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Catherine Kintzler
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Les rencontres de la laïcité Tome 9 : Laïcité, radicalité, intégrisme
Catherine Kintzler
- Privat
- Les Rencontres De La Laicite
- 25 April 2024
- 9782708976191
Après Abdennour Bidar, Gilles Kepel, Pierre Rosanvallon, Michel Wieviorka, Gérard Noiriel, Fatiha Agag-Boudjahlat, Frédérique de La Morena, Georges Bringuier, Patrick Weil et Annette Wieviorka, c'est au tour de la grande spécialiste de la laïcité d'être invitée par le conseil départemental de la Haute-Garonne dans le cadre des « Rencontres de la laïcité ».
Lors d'une conférence le 7 décembre 2023 a été abordé le thème de la laïcité, de la radicalité et de l'intégrisme dans une réflexion rigoureuse et synthétique, appuyée sur des exemples concrets. Car, si le régime laïque est « indissociable de la pensée qui fonde actuellement la République française », Catherine Kintzler constate aussi que « l'efficacité de la laïcité se mesure au degré de liberté qu'elle permet ». Un sujet on ne peut plus d'actualité aujourd'hui. -
Qu'est-ce que la laïcité ?
Catherine Kintzler
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 2 January 2007
- 9782711618767
A la différence de la tolérance, la laïcité n'a pas pour objet de faire coexister certaines libertés telles qu'elles sont dans une société donnée, mais de construire a priori la condition de possibilité de cette coexistence. Son fonctionnement est celui d'un vide expérimental : on peut former l'association politique sans s'autoriser de communautés préexistantes et fonder la loi en dehors de toute foi. Le paradoxe est que le lien politique repose alors sur l'hypothèse d'une suspension du lien social et que le modèle politique du contrat est superflu. En articulant de façon nouvelle les rapports entre sphère publique et sphère privée ou civile on voit mieux apparaître l'espace producteur du droit.
Plus largement, le concept de laïcité requiert une position critique de la pensée qui engage une dialectique du doute et une théorie de la culture.
Enfin, la laïcité s'opposant directement à la religion civile, on suggère que la sacralisation actuelle du lien social et de la forme du religieux est une variante moderne de théologico-politique. -
Voici plusieurs années que Catherine Kintzler tente d'élaborer une construction philosophique du concept de laïcité. Elle en a proposé en 2007 (Qu'est-ce que la laïcité?, éd. Vrin) une exposition raisonnée de type « académique ». Il s'agit ici pour elle d'exposer et de reprendre cette réflexion de manière plus ample, tout particulièrement en la jugeant à l'aune de l'actualité. En effet, on doit pouvoir attendre d'une théorie qu'elle soit capable d'élucider le plus grand nombre possible de phénomènes entrant dans son champ, et qu'elle soit en mesure soit de prévoir de manière détaillée des phénomènes inédits, soit d'y faire face de manière tout aussi détaillée s'ils se présentent.
Dans cet esprit, plusieurs « questions » et « fausses questions » laïques qui ont jalonné de manière décisive les deux dernières décennies sont abordées comme autant de défis où la pensée est mise en demeure et où la théorie est mise à l'épreuve. Qu'est-ce que l'extrémisme laïque ? Pourquoi ajouter un adjectif au substantif « laïcité » (ouverte, positive, raisonnable, plurielle..) ? Comment se justifie la laïcité scolaire, peut-on l'étendre à l'enseignement supérieur ? L'interdiction du voile intégral est-elle d'inspiration laïque ? La liberté des cultes requiert-elle un soutien public ? Une entreprise peut-elle revendiquer la laïcité, peut-elle l'imposer à son personnel ? La laïcité est-elle contraire à l'existence de communautés particulières ? L'appel à la distinction entre « public » et « privé » est-il pertinent et éclairant ? Y a-t-il une « spiritualité laïque » ? Que veut-on dire lorsqu'on parle de « morale laïque » ? Autant d'interrogations « de terrain » qui non seulement sont susceptibles de tester la construction théorique proposée, qui non seulement permettent de l'élargir et de la rendre plus fine, mais qui engagent, si l'on y pense bien, des questions majeures, par exemple et entre autres : la nature du lien politique, les rapports entre différentes formes et moments du concept de liberté, la notion de communauté, celle d'identité de la personne, les concepts d'adogmatisme et de position critique et avec eux le statut de la culture, celui de la morale et de la perfectibilité humaine. Elles sont soulevées ici à l'occasion de situations concrètes ; l'auteur prétend pas les « traiter » de manière exhaustive ; il s'agit de les faire surgir, de révéler leur pertinence et leur pouvoir de réflexion. En un mot, il s'agit de montrer que la pensée n'est jamais superflue, et qu'elle est toujours urgente.
Chemin faisant, quelques idées couramment admises concernant la laïcité sont examinées et récusées.
