers une multitude de saynètes prises selon le même angle, le photographe français Bertrand Stofleth livre un portrait fort et singulier des rives du fleuve, du glacier du Rhône à la Camargue.
- Expressions, chansons, objets, croyances : la culture des mariniers en mots et en images.
- Génissiat, la naissance d'un géant de l'hydroélectricité.
- Les programmes de restauration écologique et hydraulique du Rhône.
- Randonnée culturelle et gourmande sur la ViaRhôna entre Sablons et Tain-l'Hermitage.
Panorama à 360° d'un massif habité depuis la préhistoire, aux paysages grandioses, et protégé depuis 50 ans par le Parc naturel régional du Vercors.
On connaît la beauté des paysages du Vercors, celle notamment de ses hauts plateaux, qui abritent la plus grande réserve naturelle de France. On croit également connaître l'histoire de ses maquis, mais sait-on que ce territoire est une construction humaine très récente ? Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le Vercors est une mosaïque de pays, dont l'unité va être structurée par l'ouverture des routes, l'importance de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, sans oublier la création du Parc naturel régional en 1970. Aujourd'hui, le massif voit sa démographie en forte hausse et n'en finit pas de s'adapter aux nouveaux défis d'aujourd'hui : pression touristique, besoin en énergie, dérèglement climatique, etc.
La forêt, au coeur de la vie des communautés alpines d'hier et des enjeux environnementaux d'aujourd'hui.
La forêt est l'élément central des paysages alpins de moyenne montagne. On estime à 41 % la superficie des Alpes françaises couverte de forêts (contre 30 % à l'échelle nationale). Alors que certaines régions du monde connaissent une déforestation très inquiétante, Amazonie en tête, la forêt alpine continue à progresser, même si le réchauffement climatique est en train de changer sa physionomie. Source de bois-matériau et de bois-énergie, réserve de biodiversité, lieu de détente, puits de stockage de CO2, filtre d'eau potable, elle est aussi en montagne un paravent contre les éboulements et les avalanches.
Une traversée des Alpes d'ouest en est, du nord au sud, avec escales sur les grands cols.
Depuis le Néolithique, les Alpes sont des terres de passages, des terres de brassages. L'histoire militaire, économique, politique a façonné la cartographie des grandes routes alpines ; les cols en sont les points névralgiques. Traits d'union entre deux vallées, lieux de rencontres et d'échanges, tous figurent en bonne place dans les livres de géographie comme d'histoire, qu'ils se nomment Grand et Petit Saint-Bernard, Gothard ou Brenner.
Dans le dossier :
- Une brève histoire des routes alpines, depuis l'époque romaine.
- L'Izoard compte parmi les cols mythiques de l'histoire du cyclisme. Le grand amoureux du vélo, l'oulipien Paul Fournel se souvient de sa première ascension.
- L'accueil des voyageurs en haut des cols alpins, une longue tradition d'hospitalité. Une pérégrination entre trois cols, Grand-Saint-Bernard, Simplon et Gothard.
- Monuments, sanctuaires, inscriptions : c'est tout un patrimoine qui balise les cols, religieux ou païen, militaire, politique ou sportif.
- Le « silence des cols » raconté par l'immense écrivain-voyageur Nicolas Bouvier.
- La campagne des Alpes. De l'automne 1944 au printemps 1945, c'est une véritable guerre de crêtes et de cols que se livrent les fronts italiens et français dans les Alpes.
- Col fermé : regards croisés d'un photographe, d'un nivologue et d'un déneigeur qui ont tous trois tissé une relation intime avec les cols en hivernage. Le déneigement des routes offre chaque printemps un nouveau spectacle.
- Portfolio : Du col de Turini au passo di San Boldo en Vénétie, le photographe allemand Berthold Steinhilber a tiré les portraits de près de quatre-vingts cols alpins, en essayant d'en capter l'identité.
