Ces « souvenirs intimes » furent écrits pour Picasso, qui ne les lut jamais. Fernande Olivier fut la compagne du peintre de 1905 à 1912, d'où le premier intérêt de ces souvenirs qui donnent de Picasso l'image - surprenante aujourd'hui - d'un jeune Espagnol pauvre, timide, amoureux transi. On découvre avec étonnement que Fernande a hésité longtemps avant d'habiter avec lui et qu'il y a eu brouille au cours de leur liaison, brouille racontée à Gertrude Stein dans des lettres inédites. Mais « Souvenirs intimes » commence bien avant la rencontre avec Picasso. Un autre intérêt de ce livre réside dans la touchante histoire de l'enfance de Fernande, abandonnée par ses parents, élevée par une tante hostile qui la terrifie à tel point qu'un jour, ayant oublié l'heure, elle ne retournera plus à la maison, parce que rentrer après 6 heures entraînerait « le couvent ou la maison de correction ». Traumatisée par sa première expérience sexuelle, elle raconte son mariage forcé, sa frigidité, les moeurs faciles des artistes, son travail comme modèle posant pour les grands maîtres de l'époque que le musée d'Orsay a tirés de l'ombre : Cormon, Carolus Duran, Boldini. Fernande se livre tout entière avec une candeur et une fraîcheur qui donnent d'elle une image attachante, retraçant le portrait véridique et terrible d'une condition féminine au début de ce siècle.
Ce livre est un roman dédié aux femmes de
toutes confessions, qui choisissent de vivre autrement dans le monde
d'aujourd'hui, en abandonnant les valeurs fondamentales et les principes de vie
en communauté libre, qui régissent les grandes lignes de la laïcité mondiale,
pour retourner se cloitrer, loin de la lumière où leurs droits sont exclus et
vivre comme ces recluses du 10ème siècle qui finissaient leurs jours
enfermées dans une tour sordide où les attendaient les maladies et les
souffrances que nul traitement ne venait soulager. Les tortures physiques ou mentales prenaient
fin au bout de leur calvaire, qui en fin de compte ne leur avait apporté qu'une
grande misère psychique et aucune satisfaction religieuse ou transcendantale
que leur cerveau déconnecté n'était plus capable de visionner.
Le héros de ce livre fait
cette comparaison sans aucune idée religieuse préconçue. Toutes les religions
existantes semblent être le vivier malgré elles de cette nouvelle tendance, que
les jeunes femmes mal dans leur peau choisissent comme exutoire à leur mal de
vivre.
Il ne juge pas, il
constate. Libre à chacune de choisir sa voie, mais toutes auraient besoin
d'être secourues " avant " de sombrer dans l'obscurantisme.
Michel 60 ans part à la
recherche de son arrière-petite-fille, enlevée et emmenée en otage au
Moyen-Orient. Jérusalem, puis Damas,
Homs, Alep, en pleine guerre Syrienne...L'épilogue se déroulera dans son repaire
d'altitude des monts du Lyonnais.
Le dossier « Nouveaux visages de la recherche » de ce numéro de la revue Voix et images est exceptionnellement composé uniquement de contributions d'étudiant.es au cycle supérieur en études littéraires. Dans la présentation, Luc Bonenfant souligne que le numéro découle du contexte particulier lié à la pandémie de COVID 19, en 2020. La revue a alors reçu davantage de propositions d'étudiant.es, et aucune du corps professoral. Puisque la diffusion de la recherche étudiante fait partie des pratiques universitaires, la revue a saisi l'occasion de la mettre de l'avant. Ainsi, Frédérique Collette s'intéresse à la subversion de l'idéal féminin dans Royaume scotch tape de Chloé Savoie Bernard et Martin Hervé au thème de l'homosexualité et du surnaturel dans un roman posthume de Jean Basile. Alex Gagnon propose une lecture de La Grand-tronciade du poète Arthur Cassegrain publié en 1866, alors qu'Olivier Séguin-Brault se penche sur l'intérêt pour l'architecture de Saint-Denys Garneau. Enfin, Sacha Tremblay aborde la maternité dans Ravaler de Martyne Rondeau.