Plus de vingt ans avant le « printemps arabe », le régime du partiunique s'est subitement effondré en Algérie pour laisser place à unsystème pluripartisan. Comment cette première expérience démocratiquede la région s'est-elle organisée ? Et comment a-t-elle échouétrois ans plus tard ?L'ouvrage reconstitue ce processus, à partir d'un matériau d'uneampleur inégalée : entretiens avec les responsables des principauxpartis politiques (FLN, FIS, RCD, FFS), des ministres, des généraux, desfonctionnaires locaux et départementaux ; décryptage de nombreusesarchives originales (du FIS et du ministère de l'Intérieur notamment), dela presse et de textes juridiques. Il retrace la mise en place des nouvellesrègles du jeu politique, la sélection des acteurs habilités à participer àla compétition électorale, les apprentissages politiques soutenant laconstruction d'un système partisan pluraliste, les alternances deconfi ance et de méfi ance.Tel un laboratoire du changement démocratique, où s'éprouvèrenttoutes les conditions nécessaires à ce passage, l'expérience algériennen'a résulté ni d'un simple basculement, ni d'une évolution linéaireconsécutive à une crise de régime. Mais plutôt d'un processus erratiqueet imprévisible livrant à chaque étape de nouvelles confi gurationsd'acteurs pris collectivement dans une dynamique que personne nemaîtrisait.Un livre clé pour comprendre la place singulière de l'Algérieainsi que sa « stabilité » lors des « révolutions arabes ». Une grilled'analyse pour porter un regard plus averti sur les bouleversementsactuels du monde arabe.
Comment l'ordre politique se délite-t-il ? De quoi sont faites les crises et comment en rendre raison ? Ces questions sont au coeur du maître-ouvrage de Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, publié en 1986, qui a inspiré des générations de chercheurs par ses thèses en rupture avec la façon dont les sciences sociales analysaient les phénomènes révolutionnaires et les transitions politiques.
Dialogue critique autour des principes d'analyse et des choix épistémologiques qui font l'originalité de cette démarche sociologique, La Logique du désordre discute la façon dont Michel Dobry envisage les acteurs sociaux et leur action ; sa conception de la causalité et de l'historicité des processus politiques ; les conditions sous lesquelles ses concepts et systématisations s'exportent sur des terrains imprévus tels que les relations internationales ; la pertinence de ses propositions pour appréhender les « jeux politiques routiniers ». Autant de questions et d'objections auxquelles Michel Dobry répond dans un texte final qui présente sa perspective relationnelle.
Une relecture des thèses de Michel Dobry qui en montre toute l'actualité,et une introduction indispensable à Sociologie des crises politiques.