Un portrait du Valais loin des clichés et des vues cartes postales.Carrefour géographique au coeur des Alpes, terre d'histoire marquée par son bilinguisme, longtemps conservatoire de traditions, le Valais frappe aujourd'hui par son dynamisme culturel: il revisite avec humour et impertinence son patrimoine culturel et instaure par ses expositions un dialogue entre nature et culture.Découvertes archéologiques, savoir-faire viticole, place du tertiaire dans l'économie valaisanne seront autant de sujets abordés dans une perspective à la fois historique et contemporaine. Avec une belle place accordée à la création actuelle.Au dossier notamment:- L'identité plurielle du Valais, les relations entre Bas-Valais, Moyen-Valais et Haut-Valais, la question du bilinguisme et des différents patois.- L'eau, bien commun: l'usage actuel des bisses et du consortage. Les derniers aménagements du Rhône.- L'école de Savièse.Autour des oeuvres d'Ernest Biéler, Edmond Bille, Marguerite Burnat-Provins, Raphy Dallèves et Édouard Vallet et leur réinterprétation aujourd'hui par des artistes destreet art.- Le Valais à travers l'oeil des photographes de l'Enquête photographique valaisanne.- Les dernières découvertes archéologiques et leur reconstitution sous forme numérique avec le programme Valais-Wallis Time machine.-De la patrimonialisation de la cueillette des plantes sauvages à l'inquiétude autour des glaciers valaisans. Comment repenser notre rapport à la nature à l'ère de l'anthropocène ?- L'architecture du Valais auxxesiècle. L'exemple de Crans Montana.- Randonnée culturelle dans les vignobles valaisans, entre Sierre et Salgesh.
Alpine et provençale, le double portrait d'une rivière.Née près de Montgenèvre, la Durance court sur plus de 320 kilomètres jusqu'à Avignon, alimentant en eau toute la Provence. Chantée par Giono, peinte par Paul-Camille Guigou, la Durance a pourtant eu longtemps mauvaise réputation. Il faut dire que ses crues torrentielles détruisaient gués, ponts, cultures et habitations. Muselée par des barrages et des canaux, la belle s'est assagie et est aujourd'hui courtisée pour ses ressources hydrauliques et touristiques.
Au menu du dossier:
« Il faut vous dire que la Durance est un fleuve de montagne, vagabond, pillard, coléreux et qu'il a un lit de cailloux de plus de deux kilomètres de large. Au milieu se tord le gras de l'eau... » : seul Jean Giono pouvait célébrer ainsi cette rivière alpine. Portrait du poète, disparu il y a cinquante ans, auteur du scénario du film Hortense ou l'eau vive, dont la Durance est l'héroïne.
Quand les forêts des Hautes-Alpes alimentaient en bois les chantiers navals de la Méditerranée. Aux radeliers de la Durance d'acheminer les grumes de bois.
Il s'appelait Joachim Martin et était menuisier de son état. Dans les années 1880, alors qu'il installe le plancher du château de Picomtal, au bord du lac de Serre-Ponçon, il se confie aux lattes de bois, gravant sur leur revers ses secrets, ceux de sa famille, ceux du village aussi...
Les canaux d'irrigation du bassin de la Durance, dont les plus anciens remontent au Moyen Âge, permettent de réguler l'apport en eau pour l'agriculture, dans les périodes de sécheresse comme d'inondation. Ce maillage est parfaitement adapté aux caprices du climat méditerranéen. Et s'il l'était aussi aux bouleversements climatiques actuels ?
Le partage de l'eau, conflits et solutions. Avec plus de trente centrales, dont le barrage de Serre-Ponçon, la Durance et le Verdon constituent l'une des plus grandes ressources hydrauliques de France. Comment gérer cette richesse ? Enquête.
Le tourisme nautique, le nouvel or bleu, alternative au tout-ski ? Petite mer des Hautes-Alpes, la destination de Serre-Ponçon représente à elle seule 10 % du chiffre d'affaires touristique annuel du département.
Terre, galets, graviers : les matériaux de construction de la Durance. Une architecture sortie des eaux.
L'histoire tourmentée du protestantisme alpin depuis la dissidence vaudoise au Moyen Âge. Avec, pour capitale, Genève, la calviniste.
L'Alpe prospecte l'histoire religieuse de l'arc alpin à travers les différentes formes de protestantismes qui ont pu s'y développer. Tour à tour terre de refuge ou de départ (forcé), les Alpes furent aussi la terre d'élection de nombreuses figures phares du protestantisme, au premier rang desquelles Calvin, Guillaume Farel, Ulrich Zwingli ou Félix Neff.
Au dossier :
- Une partie de l'Europe se voit transformée au XVIe siècle par la Réforme. De nombreuses villes se développent en construisant un nouveau rapport entre le politique et le religieux. C'est tout particulièrement le cas de Genève, où le Français Jean Calvin installe une révolution qui va métamorphoser la ville.
