Quel est le rôle de la ville dans la lutte contre les discriminations? Les mouvements Black Live Matters ou les manifestations contre le harcèlement sexiste ont bien montré que la ville est un théâtre de représentations et d'actions discriminantes. Les villes, pour de nombreuses raisons politiques, civiques ou humaines, ont un rôle central à jouer dans cette promotion de l'égalité. A travers plusieurs contributions, ce livre se propose d'éclairer quatre grandes thématiques. Premièrement, celle des quartiers (dits) prioritaires et des inégalités subies par leurs habitant.e.s: quelle prise en compte de ces quartiers? Puis, dans un contexte post-confinement, quel accès à la santé pour ces territoires? Deuxièmement, celle de la prise en compte du racisme à l'échelle municipale à partir de deux « cas » municipaux. Troisièmement, celle des stigmatisations dans la ville: de quelles manières les municipalités peuvent-elles s'engager dans une ville vivable pour les minorités de genre et de sexualité, ou bien encore pour les personnes en situation de handicap psychique? Quatrièmement, celle de la précarité et du logement: comment faire glisser la question du sans-abrisme du côté de la discrimination? Pour conclure ce livre, des diagnostics seront posés, l'un en matière de prévention et de lutte contre les discriminations au logement au regard de villes « Airbnbisées », l'autre sous forme d'échanges entre élu.e.s en charge de la lutte contre les discriminations dans différentes villes: Bordeaux, Paris, et Lille. A la lecture de ces pages il s'avère qu'inoculer plus activement encore le principe de non-discrimination dans l'horizon des politiques municipales et métropolitaines doit devenir une priorité.
« Gouverner c'est prévoir », écrivait Emile de Girardin au XIXe siècle mais de tout temps, tous ceux qui exerçaient un pouvoir quelconque s'efforçaient de prévoir et pour cela s'informaient avec les moyens dont ils disposaient. Cet ouvrage collectif regroupe une vingtaine d'auteurs qui, de la Renaissance à nos jours évoquent les multiples facettes de l'informations, le rôle des informateurs et les décisions prises par les détenteurs du pouvoir.
Ce deuxième volume applique la réflexion sur la fabrique des garçons aux activités organisées en périphérie de l'école. Celles-ci participent fortement à la construction des identités sexuées et à leur bicatégorisation, alignée le plus souvent sur les stéréotypes de genre. Le sport apparaît comme un temple du masculin, présentant l'homme comme l'être le plus fort, même si la place des femmes, minoritaire, n'a cessé de progresser, en particulier au sein de pratiques ludosportives plus mixtes. Dans le monde de la culture, plus que jamais dominé par les hommes, les pratiques féminines sont importantes, mais se heurtent à des plafonds de verre, dans un contexte de minorisation des activités spécifiquement féminines. Les vacances et les loisirs permettent une plus grande fluctuation des rôles de genre, même si les activités proposées reproduisent le plus souvent les stéréotypes et la hiérarchisation qui en découle. Quel pourrait être le rôle du sport, de la culture et des loisirs dans le renouvellement d'une réflexion sur la mixité et la coéducation des filles et des garçons ?
Les tropiques évoquent dans l'esprit des Occidentaux à la fois un paradis lointain et une incommensurable pauvreté. Ils apparaissent comme une entité géographique stable mais aux contenus ambigus. Cette réalité géographique n'est pas une réalité naturelle; elle fut inventée peu à peu, par des scientifiques qui ont participé à son émergence et ont contribué à la définition de l'Ici et de l'Ailleurs, du Nous et des Autres. Ils ont mis en place les grandes catégories d'espaces dont les tropiques sont un exemple; ceux-ci ont alors semblé relever de la nature. À partir des années 1980, le questionnement était et est toujours de comprendre les ressorts de l'invention des tropiques. On parle aujourd'hui de tropicalisme. Cet ouvrage, fruit de la collaboration entre C. Bouquet et H. Velasco-Graciet, géographes de l'Université de Bordeaux et chercheurs au Laboratoire ADES, est le résultat d'une interrogation née il y a trente ans et qui a ré-émergé ces dernières années. Plusieurs géographes se sont pliés à l'exercice consistant à repenser les tropiques.
L'approche sociologique de l'immigration distingue la problématique de l'immigration (causes, politiques des États d'origine et de destination, déplacement) de celle de l'installation (intégration : acculturation, acquisition d'une place sociale, économique et politique dans le pays d'accueil). Combinant les deux problématiques, l'ouvrage a aussi une approche politique, historique, géographique et anthropologique, éclairée par des recours constants au pays d'origine et à son histoire. Un travail bibliographique et statistique détaillés permet de dépasser les limites de l'Aquitaine pour une comparaison avec des migrants portugais et maghrébins et des Turcs d'Allemagne.
