Pour Reich, le désir et la répression sont des phénomènes actuels et corporels, et non seulement des expériences passées. Ils sont inscrits dans le corps du sujet. Ils sont donc directement accessibles, sans passer nécessairement par une reconstitution psychanalytique de l'histoire du sujet et de son inconscient. Le conflit entre le désir et sa répression, certes masqué par l'histoire du sujet et ses conditions de vie sociale, est inscrit dans le corps : voilà la thèse fondamentale de W. Reich dès le début de sa carrière de psychanalyste. Voilà le fondement de l'analyse bio-énergétique ou de ce qu'on appelle plus souvent la « bio-énergie ». Les techniques « californiennes » actuelles des groupes de rencontre des ateliers de bio-énergie de l'Esalen Institute permettent et surtout promettent la libération du corps et de la vie. Mais dans certains groupes actuels de thérapie d'entraînement et d'animation bio-énergétique, on occulte les dimensions sociales et politiques des problèmes posés par Reich. Il y a distorsion et appauvrissement du message de Reich, dont on n'a « retenu » que la moitié : l'énergie libidinale libérée, mais non l'énergie sociale dont MARX a montré les lieux d'investissement. On se propose ici au contraire de montrer la relation indissociable entre ces deux libérations de l'énergie. Ce livre montre d'abord l'apport positif des nouvelles psychothérapies, notamment par rapport à la conception psychanalytique du désir et de sa répression. Il développe ensuite la signification socio-politique, institutionnelle, idéologique de la libération de l'énergie sociale dans les groupes, les organisations et les institutions.
Au Brésil, pendant trois mois, l'auteur fréquente les centres de la possession, enseigne et pratique en même temps l'analyse institutionnelle. Il organise des interventions en chaîne, apparemment disjointes, utilisant le psychodrame, l'expression corporelle, le théâtre-journal, les rythmes noirs, la provocation émotionnelle... Cette dérive qui ne parvient pas à s'organiser en un ensemble, aboutit à l'éclatement : il devient clair alors, que le prix payé pour une reconnaissance professionnelle assez illusoire, était le renoncement « politique » aux plaisirs offerts, et la méconnaissance des désirs, de leur capacité de subversion. La conclusion s'impose : il faut réinventer l'analyse. Il s'agit de savoir comment, en des rencontres instituées ou aléatoires, l'énergie stockée, endiguée, enclose dans les corps et dans les organisations, peut enfin exploser. Et cela ne peut se faire qu'à la condition d'inventer de nouvelles pratiques d'intervention et d'agitation, conduites selon des stratégies transversalistes, instituant la rencontre intempestive d'individus et de groupes qui n'étaient pas faits, apparemment, pour se rencontrer. Par exemple : un Noir d'Abomey en transe « rencontre » - sur la couverture de ce livre et dans les fantasmes de l'auteur - un garçon travesti, manifestant insolite et transversal d'un cortège du 1er mai. Ils indiquent la possibilité, inscrite en chacun de nous, d'être « chevauchés », comme on dit dans les rites de possession, par les dieux et les démons, de devenir les chevaux du Diable.
Publié en 1978, cet ouvrage de Fernand Deligny n'est pas le résultat d'un monologue intérieur avec un interlocuteur imaginaire, mais d'une correspondance et d'entretiens réguliers avec Isaac Joseph, collaborateur de l'auteur pendant plusieurs années. Il mêle souvenirs, exposés théoriques et méditations concernant l'actualité politique.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
« Le bordel andalou » est un roman d'apprentissage. L'auteur raconte la seconde naissance de Pierre Labalue. Labalue travaille au service des codes secrets, il surveille ceux qui les manient. Son enquête le conduit dans un souterrain. Au bout du souterrain, il y a un bain de vapeur où s'est organisée une petite société littéraire présidée par le poète Armand Glaieul. La vie dans ce bain de vapeur fonctionne pour Labalue comme une psychanalyse. Il y voit une possibilité de découvrir enfin le secret du bonheur. Mais les arabes se révoltent. Le bordel brûle. Labalue essaye alors de retourner au service du code. Mais là, il ne retrouve plus la vie d'autrefois. L'incendie du bordel a tout changé. Le monde est gris et sans attrait. On se surveille. Labalue est dénoncé par Scorp qui signale à l'administration son inactivité secrète. Labalue découvre alors l'origine du monde : c'est Pompamerde, qui le fait interner au pénitencier de Cour Chermerde. A la sortie du pénitencier, une nouvelle épreuve attend Labalue dans les favelas de Rio : son procès par le Merding Théâtre, puis la rencontre avec Abaluaé, le dieu noir de la mort et de la merde. Au terme du voyage, Labalue commence à écrire. Il dit comment il pratique maintenant l'écriture.
Il n'est pas toujours facile, aujourd'hui, d'être enseignant ! Le temps des « hussards noirs » est révolu, et la prolongation de la scolarité maintient dans le rôle d'élèves des jeunes qui n'ont pas tous choisi de le rester. D'où les questions : faut-il, dans la classe, que l'enseignant impose « son » ordre, au risque de chahut ? Mais quelle image l'enseignant se forme-t-il progressivement de lui-même ? et comment construit-il l'identité de ses élèves ? Sans doute n'y a-t-il pas de réponses imposées, mais encore faut-il que l'enseignant se pose ces questions.
