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Alain Cambier
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Qu'est-ce que la métaphysique ?
Alain Cambier
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 18 October 2016
- 9782711627011
Pourquoi s'intéresser encore à la métaphysique? Au sein même de la philosophie, n'a-t-elle pas été soumise à des critiques qui se sont voulues radicales? Pourtant, les interrogations existentielles qu'elle aborde nous interpellent toujours : l'articulation de la liberté et de la nécessité, des idées et de l'expérience, du réel et du possible, etc. Parce que son objet porte sur les soubassements du réel, elle demeure l'auxiliaire incontournable des sciences. Son projet fondamental est d'ordre ontologique, en s'assurant que la réalité ne se réduit jamais au réel pris dans son idiotie muette et sa littéralité stricte : non seulement, mettre au jour les dispositions qui taraudent les choses, mais démontrer que les contenus objectifs de pensée ne se réduisent pas à des états psychologiques subjectifs. En ce sens, la métaphysique rationaliste ne concerne pas seulement les philosophes et les scientifiques, mais présente une dimension pragmatique : contrairement à ce que l'on croit, elle est aussi indispensable pour qui veut exercer une action réfléchie et effective sur le monde. Seule la métaphysique garantit à l'homme l'objectivité de sa quête de sens.
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Le dépli du sens : généalogie de la vie phénoménale
Alain Cambier
- Vrin
- Moments Philosophiques
- 31 August 2023
- 9782711631223
Exister, c'est toujours se figurer son existence.
L'exigence de sens s'amorce déjà au creux de notre subjectivité. Mais le sens que nous imaginons mettre dans notre vie se heurte souvent à l'adversité du réel, au risque d'éprouver le sentiment de l'absurde. Le souci du sens implique donc nécessairement une prise en charge objective de cette réalité. Pour nous orienter dans la vie phénoménale propice à l'illusion, encore faut-il que s'opère le dépli du sens : son incomplétude laisse alors place à des significations objectivement établies et au déploiement de dispositifs symboliques favorisant la réflexivité. L'enjeu de ce dépli est bien de garantir la fiabilité de notre être-au-monde et de passer du statut de figurant à celui d'acteur de notre existence. -
Qu'est-ce qu'une civilisation ?
Alain Cambier
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 25 September 2012
- 9782711624409
Faire de la civilisation un idéal normatif universel a favorisé les pires dérives, au point de présenter paradoxalement la colonisation comme le « fardeau de l'homme blanc » (R. Kipling). A l'inverse, défendre un relativisme irréductible des civilisations revient à considérer leur affrontement comme fatal (S. Huntington). La diversité des civilisations révèle plutôt un phénomène à la fois de diffraction créatrice et de réfraction synthétique de traits anthropologiques communs. Chaque civilisation doit son originalité à la mise en forme symbolique d'une expérience de vie partagée par une multitude d'hommes susceptibles d'éprouver ensemble - jusqu'à un certain seuil - le sentiment d'une identité différenciée du genre humain.
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L'État met-il fin à la violence? D'où un État tire-t-il sa puissance? État et droit sont-ils consubstantiels? Que gagne l'État à s'identifier à la nation? Un État peut-il prétendre être la seule source de lien social? Cet ouvrage apporte des éléments de réponse, en s'appuyant sur le commentaire détaillé de deux extraits de texte, l'un de Montesquieu (De l'Esprit des lois), l'autre de Claude Lefort (L'invention démocratique).
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Que la ville soit un objet éminemment culturel ne fait guère de doute : elle se présente comme une agglomération de constructions artificielles, conçues par des architectes et des urbanistes. Elle témoigne de leur savoir-faire et apparaît de part en part fabriquée de main d'homme. Mais suffit-il de construire des villes pour les rendre habitables? Le bon usage d'une ville suppose l'appropriation de sa grammaire par ses habitants. Car habiter une ville est une question davantage éthique et politique que technique. L'âme d'une ville se loge dans la symbolique qu'elle tisse. Ce n'est qu'à condition de lui permettre de faire signe qu'une ville peut constituer un monde familier. Aussi s'agit-il ici de renouveler l'approche de l'urbain, en soulignant que les prétentions de l'urbanisme resteront vaines sans apprentissage de l'urbanité.