- La Réforme protestante connaît une forte implantation à travers les Alpes occidentales, sous la forme du calvinisme. Panorama des Alpes réformées entre 1522 et 1630, marquées par des divisions politiques, des conflits territoriaux puis les guerres de Religion.
- À la fin du XVIIe siècle, le durcissement de l'application de l'édit de Nantes puis sa révocation poussent de nombreux protestants dauphinois à s'exiler. Beaucoup partent pour la Suisse et l'Allemagne, d'autres s'aventurent jusqu'en Asie, en Amérique ou en Afrique.
- Un sentier de grande randonnée relie Le Poët-Laval, dans la Drôme, à Bad Karlshafen, en Allemagne, reprenant le tracé de certains chemins d'exil des protestants au XVIIe siècle.
- Pasteur, historien, poète voyageur, arpenteur des Alpes, Alexis Muston fait partie des grandes figures intellectuelles que le XIXe siècle a su offrir.
- Que signifie être pasteur aujourd'hui ? Isabelle Ott-Baechler, pasteure dans l'église réformée neuchâteloise, a répondu à nos questions sur son métier, sa foi, l'organisation de son église et plus largement sur les liens entre politique et religion en Suisse.
- Deux cents ans ont passé depuis l'évangélisation des communautés du Trièves et des Hautes-Alpes par Félix Neff. À quoi ressemble aujourd'hui le paysage évangélique dans les Alpes ? Éléments de réponse.
L'Alpe souffle ses 20 bougies. Une belle réussite dans le monde des revues ! Ce numéro anniversaire revient sur les évolutions et les événements marquants qui ont changé le visage des Alpes européennes ces deux dernières décennies et surtout, se projette avec fantaisie et délectation sur nos 20 prochaines années !
En 1998 L'Alpe naissait de la volonté de valoriser les cultures et patrimoines alpins à l'échelle européenne. Le titre de son premier numéro, qui est aussi celui de l'exposition de longue durée du Musée dauphinois, partenaire de la revue depuis ses débuts, donnait le la : « Gens de l'Alpe ». Mettre l'humain au coeur de ses sujets : plus qu'une marque de fabrique, une ligne de conduite !
À l'occasion de cet anniversaire, le numéro 83 propose une radiographie des Alpes :
- Qu'est-ce qui a changé dans les Alpes ces vingt dernières années ? Quelles tendances au long cours peut-on dégager ?
- Quels défis doit relever le tourisme montagnard ?
- Qui sont les néo-alpins ?
- Pourquoi et comment faut-il éduquer à la montagne ?
La revue questionnera également l'activité de ceux qui la font et la nourrissent (acteurs culturels, musées, chercheurs, auteurs, artistes, etc.) :
- Qu'est-ce qu'être un musée alpin aujourd'hui ? Quelles politiques culturelles mener ?
- Pourquoi les questions alpines intéressent-elles tant la recherche universitaire ?
L'Alpe n'est pas la seule à fêter son anniversaire cette année : la Bibliothèque nationale autrichienne célèbre ses 650 ans, le Musée gruérien ses 100 ans, le musée de la Vallée de Barcelonnette ses 30 ans, le festival Messiaen, le musée de l'Ancien Évêché comme le château de Prangins ses 20 ans, etc. Ce numéro les conviera à sa fête !
L'Alpe s'offre de nouveaux atours pour fêter ses 20 ans !
Très moderne dès sa conception, la maquette L'Alpe évolue sans pour autant bouleverser les nombreux niveaux de lecture qui en font toute la richesse. Hervé Frumy, directeur artistique de la revue depuis sa création, a choisi une nouvelle typographie pour la titraille (due au graphiste bulgare Radomir Tinkov), associée à une meilleure signalisation visuelle des trois espaces qui rythment L'Alpe chaque trimestre et qui font son succès :
- Le dossier principal.
- Les articles de fond liés aux grands événements culturels.
- Le cahier rassemblant toutes les actualités de l'Europe alpine : expositions, rencontres, livres, musiques, gastronomies, cinéma, etc.
À découvrir dans le numéro 83 !
Loin d'être des terrains vierges, les paysages alpins portent partout la main de l'homme. Ici travaillés, là défigurés, ailleurs protégés. Quel rapport à la nature les Alpins ont-ils entretenu au fil de l'histoire ? À quoi ressembleront les Alpes de demain ?