- Le noyau philosophique de la différence entre régime de tolérance et régime de laïcité n'est pas la séparation des Églises et de l'État : c'est l'abandon de la modélisation religieuse pour penser le lien politique et l'affirmation de la liberté de conscience à un niveau plus élevé et plus général que celui de la liberté des cultes.
- Ce qu'il y a de plus opposé à la laïcité, ce ne sont pas les religions, c'est la notion de religion civile, c'est conséquemment l'idée que le lien politique est un objet de foi et qu'il est requis d'y adhérer, c'est l'idée que pour être un bon citoyen il faut adopter des « valeurs ».
- En régime laïque, la pensée du lien politique ne repose pas sur la primauté du « vivre-ensemble », mais sur celle de la possibilité du « vivre-séparément » comme condition du vivre-ensemble. La force de ce lien tient à la liberté de chacun de ses atomes qui y consentent. A quoi bon s'associer aux autres si ce n'est pour étendre sa liberté et la rendre plus sûre ?
La laïcité, montre Catherine Kintzler, est une idée à la fois simple et difficile - ce n'est pas incompatible. C'est paradoxalement sa pauvreté (ou son minimalisme) qui en fait la puissance et la richesse en conséquences. Il ne sert à rien de dire qu'elle est abstraite : son efficacité concrète s'apprécie à la quantité de liberté qu'elle rend possible.
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Condorcet, l'instruction publique et la naissance du citoyen (3e édition)
Catherine Kintzler
- Minerve
- 19 October 2015
- 9782869311411
Publié initialement en 1984, republié en poche (Folio) en 1987, cet ouvrage de Catherine Kintzler est épuisé depuis déjà de nombreuses années.
Pourtant, à le relire, on s'aperçoit qu'il n'a pris une ride, que les problèmes fondamentaux concernant notre système éducatif y sont exposés avec une précision qui conserve aujourd'hui encore toute sa valeur éclairante.
Alors que doit être bientôt mise en place une réforme des collèges qui suscite déjà la polémique, et dont d'aucuns affirment qu'elle ne fera que mettre encore plus en danger le statut de l'école en ouvrant celle-ci au monde extérieur et en abaissant le niveau des connaissances, il paraissait opportun de faire reparaître cette étude, qui constitue une mise au point sans équivalent.
En effet, en examinant les textes sur l'instruction rédigés par Condorcet, mathématicien et philosophe, alors que la Révolution s'efforce de définir de nouvelles institutions dans le cadre d'un régime républicain garantissant l'accès au savoir pour tous, Catherine Kintzler décrit avec pénétration et efficacité la façon dont celui-ci conçoit les rapports entre l'école et la citoyenneté, l'acquisition du savoir et l'autonomie des citoyens, et s'efforce à cet égard d'apporter des réponses aux questions qui continuent de se poser à nous : quel niveau de savoir l'école doit-elle offrir, quel statut pour les élèves, quel rôle pour les enseignants, comment les recruter, dans quelle perspective élaborer des programmes, quelle place donner à l'enseignement professionnel, l'école doit-elle être gratuite ?... Cela lui permet de faire ressortir jusque dans ses ramifications les plus concrètes les conditions générales selon lesquelles l'instruction publique, dans une société républicaine ayant pour devise « liberté, égalité, fraternité », peut et doit fonctionner.
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THEATRE ET OPERA A L'AGE CLASSIQUE : Une familière étrangeté
Catherine Kintzler
- Fayard
- 10 November 2004
- 9782213621258
C'est à l'époque où le théâtre trouve en France son apogée, le XVIIe siècle, qu'apparaît l'opéra. Si beaucoup de traits, et des plus évidents, les rapprochent, leur coexistence pose question et c'est sur leur rapport : une familière étrangeté, que s'interroge Catherine Kintzler au travers de cet essai.
Elle oppose les fonctions respectives de chacun de ces genres scéniques : si le théâtre relève de la métaphysique des moeurs, l'opéra illustre plutôt la métaphysique de la nature et il éblouit, grâce à la musique, aux décors, aux machines, les yeux et les oreilles. Cette surenchère qui s'adresse aux sens lui a valu, de la part des moralistes férus de théâtre, de féroces critiques.
La première partie de cet ouvrage, consacrée au théâtre, explore le trouble qu'il exerce sur le spectateur, confronté au sublime mis en oeuvre dans le théâtre classique. La seconde, portant sur l'opéra, montre comment celui-ci, évacuant la question morale, s'incarne dans la musique et la danse pour constituer un monde, celui du merveilleux. La troisième partie enfin sonde la fascination réciproque que nourrissent les deux scènes.