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Il peut sembler paradoxal que certains aient vu en Montesquieu un penseur de la liberté, quand d'autres ont mis l'accent sur son projet d'élaborer une physique sociale. Ces deux facettes ne sont pas antinomiques, mais complémentaires : l'originalité de sa philosophie politique est qu'elle s'articule étroitement sur une étude serrée de la causalité et de la légalité scientifiques. Dès lors, il n'est pas possible de prétendre traiter sa conception politique de la liberté sans d'abord passer par les questions épistémologiques que son oeuvre aborde. Pour rendre compte de la pensée de Montesquieu, il ne suffit donc pas d'invoquer, comme une antienne, la prétendue séparation formelle des pouvoirs : elle soulève des problèmes beaucoup plus substantiels. La liberté s'enracine ici au coeur même du réel : ce que l'auteur a appelé « la nature des choses ». En ce sens, le tout début de De l'Esprit des lois invalide toute interprétation positiviste de l'oeuvre et pointe plutôt le lien qui se noue entre science et éthique. C'est à condition de reconnaître cet enjeu que le thème de la liberté peut apparaître comme l'épine dorsale de cette oeuvre majeure. Au point d'y voir Montesquieu dessiner les traits d'un gouvernement innommé qui se démarque à la fois de la république, de la monarchie et du despotisme, sans se réduire à un quelconque modèle de l'époque. Ce gouvernement de la liberté est alors le seul capable d'insuffler au plus haut point l'esprit aux lois.
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Corps-esprit ou corps-machine, corps biologique ou corps social, autant d'objets aux contours flous. Le corps est de fait sujet de réflexions philosophique, scientifique ou religieuse depuis l'Antiquité, dont la question centrale reste : quelles sont les limites du corps ?
Cet ouvrage collectif a pour objectif d'apporter une contribution multidisciplinaire sur le savoir du corps : ses facultés et son étendue, ses modèles et représentations. À travers des textes rédigés par des chercheurs, praticiens, philosophes, sont abordées de manière critique les questions relatives aux relations émergentes entre corps et esprit, à la possibilité de l'intelligence artificielle, à la portée des fabrication, augmentation ou réparation du corps, et aux constructions sociales des images du corps et leurs utilisations.
Il apparaît que le corps est, peut-être, sans limites. Les avancées technologiques, scientifiques et médicales permettent et promettent de multiples et toujours plus nombreuses modifications et extensions du corps, tandis que robots et cerveaux artificiels sont de plus en plus sophistiqués et capables. Malgré l'avancée de nos connaissances, il n'apparaît pas de délimitation nette entre corps et esprit, conscience et pensée. Une frontière semble alors infranchissable : celle de notre capacité à élaborer de toutes pièces un corps pensant par soi, à soi.
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Généalogie de la post-vérité
Alain Cambier
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 18 September 2019
- 9791037001696
Bullshitting et fake news se propagent partout. Le succès rencontré par les partisans de la post-vérité est symptomatique de notre société post-moderne, marquée par la montée du relativisme. Ce renoncement au "dire vrai" sape notre confiance dans le progrès des connaissances et nuit aux critères nécessaires pour s'orienter dans l'existence en tant qu'homme et citoyen. Les réseaux sociaux semblent en être devenus le creuset privilégié. Cependant, les menaces que fait peser la post-vérité n'ont-elles pas des racines beaucoup plus profondes ? La post-vérité ne relève-t-elle pas d'une volonté humaine tenace d'occulter le vrai, toujours prête à resurgir aux dépens du rationalisme ? Une généalogie de la post-vérité permet ici de mettre au jour les tenants et les aboutissants d'une telle attitude. Cette entreprise requiert un travail de recontextualisation philosophique des rapports entre l'exigence de vérité et la puissance de son déni.