Ce séminaire, portant sur la production et la patrimonalisation des grands ensembles et des ZUP du Sud-Ouest de la France, traite notamment de la question de la réhabilitation du quartier du Mirail à Toulouse, réalisé à partir de 1960 par l'équipe de Candilis, Josic et Woods dont on connaît l'appartenance au groupe européen du Team X (ou Team 10) dès les années 50. Ce groupe va, en effet, tout en revendiquant l'appartenance à l'avant-garde des années 50-60, inscrire la référence au lieu et à la culture locale comme une donnée fondamentale et accorder la priorité au problème de l'habitat du « plus grand nombre » dès 1952. Ce sont ces décalages, par rapport à la pensée « orthodoxe » des CIAM de l'époque, qu'il nous a paru intéressant de faire resurgir dans l'optique d'une démarche d'analyse comparatiste portant sur ce thème du logement collectif à grande échelle.
C'est une évidence que d'affirmer qu'il existe une culture du vin en France, voire plusieurs, en fonction des terroirs, de la manière de faire le vin, de la considération dont il jouit dans tel ou tel milieu. Les livres sur le vin sont multiples et vont de l'hagiographie à la condamnation; les arts figuratifs ont mis en valeur les couleurs des vins, ou au contraire ont montré les hideux effets de l'ivresse; les traités techniques, autrefois réservé aux spécialistes, ont familiarisé le grand public avec le vocabulaire de la fabrication et de la conservation du vin. Cette culture, cependant s'est considérablement modifiée au cours du temps, qu'il s'agisse de la manière de faire pousser la vigne, de produire le vin, de le boire et de l'apprécier, d'en recommander ou non la consommation. Les études réunies dans ce volume s'intéressent à un moment précis de l'histoire des savoirs sur le vin, la Renaissance, en essayant d'en saisir la spécificité, ainsi que de mettre en lumière les divers aspects de ces savoirs sur le vin qui sont à la fois agronomiques, médicaux, diététiques, linguistiques et littéraire, branches variées d'un savoir complexe qui entretiennent entre elles des liens étroits.
Voici un livre original et attendu sur l'histoire des lieux, des hommes et des produits du vignoble de Cahors et plus largement du Quercy. Original parce qu'il recueille des publications qui pour certaines étaient déjà parues, mais restaient peu accessibles à tout un chacun, et qui pour d'autres sont inédites, apportant de la fraîcheur à ce bouquet d'histoires millésimées. Attendu parce que les historiens, même locaux, ont trop longtemps boudé ce vignoble du Haut-Pays. Il était temps, au-delà des légendes, de mettre en lumière un passé riche et fluctuant de labeur, de goûts, de relations avec le voisin bordelais, complexes, et avec le Chili, l'Argentine, l'Ukraine ou encore la Russie, dépaysantes assurément, et méconnues.
Découvrez Les parlements et les Lumières, le livre de Olivier Chaline. Parlements et Lumières : l'association des deux notions peut sembler contre-nature, tant l'historiographie a longtemps vu dans les magistrats une catégorie hostile par principe aux Lumières, les bourreaux de Calas et de quelques autres comme les adversaires égoïstes d'une monarchie éclairée et réformatrice qu'ils finissent par perdre en descendant eux-mêmes à sa suite au tombeau. Seuls quelques avocats apparaissent sous un jour plus favorable, défendant l'innocence accablée par l'injustice des nantis ou prenant part à la Révolution. Pourtant les progrès de la recherche nous conduisent à des vues beaucoup plus nuancées aussi bien sur les cours et les parlementaires que sur les Lumières elles-mêmes qui ne se limitent pas au seul combat philosophique. Dans ce volume collectif, il est question des gens de justice face aux idées nouvelles, des formes de leur adhésion à celles-ci et de la définition qu'ils ont essayé de donner d'un ordre du monde rénové. Réintroduire les parlementaires en tant que tels dans l'étude de la France des Lumières permettra de comprendre celle-ci plus exactement.
Le XIXe siècle est représenté par le chemin de fer et le bateau à vapeur. Ces symboles de la vitesse sont-ils emblématiques de tout le continent américain ? La réponse est complexe : Cuba fut le premier territoire hispanique qui accueillit le chemin de fer dès 1837. Les indépendances latino-américaines, la fragmentation des États et l'immensité des territoires retardèrent la conquête d'espaces très attractifs pour la Grande-Bretagne et les autres puissances du monde à la recherche de nouveaux marchés. Grâce à la publicité, l'Amérique canalisa des contingents d'immigrants vers le Canada ou l'Argentine mais le maillage du territoire ne put être réalisé selon les chantres du modèle européen.
Le présent ouvrage, rassemblant 25 contributions, invite le lecteur à une découverte du continent américain dans sa diversité par une approche scientifique qui s'inscrit dans la perspective de l'histoire sociale et culturelle, tout autant que politique et économique.