L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers a obtenu le prix Eugenio Nadal (le plus ancien des prix littéraires espagnols) lors de sa parution en 1979 (Ed. Destino) et n'avait jusqu'à présent jamais été traduit en français, seulement en allemand ! Il est vrai que c'est une littérature exigeante, plus proche d'Umberto Eco que de Patrick Modiano. mais diabolique et passionnante, qui vous réserve des surprises jusqu'à la dernière ligne !
La scène se passe à la terrasse du Lyon, vénérable institution madrilène. Deux hommes sont assis à une table, sur laquelle on peut voir deux tasses à café. L'un d'eux est Ramón Ruiz Alonso, ex-député de Grenade ayant siégé avant la guerre civile sur les bancs de la Droite et qui avait été fortement impliqué dans l'assassinat du poète andalou Federico García Lorca, en août 1936. L'autre, est un certain Sandro Vasari, un homme à la joue barrée d'une cicatrice, qui a l'intention d'écrire un livre basé sur un rêve qu'il a fait. On y voit, d'après ce que raconte Vasari à Ruiz Alonso, García Lorca en enfer, assistant à la représentation de ses souvenirs dans le théâtre qui lui a été attribué. Mais au même moment, toujours en enfer, Federico García Lorca voit cette même scène du café représentée dans le théâtre assigné à Sandro Vasari lorsque celui-ci mourra.
La réalité est-elle une fiction ? Cette question est permanente dans le roman de Carlos Rojas, L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers, qui a obtenu le Prix Nadal en 1979. En effet, ce livre réunit toutes les caractéristiques d'une oeuvre métafictive.
Pour établir la relation entre le monde réel et le monde imaginaire, quoi de mieux que de fictionnaliser une réalité historique (ici, la vie de Federico García Lorca) et de transformer une série de personnages bien réels en personnages de roman ?
L'Ingénieux hidalgo. a comme cadre principal l'enfer où se trouve Lorca. Le poète y dispose d'un théâtre personnel dans lequel sont représentés les souvenirs, les rêves et les créations qui ont jalonné sa vie. Lorca explore donc l'enfer et de son expérience parcellaire (il n'a, en effet, visité que trois autres théâtres, semblables au sien), il conclut que celui-ci est une spirale interminable formée d'une série de théâtres : un par personne, puisque les vivants aussi, comme Vasari, disposent du leur où leurs souvenirs précèdent leur mort. Lorca se sent torturé par cette « insomnie de la conscience » qui fait qu'on ne peut se libérer de ses souvenirs et il voudrait s'échapper, fuir vers le néant, détruire son moi, pour dormir enfin en paix.
Dans le roman, l'essentiel de ce qui est représenté sur la scène de Lorca ramène aux dernières heures de sa vie : son dernier jour à Madrid, son voyage à Grenade, sa cachette chez ses amis, les Rosales, son arrestation et son assassinat. Mais d'autres histoires et personnages, ayant jalonné la vie de Lorca, apparaissent aussi : Salvador Dalí, le torero Ignacio Sánchez Mejías, la danseuse Argentinita et beaucoup d'autres, connus et moins connus, ainsi qu'une importante série de souvenirs et de références intratextuelles à l'oeuvre du poète. En somme, des histoires dans des histoires, elles-mêmes dans des histoires.
Quel est le visage de cette protestation sociale et politique qui ne cesse de se répandre de par le monde depuis 2011 ? Quelles sont les différences entre mobilisation sociale, mouvement social, mouvement anticapitaliste et mouvement antisystémique ? Quel est le rôle des mouvements antisystémiques d'Amérique latine dans le panorama mondial de la rébellion sociale actuelle ? Comment comprendre les rébellions de ces dernières années qui ont eu lieu, qui ont lieu en Europe, dans le monde arabe aux Etats-Unis et en Amérique latine?
Quelles leçons tirer du mouvement néo-zapatiste mexicain intervenu en janvier 1994, après la chute du Mur de Berlin, mais avant le mouvement de Seattle ou l'organisation des dix Forums sociaux mondiaux ? Pourquoi ce mouvement est-il né au Chiapas, " dernier recoin oublié de la patrie " comme disent les néozapatistes ? Pourquoi au Mexique et en Amérique latine ? En quoi ce mouvement de base qui apparaît comme indigène porte, en même temps, des demandes universelles ? En quoi constitue-t-il une synthèse de la gauche mexicaine post-68, un mouvement profondément enraciné dans la longue durée ? En quoi fait-il partie des mouvements sociaux anti-systémiques et anticapitalistes de toute l'Amérique latine ? C'est à ces questions que tente de répondre Carlos Antonio Aguirre Rojas dans cet essai critique d'interprétation du néo-zapatisme.
Existe-t-il une conception globale de l'histoire, qui soit une conception spécifiquement braudelienne ? En répondant d'une manière affirmative à cette question, ce livre se veut, en même temps, une "introduction générale" à la pensée et à l'oeuvre de Fernand Braudel et une invitation à la lecture directe de ses principaux livres et articles. Ce livre met en évidence les contributions fondamentales au niveau théorique, méthodologique, problématique et historiographique développées par le plus grand historien du XXème siècle.
Carl Schmitt reprochait au Traité de Versailles de remplacer le discernement de l'ennemi, par la pure et simple criminalisation de ce dernier. C'est précisément cette catégorie d'ennemi qui a été utilisée en Amérique latine dans le traitement des peuples d'origine par ceux qui ont prétendu les sauver de leur barbarie. Réduisant la culture à un pur dressage d'êtres assimilés au départ à des êtres « naturels », voire à des animaux, ils ont stigmatisé ces peuples comme étant les ennemis de leurs conquérants, vaincus d'une guerre juste. Les États-nations ont continué cette tradition en se proclamant garants de leur protection. Mais ils n'hésitent pas à les criminaliser dès qu'ils apparaissent comme des obstacles à leurs propres actions politiques, pour la terre ou la forêt. En témoignent les politiques du Chili à l'égard des Mapuches ou celles du Brésil à l'égard des peuples amérindiens d'Amazone.
Quelle est aujourd'hui la situation de l'Amérique latine harcelée par le maccarthysme des Etats-Unis, en contexte de crise économique, sociale, politique et culturelle que traverse le monde entier ? Quel rôle jouent les nouveaux mouvements : néozapatistes mexicains, Sans Terre du Brésil, piqueteros argentins, communautés indigènes de Bolivie et d'Equateur ?
Ce livre se veut un véritable bilan de l'histoire du courant des Annales entre 1929 et 1999, dans une perspective annaliste, c'est-à-dire critique, comparative, globale et d'après la longue durée historique. Ce livre prétend reconstruire les irradiations et les influences des Annales dans l'historiographie du XXe siècle. Il aborde, parmi d'autres thèmes, celui des rapports antre les Annales et l'historiographie marxiste, ainsi que celui de leurs rapports avec les diverses traditions de la pensée sociale et critique du siècle dernier.