Ce numéro spécial de la revue L'Alpe est entièrement dédié à un territoire riche de sa diversité culturelle et géographique, mais qui se sent souvent ignoré des médias. À l'extrême sud-est de l'Hexagone, les trois départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes voient leurs montagnes dévaler depuis les grands sommets de plus de 4 000 mètres d'altitude jusqu'aux rivages maritimes.
Comment la montagne a-t-elle marqué l'identité des hommes et des femmes des Alpes du Sud ? À quel point ces Alpes-carrefour sont-elles tournées vers la mer ? Comment les habitants ont-ils su se forger une identité ? Méridionalité ? Alpinité ? Méditerranéité ? Et d'ailleurs, existe-t-il une et une seule identité propre aux Alpes du sud ? Probablement si l'on raisonne en termes d'opposition frontale aux Alpes du nord, aux verts pâturages dauphinois arrosés ou aux stations de sports d'hiver savoyardes. Mais pour le reste ? Quels partages de cultures entre les bergers transhumants et les cultivateurs de lavande ? Quoi de commun entre les petits hameaux du Briançonnais au nord de ce territoire et les villages perchés au-dessus de la mer ?
Et d'ailleurs, comment étaient perçues les Alpes par les marins qui naviguaient au large ? Aujourd'hui, les grandes retenues artificielles dévolues à l'exploitation de l'hydroélectricité ne pourraient-elles pas accueillir aussi de grandes compétitions de... voile ?
Alors, une histoire commune aux Alpes du Sud ? Pas même. Le comté de Nice, qui regroupe la majeure partie des Alpes-Maritimes n'est français que depuis un peu plus de 150 ans (et même moins pour quelques vallées reculées !). Les fortifications militaires qui parsèment le massif le long des frontières, anciennes ou actuelles, en témoignent encore.
C'est ce kaléidoscope de terroirs, de savoir-faire, de traditions et de cultures que va explorer ce numéro de L'Alpe en tentant non de lui plaquer une identité forcément réductrice mais bien plutôt de dévoiler les quelques grands traits communs et surtout les infinies petites variations qui rendent ce territoire si attachant.
Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques japonais, sud-africains, néo-zélandais, mexicains portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision « géo-décentrée » peut-elle enrichir nos propres connaissances ?
Au sommaire de ce numéro : Un portfolio signé Lavonne Bosman, une Sud-Africaine du Cap, qui a bénéficié d'une résidence d'artistes organisée par la fondation FDDM à Sion dans le Valais, oeuvrant en faveur du développement durable dans les régions montagneuses. Son axiome de départ ? « Nous sommes tous des migrants. » C'est avec cette idée en tête qu'elle a photographié des villageois de Medergen, pour les uns des descendants des Walser qui se sont installés là vers 1300, pour les autres des migrants africains, nouvellement arrivés. L'écrivain catholique japonais Shusaku Endo, auteur de l'histoire de Silence, que Martin Scorcese a adaptée au cinéma, raconte son séjour dans les années 1950 en Haute-Maurienne dans le village de Sollières puis dans un sanatorium à Combloux. Harriet Rosenberg ou quand une anthropologue canadienne ausculte l'histoire d'une petite communauté alpine, celle d'Abriès dans le Queyras. Et si les historiens mexicains, qui étudient les migrations ubayennes aux Amériques, en savaient plus sur notre micro-histoire ? Un Papou dans les Alpes : avec le photographe Marc Dozier, le chef papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Hallstatt, Grindelwald, Zermatt, Chamonix : les Japonais s'installent dans les Alpes. Quelle montagne imaginaire les a poussés à choisir les Alpes ? « Étage alpin », « alpinisme », « Alpes australiennes », « Alpes néo-zélandaises » : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises.
Depuis l'Empire romain à l'actuelle Union européenne en passant par les États de Savoie ou l'Empire austro-hongrois, l'espace alpin a probablement été celui où les tracés de frontières entre états ou royaumes ont le plus fluctué au monde. Ce numéro de la revue L'Alpe va jouer à saute-frontières !
Au fait, où et comment s'arrêtent les Alpes ? Et qu'entend-on par frontière ? Sont-elles juste géographiques ou culturelles ? Qui en décide et comment ces choix se traduisent-ils sur le terrain ?
