L'Ethique parut en 1677, après la mort de Spinoza.
Par sa perfection formelle de diamant taillé et par son monisme déterministe intransigeant, proche d'une " ivresse de Dieu " (Novalis) ou d'un " athéisme poli " (Henri Gouhier), l'oeuvre manifesta immédiatement son pouvoir de subversion. Elle ouvrit et rendit possibles le XVIIIe siècle et les Lumières. Aujourd'hui, sa fécondité reste entière. Une nouvelle traduction française, rigoureusement argumentée, et un nouveau regard prenant en compte l'ensemble de l'ouvrage révèlent l'Ethique comme une philosophie du désir accompli et de la joie extrême.
Par son cheminement vers " l'homme libre " et vers " la félicité ", elle rend possible la naissance d'une philosophie contemporaine qui soit à la fois une sortie de crise et une éthique de la vraie vie. Une étude introductive approfondie et des commentaires largement développés éclairent la cohérence conceptuelle et le propos existentiel de l'oeuvre en même temps qu'ils justifient les choix du traducteur.
«Spinoza est un point crucial dans la philosophie moderne. L'alternative est : Spinoza ou pas de philosophie...» Hegel
«Je compose actuellement un traité sur la façon dont j'envisage l'Écriture, et mes motifs pour l'entreprendre sont les suivants:1° Les préjugés des théologiens; je sais en effet que ce sont ces préjugés qui s'opposent surtout à ce que les hommes puissent appliquer leur esprit à la philosophie; je juge donc utile de montrer à nu ces préjugés et d'en débarrasser les esprits réfléchis. 2° L'opinion qu'a de moi le vulgaire qui ne cesse de m'accuser d'athéisme; je me vois obligé de la combattre autant que je pourrai. 3° La liberté de philosopher et de dire notre sentiment; je désire l'établir par tous les moyens [...].»Lettre de Spinoza à Oldenburg, 1665.
C'est la mort qui a empêché Spinoza de mettre la dernière main au Traité politique, l'ultime ouvrage qu'il ait entrepris. Il y parle de l'État en général, du souverain, de la monarchie et de l'aristocratie. Le grand amour que Spinoza avait de la liberté et sa préférence très marquée pour un régime d'égalité apparaissent de la plus claire des façons.
Quant aux 84 lettres proposées dans ce volume, elles permettent d'éclaircir certains points difficiles de la doctrine spinoziste et renseignent sur la vie de Spinoza, sur son caractère et sur ses amitiés.
«Je résolus de chercher s'il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l'âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine.»Traité de la réforme de l'entendement
L'Ethica more geometrico demonstrata fut publiée après la mort de Spinoza, en 1677. Bernard Pautrat en propose la plus rigoureuse des traductions avec un dossier présentant deux « vies » de Spinoza (datant de 1706 et 1735), qui le situe déjà entre anathème et immortalité, ainsi qu'un très bel inventaire des biens du philosophe à sa mort.
Un livre clé de la modernité, à la fois classique et hétérodoxe, dans sa plus réfléchie et précise traduction française, avec le texte latin en regard, indispensable.
«Spinoza naît en 1632 dans la communauté juive d'Amsterdam avec laquelle il rompra. Malgré ses liens avec le monde actuel et politique, il incarne le type du philosophe solitaire. La plus grande partie de son oeuvre est publiée en 1677, l'année de sa mort, par ses proches. Tout un XVIIIe siècle s'est fait peur avec Spinoza, qualifié de matérialiste et d'athée, de destructeur du libre arbitre et de la morale. Il a fallu attendre l'idéalisme allemand, Schelling et Hegel, pour que soit abordé le contenu spéculatif du spinozisme : le rapport de la totalité et de l'unité, de l'infinité et de la négation, de l'absolu, de la substance et de la liberté.» Alexandre J.-L. Delamarre.