L'institution universitaire est en état de décomposition avancée. Face à cette décomposition, trois formes d'actions sont apparues depuis mai. Les conservateurs rêvent d'une restauration ; les réformistes songent à de nouvelles structures, ce qui revient à tenter de sauver l'institution ; les gauchistes veulent la destruction de l'Université. Celle-ci, en effet, n'est plus qu'une banque qui émet, sous le nom de diplômes, une monnaie dévaluée. La vraie lutte n'est pas seulement dirigée contre le contenu du savoir, mais contre toute appropriation. L'autogestion elle-même, doit être considérée comme une forme transitoire de la contestation institutionnelle, car la révolution suppose la destruction de toutes les institutions culturelles. L'actuel travail au sein de l'Université, est un travail de deuil.
On regroupe sous l'étiquette états modifiés de conscience un certain nombre d'états seconds, au cours desquels le sujet vit une modification plus ou moins profonde de son état ordinaire de conscience, de sa perception de l'espace, du temps et de sa propre identité. Ces états peuvent se produire naturellement et nous pouvons en faire l'expérience, parfois, au moment de nous endormir. Un autre exemple est le rêve lucide où le rêveur sait qu'il rêve. La modification de l'état de conscience ordinaire se produit également dans l'expérience dite de hors corps - quand le sujet a l'impression de quitter son corps -, dans la transe sexuelle de l'orgasme et dans celle du seuil de la mort. La modification de l'état ordinaire de conscience peut se produire encore par l'effet d'une induction hypnotique, par la consommation des drogues et par la pratique du yoga ou de la méditation zen. Elle peut surgir dans une foule, une émeute, une révolution ou être provoquée par un culte de possession comme le vaudou, un concert de rock, une séance de psychanalyse ou de bio-énergie. De nombreuses sociétés cultivent ces états qu'elles produisent par des ethnométhodes pour marquer certaines circonstances importantes de la vie quotidienne. Les Grecs et les Romains faisaient de même. Par contre, la civilisation occidentale a tendance à les ignorer, à les classer parmi les états anormaux ou paranormaux alors qu'ils sont en général normaux. Toutefois, depuis la révolution psychédélique des années 60, une nouvelle génération de psychologues et d'anthropologues commence à les étudier systématiquement soit en laboratoire, soit sur le terrain. Le présent ouvrage fait le point de ces recherches au carrefour de la psychologie et de l'ethnologie.
Pour Reich, le désir et la répression sont des phénomènes actuels et corporels, et non seulement des expériences passées. Ils sont inscrits dans le corps du sujet. Ils sont donc directement accessibles, sans passer nécessairement par une reconstitution psychanalytique de l'histoire du sujet et de son inconscient. Le conflit entre le désir et sa répression, certes masqué par l'histoire du sujet et ses conditions de vie sociale, est inscrit dans le corps : voilà la thèse fondamentale de W. Reich dès le début de sa carrière de psychanalyste. Voilà le fondement de l'analyse bio-énergétique ou de ce qu'on appelle plus souvent la « bio-énergie ». Les techniques « californiennes » actuelles des groupes de rencontre des ateliers de bio-énergie de l'Esalen Institute permettent et surtout promettent la libération du corps et de la vie. Mais dans certains groupes actuels de thérapie d'entraînement et d'animation bio-énergétique, on occulte les dimensions sociales et politiques des problèmes posés par Reich. Il y a distorsion et appauvrissement du message de Reich, dont on n'a « retenu » que la moitié : l'énergie libidinale libérée, mais non l'énergie sociale dont MARX a montré les lieux d'investissement. On se propose ici au contraire de montrer la relation indissociable entre ces deux libérations de l'énergie. Ce livre montre d'abord l'apport positif des nouvelles psychothérapies, notamment par rapport à la conception psychanalytique du désir et de sa répression. Il développe ensuite la signification socio-politique, institutionnelle, idéologique de la libération de l'énergie sociale dans les groupes, les organisations et les institutions.
Au Brésil, pendant trois mois, l'auteur fréquente les centres de la possession, enseigne et pratique en même temps l'analyse institutionnelle. Il organise des interventions en chaîne, apparemment disjointes, utilisant le psychodrame, l'expression corporelle, le théâtre-journal, les rythmes noirs, la provocation émotionnelle... Cette dérive qui ne parvient pas à s'organiser en un ensemble, aboutit à l'éclatement : il devient clair alors, que le prix payé pour une reconnaissance professionnelle assez illusoire, était le renoncement « politique » aux plaisirs offerts, et la méconnaissance des désirs, de leur capacité de subversion. La conclusion s'impose : il faut réinventer l'analyse. Il s'agit de savoir comment, en des rencontres instituées ou aléatoires, l'énergie stockée, endiguée, enclose dans les corps et dans les organisations, peut enfin exploser. Et cela ne peut se faire qu'à la condition d'inventer de nouvelles pratiques d'intervention et d'agitation, conduites selon des stratégies transversalistes, instituant la rencontre intempestive d'individus et de groupes qui n'étaient pas faits, apparemment, pour se rencontrer. Par exemple : un Noir d'Abomey en transe « rencontre » - sur la couverture de ce livre et dans les fantasmes de l'auteur - un garçon travesti, manifestant insolite et transversal d'un cortège du 1er mai. Ils indiquent la possibilité, inscrite en chacun de nous, d'être « chevauchés », comme on dit dans les rites de possession, par les dieux et les démons, de devenir les chevaux du Diable.
Faire le point et initier aux études sociologiques, tel est le but de cet ouvrage. Née de la Révolution Française, la Sociologie a pour objet les transformations sociales, les mouvements, les crises, la lutte des classes dans une société qui entre dans un état critique. Qu'est-ce que la Sociologie et quelle est son histoire ? Comment est-elle liée au mode de production des biens, des idées, et à l'organisation sociale ? Quelles méthodes fondent la science sociale ? A quelles demandes sociales répond le travail du sociologue ? Autant de questions auxquelles les auteurs tentent de répondre.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.