Qui plus est dans un espace montagnard le plus souvent très difficile d'accès, peu aisé à contrôler et habité par des populations volontiers frondeuses...
Quelle est l'histoire par exemple de ces deux îles alpines que sont les principautés (le Liechtenstein et Monaco) et de la Suisse dont les frontières ont connu une relative stabilité depuis le XVIIe siècle ?
Pourquoi la question des frontières et de l'identité est-elle encore problématique au Tyrol du Sud (ou Haut-Adige), province italienne majoritairement germanophone et très fortement autonome ?
Autre thématique brûlante : celle des migrants qui tentent leurs chances par les Alpes, soulevant concomitamment des élans de solidarité et d'hostilité. Dans ce domaine, le musée d'Innsbruck cherche à être un lieu de rencontres, de dialogue et de réflexion.
Aux côtés de ces sujets éminemment diplomatiques et géopolitiques inscrits à l'échelle du continent tout entier, ce numéro de la revue L'Alpe abordera également des aspects moins connus de cette question comme le patrimoine des bornes-frontières et des anciens postes de douanes, les contrebandiers (du sel, notamment) qui se sont longtemps joués des gabelous, l'étonnante principauté du Briançonnais (plus connue sur le nom de république des Escartons) qui a bénéficié d'un statut fiscal et politique très particulier entre le XIVe et le XVIIIe siècles ou encore les micromodifications de frontières intervenues après la signature du traité d'Utrecht en 1713 dans la région de Barcelonnette (vallée de l'Ubaye).
Enfin, ce dossier se conclura par un portrait et un grand entretien avec l'écrivain-voyageur italien Paolo Rumiz, journaliste à La Repubblica, auteur de Aux frontières de l'Europe et La légende des montagnes qui naviguent.
Dans son numéro d'hiver, L'Alpe revient sur un élément constitutif des identités alpines, la neige, à travers ses trois âges : l'ère des sociétés traditionnelles, le tout-ski et enfin la crise climatique actuelle.
- Les saisons comme les météores ont une histoire. L'étude de la perception de l'hiver permet d'explorer les différents usages sociaux de la neige. Quelle place occupait-elle dans les sociétés alpines traditionnelles ? Un fléau, car synonyme de froid et d'immobilité, auquel il fallait s'adapter, ou bien une opportunité pour échapper aux travaux des champs et développer d'autres activités ?
- La perception des couleurs de la neige comme celle de ses différents états varient fortement d'une culture à une autre, d'une langue à l'autre. Un abécédaire tout en nuances de blanc.
- « Bureau des souvenirs retrouvés. N°1, le ski ». Le musée alpin de Berne inaugure une nouvelle forme d'exposition participative en proposant au public de venir enrichir ses collections par ses propres objets et souvenirs personnels. La première édition est consacrée aux joies de la glisse.
- La raréfaction de la neige liée au réchauffement climatique interroge en profondeur notre relation à la montagne. Elle remet notamment en question le modèle de développement mis en oeuvre dans les Alpes depuis plus de soixante ans, pour lequel elle a été et reste un moteur économique et symbolique central. À quelles transformations nous invite sa présence incertaine ?
- La Reine des neiges nous a accordé un entretien exclusif! Qui se cache derrière ce personnage qui ravit tant les enfants au grand dam de leurs parents ?
- La fonte actuelle des glaces laisse remonter à la surface des vestiges de la « guerre blanche » sur le front austro-italien en 1914-1918, quand les avalanches étaient détournées comme armes de guerre. Un témoignage photographique très impressionnant de l'Italien Stefano Torrione.
- Ils sont glaciologues, nivologues, météorologues, pisteurs. Ils auscultent au quotidien les glaciers, constituent des bibliothèques de carottes de glace, scrutent l'évolution du manteau neigeux, anticipent les avalanches. Enquête sur les spécialistes de la neige et de la glace.
De par leur situation géographique singulière (altitude, températures extrêmes, sites isolés), leur réseau très dense d'universités et leur histoire, les Alpes se sont imposées comme l'un des plus importants laboratoires du monde. Une vigie tournée vers le ciel ou les profondeurs de la Terre. Un observatoire pluridisciplinaire, ouvert sur l'astronomie, la météorologie, la glaciologie, mais aussi la physique des particules ou la médecine.
