Ce livre propose une analyse approfondie du système décisionnel du gouvernement des États-Unis pour expliquer les choix propres à chacune des présidences en matière de politique étrangère depuis 1945. Le lecteur y trouvera une étude du rôle qu'ont joué les présidents, les membres du Cabinet, leurs collaborateurs et les conseillers pour la sécurité nationale, mais aussi les bureaucraties, dans le processus décisionnel. Au coeur de ce dispositif, les aspects institutionnels et politiques de l'évolution de l'organisme décisionnel de la plus haute instance en politique étrangère, le Conseil de sécurité nationale (NSC), sont analysés systématiquement, pour chacune des présidences, étayés par de nombreux exemples tirés de 70 ans d'histoire de la politique extérieure américaine. À travers ce cadre d'analyse, c'est une nouvelle conception théorique et historique que nous proposons au lecteur, qui sera ainsi en mesure de mieux discerner le sens réel des décisions prises par les présidents américains sur la scène internationale.
Cinq ans plus tard, le 11 septembre provoque encore des ressacs qui affectent nos vies, nos sociétés, nos libertés. Le monde subit toujours les conséquences du coup déclat dAl-Qaïda: le Moyen-Orient sembrase, les États-Unis senlisent dans le bourbier irakien, tandis que le Canada semble se chercher une diplomatie conforme à sa tradition. Pourtant, il importe de dépasser les idées reçues pour sinterroger sur limpact réel des attentats. Quen est il de la menace terroriste? Quadviendra-t-il de la politique étrangère des États-Unis avec les élections législatives de novembre 2006? Où la relation entre Washington et Ottawa sen va-t-elle? A-t-elle véritablement changé? Les conclusions de cet ouvrage sont parfois inattendues, souvent rassurantes. Elles sont en tout cas essentielles, car comprendre limpact du 11 septembre cinq ans plus tard, cest aussi commencer à penser le monde de demain.
2003. Les États-Unis envahissent l'Irak, à la recherche d'armes de destruction massive
et au nom de la lutte contre le terrorisme. C'est sans l'accord de la communauté internationale, sans véritable plan de reconstruction et sur le fondement d'informations
erronées que les GIs partent à l'assaut de l'État baassiste le 20 mars 2003. À peine trois semaines plus tard, le président américain annonce la fin des opérations militaires.
Mais l'épopée glorieuse se transforme très vite en occupation ratée. Aux pillages spectaculaires des premiers jours succèdent l'épuration, la désolation, les attentats, les massacres et les guérillas interconfessionnelles.
Comment expliquer cette guerre qu'a déclenchée la Maison-Blanche il y a maintenant cinq ans ? Quels intérêts le président Bush a-t-il servis en occupant un État que son père avait
délibérément refusé d'envahir plus d'une décennie auparavant ? L'erreur qu'ont commise les décideurs en s'enlisant dans les sables de Mésopotamie est si désarmante qu'il est aujourd'hui difficile de croire véritablement au complot. L'explication est beaucoup plus simple, elle reflète les contradictions et la cacophonie du système décisionnel américain.