A u tournant du XXIe siècle, la notion de féminisme islamique, forgée à partir de la situation iranienne du début des années 1990, est en pleine transformation.
Si le débat politique et polémique mondialisé, trop souvent ignoré. que le mouvement intellectuel du féminisme islamique a suscité se fait toujours entendre, ce numéro porte le regard sur les mutations à l'oeuvre. Des changements qui invitent à se poser une question renouvelée du féminisme islamique, ou plutôt aujourd'hui, des féminismes islamiques. Vingt ans après, il convient en effet de se demander si le féminisme islamique, né comme un discours intellectuel et militant et diffusé d'abord au sein du monde musulman non arabe, s'est au fil du temps incarné ou inventé dans des pratiques et des mouvements sociaux.
Les textes réunis ici abordent les enjeux de ces transformations à partir d'une diversité de contextes nationaux et régionaux : du Proche-Orient (Liban. Palestine, Jordanie), à l'Iran en passant par le Koweit, l'Indonésie, puis le Maghreb (Maroc, Tunisie) et la France. Ils envisagent tout particulièrement le rôle d'un islam politique, lui aussi en plein aggiornamento, dans cette nouvelle cartographie des féminismes islamiques.
L'approche sociologique amorcée dans ces pages contribue à redessiner, voire à dépasser parfois la notion même de féminisme islamique. Elle montre un pragmatisme militant féminin hybride, différemment politique, inscrit dans un paradigme post-idéologique. Elle décrit la subversion des assignations au séculier, puis au religieux des décennies précédentes et envisage autrement la troisième vague féministe dans les mondes arabe et musulman.
Pour son dixième numéro anniversaire, la revue Chantiers de la Création publie exceptionnellement un numéro papier qui propose de prendre pour point de départ un débat transdisciplinaire visant les relations entre carte et mondes représentés. D'ordinaire abordée en tant que simple interface, ce numéro propose d'analyser la carte en tant qu'objet polysémique des mondes qu'elle figure. Dans cette perspective, l'approche pluridisciplinaire est une vraie richesse : des jeunes chercheurs de nombreux champs disciplinaires différents s'y intéressent dans cet ouvrage (allant des arts plastiques à l'esthétique, mais aussi en littérature, langues, sciences du langage et histoire de l'art).
La multiplicité des approches favorise également une diversité des opinions, faisant de cet ouvrage un recueil d'articles riches d'analyses et de références bibliographiques variées pour le chercheur en quête de repères dans ces domaines. Par ailleurs, l'originalité de l'ouvrage repose aussi sur l'article final, autour d'une installation de vidéos interactives qui a été présentée le 5 avril 2017 à l'université d'Aix-Marseille : intitulée PARALLELES, la présentation de cette installation plastique complète d'un point de vue artistique les articles de recherche qui l'ont précédé.
Exploitée. II propose une réflexion théorique et analytique inédite sur la place et le rôle de l'image dans le vaste ensemble de la littérature des voyages, en regroupant les contributions de littéraires, de géographes, d'historiens de l'art, d'historiens du livre et en travaillant la notion d'imaginaire, via l'étude d'images concrètes, de supports iconographiques divers, tous liés à l'écriture du voyage.
Il couvre la période de la fin du Moyen Age au XIXe siècle, c'est-à-dire des origines iconographiques arabes à la naissance de la photographie, ainsi qu'une aire géographique maritime vaste, de la Méditerranée aux Océans oriental et occidental.
La Méditerranée des villes est déclinée dans une perspective braudélienne et une approche sociologique. Villes comme noeuds de communication de routes maritimes, depuis les villes portuaires du Nil et l'île-cité de Patmos jusqu'aux brillantes capitales, Constantinople ou Damas, ou de moins illustres comme Savone ou Smyrne qui eurent pourtant leur heure de gloire. D'autres villes, comme Tlemcen et Bône, se caractérisent par une sédimentation mémorielle, depuis l'Antiquité en passant par la medina médiévale jusqu'à l'époque coloniale qui bouleversa leur configuration.
Avec les villes de la Méditerranée sont appréhendés leur histoire spécifique, l'ancrage du pouvoir et l'extension de leur territoire.Telle la ville-port de Gênes marquée par des emprises successives sur l'espace, mais aussi Grasse avec ses tours ou encore les villes d'Italie centrale avec le palais des seigneurs et les domus familiales. Marseille se situe dans la confrontation entre la commune et l'autorité royale : elle se veut autonome, parfois indépendante et insoumise.
Rome passe d'une capitale à éclipse à une grande capitale où la centralisation, la renovatio urbis et les migrations transforment la société et le visage des quartiers périphériques. Apparaissent alors les communautés urbaines, leur vivre ensemble et leur identité. C'est l'histoire en devenir des communautés religieuses de Ciutat de Majorque. C'est le regard des nomades du Maghreb sur les villes. Ce sont les espaces de sociabilité dans les villes chypriotes.
Enfin, la communauté politique peut s'écrire et perdurer, comme la Chronique de Montpellier, jusqu'à ce que guerres de religion et guerre civile brisent ce qui en faisait le ciment et la mémoire.