Longtemps que L'Alpe ne s'était penchée sur les plaisirs de la table. Le goût des montagnes : un thème pourtant souvent traité, comme en témoignent les numéros de la revue consacrés aux vins, aux fromages, au lait, aux douceurs alpines ou encore aux liqueurs. Cette fois, c'est au prisme de la circulation et des échanges autour de ces produits gourmands que la rédaction évoquera ces sujets. Au sommaire de ce numéro : À tout seigneur tout honneur, c'est avec la fête des Vignerons que s'ouvrira ce numéro. Un événement exceptionnel puisque celui-ci ne se déroule que cinq fois par... siècle ! La première édition remonte ainsi à 1797, la dernière en date à 1999. Cap donc vers Vevey (Suisse), sur les rives du Léman, pour découvrir l'histoire de ce patrimoine culturel vivant et le programme des festivités de 2019 (du 18 juillet au 11 août), dont le livret a été co-écrit par l'écrivain suisse Blaise Hofmann.
En septembre 1219, une inondation catastrophique due à la rupture d'un barrage naturel dans la vallée de la Romanche faisait, à Grenoble, plusieurs milliers de morts venus assister à la fête de la Sainte-Croix. Un an plus tard, un pèlerinage de l'évêque Jean de Sassenage donnera naissance à la foire de Beaucroissant. Huit cents ans plus tard, celle-ci existe toujours et rassemble aujourd'hui près de deux mille exposants, des milliers de têtes de bétail et jusqu'à un million de visiteurs.
Place aux fructueux échanges transalpins autour de produits plus exotiques comme le café, le chocolat ou les... anchois (!) vendus par les , ces marchands piémontais qui furent parmi les premiers grands métiers migrants en montagne. Colporteurs de cheveux ou lunetiers, tous animèrent le petit théâtre des places et des chemins.
À l'affiche de la prochaine exposition du Musée dauphinois, l'histoire des alcools et liqueurs des Alpes revisitée ici à travers une collection d'anciennes réclames.
Ce numéro de la revue s'intéressera également aux cultures vivrières et nourricières des Alpes jusqu'à l'apparition des transports modernes, aux vergers conservatoires de variétés anciennes, aux plantes condimentaires et médicinales, ou encore aux nouveaux circuits de distribution liés au développement de l'économie numérique.
Attention, fragiles ! Les zones montagnardes sont touchées de plein fouet par le réchauffement climatique. Comment prendre soin d'elles ?
Recul inquiétant des glaciers, éboulements rocheux plus fréquents, enneigement plus faible, pollution atmosphérique des vallées, etc. : les Alpes sont particulièrement affectées par le bouleversement climatique de ces dernières décennies, qui y est plus fort et surtout plus visible. Voire tangible. Résultat : les montagnes sont devenues un observatoire à ciel ouvert pour les questions environnementales. Un laboratoire également où, loin du catastrophisme ambiant, de plus en plus d'initiatives sont éprouvées en matière de transport, d'habitat, d'agriculture, de tourisme aussi.
Au menu du dossier :
- Le bilan environneental s'alourdit dans les Alpes, mais la question de la durabilité ne se pose pas seulement en termes climatiques, la gestion des ressources est tout aussi essentielle.
- Le concept de « développement durable » serait obsolète. Mais comment désigner et définir la transition écologique et sociétale à mettre en oeuvre ?
- Portfolio : Trois artistes suisses, Laurence Piaget-Dupuis, Marie Velardi et Jacques Pugin représentent à leur manière la disparition des glaciers alpins. Une réflexion sur le temps.
- Quelles stratégies les communautés alpines d'hier avaient-elles mises en place pour assurer leur survie jusqu'à ce que la globalisation peu à peu les aliène ?
- Carnet d'initiatives : tour d'horizon des projets et solutions qui voient le jour partout dans l'arc alpin.
- La crise sanitaire du Covid-19 va-t-elle rebattre les cartes de la stratégie économique des stations de montagne, déjà affectées par le réchauffement climatique ?
- « Il faut cultiver notre jardin. » La récente crise a poussé nombre de ceux qui disposaient d'un potager à appliquer le précepte de Candide au pied de la lettre...
- Parcs nationaux, régionaux, réserves naturelles : plus d'un quart de l'espace alpin est protégé. Histoire et bilan de cette politique de protection.