«Je compose actuellement un traité sur la façon dont j'envisage l'Ecriture et mes motifs pour l'entreprendre sont les suivants : 1° Les préjugés des théologiens ; je sais en effet que ce sont ces préjugés qui s'opposent surtout à ce que les hommes puissent appliquer leur esprit à la philosophie ; je juge donc utile de montrer à nu ces préjugés et d'en débarrasser les esprits réfléchis. 2° L'opinion qu'a de moi le vulgaire qui ne cesse de m'accuser d'athéisme ; je me vois obligé de la combattre autant que je pourrai. 3° La liberté de philosopher et de dire notre sentiment ; je désire l'établir par tous les moyens : l'autorité excessive et le zèle indiscret des prédicants tendent à la supprimer.» Lettre de Spinoza à Oldenburg, 1665.
«Je résolus de chercher s'il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l'âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine.» Traité de la réforme de l'entendement
Collection « Classiques de la philosophie » dirigée par Jean-François Balaudé Spinoza Traité politique J'avertis le lecteur que j'ai démontré tous mes principes en m'appuyant sur la nécessité de la nature humaine prise en général, c'est-à-dire sur l'effort universel que font les hommes pour se conserver, lequel est inhérent à tous, sages ou ignorants ; et par conséquent, dans quelque condition que vous considériez les hommes, soit que la passion, soit que la raison les conduise, la conclusion sera la même...
Spinoza.
Entre Machiavel - auquel le Traité politique rend explicitement hommage - et Marx, Spinoza (1632-1677) prend place comme le philosophe qui fait entrer dans la réflexion politique la question même de la multitude, des masses. La puissance de la multitude c'est, en effet, cet «être infini» comme «affirmation absolue de l'existence d'une nature quelconque» (Ethique I, 8 sc. 1), que le Traité politique (1677) place, pour la première fois, au coeur de la question de la politique et de l'histoire. Il opère pour ce faire un déplacement radical, du domaine juridique et moral (dans lequel la question politique est habituellement posée en termes de contrat et de droit naturel, ainsi de Grotius et Hobbes) au domaine de l'ontologie : le «droit» s'y révèle être la nécessité d'une puissance d'affirmation et de résis-tance, ou encore l'effort naturel (et, avant tout, passionnel) de chaque être pour persévérer en son être.
Traduction d'E. Saisset, revue par Laurent Bove.
Introduction et notes par Laurent Bove.
la pensée des lumières lui doit l'essentiel : l'émancipation de la raison de toute espèce d'autorité extérieure.
au regard de certaines questions qui nous taraudent, des défis que nos sociétés doivent relever, les pages qu'il consacre aux rapports de la religion et de l'etat sont d'une actualité brûlante et peuvent être l'occasion d'approfondir le sens et l'approche que nous avons de la liberté. "j'ai cru faire une bonne chose et de quelque utilité peut-être en montrant que la liberté de penser, non seulement peut se concilier avec le maintien de la paix et le salut de l'etat, mais même qu'on ne pourrait la détruire sans détruire du même coup et la paix de l'etat et la piété elle-même.
"
«Je suis aise d'apprendre que les philosophes dans le cercle desquels vous vivez, restent fidèles à eux-mêmes en même temps qu'à leur pays. Il me faut attendre, pour connaître leurs travaux récents, le moment où, rassasiés de sang humain, les Etats en guerre s'accorderont quelque repos pour réparer leurs forces. Si ce personnage fameux qui riait de tout, vivait dans notre siècle, il mourrait de rire assurément. Pour moi, ces troubles ne m'incitent ni au rire ni aux pleurs ; plutôt développent-ils en moi le désir de philosopher et de mieux observer la nature humaine. Je ne crois pas qu'il me convienne en effet de tourner la nature en dérision, encore bien moins de me lamenter à son sujet, quand je considère que les hommes, comme les autres êtres, ne sont qu'une partie de la nature et que j'ignore comment chacune de ces parties s'accorde avec le tout, comment elle se rattache aux autres. Et c'est ce défaut seul de connaissance qui est cause que certaines choses, existant dans la nature et dont je n'ai qu'une perception incomplète et mutilée parce qu'elles s'accordent mal avec les désirs d'une âme philosophique, m'ont paru jadis vaines, sans ordre, absurdes. Maintenant je laisse chacun vivre selon sa complexion et je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu'ils croient être leur bien, pourvu qu'il me soit permis à moi de vivre pour la vérité.» Lettre de Spinoza à Oldenburg, 1665.
