Ce livre s'efforce d'analyser le tournant sartrien, s'effectuant en plusieurs étapes; de la phénoménologie vers le matérialisme, et de l'existentialisme phénoménologique vers l'existentialo-marxisme qui caractérise la Critique de la Raison dialectique. Ce tournant est analysé par l'auteur à partir de l'évolution philosophique du concept de "praxis", dans l'oeuvre philosophique sartrienne.
La guerre est-elle un accident des sociétés ou appartient-elle à leur constitution même ? Telle est la question posée par Foucault dans son Cours de 1976 « Il faut défendre la société ». Renversant le célèbre aphorisme de Clausewitz sur « la guerre prolongée par la politique », il démontre comment un « dispositif de guerre » s'est introduit dans le discours politique moderne comme « guerre continuée » ou guerre nécessaire à la fois comme guerre des races, lutte des classes, social racisme et racisme d'État.
L'École de Francfort a dû affronter les tourments et le réel apocalyptique des totalitarismes. La théorie critique foisonne de penseurs en marge de cette école (Ernst Bloch, Georg Lukács, Walter Benjamin) ou de représentants officiels (Max Horkheimer, Theodor Adorno). Leurs philosophies de l'histoire s'inscrivent dans un rapport conflictuel -dialectique vis-à-vis des Lumières, de Hegel et de Marx. Le questionnement du sens et de la fin de l'histoire en ce début du XXIe siècle prolonge cet héritage.
La philosophie a longtemps été une simple matière d'un programme sanctionnant la fin des études secondaires. Comment se connaître pour agir avec les autres et apprendre à jouer son rôle de futur adulte au sein de notre société, tel est l'enjeu de la philosophie d'aujourd'hui. L'auteure témoigne qu'en organisant des débats à visée philosophique dès l'école primaire, l'enfant trouve matière à mieux s'ouvrir au monde. Et par là même, à être mieux armé pour déjouer les pièges des influences médiatiques et des réseaux sociaux. Cet ouvrage montre que de tels débats sont des outils d'épanouissement de l'enfant et du groupe, à la condition qu'ils soient menés par de véritables professionnels de l'éducation. La philosophie mise en pratique dès le plus jeune âge retrouve sa vocation première : apprendre à mieux réfléchir pour vivre mieux.
Cet essai aborde un thme encore non trait dans une perspective mthodologique. En gnral, le concept de crise est accompagn soit d'un adjectif ou d'une prposition, en ce que toute crise est toujours crise de... Mais on n'tudie pas le concept de crise en soi. D'o l'originalit et la nouveaut de cette rflexion. Ce texte succinct suggre un cadre thorique critique pour l'analyse d'une crise quelconque, partir de la mthode dialectique.
Si l'Homme n'a aucune emprise sur cette durée qui lui échappe, du moins peut-il essayer de l'apprivoiser par une forme d'art telle l'écriture, qui rend éternel ce qu'elle exprime. Chercher à comprendre cet espace subjectif nous amène à retrouver le passé, soit par le travail de la mémoire volontaire, soit par la mémoire involontaire : une odeur, un son, un geste qui feront resurgir une multitude de souvenirs que nous pensions avoir oubliés. Ce n'est donc pas un hasard si Beckett s'est autant intéressé à l'oeuvre de Proust.
Cet essai aborde la théorie de l'inconscient élaborée par Deleuze et Guattari en 1972 dans L'Anti-Oedipe. Il met en évidence le rôle central de la pulsion de mort dans ce livre emblématique des « philosophies du désir » des années 70. A la lumière de textes psychanalytiques et philosophiques, le projet deleuzo-guattarien est ici présenté dans toute sa cohérence, avec les principales transformations conceptuelles qu'il mobilise.
Le modèle républicain français se trouve au coeur de bien des interrogations. A l'heure d'une mondialisation néolibérale qui se joue des frontières, la République telle qu'elle s'est construite en France depuis la Révolution, et qui entretient un rapport indéfectible à la Nation, pourrait même faire figure de modèle archaïque, dépassé et obsolète...
Il y a, à n'en pas douter, un moment 1968, dans la pensée philosophique. La rencontre des deux auteurs en 1969, juste après les évènements de Mai 68, a été à l'origine d'une longue et féconde collaboration. L'apport de Guattari à l'oeuvre commune a été trop souvent sous-estimé. Cet ouvrage pose les jalons biographiques et théoriques pour la nécessaire réévaluation du rôle de Guattari.
Spectateur engagé et acteur critique de son époque, solidaire des « vaincus » violentés par les tumultes de l'Histoire, Walter Benjamin emprunte de nombreux chemins critiques de manière transversale. Marxiste atypique, il construit avec ténacité une esthétique et une politique de l'émancipation. Les textes ici rassemblés évoquent ses discussions avec, notamment, Theodor W. Adorno, Ernst Bloch et Bertolt Brecht. Ils présentent également ses conceptions sur l'art, et abordent ses novatrices contributions radiophoniques.
De nombreuses appellations, telles "nouveau cirque", "cirque actuel", "cirque de création", tentent de cerner des démarches et des spectacles concrétisés par de nouvelles générations. A partir de quelques problématiques, comme la constitution du genre et son institutionnalisation ou le croisement avec les autres arts (danse et théâtre), cet ouvrage mêle considérations esthétiques et analyses de spectacles et pointe l'hétérogénéité d'une création plurielle.
L'image photographique induit un tiraillement esthétique, une résistance théorique, une tension dans la représentation dont l'expérience est ici visitée. C'est à partir des points de rencontre, d'achoppement, et d'instabilité repérés dans cette image si spécifique, que la question de la représentation est abordée. La procédure employée s'apparente à un transplant de la photographie au sein de champs diversement guidés par l'esthétique, l'ontologie, la poésie, la mythologie, la psychologie..., afin d'en constater l'acclimatation et/ou le rejet.