La montagne a généré un habitat particulier. Aujourd'hui, ce patrimoine bâti montagnard est menacé par la pression foncière et la banalisation architecturale. Il est urgent d'imaginer les modèles de développement urbanistique de la montagne de demain. L'occupation des Alpes s'est accomplie à un rythme très lent. De nombreux obstacles expliquent la lenteur de cette conquête : la difficulté de s'implanter sur de fortes pentes boisées et les causes surnaturelles (avalanches ou glissements de terrain). Toutefois, la plus déterminante des explications réside dans l'adaptation d'une activité agraire mixte, propre à la plaine, à une économie de montagne où l'élevage des animaux devient dominant. Il a fallu concevoir un habitat adapté au stockage de grandes quantités d'herbe pour les longs hivers où bêtes et gens sont confinés à l'intérieur. Cette économie traditionnelle millénaire, a volé en éclat avec les nouveaux usages de la montagne qui se sont développés depuis un siècle. Si les stations d'altitude créées ex nihilo ont fait l'objet, avec plus ou moins de bonheur, d'une certaine recherche d'intégration à l'environnement naturel, il n'en va pas de même, loin s'en faut, de l'extension des villages existants, à quelques exceptions notables. La conservation du patrimoine architectural et une réflexion sur les manières d'habiter lamontagne à l'avenir sont pourtant des devoirs des populations alpines.
L'Alpe comme vous ne l'avez jamais lue.
L'Alpe comme vous ne l'avez jamais vue.
La marche, un style de vie ? Hier purement utilitaire, la marche est devenue un loisir qui compte des millions d'adeptes. Des chaussures d'Ötzi aux baliseurs bénévoles qui entretiennent aujourd'hui les chemins de randonnée, retour sur la longue histoire de la marche dans les Alpes.
Dans son numéro d'hiver, L'Alpe revient sur un élément constitutif des identités alpines, la neige, à travers ses trois âges : l'ère des sociétés traditionnelles, le tout-ski et enfin la crise climatique actuelle.Au sommaire de ce numéro : Quelle place occupait la neige dans les sociétés alpines traditionnelles ? Un fléau, car synonyme de froid et d'immobilité, auquel il fallait s'adapter, ou bien une opportunité pour échapper aux travaux des champs et développer d'autres activités ? Le Musée d'ethnologie de Genève consacre sa nouvelle grande exposition à la « fabrique des contes ». L'occasion de se plonger dans ce patrimoine de l'imaginaire alpin, où neige et glace sont des personnages à part entière. Au pied des pentes en Oisans, en Savoie comme en Suisse, des microsociétés de freeriders se forment, guettant sur les webcams des stations voisines les meilleures fenêtres météo. Qui sont ces fondus de poudreuse ? Enquête. Albédo, cristaux, cryosphère, manteau neigeux, neige humide, prévention des avalanches, etc. : l'étendue des recherches en nivologie en 25 mots. La fonte actuelle des glaces laisse remonter à la surface des vestiges de la « guerre blanche » sur le front austro-italien en 1914-1918, quand les avalanches étaient détournées comme armes de guerre. Un témoignage photographique de l'Italien Stefano Torrione. À quoi ressemblaient les Alpes au moment des grandes glaciations du Quaternaire ? Le géomorphologue Sylvain Coutterand reconstitue le paysage des Alpes glaciaires comme pour mieux nous alerter sur leur disparition accélérée.
De l'eau, du bois, de la pierre, de la laine, du minerai... et des hommes ! La richesse des ressources a propulsé les Alpes dans l'ère industrielle. En témoignent une mémoire ouvrière et un patrimoine original toujours vivants. Une fabuleuse histoire humaine.
Au fil des décennies, certaines industries ont disparu, d'autres ont connu des évolutions. Fortement inscrite dans le paysage et dans la société, cette histoire qui se poursuit aujourd'hui sous des formes diverses, suscite un nouvel intérêt et le tourisme industriel se développe. Du charbon au chocolat, de l'acier à la micro-électronique, de la chaussure au décolletage, du papier aux microfibres, panorama d'un patrimoine architectural et humainà la mémoire toujours vive.
