Qu'est-ce que l'image dans l'art contemporain ? Réponses à partir de 18 petites études consacrées à des artistes contemporains de toute pratique : photographie, vidéo, films, peinture, installation, etc.
Les images sont trop souvent exclusivement traitées comme le mauvais génie de nos sociétés au service du règne consumériste de la marchandise, du culte des émotions immédiates et de l'addiction aux flux médiatiques. À partir d'analyses précises d'oeuvres contemporaines, diverses autant par leur médium (photographie, installation, film, peinture) que par leur style, il s'agit de montrer comment des artistes créent des images qui loin d'anesthésier la pensée la réveillent et la mettent au travail.
De quoi sont faites les images ? D'imagination et d'imaginaire répond la phénoménologie. De langage symbolique répondent la sémiologie, l'iconologie et la psychanalyse. Avec l'appui de la peinture, de la photographie et du cinéma, on a voulu montrer que les images se nourrissent d'abord des matières dont elles sont faites. La matière des images que nous regardons est poétique avant d'être psychologique. Mais elle n'est pas moins esthétique, c'est à dire ouverture au monde et mise en forme des expériences indicibles qu'elle suscite.
Au-delà du terrain de l'histoire, c'est l'ensemble des phénomènes de la vie, des animaux aux hommes, des natures aux cultures, des sociétés aux vies singulières, qui se trouvent concernés par l'enjeu stratégique de la bifurcation. C'est moins d'ailleurs la bifurcation comme telle qui importe, avec ce qui s'y entend d'un choix prédéterminé, ou bien ou bien, que le fait même de bifurquer là où le choix semblait exclu. Le temps bifurque, cela veut dire qu'il ne déroule pas un fil unique mais qu'à l'occasion de circonstances particulières, des fils différents ou divergents tirés sur des lignes de temps hétérogènes aux rythmes asynchrones entrent en résonance, convergent et se nouent en direction d'un futur inattendu. Philosophie, sciences, droit, littérature : quatre matières où la bifurcation est à l'oeuvre et fait oeuvre.
Ce livre retraverse l'oeuvre de Gauguin dans le sillage des nombreuses escales proches ou lointaines qui ponctuent la vie du peintre. Trop souvent réduite à une nostalgie du paradis perdu dont Tahiti aurait été le dernier refuge, sa fièvre voyageuse est interprétée comme le symptôme d'une recherche qui trouve son issue dans les tableaux. À la lumière des oeuvres et des écrits de Gauguin, véritable carnet de bord de son aventure picturale, on assiste à la naissance d'un libre espace infini affranchi du cadre du tableau et des frontières entre arts et cultures.