En une réflexion qui chemine à travers tout le répertoire et sollicite Corneille, Racine, Lessing, Voltaire, Molière, ainsi que Rameau et Mozart, l'auteur dégage les enjeux esthético-philosophiques qui, dans la relation des deux scènes, fondent leur opposition, expliquent leur attirance et participent à leur splendeur. -
Jean-Philippe Rameau : splendeur et naufrage de l'esthétique du plaisir à l'âge classique
Catherine Kintzler
- Minerve
- Musique Ouverte
- 21 October 2011
- 9782869311299
Jamais Rameau n'a été aussi actuel, dans son art comme dans sa science.
Hautain, insolent, herculéen, admirablement obstiné, méditatif, hyperactif, magnifiquement dissonant et magnifiquement silencieux, il vous râpe les oreilles tout en vous enchantant. Il lut Descartes pour y apprendre à lire comme les bienheureux dont parle Alain, il tint tête dans sa folie spéculative aux plus grands esprits de son siècle, écrivant une musique que parfois il était le seul à entendre ; il fut un de ces très grands musiciens pour qui la musique n'a pas pour fonction d'adoucir les moeurs mais de réveiller la pensée.
Ce Rameau-là, c'est aussi celui que Jean-Jacques Rousseau éclaira par une aversion lumineuse qui ne peut se réduire à un mouvement d'humeur. Pour comprendre, il n'est pas nécessaire d'aimer : il faut remonter aux principes et en déceler l'organisation afin de mieux les démonter. Parce qu'il travailla son aversion pour en faire une pensée et une contre-pensée, Rousseau fut et reste ici le meilleur instituteur, malveillant et extralucide.
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La tragédie lyrique
Catherine Kintzler, Jean-Pierre Néraudau, Marie-Therese Hippo
- Cicerone Press
- Carnets Du Theate Des Champs-elysees
- 1 November 1991
- 9782908369038
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Poetique de l'opera francais, de corneille a rousseau
Catherine Kintzler
- Minerve
- 18 May 2005
- 9782869311114
Parce que l'opéra est un théâtre, il s'impose comme objet littéraire.
Est-il raisonnable qu'une furie s'envole ? À quoi ressemblent les aboiements de Cerbère ? Pourquoi est-il normal qu'un personnage arrive sur un nuage, mais inadmissible qu'Achille vive cent ans ? Pour que des questions aussi frivoles deviennent sérieuses, il fallait les hisser, comme le fit la France classique, à la hauteur d'objets intellectuels. C'était faire voir que l'opéra se pense comme, et selon, le théâtre classique dont il épouse la poétique et les principes philosophiques.
En s'emparant du domaine du fabuleux qui l'affranchit des contraintes ordinaires, l'opéra classique ose ce que le théâtre s'interdit. Au-delà des règles, il met à nu les lois de ce monde possible que se propose toute mise en scène. Révélation et trahison de son homologue dramatique, cet hyper-théâtre construit un monde pensable, avec sa logique, sa physique et son éthique. Aussi faut-il, pour le débrouiller, recourir aux plus grands penseurs.
Sans Corneille (qui ne croit pas à l'opéra français), sans Rousseau (qui n'y croit plus), Lully et Rameau sont orphelins.
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La laïcité aux éclats ; entretiens conduits par Sabine Le Blanc
Gabriel Hagaï, Emmanuel Pisani, Ghaieb Bencheikh, Catherine Kintzler
- Les Unpertinents
- 15 May 2018
- 9791097174026
À l'heure où les idéaux de la laïcité ne font plus l'unanimité, des intellectuels s'interrogent sur le sens qu'il faut donner à cette dernière afin qu'elle ne verse pas dans un intégrisme antireligieux. Objet d'un bon nombre de malentendus, ce concept, fantasmé, Loué, brandi comme un étendard, nous renvoie finalement à une ignorance : qui sait ce qu'est exactement la laïcité ?
Intraduisible, le terme de « laïcité » ne connaît pas d'équivalent à l'étranger sous la forme qui prévaut en France. Son champ d'application - essentiellement politique - peut-il éviter une ingérence que d'aucuns qualifient d'abusive au sein du domaine de la foi ? Comment gérer une crise identitaire au sein d'un monde de plus en plus multiculturel et interreligieux ? Le rabbin Gabriel Hagaï, le dominicain Frère Emmanuel Pisani, l'imam Ghaleb Bencheikh et la philosophe athée Catherine Kintzler, interviewés par Sabine Le Blanc, s'efforcent de dépassionner le débat en le ramenant à un impensé de la laïcité : l'ignorance quasi collective des Français en matière de culture religieuse... Savons-nous de quoi nous parlons quand nous nous érigeons contre « les religions » ? Y a-t-il un judaïsme, un christianisme, un islam, ou plusieurs courants propres à chaque religion ? De même, faut-il parler d'« une » laïcité ou de divers champs d'application de la laïcité ? Si l'allergie à la laïcité comme aux religions ne semble plus faire recette, c'est que le temps de la connaissance du religieux et de possibles champs d'interprétation des religions au-delà du religieux est peut-être venu.
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