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Seuil
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Un jeune cadre supérieur se fait licencier d'une grande boite internationale, mais proprement : ces indemnités sont conditionnées à la fréquentation d'une agence de reclassement. Il sent toutefois la peur du vide. Se rendant à un colloque organisé dans l'auditorium d'une grande chaîne de télévision payante, il reçoit un appel de sa compagne. Discrètement, il sort, et poursuit la conversation, portable à l'oreille, au hasard des couloirs, puis s'installe sans y prendre garde dans un bureau vide. La fille de l'accueil, passant par là, lui souhaite la bienvenue « Ah c'est vous le nouveau ». Dès lors, le destin tisse ses fils, et Darius va démarrer une carrière factice et fulgurante dans ce bureau 144 d'où il va fabriquer et commanditer des événements d'actualité dont il sera évidemment le mieux informé avant tout le monde.
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Dans ce recueil d'une centaine de textes très courts (quelques pages), Charly Delwart laisse aller son imagination : miscellanées, éclats de fictions, miniréflexions, aphorismes, listes dressées de choses absurdes, anecdotes, histoires vraies. On croirait à un fatras, mais non, car l'ensemble révèle une unité de ton : l'ironie, une sorte de cocasserie indissociable de son envers " la mélancolie n'est jamais loin.La réalité sociale et politique vient souvent s'immiscer dans ce qui autrement ne serait que des fantaisies et des divagations. A travers un travail kaléidoscopique, c'est un seul et même monde qui est décrit sous diverses coutures et dans des formes différentes, avec les moyens (nombreux, et l'écrivain ici se fait chercheur de formes) qu'offre la littérature.Il y a un peu de poésie à la Brautigan, en même temps qu'une esthétique dégraissée, minimaliste, japonisante, dessinant l'autoportrait d'un auteur attachant et inventif.
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Le Kamcha du Nord ressemble étrangement à la Corée du Nord. Les personnages et les situations de ce roman n'étant pas purement fictifs, toutes les ressemblances avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne seront pas fortuites.
Ainsi, le jeune Park Jung-wan, copie conforme du jeune Kim Jong-il, comprend très tôt qu'il vaut mieux oublier ses souvenirs d'enfance et croire impérativement à la légende officielle que son père lui propose, celle du héros de l'indépendance. D'ailleurs, la fiction est belle, il va décider d'en prendre et d'en tirer son parti.Il est l'héritier d'une entreprise familiale, le régime dictatorial, et il se prépare à diriger le pays comme on dirige une fiction : un studio de cinéma à taille réelle avec vingt-quatre millions de figurants et spectateurs qui n'ont pas d'autre choix que d'obéir aux ordres. Il est de fait leur héros intrépide, ils sont ses fans, il les soumet à coups de trique et de purge, de rêves factices, et, pendant que le pays sombre dans la famine, que le communisme s'affaiblit, que le mur de Berlin tombe, Park Jung-wan, hanté par son père, se débat dans sa folie narcissique et dans son délire hollywoodien. Ou comment le plus sinistre des régimes peut devenir un roman hallucinant et drôle parfois.
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Dans la Grèce d'aujourd'hui, celle de l'endettement d'État et de contraintes sans fin imposées par les organismes étrangers (financiers ou politiques), une très jeune lycéenne fascinée par les inscriptions qui pullulent sur les murs décide brusquement et fermement de devenir silencieuse et de ne plus s'exprimer que par écrit. Elle concentre ainsi son énergie sur les mots et les phrases qu'elle veut les plus efficaces possible. Ses parents se séparent, sa soeur s'exaspère, son frère s'est exilé, et l'entourage est perplexe. Mais elle tient bon.
Une formidable plongée dans l'univers d'une adolescente révoltée, qui essaye de comprendre comment son pays se casse la figure, et qui observe toutes les conséquences très concrètes de la crise sur les individus qu'elle connaît ou qu'elle croise. Une fable puissamment moderne.