René Girard, à partir de la violence et de la religion, refait l'histoire de l'humanité, de la culture et nous ouvre les yeux sur notre passé, notre présent et notre devenir. Son explication est des plus accessibles puisqu'il balaye toute la philosophie, des présocratiques aux structuralistes, et met au placard toutes les sciences humaines. Fini le gaspillage de temps et d'intelligence pour aller à l'essentiel : trouver la vraie issue de secours pour éradiquer la violence !
Le futur auteur de Zorba le Grec, Nikos Kazantzakis signe ici sa première incursion hors du roman. Il y "décortique" Nietzsche, sa philosophie, sa vie et son époque. Il s'interroge sur les thématiques chères à Nietzsche : le nihilisme, l'homme, le libre arbitre, la volonté de puissance, la morale, la religion, l'État, et nous livre sans détour ses réflexions sur l'évolution de la religion et sur le début du XXe siècle.
Ce livre parcourt, sous le signe du paradoxe, les oeuvres d'Escher, Klee, Kandinsky, Matisse et Picasso. Il y privilégie les imbrications et les séparations du tableau et du monde, les boucles ou la circularité des parcours, les renversements et les conflits, l'affrontement de la référence et de l'autoréférence, le jeu des tensions et de la recherche de "solutions", l'emprise de la négativité sur le processus pictural.
Philosophe allemande de l'école phénoménologique, juive convertie au catholicisme et entrée au Carmel, Edith Stein laisse une oeuvre universitaire et spirituelle d'une rare densité. Philippe Secretan y discerne comme constantes la réflexion, l'élucidation, et la mise en forme intellectuelle du « monde vécu ». Cet ouvrage évoque l'apport d'Edith Stein aux débats actuels sur l'écologie, le féminisme, et la laïcité de l'Etat. Il alerte sur la valeur essentielle de la patience et du goût du silence.
L'esprit de René Girard, esprit de pionnier, d'aventurier, est celui d'un cow-boy qui ne se déplace jamais sans sa Bible sous le bras. À la Bible sont empruntés les plus beaux titres de ses livres. Cet ouvrage met en valeur les jalons d'un itinéraire qui reflète, du passé le plus lointain à l'actualité la plus récente, l'épopée tragique de l'espèce humaine. Sans jamais oublier la possibilité et l'espérance de son salut.
Cet ouvrage propose une lecture philosophique du phénomène de la mondialisation et de la crise identitaire actuelle basée principalement sur la phénoménologie de la vie instaurée par Michel Henry (1922-2002). Devant les contradictions et les paradoxes divers vécus au coeur de la mondialisation, un essai phénoménologique nous mène à rechercher le commencement originaire perdu en retournant aux fondements de la subjectivité et de la communauté vivantes où la culture, la technique, l'économie et la politique vivantes demeurent connectées dans leur rapport originaire à l'univers vivant.
Lors du séminaire du 11 mai 1966 Jacques Lacan évoque Les Ménines de Vélasquez comme support iconographique de son cycle d'étude sur la remise en question du statut de l'objet par l'expérience analytique. Au cours du séminaire suivant, Michel Foucault qui vient de publier Les mots et les choses est son invité surprise. La confrontation des deux maîtres du structuralisme s'annonce comme une joute oratoire titanesque. Le surréaliste contre le constructiviste. Quelle affiche !
La philosophie, celle que l'on pratique dans ce livre, ne poursuit pas de vérités absolues, extérieures au sujet, mais des vérités que le sujet recherche en lui-même, et surtout, dans le dialogue rigoureux avec d'autres interlocuteurs, afin de parvenir à un accord et donc à une clarté aussi bien sur la terminologie que sur le contenu. C'est une philosophie à la recherche d'une confrontation nécessaire, afin de partager avec d'autres ses propres découvertes.
Cet ouvrage explore l'hypothèse que Nietzsche et Heidegger pourraient avoir un lien de parenté beaucoup plus profond encore qu'on ne le soupçonnait : l'écriture et la pensée spéculaire. En effet, ces deux philosophes majeurs portent un regard réflexif sur leur propre activité consistant à philosopher. La gangue langagière - écriture, texte, types de discours - où prend corps la pensée n'est pas sans incidence sur cette pensée. Serge Botet analyse ici les modalités de cette spécularité philosophique chez l'un et l'autre philosophe.
Pour la plupart d'entre nous, il ne fait aucun doute que la vie humaine, de par sa complexité, peut mener à des dilemmes moraux insolubles. Du côté des philosophes, il s'en trouve plusieurs pour avancer des arguments en ce sens. L'auteur fait valoir qu'il n'existe pas de dilemmes moraux insolubles. L'approche qu'il propose pour apporter une solution aux situations dilemmatiques est originale et déjoue les objections sérieuses qu'on peut soulever en cette matière.
A la différence de penseurs comme Deleuze ou Derrida, Alain Badiou est un philosophe classique, cherchant à apporter des réponses aux questions les plus anciennes de la philosophie. Pour Badiou, la philosophie n'est plus au coeur du processus de production des vérités. Toute la pensée de Badiou nous enjoint donc à cesser d'être des animaux humains pour devenir des sujets, à ne plus survivre à l'aune de nos seuls intérêts, pour vivre pleinement, c'est-à-dire, vivre enfon comme des immortels.
Pourquoi l'amour est-il un sujet esthétique privilégié ? Pourquoi l'art suscite-t-il l'amour plutôt que l'amitié ? Quelle figure de l'amour peut relever le défi des défigurations de la passion ? Comment l'amour tendre instaure-t-il une "ontologie à deux et à part" ?