« On pourrait concevoir différentes espèces de démocraties. Je n'ai pas l'intention d'examiner ici successivement chacune d'entre elles. Je n'en analyserai qu'une seule : celle où tous les habitants, sans exception, pourvu qu'ils n'obéissent point à d'autres lois que celles de leur patrie, que, par ailleurs, ils soient indépendants et mènent une vie honorable, jouissent du droit de voter à l'assemblée suprême et de revêtir les charges publiques. Je dis expressément : pourvu qu'ils n'obéissent point à d'autres lois que celles de leur patrie, afin d'exclure les étrangers, présumés soumis à une autorité politique différente. J'ajoute : et soient par ailleurs indépendants, afin d'exclure tant les femmes et les esclaves (au pouvoir de leurs maris et de leurs maîtres) que les enfants et les pupilles (dans la mesure où ceux-ci subissent le pouvoir de leurs parents et de leurs tuteurs). Enfin, j'ai dit : pourvu qu'ils mènent une vie honorable, afin d'exclure sans recours ceux qui sont déshonorés par un crime ou une conduite honteuse quelconque. »
" en résumé :
1â° il est impossible de priver les individus de la liberté d'exprimer ce qu'ils pensent.
2â° la reconnaissance de la liberté individuelle de juger ne menace ni le droit, ni le prestige d'arbitre, incarnés par la souveraine puissance. avec la réserve, toutefois, que nul n'abusera de cette liberté pour introduire dans la communauté une espèce quelconque de législation nouvelle, ou pour se livrer à quelques activité que ce soit, contraire aux lois traditionnelle.
3â° la jouissance individuelle de la liberté du juger ne représente aucun danger pour la paix et n'entraîne aucun inconvénient, auquel il ne soit très facile de prévoir un remède.
4â° elle ne menace, en aucun cas non plus, quelque ferveur sacrée que ce soit.
5â° les lois instituées, concernant des problèmes spéculatifs, sont tout à fait inopérantes.
6â° enfin, la jouissance individuelle de la liberté de juger (qui ne menace ni la paix, ni aucune ferveur véritable au sein de la communauté publique, ni le droit de la souveraine puissance) est en outre elle-même indispensable à la conservation de la paix, de la ferveur et du droit politique souverain.
".
Peut-on concilier variété des désirs individuels et quête universelle du bonheur ? Y aurait-il un dénominateur commun aux désirs de chacun ? Peut-on imaginer des principes nous permettant de bien vivre ? Spinoza distingue d'emblée actions, portées par la raison, et passions, contraintes depuis l'extérieur. Parce qu'indépendantes de notre seule volonté, les passions sont généralement mauvaises. Le libre examen et l'intelligence confèrent au contraire à l'homme une puissance d'agir, garantie de son bien-être. Il faut donc oeuvrer à parfaire ses facultés d'entendement. D'un même allant, être de nature, l'homme ne peut faire fi des contingences extérieures, et encore moins d'autrui. Spinoza expose les fondements de la sociabilité humaine, vertu à laquelle accéder par l'exercice de la raison.
Dans cet ouvrage rédigé en 1661 et autrefois connu sous le titre de Traité de la réforme de l'entendement, Spinoza part du constat que notre expérience du quotidien nous procure de grandes joies mais aussi des frustrations et déceptions. Chaque moment d'euphorie est phases descendantes.
Poursuivant inlassablement le bonheur, nous n'atteignons jamais la sérénité ni une véritable satisfaction pérenne. Asservis par ce désir de bonheur via des joies fragiles ; les honneurs, la richesse, les loisirs, etc, les hommes ont perdu le sens même de la véritable félicité. Le penseur invite ici à envisager une "nouvelle manière d'être", encourage à voir et à percevoir par le biais de l'intelligence afin d'approcher la vérité et le savoir, car seules elles peuvent conduire au bonheur et à la joie.
Voici Spinoza tel qu'en lui-même : il plaisante, travaille, s'inquiète, s'enthousiasme, parfois même se fâche.