Ce numéro a pour objet les pratiques et les circulations économiques "autres", non officielles : des relations économiques "marginales" ou parallèles en regard de marchés construits par les normes et les réglementations officielles. Grâce à une approche centrée sur le temps long et sur l'espace méditerranéen (de l'Egypte à Venise, de Al-Andalous à Toulon), mais ouverte à des comparaisons, les articles de ce numéro inscrivent les relations économiques "marginales" dans leur contexte spatial, et mettent l'accent sur l'agency des individus.
Ce faisant, ils révèlent la profondeur historique de phénomènes encore très prégnants aujourd'hui dans les sociétés de la Méditerranée.
Une vingtaine d'articles analysent les contacts de langues et les langues en contact dans des situations variées, dans leurs déterminations linguistiques et sociales. Ils illustrent les divers aspects des relations sociales générées par les dynamiques linguistiques : expansions coloniales et déplacements de populations, globalisation et migrations économiques, etc.
Pourquoi avoir choisi l'Homme de Vitruve ? Parce que l'Humanisme est un idéal de vie dont l'homme est le motif idéal, le centre du monde.
L'admiration que vouaient les Humanistes aux Anciens n'est pas seulement littéraire mais aussi idéologique. La glorification de la vie terrestre, de l'action, de l'engagement dans la cité, va de pair avec le désir de perfection qu'ils pensaient atteindre grâce a l'étude des Humanites. Témoin de cet idéal, le présent ouvrage est une invitation au voyage dans le temps et dans l'espace, de l'Antiquité à la Renaissance, de la péninsule italienne a l'Europe.
Sous la direction de Agnès STEUCKARDT, Odile LECLERQ, Aïno NIKLAS-SALMINEN et Mathilde THOREL. Le dictionnaire n'est pas un livre comme les autres. On le consulte comme un code civil : aux mots venus d'ailleurs, il semble pouvoir donner, ou refuser, droit de cité. Pourtant, comme le montre l'essor récent de la « métalexicographie », il est passible d'une analyse critique, et ses décrets n'ont pas force de loi. Au carrefour de la linguistique, de l'histoire et de la sociologie, le présent ouvrage passe au crible le traitement lexicographique des emprunts depuis le XVIe siècle. Les rédacteurs de dictionnaires, sans disposer - ni peut-être vouloir user - d'une terminologie linguistique il est vrai hésitante jusqu'à la fin du XIXe siècle, se sont montrés soucieux de transmettre le souvenir du transfert linguistique, qui explique telle particularité de prononciation, d'orthographe, de construction ou de sens. Ils ont, ce faisant, inscrit une part d'altérité dans les identités linguistiques qu'ils contribuaient à bâtir. Tenant, dans le réglage des usages linguistiques, un rôle ambigu d'acteurs et de témoins, ils enregistrent, année après année, emprunt après emprunt, la peur et le goût, l'oubli et la mémoire de la langue des autres.
2010. Les articles sont signés par des chercheurs de tout premier plan, originaires de France, d'Europe et d'ailleurs, qui ont voulu honorer la mémoire de cette grande linguiste en rappelant ce qu'elle avait apporté dans le domaine des études sur le langage et les langues, et en montrant l'influence qu'elle a pu exercer sur leurs propres recherches.
Les travaux présentés dans cet ouvrage abordent un grand nombre de thèmes qui étaient chers à Claire Blanche- Benveniste et dans lesquels elle a apporté des contributions majeures: la syntaxe et la morphologie flexionnelle du français oral et écrit, l'orthographe et la ponctuation, la constitution de corpus, les relations entre syntaxe et discours, le langage enfantin et l'acquisition de la langue, la linguistique comparée des langues romanes, l'enseignement du français à l'étranger, l'enseignement simultané des langues romanes, l'histoire des idées linguistiques.
Les Prolongements et renouvellements de la tradition classique prennent la suite des Fondements de la tradition classique.
Les études qui y sont réunies abordent les prolongements "païens" et chrétiens de cette tradition dans le monde gréco-romain. Elles permettent d'apprécier la variété et la richesse de l'exploration de l'héritage grec sur un long terme, des temps bibliques (Bible grecque, Bible hébraïque, Philon d'Alexandrie) à l'époque patristique, et jusqu'au monde moderne. Elles reflètent également son influence sur des auteurs appartenant à d'autres cultures : Manéthon (dans l'Egypte ancienne), Hôter ben Shelômô (juif du Yémen) et Mallarmé.
Les textes publiés ici sont dédiés à Didier Pralon, au moment où ce spécialiste de la littérature grecque prend sa retraite d'enseignant.
De nombreux ouvrages ont traité de la société ou des sociétés du moyen âge, mais ce sont le plus souvent les structures sociales ou encore les institutions dans leurs rapports avec la société, qui ont retenu l'attention.
Choisir pour thème de réflexion " vivre en société " nécessite d'abord de s'interroger sur cette expression pour en examiner toutes les implications et pour envisager la façon de les rapporter à l'ensemble de la période médiévale : d'oú la nécessité de revenir sur le sens des mots et d'abord sur celui de " société ", dans le cadre de l'occident chrétien. parallèlement, dire que l'on vit en société implique que l'on puisse vivre en dehors, par volonté ou par contrainte : la dialectique de l'inclusion et de l'exclusion est donc au centre de la réflexion sur toute forme de société.
Les quinze études présentées ici sont le reflet d'un travail collectif d'une année qui a rassemblé des historiens médiévistes connus et un certain nombre de leurs élèves, nouveaux médiévistes dont beaucoup n'en sont pas à leur première publication.