Daguerre invente la photographie en même temps que le touriste invente les Alpes ! Depuis 1839, les hommes d'images n'ont cessé de mettre en scène leurs découvertes de l'univers montagnard. Exploits sportifs des pionniers et témoignages ethnographiques sur la vie des gens de l'Alpe : regards croisés sur deux mondes en mutation.Depuis les frères Bisson au sommet du mont Blanc jusqu'aux recherches contemporaines de Walter Niedermayr sur les aménagements des stations de sports d'hiver, les Alpes ont toujours fasciné les photographes. Un jeu de « je t'aime, moi non plus » entre émotion béate face aux paysages singuliers de la montagne et témoignages dénonçant les atteintes à un environnement que l'on dit préservé. Des figures de style sont ainsi nées et ont prospéré, transformant souvent l'iconographie alpine emblématique en une série de cartes postales. Une fois de plus, la revue L'Alpe s'attachera à regarder de l'autre côté du décor pour décrypter les intentions des photographes et anticiper les tendances de demain.Au sommaire de cette édition :. Le premier ouvrage consacré à la photographie et aux Alpes sous tous leurs aspects (sportifs, techniques, historiques, culturels, patrimoniaux, etc.).. Une série de regards inédits sur la montagne.. Les images emblématiques des grands ancêtres (Bisson, Tairraz, Ronis, Kertész) et des jeunes créateurs contemporains de l'ensemble des Alpes européennes.. Les étonnants parallèles entre les visages sculptés d'un retable baroque et les portraits d'habitants d'un petit village de montagne.. Une réflexion sur les clichés liés aux Alpes dans la production professionnelle comme dans la pratique amateur.. Comment les Alpes résisteront-elles à l'image numérique ?
Depuis des siècles, les Alpes sont terres de migrations. Vers les montagnes, mais aussi aux confins du monde, en direction des quatre points cardinaux. Ce sont ces destins singuliers, de femmes et d'hommes exceptionnels, que la revue L'Alpe met en avant dans cette livraison.
En 1856, un petit groupe de Fribourgeois quitte ses sommets helvétiques, prend le large et embarque sur un cargo. Destination : l'Argentine où il fondera une colonie prospère. Le Nouveau Monde attirera bien d'autres Alpins comme ces Barcelonnettes partis faire fortune au Mexique ou encore cette Marie Pantalon qui participa à la ruée vers l'or en Californie à la fin du XIXe siècle. Le phénomène n'est d'ailleurs pas récent puisque des colporteurs savoyards firent les beaux jours de la cour du tsar en Russie. De même pour les fameux Suisses du Vatican, les écaillers de la place de Paris, les commissionnaires de l'hôtel des ventes à Drouot, les célèbres petits ramoneurs ou encore les fromagers de Marseille, pour la plupart issus des vallées alpines. D'autres encore, plus récemment, comme le champion Émile Allais ou l'architecte Laurent Chappis, s'en sont allés arpenter les montagnes des antipodes pour exporter le savoir-faire alpin en matière d'aménagement de domaines skiables. En somme, les Alpes ont toujours été ouvertes sur la planète. Par nécessité bien sûr, la survie économique n'étant pas toujours facile dans ces régions reculées et inhospitalières, mais aussi par pure envie d'explorer le vaste monde.
Ce printemps, L'Alpe vous emmène sur les chemins de la Via Alpina qui relie Monaco à Trieste en traversant les huit pays alpins : Allemagne, Autriche, France, Italie, Liechtenstein, Monaco, Slovénie et Suisse. Un sentier de cinq mille kilomètres et 341 étapes parcouru un été, par plusieurs équipes de journalistes du quotidien helvétique Le Temps qui a publié, chaque jour, ces 45 récits de rencontres avec les hommes et les femmes, les cultures et les patrimoines qui jalonnent l'itinéraire. La Via Alpina, c'est enfin un itinéraire de randonnée pédestre identifié et décrit par des documents multilingues et qui est une contribution concrète à la mise en oeuvre de la Convention Alpine, pour assurer le développement durable des Alpes. Ce numéro spécial rassemble l'ensemble de ces articles et les agrémente d'une riche iconographie comme seule L'Alpe sait en dénicher. Ce Grand Tour sur le « Saint-Jacques-de-Compostelle des Alpes » est également complété par une carte du parcours ainsi que par plusieurs articles de fond sur la naissance du tourisme et des traversées alpines (par Jean-Paul Guérin, géographe), sur les refuges (par Nathalie Morelle) ou encore sur les enjeux géostratégiques de la Via Alpina (par Jean-Pierre Lyard, directeur de la Grande Traversée des Alpes).