Des amis proches ou des lecteurs lointains lui écrivent des questions, auxquelles il répond comme il peut. Ses réponses ne sont pas celles d'un maître dispensant son enseignement, mais celles d'un homme construisant sa pensée dans la pensée des autres, avec leurs mots. On ne trouvera donc pas ici le philosophe en gloire, mais le philosophe en difficulté, embarrassé à son bureau, mordant sa plume. Et c'est lorsqu'il est parfaitement pris au piège que Spinoza écrit ses pages les plus inspirées.
Pour la première fois, sa correspondance est reconstituée à l'aide de tous les documents disponibles et dans l'ordre chronologique : on y trouvera notamment les indications expédiées en urgence par Spinoza au moment d'éditer son manuscrit des Principes. Le dossier de cette édition propose en outre quatre textes devenus introuvables: le brouillon envoyé à Oldenburg, les notes de Blyenbergh sur l'échange oral qu'il eut avec Spinoza, les lettres de Huygens à propos du " Juif de Voorburgh ", et la Profession de foi de son proche ami Jarig Jelles.
Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une oeuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points :
Les mots du texte : Dieu, mal, liberté.
L'oeuvre dans l'histoire des idées.
La figure du philosophe.
Trois questions posées au texte : Dieu est-il cause de tout ? Qu'est-ce qu'une imperfection ? Tout est-il permis ?
Groupement de textes : L'homme méchant.
Prolongements.
Longtemps considéré comme un « brouillon » de « L'Ethique », le « Traité », véritable méthode, d'ailleurs sous-titrée « Traité de la meilleure voie qui mène à la vraie connaissance des choses », délivre un message philosophique original : l'Homme peut être sauvé. Par quelque intervention divine, par quelque grâce de la Providence? Nullement. Par ses propres moyens, par ses propres forces. Telle est, sans doute, la thèse la plus « hérétique » de la philosophie de Spinoza, aujourd'hui encore inacceptable.
Le traité de la réforme de l'entendement et le court traité représentent les premières rédactions de la pensée spinoza.
Le philosophe y constitue sa problématique et son langage à la fois en utilisant les doctrines et les lexiques existants et en construisant les moyens effectifs de s'en libérer. à ce titre, l'intérêt de ces deux textes est triple : ils ont une thématique propre, fortement articulée et dont les architectures conceptuelles donnent un sens nouveau à la réflexion sur dieu, la connaissance, les affects et les relations entre les hommes ; ils permettent aussi de mieux reconstituer l'itinéraire qui conduit à l'éthique et aux deux traités consacrés à la vie politique ; enfin, ils donnent à lire les prises de position de spinoza dans les débats de la nouvelle philosophie de l'âge classique, notamment avec descartes et face à descartes - c'est toute l'insertion d'une nouvelle pensée dans le monde des sciences, des réflexions sur leur méthode, de l'analyse de la vie affective et sociale, des questionnements sur l'itinéraire de l'individu et sur son rapport avec le souverain bien.
En un temps marqué violemment par la révolution scientifique, les crises politiques et les conflits d'aspirations religieuses multiples, on voit ici s'élaborer les deux premières étapes d'une interrogation sur la nature, la puissance et la raison. ce volume est le premier dans l'ordre, mais le troisième à paraître de l'édition des oeuvres complètes de spinoza, prenant un nouvel établissement du texte, une nouvelle traduction annotée et des instruments de travail - glossaires, index et appendices - qui rendent accessible l'état actuel de la recherche.
Adnotationes ad Tractatum theologico-politicum . Ex autographo edidit ac praefatus est, addita notitia scriptorum philosophi, Christophorus Theophilus de Murr... http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k94364v
Dieu, l'homme et la béatitude : supplément aux oeuvres de Spinoza / traduit pour la première fois en français [sur la version allemande de C. Sigwart], et précédé d'une introduction par Paul Janet,...
Date de l'édition originale : 1878 Collection : Bibliothèque de philosophie contemporaine Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
Lettres, inédites en français (2e édition) / B. de Spinoza ; traduites et annotées par J.-G. Prat...
Date de l'édition originale : 1885 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr