Dans la vie quotidienne, l'inquiétante étrangeté advient quand soudain le sujet ne se reconnaît plus dans ce que pourtant il perçoit. Est étrangement inquiétant tout fragment de réalité qui revient comme symptôme. Mais qu'est-ce alors qui fait retour ? Est-ce une représentation refoulée ? Un mode de pensée censément dépassé (témoignant de l'échec de son surmontement) ? Ou s'agit-il d'une répétition qui trahit un au-delà du principe de plaisir ? De manière générale, l'inquiétante étrangeté se laisse aisément définir comme affect. Mais elle se dérobe souvent lorsqu'on tente de la rapporter à un processus défini. Aussi, pour la penser au plus près, faut-il partir de la clinique. Dans cet ouvrage, des auteurs se sont astreints à confronter leur interprétation des textes fondateurs de l'oeuvre freudienne à des moments particuliers de cure marqués par l'émergence de cet affect singulier, tant dans le transfert que dans le contre-transfert. Toutefois, la cure n'est pas le seul registre clinique où s'observe l'inquiétante étrangeté. Elle se manifeste également dans la création artistique et dans la vie quotidienne, à certains moments décisifs où le sujet se réorganise (à l'adolescence, notamment). Le lecteur verra comment la réflexion sur une expérience souvent déroutante vient éclairer après coup la notion, et découvrir la diversité des perspectives ouvertes par ce concept freudien dont la richesse et la fécondité n'ont pas fini de surprendre.
L'autre est toujours une aventure, un dépaysement. Semblable et différent, en nous et hors de nous, il reste l'affaire de notre vie. Constamment, il s'agit d'accueillir ce « je qui est un autre » et « cet autre en moi ». Cette capacité, chaque événement de l'existence la remet en jeu : arrivée d'un enfant, turbulences de l'adolescence, incertitudes du couple, épreuves de la maladie et de la vieillesse. Mais aussi exil. Ou trauma planétaire, comme la crise de la Covid-19 qui nous confronte au tout autre et met à mal tous nos fonctionnements institutionnels. Le pari est ici de rendre compte des difficultés de cet accueil, dans sa plus grande diversité comme au coeur de la situation analytique, et de montrer comment il peut être source d'angoisse mais aussi de réorganisations salutaires. Charlotte Costantino et Laurent Danon-Boileau avec les contributions de Isabelle Alfandary, Sarah Bydlowski, Isabelle Caillaud, Amélie De Cazanove, Hélène Delalande, Catherine Fourques, Daniel Irago, Mathieu Petit-Garnier, Virginia Picchi, Julie Platiau, Hélène Riazuelo, Philippe Robert, Marie Sirjacq et Benoît Verdon.
Dans le contexte des nombreux travaux et publications sur les débuts du langage chez l'enfant, l'originalité de cet ouvrage et son intérêt sont de présenter la naissance du langage dans le cadre et le contexte familier de l'univers de l'enfant. Il s'agit de retracer l'émergence d'un sujet symbolique en évaluant à chaque pas l'incidence des situations concrètes qui scandent la progression du langage de 4 mois à 2 ans. Cette présentation se fonde sur des considérations scientifiques et des observations pratiques de l'acquisition du langage au quotidien chez les jeunes enfants. Un tableau-repère permet de replacer l'acquisition du langage face aux autres acquisitions qui scandent l'évolution du petit d'homme : motricité, relation aux autres et au monde, échange...
Concept central en psychanalyse, l'identification est ici traitée tant d'un point de vue théorique qu'articulée à la description clinique et aux diversités de son interprétation. Profondément différente de la simple imitation, elle prend sens en tant qu'effet et mode de traitement de la pulsion. Cet ouvrage en fait apparaître la complexité qu'elle soit introjective, projective, primaire ou secondaire.
Le refoulement est l'un des concepts au fondement de la psychanalyse. Ce volume tente de préciser les contours d'une notion pour laquelle les questions métapsychologiques sont nombreuses. Que dire par exemple de la relation entre pulsion et refoulement ? Que devient le refoulement dans la théorie freudienne après la mutation de 1920 et le relatif abandon de la perspective représentationnelle au profit de la réflexion sur les processus et le jeu des forces qui les engendre ? Quel statut épistémologique accorder au concept de refoulement primaire ? Ce sont quelques-unes des questions abordées dans cet ouvrage.
Le conflit psychique est l'un des organisateurs de la psyché. Il se présente cliniquement selon une opposition entre deux termes, expression d'un conflit sous-jacent plus fondamental. La position de Freud vis-à-vis du conflit psychique a évolué d'une classification en trois grands types suivant les instances en conflit : moi-ça (névroses de transfert) - moi-surmoi (névroses narcissiques) - moi-monde extérieur (psychoses) à une révision en 1937 de la conception du conflit au regard de la dualité pulsionnelle et de l'existence d'une "tendance au conflit". La diversité des situations thérapeutiques abordées dans cet ouvrage va permettre un enrichissement de ce concept fondamental dans la théorisation de la pratique psychanalytique.